Peereboom et Iweins-Hynderick échevins Louis Annoot, Théodore Vanden Bogaerde Boedt, avocat, Martin Smaeien, Boedl-Lucien, Martin Legraverand Charles Yande Brouke, Ernest Merghelynck, Pierre BekeJ Henri Iweins- Fonteyne et Angustè De Ghelcke, conseillers. M. le secrétaire donné lecture du proeès- verbal de la séance précédente. La rédaction en est approuvée. M. le président annonce au conseil qu'une lettre lui est adressée pAr M. Guibal, deman deur en concession d'un chemin de fer de Mons îheuport par Tournai, Courtrai, Y près et Dixmude. Lecture en est donnée par M. le secrétaire. Elle annonce que M. Guibal est dé cidé faire opposition la demande faite par les concessionnaires du railway de la Flandre- occidentale, de pouvoir établir une voie ferrée de Bossuyt Courtrai; celle lettre est prise pour notification. Lç conseil passe au second objet 1 ordre du jour. M. l'échevin Vanden Peereboom donne lecture du projet de règlement sur la police des cabarets, déjà discuté une séance précédente. Un nouvel article est adopté; il commine une peine contre le cabaretier qui s'obstinerait refuser l'entrée de son établissement la police, après l'heure fixée pour la fermeture. Une longue discussion est entamée pour éta blir la portée de l'article qui accorde au collège des bourgmestre et échevins la faculté de pro longer l'accès au public des cabarets, dont les propriétaires ou locataires, dans dés cas excep tionnels, pourraient demander l'autorisation de retarder l'heure de fermeture. Cette permission ne serait donnée que moyennant l'indemnité d'un franc au profit du bureau de bienfaisance et pour des réunions autres que des bals ou fêles dansantes, qui tombent sous l'application d'un règlement depuis longtemps en vigueur et qui est maintenu. Avec cet amendement et celte interprétation le règlement sur la police des estaminets, cabarets et autres débits de bois sons est adopté l'unanimité. Arrivé au troisième objet l'ordre du jour, le conseil décide que celle question sera traitée en comité secret. M. le conseiller Legraverand membre de la commission directrice de l'Harmonie, émet l'opinion qu'une musique suffit pour une ville du rang de la noire, et que ce serait le moyen le plus efficace d'en avoir une bien organisée. D'un autre côté, une économie pourrait être faite sous ce rapport, en supprimant l'Harmonie et en la fondant avec la musique du Corps des pompiers. Celte mesure lui paraît d'une exé cution, facile et il espère que le Conseil dai- bise mugit au dehors.... Dites,.., dites,... fa vie est-elle désormais possible, quand on osé élever sa pensée jusqu'à ces enchante ments?... Pardon, me voici plus calme, je ne me sens aucune amertume dans le cœur, aucun doute, aucune crainte... Dieu m'approuve. Je n'attenterai pas ma vie, et pourtant demain, cette heure, je ne serai plus.... J'ai compris vos dernières paroles,... lorsque je vous ai eu raconté ma triste enfance.... Jeanne,*... vous m'aimez!.,. Oui, vous m'aimez.... Je le sens aux aspirations qui depuis deux jours m'exaltent au-dessus de. l'humanité... Jeanne,..* rassurez-vous,...- Je vais mourir, mourir au nom de cet amour que votre bouche n'a jamais avoué, que vos yeux n'ont jamais trahi, et que pouitant Dieu m'a révélé.... u On dit que certains élus.... sont avertis du moment de leur mort par une harmonie invisible et surnaturelle....... qui les plonge dans une extase infinie11 en est ainsi de moi, Jeanne.... Les félicités radieuses qui depuis deux jours s'éveillent dans mon âme, m'avertissent que mon heure.est venue.,.. Le bonheur que je ressens agrandit tellement mon cœur, qu'ici bas l'air me manque.... Pourquoi vivrai-je maintenant?... Votre cœur généreux votre âme noble et délicate comprendront les causes qui me rendent la mort si douoe et qui désormais me rendront l'existence si amère. Et puis, après une pareille lettre.... oserai-je jamais reparaître devant vous?... Adieu,.., et pour toujours,... adieu... Due seule et dernière grâce. Cette croix que je vous envoie, a appartenu ma mère.... C'est ce que j'ai de plus cher au monde,... baisez-la pieu sement.*.. Je vous en prie, et demain au point du jour renvoyez-la moi, mes lèvres glacées la presseront une dernière fois; elle vous sera remise et vous la garderez en souvenir d'HeRUAK... priez pour lui La tournure mystique de celte lettre deyait fftirc une profonde gnera prendre son avis en considération et le décharger du mandat qu'il lui a confié de mem bre de la commission de musique de la ville. Après une assez longue discussion, le Conseil paraît reconnaître la justesse des observations faites par M. Legraverand et renvoie l'examen deceltequestion au collège pour par-instruction. M. le conseiller Vandertneersch entre en séance. Le Conseil approuve la radiation d'une inscription hypothécaire prisé au profit de l'ad ministration des hospices, ainsi que le procès- verbal d'une vente d'arbres tenue sur une pâture longeant le pavé de Bruges et appartenante au bureau de bienfaisance. M. le président.soumet au conseil l'estimation de 22 peupliers et de 79 bois-blancs, croissants sur une propriété communale que le collège est d'avis d'abattre, pour en employer une par tie l enlrerien des bâtiments communaux et vendre celle dont on ne peut faire usage. Un avis favorable est accordé et la demande de pouvoir disposer de ces arbres sera transmise l'autorité supérieure. La séance continue eu comité secret. De nombreux et magnifiques modèles en plâ tre d'ornements gothiques, moulés sur ceux de la cathédrale de Cologne qu'on est en train de restaurer, viennent d arriver. Cet envoi est fait l'adresse du musée des beaux-arts de la ville d'Ypres. Un sous-officier d'artillerieen garnison en cette ville, avait été mis en prison sous la garde de l'autorité militaire et est parvenu s'évader. «sot®*»» M. Denys-Moles-Lebailly-D hondl Bruges, qui avait été proposé par uu nombre d'électeurs de l'arrondissement de Roulers, pour remplir une vacance au sénatvoulantmalgré sa non élection témoigner sa reconnaissance envers les électeurs qui ont bien voulu lui accorder spon tanément leur suffrage dans l'assemblée électo rale du 10 mars, vie-nt'de donner une somme de mille francs pour être répartie entre la ville de Roulers et les communes de Lichlervelde Beveren Gits Hooglede, Staden Ouckene, Moorslede et Ardoye et y être distribuée aux ouvriers sans travail. La liste suivante d'un ministère reconstitué, courait la chambre hier après-midi Finances, M. Mercier; IntérieurM. d'Anelhau; Justice, M. De Page; Affaires étrangèresM. De Theux Guerre, M. le général Prisse. impression sur Mme de Bracciano, et la déterminer la grave réso lution qu'elle avait prise, si elle n'y eût pas été déjà décidée. Au lieu de la jeter dans un douloureux accablement, cette lettre, qui révé lait un amour si exalté, si religieux, lui causa les plus ravissantes émotions. D'un regard triomphant, elle mesurera la distance énorme que d'un mot elle pouvait faire franchir cette âine abiinée dans un bonheur si désespéré. Elle avait elle-même des susceptibilités trop délicates pour ne pas comprendre le sentiment qui dictait la détermination d Herman. Avec quel orgueilleux bonheur elle vien drait doue lui pour lui offrir sa main, pour réaliser les rêves que ce malheureux enfant regardait comme impossibles La phrase qui peignait la jouissance d un bonheur calme et pur, au milieu d'une retruite paisihle, avait fait délicieusement tressaillir Mm« de Brac ciano, qui détestait 1 éclat, la vie brillante et tumultueuse laquelle elle était coudamnée. Les sentiments qui avaient dicté cette lettre devaient produire un effet puissant sur Jeanne. Ce malheureux en fant se résignait mourir avec tant de douceur Il se faisait même la mort si belle en la parant de ses plus chers souvenirs Il y avait dans ses phrases sans suite un tel mélange d'amour et de pitié, de respect et de passion contrainle, d espérance immortelle et de regrets amers, de conûttnce et de crainte, que Mme de Bracciano se décida sur 1 heure avoir une entrevue décisive avec son mari. Par une de ces présomptions inexplicables dans le succès de ce qu'on désire ar demment il ne lui vint pas une seule fois la pensée qu Herman pouvait mourir avant qu'elle eût pris la détermination qui devait lui sauver la vie.V •Elle lui écrivitcette lettre la hâte Vous ne mourrez pas,... vous vivrez heureux. Vous avez dit vrai,... J'ai mission de vous combler de tout le bonheur que vous méritez..*. L honneur le devoir me tracent une ligne dont je ne dévierai pas.*.. Dans une heure yous recevrez un mot de moi....* M. d'Hoffiichmidt, resterait aux travaux pu blics. Hier au soir on parlait d'une autre combi naison dans laquelle figuraient MM. Dumon- Dumorlier, deBrouckere, le général Brialmont. Le Journal de Liège commence désespérer de M. Vande Weyer. Mous lisons dans la corres pondance de cette feuille: On m'affirme que le changement de mi nistère se bornera une simple mutation. On remplacerait M. Malou par M. Mercier. Uu autre bruit annonce que le ministère est parfaitement accommodé. On a vu MM. De- Muelenaere, Dechamps et d'HofFschmidt se rendre très-gaîment au palais, et M. Vande- Weyer les suivre de près, pendu aiv bras de M. d'Huart! Lundiplusieurs membres de la chambre des Représentants qui ont des rapports d'intérêt avec M. Borguet, sont allés lui rendre visite la prison des l'etits-Carmes. La famille de M. DeRidder a obtenu la per mission de se rendre la prison trois fois par semaine, et les fils de M. Borguet sont admis presque tous les jours auprès de leur père M. l'avocat Forgeur, de Liège, a eu samedi avec M. Borguet, un entretien en présence de M. l'avocat-général. Lundi, un des huissiers de M. Louvat signi fié un exploit d'assignation comme témoin, M. Faure, ancien rédacteur de VIndépendance qui se trouve actuellement en France. Il doit être interrogé sur des faits charge de M. De Ridder. M. Verbrungen, secrétaire particulier de M. le ministre des travaux publies, a été en tendu comme témoin par M. le juge d'instruc tion. Indépendance. Ce matin, voici quels bruits couraient sur le ministère: On prétendait que le nouveau cabi net serait peu près constitué et que les ordon nances paraîtraient prochainement dans le Moniteur. Voici quelle serait la nouvelle com binaison M. le prince de Chimay entrerait aux affaires étrangères, M. Dechamps 1 intérieur, M. Malou aux finances, M. d'Anelhau la jus tice, M. Delacoste aux travaux publics, M. le général Prisse la guerre. P, S. Ce n'est pas M. Delacoste qui serait ministre des travaux publics, mais M. Orbau. Le nommé Jean De Volder, âgé de 51 ans ouvrierdomicilié Leudeledeconvaincu d'avoir volé dans la nuit du 17 au 18 novembre 1845, une ânesse dans la prairie et au préju- Tout sera décidé.... Espérez tout.... n Cette lettre envoyée Mme de Bracciano réfléchit quelques mo ments avant de se rendre auprès de son mari. Dans son assurance aveugle elle ne mettait pas en doute un seul instant que M. de Bracciano ne consentît seulement un divorce; vivant aveo elle dans les termes les plus froids et les plus polis, il ne devait, pensait-elle, attacher aucune importance cette séparation. Elfe le savait fort intéressé; elle était décidée d'avance lever au besoin toute diffi culté en lui abandonnant ses grands biens, ne se réservant que la somme la plus modique, toujours suffisante pour vivre arec Herman dans quelque obscure et douce retraite. D'uu caractère noble et loyal, elle eut un moment la pensée de tout avouer son mari, de lui dire qu'elle voulait épouser Herman Forster,... mais elle pmsa que si M. de Bracciano voyait cette séparation regret, Herman, étran ger, proscrit sans appui pourrait peut-être éprouver les ressenti ments de sa colère elle se décida donc ne pas parler de lui. Pourquoi, au moment de prendre une détermination si importante, Jeanne ne consulta- t-elle pas la princesse de Monllaur Ce fut sans doute parce qu'elle savait 1 antipathie de la princesse pour Herman, et ses idées inébranlables sur le divorce qu'elle regardait comme une monstruosité.... Comment Jeanne ne mit-elle pas uu moment en question le consentement de son mari C'est qu'à force de caresser dans le secret et dans la solitude une idée qui vous est chère, on prend le désir qu'on a pour raison on oublie peu peu les impossi bilités qui peuvent renverser ce projet chéri, et on prend enfin l'ab sence de contradicteurs qu'on n'a point interrogés pour le manque de contradictions naturelles. Madame de Bracciano ayant Fait demander si sou mari était chez lui, on lui répondit qu'il était dans le boudoir ayee la princesse de Monllaur.... Elle y rentra. {La suite au prochain n°

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2