5e année. n° soi.
dimanche, 22 février 184g.
journal d'ypres et de l'arrondissement.
INTÉRIEUR.
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Le Progrès
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tion doit être adressé, franco, A
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VIRES ACQUIRIT EUNDO.
YPRES, le 21 Février.
Dans notre dernier N°, nous avons rendu compte
d'un acte posé par le Conseil communal, en comité
secretconcernant le chemin de fer de Bossuyt
Courlrai, dont la société du railway de la Flandre
occidentale demande la concession. Le Progrès n'a
été dans cette occasion que l'interprète du Conseil.
Mais il parait qu'à Bruges, on a été peu satisfait de
l'attitude réservée prise par l'autorité communale,
dont la compagnie des chemins de fer de la Flandre
sollicitait l'appuidans l'espoir d'ajouter une ligne
de chemin de fera Beaucoup d'autres, qui sillonnent
notre province sur la carte.
A ce sujet, un journal de Bruges, l'Impartial, nous
adresse quelques observations que nous allons exa
miner. Nous n'ignorons pas que les plans dressés par
M. Henderson n'ont pas élé approuvés et nous pou
vons admettre que ce motif peut avoir empêché la
compagnie de commencer les travaux dans la direc
tion d'Ypres sur Courlrai. Cependant, notre point
de vue il nous importe peu que ce soit la faute de
l'ingénieur ou de tout autre employé de la société
ce que nous espérions ne s'est pas réalisé et on n'a
pas fait le moins du monde d'apprêts pour dresser
de nouveaux plans, dont la confection peut durer
ainsi in ceternum. Dans tous les cas, c'est la société
que nous pouvons adresser nos plaintesattendu
qu'elle n'avait qu'à choisir un meilleur agent et si
les conséquences de ce choix sont regrettables pour
elle elles le sont bien plus pour notre arrondisse
ment, qui a tout lieu de se croire berné.
Que la société ait. donné congé cet ingénieur
nous le tenons pour certain, mais sans en inférer les
conclusions qu'en tire F Impartial. Il ne faul, pour
poser un acte de cette espèce, que vouloir se débar
rasser d'un homme, qui ne paraît pas la hauteur
de sa position et dans l'intérêt de la société, ce motif
est suffisant pour avoir entraîné le renvoi de M.
Henderson. Mais nous n'admettons pas que la révo
cation de cet agentaiteu pour bulde prouver les in-
tentionsde la compagnie de pousser les travauxavec
vigueur et surtout de les commencer sur la ligne
ferrée d'Ypres sur Courtraicomme on parait vou
loir l'insinuer.
On invoque les expropriations nombreuses que
la société a dû poursuivre. Il n'est point arrivé
notre connaissance, que jusqu'ici des obstacles de ce
genre aient pu rétarder les travaux de la compagnie.
Il n'en a pas été question dans l'arrondissement
Feuilleton.
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VI. récits. (Suite.)
Je ne vous parle pas de plaisir. Quand le travail me laissait
quelque repos, j'allais l'été me promener dans la campagne, mais ces
jours de fête étaient bien rares. Le soir, I hiver, je lisais nos poètes
et ceux de votre pays, majame; je ne me plaignais pas de mon sort;
il était liomble, obscur mais paisible, j étais presque fier, force
de travail, de pouvoir, moi si chétif. soutenir deux personnes. Leur
vive gratitude me payait de mes peines,... car cette pauvre veuve et
son fils, reconnaissaient leurs anciens torts envers moi. me dédom
mageaient bien de mes soins.... Mon seul chagrin était de penser
que le bon ministre avait emporté peut-être en mourant de fâcheu
ses impressions contre moi.... —El qui vint troubler cette vie si pure,
si noblement occupée? —En entraînement fatal, que je me reproche
quelque fois, car il eut une déplorable influence sur le surt des deux
pauvres créatures dont j'étais le soutien....— Ne fut-ce pas alors que
vous fuies aflilié uue société secrète?— Oui, madame, la duchesse...
Mais je regrette 1 entraînement qui me lit embrasser la cause de la
liberté, paice qu il compromet 1 avenir de la famille de mon bien
faiteur, je suis et je serai toujours fier des conviotions qui out dicté
sa conduite, s'écria Herman les joues colorées le regard brillant
d'Ypres. Que du coté de Bruges, on commence tra
vailler, c'est possible, mais nous trouvons dans cette
manière de commencer les travaux une preuve du
mauvais vouloir de la compagnie l'endroit de la
ville d'Ypres et une fausse mesure au point de vue
financier, parce que la section d'Ypres sur Courlrai
est celle sans contredit, qui produira un intérêt
élevé la compagnie.
Du reste, l'acte posé par le Conseil communal de
la ville d'Ypres ne doit faire préjuger aucunement
que, dans son opinion, le chemin de fer de Bossuyt
Courtrai soit inutile. Le Conseil n'a pas examiné
celte question, mais il est d'avis que, si l'utilité en
est reconnue, l'exécution de ce projet doit être con
fiée une compagnie sérieuse et disposée exécuter
ce qu'elle entreprend. Du moment que la société
des chemins de fer de la Flandre occidentale aura
donné des preuves, en commençant les travaux sur
la ligne d'Y près sur Courtrai, qu'elle entend exécu
ter les ligues qui lui ont été données en concession,
l'autorité communale, croyons-nous, n'aurait pas
de motif de ne pas appuyer un projet qui aurait la
chance d'être achevé, tandis que le canal de Bossuyt
ne sera peut-être jamais commencé.
Le ministère est en déroute. M. Vande Weyer est
malade et les conseils de ministres sont interrom
pus. Du reste, il paraît que les dissentiments sont
arrivés tel point,qu'une modification ministérielle
est devenue inévitable. Oman parle en divers sens,
mais il paraît positif toutefois, que M. Vande Weyer
abondonne le portefeuille de l'intérieur M. D'Hoff-
schmidt le suivrait dans sa retraite et nous aurons
un ministère catholique pur.
Il n'y a pas s'étonner de ce qui arrive, le parti
de la modération et de la conciliation ne peut se
résoudre faire des concessions aux l^traux. Eh
bien soit, nous les obtiendrons la poinWcle l'épée,
mais au jour de la victoirequi ne peut être éloignée,
on pourra s'écrier Malheur aux vaincus.
Mercredi dernier, vers dix heures du malin, est
décédé Y près, Monsieur Jean-François De Coninck,
l'âge de 83 ans. La carrière de cet honorable ex
sénateur a été très-rem plie. Pensionnaire Oslende,
avant la révolution française, il revint Ypres et
depuis lors occupa des fonctions administratives et
judiciaires. Vers 1826, il donna sa démission déjugé
d'instruction, fonctions qu''il avait remplies avec
distinction pendant un certain laps de temps. En
j83o, il fut nommé membre du Congrès et ensuite
sénateur. Vers i835, il donna sa démission et ne
d'enthousiasme. Oh! si vous saviez madame, quelle noble, quelle
sainte guerre nous avions déclarée la tyrannie, l'égoïsme, l in
tolérance!... Nous voulions sauver l'Allemagne de l'invasion fran
çaise, et pour prix de cette œuvre vaillante, réclamer et obtenir d'un
pouvoir vieilli les jeunes franchises dont votre sublime révolution a
semé en Europe les germes immortels! Nous voulions, au lieu de
continuer une lutte stérile et sanglante contre la France, nous vou
lions la soulever au nom de 1 humanité contre l'éblouissant et dé
sastreux despotisme qui pèse encore sur elle... —Silence!... Prenez
garde s écria la duchesse, saisie la fois de crainte et d'admiration
en entendant Herman exposer des doctrines si dangereuses ayeo
une si noble exaltation.
Celui-ci, emporté malgré lui parla violence de ses opinions, reprit
sans paraître avoir entendu Jeanne Nous ne voulions plus de
règnes de violence et de destruction; nous voulions la paix, la pros
périté, une sage liberté: aux riches nous voulions moins de superflu,
aux pauvres plus de nécessaire.... Nous voulions chez nous que
l'homme fût jugé par ses actes, par sa valeur; que les injustes privi
lèges de la naissance fussent abolis nous voulions chez vous, et de
concert avec les esprits fidèles la glorieuse émancipation de 89,
que la féodalité abattue ne fût pas relevée sous une nouvelle forme.
Mais pardon dit Herman en baissant la voix d'un air timide et
plein de grâce qui contrasta d'une manière charmante avec sou
exaltation passagère, pardon, madame la duchesse, ces paroles doi-
conserva,desnombreuses places qu'il avait occupées,
que celle de président de la commission des hospices
civils de la ville d'Ypres. Il n'a point fini sa carrière
sans avoir reçu du gouvernement la récompense
due ses longs services. Il y a deux ans, il fut
décoré delà croix de l'ordre Léopold. Quoique notre
adversaire politique et une des meilleures têtes du
parti clérical Ypres, nous devons rendre justice
la parfaite modération de ses opinions politiques et
sa grande loyauté en affaires privées.
■niiiniw
Le nommé Augustin De Moor, âgé de 26 ans, né
Haringhe, domicilié Ypres, compagnon-impri
meur, convaincu d'avoir dans le courant de 1845,
volé au préjudice d'Albert-Félix Lambin, impri
meur Ypres, alors qu'il travaillait chez lui en qua
lité de compagnon-imprimeur gages une grande
quantité de marchandises a été condamné par la
cour d'assises de la Flandre occidentale, dans l'au
dience du 18 février, 5 années de réclusion, sans
exposition et 5 années de surveillance.
Mardi matin, est décédé Tournay, la suite
d'une longue et douloureuse maladie, le général—
major De ï'illy, chevalier de l'Ordre de Léopold. 11
était âgé de 6'o ans.
Le conseil des ministres annoncé pourmardi,
a eu lieu sous la présidence du Roi; mais il
n'en estencore sorti aucune résolution définitive.
Le conseil s'est de nouveau réuni hier midi,
pour la cinquième fois sur la même question,
de sorle qu'on ne pourra dire que les difficultés
n'auraient pas élé suffisamment débattues.
Ce conseil n'a pas duré longtemps et il n'a
pas eu plus de résultat que les précédents. Au
cune résolution n'en est encore sortie; mais si
nous devons en croire quelques renseignements
qui nous parviennent, l'on serait plus loin que
jamais de s'entendre.
En se séparant le matin, MM. les ministres
sont convenus qu'ils se réuniraient encore le soir.
Sera-ce dans ce sixième conseil qu'ils auront
pris un parti définitif? Nous n'oserions l'assurer,
quoiqu'il fut indiqué comme devant être le
dernier.
Le Sénat a adopté aujourd'hui par 32 voix
contre deux (MM. d'Hoop et de Stassart), l'en
semble du projet de loi sur la chasse, ainsi que
vent vous blesser.,.. Il est ingrat moi de les prononcer de devant
vous.... Je suis en France,... et j'y reçois chez vous une hospitalité
généreuse.
Ne savez-vous pas, dit Jeanne en s'animantque malgré ma
position dans cette cour,... je suis pour les victimes contre les bour
reaux, pour ceux qui souffrent contre ceux qui jouissent, pour ceux
qui méiitent contre ceux qui possèdent! Ne savez-vous pas enfin
dit Jeanne en rougissant, comme si elle en eût fait un aveu, que je
partage toutes vos idées,... et que je souffre de toutes vos peines;
pauvre orphelin....
Mra« de Bracciano prononça ces dernières paroles d'un air si ému
si attendri, en tendant sa main oharmante Herman que celui-ci
fut sur le point de se jeter aux pieds de Jeanne, mais une insurmon
table timidité sembla le retenir il rougitbaissa les yeux laissa
retomber, avec autant d émotion que d'embarras, la main de la du
chesse qa'il avait un instant tenue dans la sienne.... Puis, comme
s'il eût cédé une lutte intérieure, après avoir un moment hésité, il
dit Jeanne: —Pardon,... madame,... si je vous quitte si brusque
ment mais je ne sais, un étourdissement,... un vertige....
Et il quitta précipitamment le boudoir.
YII. WILBELMllfE BUTLER.
Anacharsis Boisseau avait accepté 1 offre de Raoul.. Il habitait son
petit hôtel de la rue de la Victoire, en attendant qu'il eût acheté une
maison sa convenance,