INTÉRIEUR. 5e ANNÉE. - N° 504. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. JEUDI, 5 MARS 1846. feuilleton. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21 ,et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine^ prix des insertions. Quinze centimes par ligne. tires àcquirit EUNDO. YPRES, le 4 Mars. l'épiscopat et les jésuites. Souvent des craintes ont élé exprimées par des hommes qui ont vu le jésuitisme l'œuvre, sur les conséquences de l'alliance du clergé belge avec ces auxiliaires dangereux. On ne pouvait se faire écouter. Ceux qui blâmaient les jésuites, leur moi aie relâchée, leurs principes casuistiques et l'ambition désordonnée dont cet ordre avait toujours été travaillé, étaient des ennemis de la religion, qui ne poursuivaient que la destruc tion de tout sentiment religieux. Enfin bref, l'homme qui osait ne pas approuver les actes des vertueux disciples de S1 Ignace et manifester des inquiétudes sur les menées de ces dangereux apôtres, ne pouvait être qu'un athée. Cependant un coin du voile qui tenait dans l'ombre les intrigues souterraines des jésuites belgesl'endroit de l'épiscopat, vient d'être soulevé. Les disciples d'Ignace ont entrepris de supplanter le clergé séeulier en Belgique et de l'absorber. Leurs batteries sont dressées dans de pays et Rome, pour se faire remettre la haute direction de l'iJniversilëcalholique. Celte insti tution érigée par les évêques belges, est en butte •delà part des jésuites et notamment de la part •du père Barbieux aux accusations les plus étranges. On jette des doutes sur l'orthodoxie de quelques professeurs; la conduite des éleves est espionnée et commentée avec une infernale •adresse.. Enfin toutes espèces de commentaires •sont lancés dans le public par les soins des jésui tes, tendant blâmer l'Université catholique et •afin d'empêcher les parents sur lesquels les RR. PP. exercent une certaine action, d'y envoyer leurs enfants. Depuis longtemps, des indices faisaient sup poser que la discorde était la veille d éclater •entre le clergé et les jésuites. Ces derniers, ja loux de voir que les établissements d'instruction •du clergé avaient pour ainsi dire autant de vogue chez certaine classe de pères de famille, que les leurs sont devenus jaloux eux qui, au siècle passé, passaient pour la corporation la seule apte donner une bonne instruction. Il est vrai que les temps sont changés et depuis cette époque, l'enseignement laïque s'est élevé et leur a fait une concurrence redoutable. Quoiqu'il en soit, des troubles intérieurs sont sur le point de faire explosion dans le camp clérical. Jusqu'icile clergé, quand il existait des dissentiments entre ses membres, était par venu les déguiser et donner le change sur les discussions qui s'étaient élevées. Mais aujour d'hui le péril paraît si grand que l'opinion pu blique a été mise au fait des projets de MM. les jésuites. Le clergé sent le besoin de trouver dans la répulsion qui anime la Belgique contre l'ordre des jésuites, un pointd'appui. On a donc publié par la voie des journaux la trame ourdie par les RR. PP. et même, si nos renseignemens sont certains, on a invoqué l'appui du gouver nement. 11 est certain que l'Ordre dangereux que l'é piscopat a rechauffé sur son sein et qu'il s'est donné pour auxiliaire, afin d'arriver l'exécu tion de ses projets de domination temporelle, est devenu assez fort en Belgique pour lui tenir tête et pour avoir formé le projet de l absorber. Une lutte intestine s'établira doue entre le clergé •belge d'un coté et les jésuites de l'autre et nous assister ons une de ces joules d influence spiri tuelle renouvelée du moyen-âge, moins cepen dant que le clergé ne courbe la tête et n'accepte le joug qu'on veut lui imposer sans se plaindre et sans regimber. Mais avec les idées ambitieuses qu'a nourries le clergé pendant si longtempsanimé par cet âpre désir de gouverner la Belgique au tempo rel, comme il la dirige au spirituel, nous ne pouvons croire celte résignation. INous as sisterons donc une lutte sourde dabord et qui ne se dévoilera que partiellement aux yeux des profanes. Déjà la lettre d'un élève de l Uni- versité de Louvain a fait connaître l'état de la question et les explications du Journal d'An vers ont complété ce que les premières révéla tions présentaient d'obscur. Souvent l'opinion libérale a rappelé au clergé les déchirements qu'amenaient avec eux MM. les jésuites. On criait dans le déser t. Il est juste au moins que ceux qui ont facilité l'introduction et le déve loppement de la congrégation en Belgique, soient Jes premiers qui aient s'en plaindre et eu pâlir. ni* -O *m D'après les dernières nouvelles de Bruxelles, il est certain que le ministère est en dislocation totale. A l'issue du conseil des ministres, tous les membres du cabinet auraient remis leurdémis- sion entre les mains du roi. La pierre d'achoppe ment est la loi sur l'enseignement moyen que le synode des évêques Matines ne veut pas accepter. Toute la résistance celte concession l'opinion libérale vient de la part de l'assemblée des évêques. qui préfèrent périr sous les ruines de l'édifice ultramontain qu'ils ont édifié en Bel gique plutôt que de faire le moindre abandon des prétentions auxquelles, dans leurs idées, il est absurde de ne pas s'empresser de donner force de loi. nominations des bourgmestres et échevins. Des arrêtés royaux du 9 février nomment, dans la province de la Flandre Occidentale Arrondissement d'Y près. Le sieur Godlschalek.Joseph échevin de la ville de Warnêlon en remplacement du sieur Delva, Théophile. Le sieur Pinceel, Ives, échevin de la commune de Woesten, enremplacement du sieur De Poor- ter, Emmanuel. Le sieur Malou J -B., échevin de la com mune de Vlamerlinghe, en remplacement du sieur Yeibrugghe, Charles. FLANDRE OCCIDENTALE. Projet de chemin de fer de Courtrai Bossuyt. AVIS. Le publicesl informéquelacommis sion d'enquête pour lecbemindeferdeCourlrai Bossuyt, se réunira dans une des salles de l'hôtel-de—ville de Courtrai, le 17 mars 1846, 10 heures du malin. Bruges, le 27 février 1846. Le ministre d'État, gouverneur de la Flandre occidentale O De Muelenaeke. cour d1 assises de la flandre occidentale. Le nommé Henri De Marestfils de Martin âgé de 49 ans, né Weslkerke, domicilié Os- tende cabaretier convaincu d'avoir assassiné dans la nuit du 19 au 20 août 1845, son épouse Nathalie Verbrugghe, a été condamné la peine de mort. Par arrêté royal du 27 février, la démission donnée par le général-major Du Pont (Pierre- Louis), de ses fonctions de ministre de la guerre, est acceptée. viii. pierre herbin. (Suite.) Allons,... allonsdit Pierre Herbin, tu n'es pas trop bête pour ion âge. Tu nous donnes une idée tu n'as rien craindre pour ta vie,.... sois tranquille,... nous te croyions plus poltron que tu ne l'es réellement, et nous espérions nous servir de ta peur pour obtenir les lettres que tu as encore... Ces lettres nous les obtiendrons d une manière ou de l'autre ça nous regarde quant toi, tu resteras en fermé ioi jusqu'à ce que nous ayons terminé les affaires que tu espé rais bien embrouiller. Ta ta ta reprit Boisseau avec uue nouvelle assurance et fort enhardi par son premier succès, vous ne me retiendrez pas plus prisonnier ici que vous me tuerez, l'inquié tude de mes gens serait la même, et le résultat le même aussi pour vous, grâce aux dépositions du cocher de fiacre. Or, j'ai fait mou droit et je sais quoi sont condamnés ceux qui retiennent violem ment les gens en charte privée, et vous m'avez l'air de gaillards trop habiles pour vous exposer une pareille peine. Tu es bien hon nête de nous supposer de 1 habileté, monsieur l'ambassadeur, et c'est parce que nous ne manquons pas d habileté, que tu resteras ici. Laissez-moi doue tranquille, dit Boisseau en haussant les épaules o'est un nouveau piège que vous me leudez pour m'exlorquer quel ques lettres, mais vous n'y parviendrez pas votre plus court parti est de m ouvrir la porte, mou cher monsieur, du Poignardet vous, monsieur Herruan Forster, croyez-moi. obéissezaux ordres du co lonel et partez le plus tôt possible pour Bayonue. Eu disant ces mots, Aurcharsis s était lévé d'un air satisfait et se dirigeait vers la porte. Qui veut trop prouver ne prouve rien dit Pierre Herbin en lui faisaut signe de se rasseoir. Je te dis que tu ne sortiras pas d ici. Je pourrais bien te prendre ta clé, aller rue de la Victoire demander les lettres Glapisson de ta part ou L'attirer daus cette maison en lui disant que tu as besoin de lui mais il y aurait contre nous la chauce des soupçons des explications que je ne veux pas courir si Glapissou me gène je m'en débarrasserai par un autre moyen... Quaut toilu resteras renfermé ici... et puisque tu prends tant d'intérêt ce qui me concerne je vais te rassurer sur la suite de notre violation du droit des gens, comme tu dis. Écoute bien un plan, pas trop mal imagiué. Herman va prendre ton manteau, vous êtes de la même taille; la nuit noire le cocher de fiacre ne le re connaîtra pas et le prendra facilement pour toi. Herman se fait tout bonnement conduire sur un boulevard désertdonne uu louis au cocher et lui dit d'aller rue de la Victoire avertir tes gens de ne pas s'inquiéter de toi si tu n'es pas rentré le lendemain, par ce que tu es obligé d'aller Versailles pendant un ou deux jours pour les affaires très-pressantes du colonel. Tes gens ont vu arriver le courrier, tu es parti au milieu de la nuit rien ne leur semblera plus naturel que cette petite absence dans de si graves circonstances. Ils resteront donc tranquilles peudaul deux jours, ils commenceront s inquiéter le troisième et ne feront les recherches que le quatrième; or, nous sommes certains d avoir exécuté nos projets après-demain au plus tard uue fois cela fait nous ne resterons pas une heure Paris. Jusque—la. beau raisouueur, tu auras la boute d habiter un modeste logement situé ici près. Ne crie pas, 11e te deineue pas, cela ne te servirait de rien; ce serait, comme tu le disais tout l'heure, le pot de 1er,contre le pot de terre. Daus trois oa quatre jours tu seras libre, tu vois que nous ne sommes pas si diables que nous en avons 1 air. Je vois de l'or par terre.. Je devine,*., c'étaient les frais du royaga de Bayonne. Eh bien avec cet or, car nous n'en ayons guère, je le ferai de bonnes provisions, lu auras des journaux des livres, tout ce qui pourra rendre ta captivité supportable. C'est bien le moins

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1