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Gleiwitz, le 23 février. L'ingénieur du
chemin de fer de Cracovie, qui s'était déguisé
pour passer la frontière, apporte une nouvelle
de la plus haute importance, si elle se confirme,
elle donnerait l'insurrection un caractère de
gravité extrême. On aurait fait sauter le pont qui
sépare Cracovie de l'Autriche afin d empêcher
l'arrivée des renforts. Les chargés d affaires de
la Russie et de l'Autriche ont été assassinés. Il
y a dans les murs de Cracovie même 15 20
mille insurgés sous les armes. Obserorhénan.)
Pless le 22. La révolte est militaire
ment organisée. Les insurgés ont des canons
tout individu qui refuse est exécuté l'instant
même. Des réfugiés allemands sont arrivés au
jourd'hui midi de Kazessowitzel Bobrek.pour
prendre part au combat. De terribles massacres
ont eu lieu sur la roule de Biaha. On se pro
pose d'attaquer les grandes fabriques de Bielilz
et de Biaha, pour s'emparer des immenses dé
pôts de drap qui s'y trouvent. Une visite domi
ciliaire faite chez le comte de Robrowski a
amené la découverte d'une grande quantité de
fusils et d habillements militaires. De forts dé
tachements de troupes prussiennes sous les
ordresdu major Bentivigny ont traversé la ville,
pour se rendre la frontière de Cracovie.
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nales du pays, des similitudes atmosphériques.
Voici plusieurs années précoces où les récoltes
ont été bonnes les années 1607, 1609, 1613
et 1617 sont remarquables par leurs hivers très-
doux, et cependant les récoltes ont éléabondan-
tes: il n'y eut point de gelée ni de neige en 1659,
et l'on n'alluma point les poêles en 1693. L'hiver
de 1701 est encore présent au souvenir de nos
pères, comme celui de 11507, année si heureuse
pour les récoltes.
L'hiver de 1773 fut tellement doux, que les
Autrichiens restèrent campés durant celtesaison
dans la forêt de Mormal, avant de procéder au
siège de Landrecies, et qu'à la mi-avril on com
mença faucher les herbes dans les prairies de
la vallée de la Sambre. En 1811, année dite de
la comète une douce et chaude température,
Irès-Ionglemps prolongée, s'annonça dès le mois
de février comme en 1846. Celte année mémo
rable fut marquée par une grande abondance
de productions de toute naturemais notam
ment par l'excellente et rare qualité de ses vins,
dont la récolle fut très-précoce. En 1842. il n'y
eut point d'hiver, la température fut constam
ment douce, et l'on sait que celle année fut re
marquable aussi par l'abondance des récoltes
et la qualité supérieure des vins, les vendanges
eurent lieu dans le mois d'août.
Il est aujourd'hui connu de tout le monde
que le ministère est en dissolution depuis lundi
soir. On expédie dans les bureaux des affaires
les plus urgentes, et les chefs de chaque dépar
tement donnenldes signatures depuis ce matin,
presque sans interruption. On assure qu'une
longue liste de décorations doit sigualer les
derniers actes de M. Vande Weyer.
On lit dans XIndépendance.
On assure que M. Van de Weyer a été reçu hier
par le roi et l'on ajoute qu'il aurait été chargé
par S. M. de former un cabinet.
M. Ph. Vandermaelenfondateur de l'Eta
blissement Géographique, vient de publier une
carte et un tableau-annexe des chemins de fer
exécutés, projetés et concédés en Belgique. La
carte présente les projets de chemins de fer
aussi exacts que possible; le tableau-annexe
offre la statistique de chaque projet, c'est-à-dire
la date de sa présentation au ministère, la dési
gnation de la ligne, le nom du demandeur, le
capital socialles dépenses présumées pour la
construction et l'exploitation du chemin de fer,
les recettes présumées des voyageurs et des mar
chandises, enfin le dividende et Tes travaux d'art.
A l'aide de cette carte dont l'exécution, comme
tout ce qui sort de l'Établissement Géographique,
ne laisse rien désireron pourra facilement
établir une comparaison entre les chemins de
fer existants et ceux dont on demande la con
cession; c'est-à-dire que l'utilité de ce travail
est incontestable.
Me Louvatjuge d'instruction de Bruxelles,
et M. leprocureurdu Hoide Liège se sont trans
portés lundi matin, vers dix heures, dans les
bureaux de M. lingénieur en chef de service
Pelitjean, rue Haute-Sauvenière n° 15, Liège.
Ces messieurs se sont livrés de minutieuses
perquisitions, qui ontduré jusqu'à près de deux
heures de relevée. Le but de cette visite était la
recherche des papiers relatifs aux sections de
Gand, Bruges et Ostende, sur lesquelles M. l'in
génieur Petiljean avait été employé sous les or
dres de M. l ingénieur en chef De Ridder. Ces
messieurs ont emporté divers dossiers adminis
tratifs relatifs ces fonctions.
Voici d'autre part ce qu'on non s écrit de Liège:
M. lej uged'instruction Louvat, de Bruxel
les, vient d'arriver en celte ville et s'est immé
diatement rendu auprès de son collègue M.
Carthuyvels on le dit porteur d'instructions
émanées du parquet général de Bruxelles,
l'effet de procéder dans notre arrondissement
quelques devoirs dans l'affaire Borguet et De
Ridder. On présume qu'il s'agit du choix d ex
perts judiciaires pour l'examen du tunnel de
Cumplichetde quelques autres travaux du che
min de fer.
Un arrêté royal du 2 mars 1846, n° 5719,
porte que les miliciens de la classe 1844. fai
sant partie des dépôts généraux et qui se trouvent
actuellement en réserve dans leurs foyers, se
ront remis aux commandants de province le 17
mars 1846, pour être dirigés sur leurs corps
respectifs.
PETIT PROBLÊME POLITIQUE.
Voici un petit problême politique que XÉ-
mancipation vient de soumettre ses abonnés
M. de Mérode lui adresse une lettre, dans
laquelle il conseille d'ajourner la discussion de
la loi sur l'enseignement moyen. Excellente
idée, lettre d'une profonde sagesse, comme tout
ce que vous faites, comme tout ce que vous
dites, comme tout ce que vous écrivez, M. le
comte, s écrie XÉmancipation.
Survientl'abbédeHaerne, qui lui adresse aussi
une lettre dans laquelle il conseille de ne pas
ajourner la discussion de la loi sur renseigne
ment moyen.Excellente idée lettre dune
profonde sagesse, commelout ce que vous faites,
comme tout ce que vous dites, comme tout ce
que vous écrivez, M. l'abbé, re-sécrie l'Eman
cipation.
De comte en abbé, les deux thèmes ont été
trouvés bons par elle, mais, nous ne savons quel
vent a soufflévoici qu'elle ne saurait plus ap
puyer ni l'un ni l'autre. La proposition de M.
deHaerue, dit-elle, et la proposition de M.
de Mérode, quoiqu'inspirées toutes deux par
des vues excellentes, ont, l'heure qu il est
l une et l'autre, leurs inconvénients. De ma
nière que la façon de penser de XÉmancipation
est celle-ci: ajourner la discussion de la loi c'est
mal et c'est bien; ne pas l'ajourner c'est bien et
c'est mal. Elle ne sort pas de là c'est le cercle
vicieux de sa politique qui a toujours étéqui
sera toujours vicieuse.
Maintenant, faut-il ajourner ou ne pas ajour
ner? L'Emancipation est bien trop franche,
pour vous dire sa manière de voir cet égard.
Elle a raison, car elle change si souvent, que,
sans le vouloir vous prendriez ce qu'elle pensait
hier et ce qu'elle ne pense plus, pour ce qu'elle
pense aujourd'hui, et cc serait dommage.
Précurseur
NOUVELLES DIVERSES.
MM. Deffaudis et Gore-Ouseley ont, ce que
l'on assure, adressé Rosas une lettre très-
énergique l'occasion de son décret contre les
navires marchands, dont il menace de traiter
les équipages comme pirates. Les deux pléni
potentiaires ont déclaré au dictateur qu'ils le
rendraient personnell 'ment responsable de tous
les actes de violence qui seraient commis en
son nom, soit contre nos nationaux, soit contre
les neutres.
Nous apprenons dit le Globeque des
renforts considérables de troupes doivenl'im-
médiatement être envoyés dans l'Inde; on dit
que six régiments d'infanterie et deux de cava
lerie ont reçu l'ordre de se tenir prêts partir
pour celte destination.
Voici comment se divisent les votes des
différents représentants des collèges électoraux
la chambre des communes, dans la question
des céréales En faveur du projet ministériel,
membres des comtés, 63; représentants des
bourgs, 272; universités, 2. Total, 337.
Contre la motion représentants des comtés,
147 représentants des bourgs, 89 université,
4. Total, 240.
On écrit de Vienne la Gazette d'Augs-
hourg
Un événement de la plus haute importance
pour l'unité de l'empire autrichien est sur le
point de se réaliser c'estl'abolition complète
de la ligne de douanes qui sépare la Hongrie
des autres provincesde l'empire. Le ministre des
finances, baron Kubeck, est l'auteur de ce projet
qui est maintenant soumis aux délibérations du
conseilet qui ne tardera probablement pas
d'être revêtu de la sanction de l'empereur.
Y
le duc de Bracciano. Plus tard la priucesse de Montlaur apprit par
quelle courageuse abnégation Jeanne avait sacrifié son avenir au
bien-être de sa famille. Sou admiration et sa douleur furent extrê
mes; mais le malheur était irréparable; ces circonstances rendaient
donc la position de Mme de Bracciano doublement intéressante aux
yeux de sa tante.
Connaissant la noblesse du caractère de Raoul, l'éminente vertu de
Jeanne la princesse de Montlaur vit donc presque sans crainte se
développer chez M. de Surville un amour vif et pur qu'elle croyait
partagé par M016 de Bracciano. Il faut preudie l'humanité pour
ce qu'elle est et pour ce qu elle peutpensait la princesse. Jeanne
remplit rigoureusement ses devoirs d honnête femme elle a pour
son mari les égards qu elle lui doit; sa conduite avec lui est irrépro
chable. Ce mari n'a ni ses goûts ni sou âge; il ne peut exister entre
eux aucune sympathie combien de jeunes femmes sa place au
raient failli Qu'importe donc quelle ait le cœur tendrement oc
cupé L'homme qu'elle aime est en tout digue du senti ment délicat
qu'il inspire. Pour Jeanne ce vertueux et toucliaut amour sera la
sauvegarde la plus sûre contre les périls qui environnent une jeune
femme.
Sans doute, cette manière de penser s'éloignait un peu de Iauslère
et rigide théorie du devoir; mais les résultais que la princesse avait
le droit d'en attendre, assuraient le bonheur et la tranquillité de sa
ilièce. Voyant donc Jeanne plus rêveuse et plus absorbée que d ha
bitude, depuis le départ du colonel, Mm« de Montlaur sachant com
bien il a des consultions dans une confidence même indirecte,
venait tâcher d enlever sa nièee ses pensées mélancoliques, crai
gnant aussi que M, de Bracciano ne s'aperçut de la tristesse de sa
femme.
Bonjour mon enfant, dit affectueusement la princesse, en
baisant Jeanne sur le front. Je viens vous faire uue guerre abomi
nable sur 1 engourdissement où vous semblez plongée depuis quelques
jours,... Je veux vous dire mille folies et vous rendre honteuse en
voyant qu une vieille grand'mère comme moi est plus gaie que vous.
Mais, ma boune taule,... je suis loiu d'être triste.... Allons,...
allon?,... est-ce que je ne sais pas combien ces beaux grands yeux
là sont animés et brillants quand ils veulent est-ce que j ai oublié
le fin et charmant sourire de cette petite bouche, maintenant si vi
lainement boudeuse? "Voyons, qu'avez-vous, madame la duchesse?
Êtes-vous jalouse des grandes manières de Mme la baronne de Mer-
lucliou ou de Mra« la comtesse Bridou C 'est qu'aussi ces belles
dames là ont été joliment éduquées et la Jean-Jacquesencore,
s il vous plaît, ce qui leur était bien facile, puisque leur père était
premier laquais de M. de Girardin d'Armononville chez qui ce
pauvre Rousseau recevait une hospitalité si délicate et si touchante.
Won, ma tante, je ne suis pas jalouse de ce-» daines, dit Jeanne en
souriant de la malignité de sa taille. J'ai la modestie de ne leur rien
envier. Tenez mon enfantje ne me contente pas de cette ré
ponse; vous avez quelque chose, il faut que je sache ce secret; je suis
d'ailleurs dans un de mes jours de taquinerie et de méchanceté, qui
fesaienl si grand'peur ce pauvre maréchal de Richelieu. Ahl jarni.
ma commèreme disait-il, dans son beau langage des Torcherons, où
il s'était perpétué depuis la régence, que terrible femme vous faites,
v'ia q'vous allez m'ruchonner! m'rabrouer' Qu èque vous avez donc
cont moi T'nez j'ai toujoux eu du guignon avè I s honnêtes fem
mes Eli bien! ma tante, dit en riant \l,uede Bracciano, je voua
dirai comme M. de Richelieu: Qu avez-vous donc contre mon secret,
en admettant que j'aie un secret Et puis pourquoi êtes-vous dans
un de vos jours de méchanceté Pourquoi,... pourquoi dit la
priucesse de Montlaur, oubliant un moment le sujet qui l'amenait
chez sa nièce, parce que l'impudence et la grossièreté me révoltent
toujours, et que je viens ce matin de trouver 1 occasion de beaucoup
me révolter. Comment cela, ma tante Hier, mon homme d'af
faires m avait dit qu il y aurait une démarche faire auprès d'un
M. Bernard, propriétaire des bois qui longent les nôtres, afin d ob
tenir de lui le rachat de deux ceuts arpeus qui nous avaient autrefois
appartenu.... Étant Y impétrante m'avait dit l'homme de loi je
devais rendre visite ce monsieur qui tenait absolument et opiuià-
tremeut nie voir, et avait des occupations trop conséquentes pour
se déranger je me résignai aller chez ce M. Bernard, pensant que
je pouvais bien faire ce sacrifice pour vous laisser un jour votre belle
forêt d Ance ni s bien complète et bien carrée... Ma tante dit
Jeanne avec un accent de triste et touchant reproche. Que voulez-
vous, mon enfant? mon ambition est là, pardonnez-la moi.... Je me
décide donc, et me voilà en route pour me rendre chez ce banquier
riche millions m'avait-on dit. J'arrive, et pour mon preinjer
chagrin, je le trouve installé rue Saint-Dominique dans l'ancien
hôtçl de Clerambault, où j'ayais autrefois passé ma vie; les deux ailes