2 insinuer, que c'est le libéralisme qui démoralise les populations et que l'autorité entre les mains de celte opinion est impuissantepour arrêter le débordement des mœurs. Les journaux du clergé ont une audace qui confondraient les sacripants les plus osés. Après ce que nous avons vu ici en ville, oser soutenir 3ue si les mœurs sont dissolues, c'est la faute u libéralisme paraît pyramidalquand on songe qu'un dignitaire de l'église fait péni tence ici pour scandalequ'un desservant est révoqué de sa cure pour scandale, qu'un autre curé a comparu devant la justice comme pré venu d'attentat aux mœurs, voilà certes des faits scandaleux commis par des individus nullement affectés de libéralisme et la démoralisation que ces actes accusent, ne peuvent avoir pour cause l'infection des idées libérales. Dimanche dernier, 10 heures du matin, une conférence a eu lieu entre la chambre de commerce et MM. William Chanlrell et Prisse, directeur et ingénieur en chef de la compagnie des chemins de fer de la Flandre-occidentale. Cest la première fois que la compagnie daigne donner officiellement signe de vie. l'égard des autorités de la ville d'Ypres. Cependant le ré sultat de la réunion a fait espérer que dans quelque temps, on se mettra sérieusement l'œuvre sur le terrain. Les ingénieurs lèvent les plans entre Ypres et Poperinghe, près de Cour- trai et aux environs de Zandvoorde. On espère qu'ils seront achevés vers le 15 mai prochain et dès qu'ils seront approuvés on procédera aux expropriations de terrain. Le retard que la ligne d'Ypres sur Courtraia subi, est attribué par M. Chantrell Al. Henderson, l'ex-ingénieur de la société. Le 29 de ce mois, le cadavre de Victor Baezebrouck,'célibataire, demeurant Vlamer- tmghe, a été trouvé dans un fossé près de cette commune. I 1- -| -«• -f|- avait disparu de son domicile depuis samedi dternier il est présumer qu'il a succombé la suite d'une de ces fréquentes attaques d'épi- lepsie auxquelles il était sujet. Le Constitutionnel s'occupe dans son dernier numéro, de notre crise ministérielle. Il rapporte qu'au nombre des conditions du programme, auquel le Roi a refusé son adhésion, figurait la dissolution éventuelle des.Chambres, et fait sur ce point les réflexions suivantes u Cette clause a, révolté les conseillers intimes. Ou l'a considérée comme une atteinte portée la prérogative royale. Il parait que l'opinion qui tend exagérer d'une manière dangereuse et absurde la prérogative royale, se propage décidément sur le continent. Nous en voyous éclater simultanément les effets en Belgique, en Espagne et en France. En Belgiqueon prétend que la préroga tive royale est blessée lorsque des hommes poli— quement sa tête et s'écria... Raoul,... il a accusé Raoul... Hélas! oui, dit M™ de Montlaur qui, sans regarder Raoul comme l instigateur du dicotce, croyait au moins sa nièce sérieuse ment occupée du colonel. Alors, mon enfant, je ne saurais vous dire la colère de l'Empereur. u Surville, s'est-il écrié, Survi(le, que je traitais comme mon Gis... que j'ai comblé, lui que je croyais un homme d honneur par excel lence,... jouer un rôle si odieux... abuser de sa parenté pour porter le trouble dans une union formée par mes soins; c'est indigne... Me manquer ce point,... quand, cette heure encore, je lui donne la plus grande marquede confiancequ'on puisse donner un homme. Mais c est infâme,... s écria Jeanne... Raoul est innocent de ce qu'on lui reproche Et sans doute, mon enfant, c'est ce que je me suis bâté de dire, d affirmer l'Empereur. Sire, me suis-je écriée,, vous m'avez dit tout 1 heure que vous croyiez la sûreté de ma parole... Eh bien! je jure Votre Majesté que M. de Surville est étranger la déter mination que M1»* de Bracciano veut prendre. Je ne doute pas que vous n'ayez la conviction de ce que vous affirmez, madame, me répondit lEmpereur d'un ton sec, mais il se peut que votre conviction ait été surpriseVous, avertirez votre nièce, madame, que loin d'encourager ses folles, pour ne pas dire, ses criminelles espérances, je prêterai son mari que j'aime et que tiques désignés pour le ministère par l'opinion du pays, mais exposés l'hostilité d'un parti considérable dans la chambre, font de la disso lution, dans tel cas déterminé, une condition de leur entrée au conseil. Est-il besoin de dire qu'au contraire rien n'est plus légitime et plus constilutionnel? Le roi a le droit d'accorder ou de refuser la dissolution. S'ensuil-il que les mi nistres n'aient pas le droit de la demander? Non, sans doute. Des hommes éminents appe lés former un ministère, ne peuvent pas être assez imprudents pour compromettre leur parti par un infructueux essai du gouvernement, et pour se laisser placer dans une situation impos sible en face d'une chambre où n'existe aucune majorité décidée et qu'on ne pourrait pas dis soudre. M. Rogier et ses collègues ne se sont point imposés la couronne. Le roi les a libre ment appelés ils ont librement posé les con ditions. Le Roi n'a point agréé ces conditions. Chacun est resté dans son droit et dans la con stitution. Il n'y a que les courlisans du gouver nement personneldont la contagion a gagné la Belgique, qui puissent trouver qu'une de mande de dissolution est une atteinte portée la prérogative royale. Le roi a reçu hier au palais de Bruxelles, MAL Dechamps, ministre des affaires étrangè res le baron d'Anelhan, ministre de la justice; Alalou, ministre des finances le général Anoul, gouverneur militaire. Un arrêté royal du 5 février 1846, inséré au Journal militaire officielfixe le nombre et les prix des objelsd'habillement, équipement, etc., ainsi que les allocations relatives aux différentes masses, pour l'exercice 1846. En vertu de cet arrêté royal, le ministre de là guerre pourra allouer, au profit de la masse de recrutement des corps de troupes cheval, de l'artillerie et du génie, uueprimede 30 francs J^UUi «ouivl wnU°tjOInun' civr nlis contracté par un homme de ces corps au-dessous du grade de sous-officier. Cette prime ne sera allouée qu'au prorata du nombre d'années, pour tout engagement qui comportera moins de six ans. La suppression des primes d'engagement, dans toutes les armes, est maintenue. Le montant de 1 allocation ac corder pour première mise, au profildela masse d habillement et d entretien, chaque milicien ou volontaire admis au service et chaque hom me au-dessous du grade de sous-officier qui, l'expiration de sou terme d'engagement, en contractera un nouveau est fixé 36 francs pour les troupes piedet 50 francs pour celles cheval. Les hommes qui contracteront un engagement ou réengagement de moins de 6 ansn'auront droit celle allocation qu'au prorata du temps pour lequel ils s engageront. Ceux quipar suite d'un engagement volon taire, passeront des troupes pied, dans les j'estime tout l'appui qu'il peut attendre de moi, et que d'ailleurs la loi garantit. Quant M. de Surville, je lui laverai la tête d'impor tance.» Et sans attendre ma réponse, il me salua de la main et rentra dans son cabinet, suivi de M. de Bracciano... Pour la première fois de ma vie, je regrettai presque de n'avoir pas commis une méchante action,car si 1 Empereur n'avait pas disparu sitôtpeut-être aurais-je été capable de lui dévoiler l'abominable duplicité de M. de Bracciano. Pauvre Raouldil tristement Jeanne il est donc vrai que je serai fatale tous ceux qui me porteront intérêt... Puis elle ajouta, en se parlant elle-même: Ses pressentimens ne le trompaient pas... Cet amour devait être malheureux,... oh! bien malheureux... Que dites-vous mon enfant dit M* de Montlaur. Rien,... rien,... ma tante, reprit Jeanne, en sortait de sa rêverie. M. de Bracciano m'avait déjà parlé de ses soupçons sur Raoul; je lui avais dit combien ils étaient peu fondés,... il ne ma pas cru,... il l'a lâchement ac cusé auprès de l'Empereur,., et Dieu sait si j'ai été un moment guidé dans ma résolution par la pensée de Raoul. Mmt de Montlaur regardait sa nièce avec un étonnement doulou reux elle voyaitdans les paroles de Jeanne, et un mensonge et un manque de confiance qui lui faisait mal. Après quelques moments de silence elle lui dil d une voix émue Mon enfant, il est cer tains secretsqu'une mère seule aurait le droit de demander sa troupes cheval, auront droifàun supplément de 14 francs pour première mise. Les sous-officiers qui, pendant 1846, seront promus au grade de sous-lieutenant, recevront comme indemnité destinée pourvoir leur premier équipement, savoir: Ceux qui seront nommés dans l'infanterie de ligne, les chasseurs pied, la compagnie de dis cipline et le régiment du génie, 400 francs. Ceux qui seront nommés dans les régiments de cavalerie et d'artillerie, l'escadron du train d'artillerie et la gendarmerie 500 francs. Le 25 du courant, vers sept heures du matin, le feu a réduit en cendres deux maisons dont l'une appartenant au sieur Léonard Jonckheere, âgé de 64 ans, et l'autre au sieur Eugène Nut- tens, âgé de 74 ans, tous deux journaliers Ledeghem. Le feu a pris naissance au toit delà demeure du susdit Nuttens. La nommée Eugénie Nuttens, fille de Eugène, demeurant avec son père, a mis volontairement le feu la toiture au moyen d'une chaufretteet d'une allumette, elle est atteinte d'aliénation mentale et est en état d'arrestation. La perle totale est évaluée la somme de 1,800 francs. Rien n'était assuré. Dans la matinée du 27 du courant, le cadavre d'un enfant nouveau-né du sexe masculin a été trouvé dans un étang situé dans un petit bois sur le territoire de la communed'Ingelmunster. L'auteur est inconnu. La prison militaire d'Anvers renferme en ce moment un homme dont la vie aventureuse inspire quelque intérêt. C'est le nommé Van Gemel, né aux environs de Bruxelles, trompette dans l'artillerie belge en 1839, et aujourd'hui sur le point d'être décoré par le Roi Louis-Phi lippe et condamné une peine infamante au nom du Roi Léopold. Voici comment chaud Îialriole. lors des discussions dont le traité hol- ando-belge de lO,jy fut l'objet, Van Gemel fut si fâché de l'acceptation du traité par nos Chambres, qu'il déserta et alla s'engager eu Afrique dans le régiment des spahis. Ou l'y in corpora sous le nom de De Vos. U se distingua dans plusieurs occasions, et nul doute qu'il n'eût obtenu de l'avancement si son éducation fort incomplète ne l'eût empêché de monter en grade. A l en croirec'est lui quila bataille de l'Isly, arracha le fameux parasol des mains du fils de l'Empereur du Maroc, et le remit un sous-officier français qui fut récompensé sa place. Son engagement étant écouléVan Gemel obtint un congé honorable et reprit le chemin de la Belgique avec son petit butin. Il possède entr'autres tout un uniforme marocain conquis par lui la pointe de la bayonnette. Arrivé en Flandre, par Lille, il fut quelque temps la curiosité de ses compatrioteset il parvint même, dit-on, se faire passer pour un Marocain pur sang. Mais la gendarmerie, sans fille... Je ne vous ferai pas de questions,... quoique votre détermi nation de divorcer d'avec M. de Bracoiano me donne lieu de croire que vous n'êtes si jalouse d'obtenir votre liberté que pour vous unir une personne que vous aimez depuis longtemps. Et cela est vrai, ma tante, lui dit Jeanne d une voix calme, mais affaiblie il faut renoncer cet espoir j'y rénonce. Vous souffrez affreuse ment... malheureuse enfant! dit Mme de Montlaur sans s'arrêter ce que les paroles de Jeanne devaient avoir d'inexplicable pour elle; puis, les y eux baignés de larmes, elle prit tendrement les mains de sa nièce dans les siennes. Moi, non, non, ma tante je ne souffre plus. On ne souffre que du doute, l'agonie seule est douloureuse.... De quel accent vous me dites cela Jeanne Jeanne vous m'ef frayez...—* Vous avez tort, ma tante, je suis calme. Je vois mainte- nent clairement l'avenir qui m'est réservé. Un sourire sardoniqne et froid vint planer sur ses lèvres; elle ajouta Vivre désormais avec M. de Bracciano, être près de lui, vivre, dans son intimité, écbangert avec lui mes plus secrètes pensées.., —Mais, Jeanne, je vous dis que vous m épouvantez s'écria la maréchale en se levant demi et en saisissant la main de sa nièce qui la lui abandonna machinalement et continua d'un air égaré Servir d'instrument son ambition, ses trahisons, partager avec lui le fruit de nos perfidies communes. Ah ah ah c'est un ayenir digne de moi. Cest bien l'avenir que j'avais rêvé.

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2