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EXTÉRIEUR. France.
distingue par l'esprit de critique qu'on recon
naît généralement aux travaux précédents de
l'auteur, et par une impartialité de jugement et
line délicatesse d'expression qu'on rencontre
rarement dans les ouvrages de ce genre. Le
livre est dédié la grande-duchesse de Russie,
Anne-Féodorowna (sœur du roi), marraine de
l'auteur, et orné des armes de Saxe-Cobourg-
Gollia d'une vignette représentant le château
de Wellin.; berceau de la famille, et. pendant
quelque temps la propriété de la famille de
Mérodè, de pius, pour l'édition de luxe, d'un
cadre continuel avec les armes de Saxe, de
Belgique, d'Angleterre et de Portugal. Les cinq
tableaux généalogiques annexés Fourrage,
sont composés par M. Scheler et serviront de
correctif une foule d'erreurs qui se sont glis
sées dans les monographies belges et françaises
sur la famille de Cobourg. Une série de lettres,
adressées par Voltaire et Frédéric-le-Grand
line princesse de Gotha (tirées des archives du
cales de Gotha), seront lues avec plaisir. Nous
apprenons que M. le ministre de la guerre a
recommandé aux divers corps de l'armée l'achat
de la publication intéressante et nationale que
nous venons de signaler l'attention du public.
UNE INTRIGUE JESUITIQUE.
La publication d'une lettre, sujette bien de
commentaires, vient de ramener l'attention- pu
blique sur un procès qui a eu le plus grand
retentissement Paris, en France, en Europe.
Rappelons succinctement les faits:
C'était sous la restauration en 1827, Joseph
Conlrafatlo, âgé de 28ans, prêtre Sicilien, ha
bitant Paris, fut arrêté sous prévention d at
tentat la pudeur, mais bientôt rendu la liberté
faute de preuves suffisantes, par décision de la
chambre du conseil sur l'avis des magistrats
chargés de 1 instruction et de la poursuite.
Le lendemain, au sortir de son logement. Mn,e
Lebon veuve d'un colonel, habitant la même
maison, apostropha Contrafalto sur le seuil de
la porte, l'accusantd'oulragesinfâmes accomplis
sur sa petite fille âgée de 5 ans. Un rassemble
ment se forme, le prêtre est battu, poursuivi et
se réfugie dans l'église de N.-D. de Lorelle, où
l'intervention de la force armée put seule le
soustraire la fureur du peuple. Le lendemain
Mme Lebon porta plaintese constitua partie
civile et choisit pour avocat M. Charles Ledru.
La cour royale de Paris évoqua la connaissance
de 1 affaire. Cotrirafallo fut renvoyé devant les
assises et trois individus furent condamnés dif
férentes peines pour avoir exercé sur lui des
voies de fait.
Le président des assises et le procureur-gé
néral, appartenant aux sommités de la Congré
gation de ce temps, offraient l'accusé toutes
les garanties désirables d impartialité. Les débats
eurent lieu huis-clos. Le président résuma
1 accusation en ces termes:
Messieurs un prêtre élevé sur les degrés
de I autel, offrant chaque jour Dieu le plus
divin sacrificeaurait-il publié tous les senlimens
qui doivent exister dans le cœur d'un homme
evêtu du sacérdoce?Quedisons-nousvmessieurs,
urail-il foulé aux pieds les premiers principes,
on-seulement du chrétienmais encore de
homme sorti des mains de la nature, avant que
e mystère de la rédemption ait été accompli?
u bien, messieurs, un enfant peine âgé de
inqans, aurait-il pu inventer des horreurs que
ouvent on arrive la fin de la vie sans âvoir
onniies? Disons quelque chose de pl'us.: serait-
1 possible que, par des conseils queje ne saurais
ualifier une mère de famille eût osé glisser
ans l'esprit de sa fille des pensées qu peine
raison pourrait concevoir C'est là, messieurs,
terrible problème que vous avez démêler et
•'ésoudre.
Contrafallo fut condamné aux travaux forcés
perpétuité.
Dix-neuf ans se passent. Contrafallo obtient
remise du reste de sa peine, il est mis en li-
rté et retourne dans son pays.
Qui avait sollicité sa grâce?
M. Ledru, l'avocat même de la partie civile
Dans une lettre adressée Contrafallo et pu
bliée par un journal de Bretagne, M. Ledru dé
clare avoir été induit en erreur par les témoins
qui, plus lard. lui ont avoué leur mensonge,
comme s'il en avait lui-mêrrietacitemenl la con
viction et n'avait pris la cause que pour perdre
un prêtre. Dès lors il s'est vu obligé d'honneur
solliciter la grâce de la victime.
De singuliers doutes frappent l'esprit la pre
mière lecture de celte lettre.
Si des témoins ont confessé aussi naïvement
leur infamie un homme qui n'avait donné
personne le droit de supposer que son libéra
lisme se fil un jeu du crime pour perdre un
adversaire de son parti dans la personne d'un
ecclésiastique, il restait encore M. Ledru
préciser l'époque de l'aveu d'un ou deplusieurs
témoins. Ce point était essentiel.
En effet, on ne comprend pas que des gens,
convaincus que M. Ledru allait leur servir de
compère et compliceaient attendu dix-neuf
ans pour s'expliquer aussi familièrement avec
lui, moins que leur aveu fut un remords et
M. Ledru déclarele contraire.
Se sont-ils ouvert lui dès l'abord Comment
justifier, en ce cas, le silence gardé pendant
dix-neuf ans parM. Ledru, dont la victime gé
missait dans lïgnominie d'un bagne?
Cependant, un de ces journaux qui monopo
lisent la qualification de catholiques. Y Univers
religieux, insinua que la dame Lebon elle-même
avait, au lit de la mort, avoué qu'elle avait fait
la leçon sa fille et arrangé un récit abominable
pour perdre Conlrafatlo.
NOUVELLES DIVERSES.
Samedi dernierles fabricants de Roubaix
ont congédié un grand nombre d'ouvriers tis
serands belges; le nombre s'en monte douze
cents. Les maîtres charpentiersmeuuisiers et
maçons ont pris également une résolution qui
tendrait donner de préférence de l'ouvrage
aux ouvriers français. Il paraît que celle réso
lution a occasionné une émeute et que l'auto-
rilé locale a été forcée de faire venir en toute
hâte-la force armée de Lille.
11 vient de mourir Breslau, un juif
nommé Fraenkelqui ne s'est jamais marié et
quia laissé une foi lune de 7 millious de francs.
M. Fraenkel a toujours été très-original et très-
généreux; mais son testament est bien son chef-
d œuvre. Il commence par déclarer qu'il a tou
jours été juif comme Jésus-Christ puis, d'un
trait de plume il déshérite sa famille, en ce sens
qu'elle h héritera qu'autant qu'elle se trouvera
dans les catégories des différents autres héri
tiers de la ville de Breslau.
Voici quelques-unes de ces catégories Les
pauvres, n'importe de quelle religion l'ex-
ceplionde celle qui favorise lesjésuites, les orphe
lins, les malades, les filles marier sans dot, les
écrivains principessans éditeurs, les honnêtes
commerçants sans crédit ni clientèle, les hom
mes d'Étal qui se retirentdesfonclions publiques,
sans fortune, etc.
r.' i i 7
Six millions de francs ont été employés par
M. Fraenkel ces différents legs. Les trois ex
écuteurs sont dans le plus grand embarras. On
dit qu'il y a une catégorie pour les femmes
mariées qui sont restées fidèles leurs maris.
Il s'agit mainlenant de savoir comment on
peut prouver qu'une femme est restée fidèle
son mari.
Un numéro extraordinaire de la Gazelle
de Londres publié les dépêchés et rapports offi
ciels sur les événements de Punjaub. D'après
les rapports du général en chef de l'armée d'o
pération, les perles de l'armée anglaise se sont
élevées dans le combat du 18 décembre, 215
tués et 657 blessés, et dans ceux du 21 et 22,
694 tués et 1721 blessés, ce qui forme un total
de 909 moVts et 2.378 blessés.
Les rapports officiels ne mentionnent pas les
pertes en hommes essuyées par les Sikhs, mais
ils eonfirmenl le fait de la prise de 90 canons
pari armée anglaise. Dans son ordre du jour du
30 décembre, le gouverneur-général annonce
aux troupes de l'armée anglaise, que tous les
officiers et soldats recevront une médaille sur
la quelle sera inscrit le nom de Ferozeshah,
comme.souvenir de celle mémorable campagne,
et tous les corps qui y ont pris part feront in
scrire ce nom sur leurs drapeaux, étendards et
insignes. Sir Henry Hardinge dit dans son rap-
porlque le prince Waldemar de Prusse, sesdeux
aides de camp et son médecin se sont joints
lui sur le champ de bataille et ont fait preuve
d une grande bravoure. Le médecin du prince
a été frappé d'une balle et est mort presque sur
le champ. S, A. R. a mis aussitôt pied terre
pour lui poçler secoursmais tous les secours
étaient inutiles.
Le capitaine Gordon, frère de lord Aber-
deen vient d'écrire aux électeurs du comté
d'Aberdepn qu il représente au parlement que,
décidé combattre le projet du cabinet sur les
lois des céréales, il a pour conserver toute son
indépendance, donné sa démission du poste de
lord de l'amirauté.
Une lettre de Posen adressée la Gazelle
d Ai/gsbourg dit que parmi les personnes arrê
tées le 14, figure un député la dicte provin
ciale. Celle lettre confirme en outre la nouvelle
de l'arrestation de plusieurs sous-officiers et de
la fuite de plusieurs personnages marquants qui
devaient être aussi arrêtés.
On écrit de Cracovie, 16 février:
Depuis quelques jours une grande agitation
règne dans les chancelleries des ministres rési
dents des trois puissances prolectrices. Deux
d'entr'eux ont eu une longue conférence avec
le président de la république. On présume que
cette conférence était relative aux projets des
révolutionnaires et aux moyens de les prévenir
par 1 intervention armée des trois puissances
protectrices, la faible garnison qui gardela ville
n"étant pas en étal de repousser une tentative
sérieuse qui serait faite pour s'en emparer. La
Iroupe et la police ne comptent pas ensemble
500 hommes.
Cette lettre se trouve confirmée parunelellre
du 18, publiée par la Gazelle universelle Alle
mande, et qui annonce qu'un corps de troupes
autrichiennes est entré Cracovie ce jour là
même.
La Gazette d'Augshourg publiesousla ru
brique Munich un article qui paraît lui avoir
été communiqué et dans lequel se trouve confir
mé le fait que le pape n autorisé ni directement,
ni indirectement l'instruction de l'affaire de la
supérieure des Basiliennes de Minsk; tout ce
qui a été fait cet égard l'a éléaFinsu du Saint-
Père: comme preuve du peu d'authenticité des
procès-verbaux des déclarations de la religieuse
catholique la feuille bavaroise dit que parmi
les signataires de ces procès-verbaux figure
l'abbé Louis Leitner avec le titre de théologien
de la propagande, tandis qu'il n'est que simple
étudiant en théologie.
Paris, 25 février.
M. Guizot a formellement déclaré devant une
commission de la chambre des'députés que le
gouvernement français abandonnait toute pen
sée d'expédition contre Madagascar. On se
contentera de renforcer les garnisons de Bourbon
et de Mayolte.
M. le ministre des affaires étrangères a ajouté
que les Anglais n'agiraient pas plus que les
Français contre les Ovas.
Le Droit, journal judiciaire, a publiélous
les documents du procès Contrafatto. Il rappelle
aujourd'hui celte publication récente et ajoute:
Mainlenant que tous les renseignements*
tous les souvenirs ont été recueillis, que les cir
constances de celte affaire ont été scrutéesavec
un soin extrême, que les témoins ont été enten
dus. nous croyons pou voir affirmer .sans crainte