EXTÉRIEUR. france. ANNONCES. 3 EXTRAIT du Registre aux. actes de dépôt; tenu au greffe du tribu nal de première instance séant Ypres, province de la Flandre occidentale. Monsieur l'avocat, dit le rustre, je vous re mercie bien de ce que vous avez fait hier pour moi; mais dites donc, maintenant qu'est-ce que nous allons faire de la montre Comment, misérable tu l'avais donc ef fectivement volée? Dame! oui, monsieur, mais ce qui m'em barrasse, c'est que je ne puis la porter. Les impots en France. Nous empruntons la statistique suivante au Journal de Cherbourg L'homme, en France, est une matière émi nemment imposable, le citoyen fi ançais ne peut faire un pas, remuer un bras, tousser, cracher, éternuersans payer une taxe au fisc, raison de ces faits, gestes et mouvements. Quant il naîton l'envoie la mairie; droit d'extrait de naissance. Quant il est adulte, on I envoie au collège,droit universitaire. Quand il sort du collège et qu'il choisit son état, droit d'exa men, droit de grades, droit de thèses. Quand il a vingt-un ans;impôt du sang, ou droit de rachatdu service moyennant finances. Quand il se marie; droit sur le contract et droit de municipalité. Quand il a un enfant; nouveau droit sur le baptême. Quand il acquiert des pro priétés; droit d'enregistrement. Quand il lui arrive un héritage; droit de successionQuand il consomme; droit d'octroi. Quand il commerce; droit de patente. Quand il lire des marchan dises de l'étranger; droit de douane. Quand il transporte l'intérieur, droit de circula tion. Quand il voyage lui-même; droit de passeport. Quand il veut chasser;droit de porl-d'armes. Quand il est de la milice citoyen ne,droit surle temps de ses travauxet obli gation de payer un uniforme. Quand il meurt, enfin; droit de pompes funèbres Quededioits encore et que d'autres taxes entourent d'ailleurs le Français depuis le berceau jusqu'au cercueil Elle se glisse dans ses habits, sous la forme de laine; elle est dans sa chemise, sous le prétexte du coton, elle s'introduit dans ses bottes, sous les apparences de cuir; elle frappe ses doigts par le contrôle de ses bagues; elle est dans son gousset par le poinçon desa montre; sur sa table, par celui de son argenterie dans ses jeux, par les caries, les spectacles ou autres plaisirs; elle est dans les lieux qu'il habile par 1 impôt fon cier; elle est sur le sofa où il repose, par les con tributions mobilières. Elle est pour lui jusque dans les éléments qui l'entourent dans l'air, propos des portes et fenêtres; dans l'eau, propos des plaques et permis de porteurs dans le feupropos des droits dechauffage et d éclairage, et dans la terre, propos des droits de cimetière. 11 paie encore des taxes de poste sur ce qu'il écrit, des taxes de timbre sur ce qu'il lit; desdroits d'enregistrement sur cequ'il contracte, des droits d'octroi sur ce qu'il boit des taxes des contributions indirectes sur cequ'il mange. Des taxes sur les mets qui le rendent ma lade et sur les drogues qui le guérissent; des taxes sur les matières brutes et sur les matières ouvrées des taxes enfin sur tout ce qui flatte mort et qui tu coupas vingt fois la parole, au lieu de le laisser se défendre Non, monsieur, je ne me rappelle pas cela. Tu ne te rappelles pas cela?... Tu as raison,... Quand on peut oublier ses crimes,... ça vaut mieux.... Un |ugement quelque sévère qu'il soitn'est jamais un crime, monsieur. Jacques Briot n'a pas été jugé,... il a été assassiné s'écria Pierre Herbin dont la physiono mie, changeant tout-à-coup d'expression, prit un air sinistre, qui remplaça l'ironie brutale qu'il avait jusqu'alors affectée. Jacques Briot était mon ami, il était pour moi un frère,... Tu cédais une haine infernale en le poursuivant avec tant d'acharnement, car ja mais homme plus loyal, plus pur n'avait embrassé la cause du peu ple.... Le crime de ce malheureux avait été de favoriser la fuite de deux royalistes. Pour oet acte de générosité, digne d admiration dans tous les partis, tu demandas et tu obtins sa tête, pour satisfaire ta vengeance. Je ne me souviens pas de ces circonstances, dit M- de Bracciano, évidemment troublé. Tu ne te souviens pas, je Vais te mettre sur la voie. Les deux royalistes que Jacques Briot fit évader, étaient le comte de Grandpré et le baron de Néroïles, avec eux se trouvait un nommé Montbard, ancien, soldat aux gardes ils s'étaient échappes de Lyon lors du massacre des prisons et étaient arrivés aux portes de Dijon après des dangers sans nombre; mourant de fatigue et de faim, iU s'arrêtèrent chez Jacques Briot et eurent le senset agréable voir, sentirgoûter toucher el entendre. Bref, le Français, l'agonie, sur un lit qui a été taxé, avale une potion qui a payé des droits dans une cuillère qui a été contrôlée, et expire dans les bras d'un docteur patenté, assisté d'un pharmacien patenté, est porté terre avec un convoi taxé, et paie encore après sa mort sa taxe imposéeau marbre etau ferqui indiquent Ion- droit où repose sa dépouille bien heureux quand sept ou huit ans après, ses os ne sont pas tirés de leur cercueil pour servir fabriquer du noir d'ivoire, fortement imposé dans une usine justiciable de droit de timbre, de taxe et de patente. Paris, 1er Avril. On lit dans un journal de Paris Le salon de M le prince de Ligne vase fermer. Mme la Princesse de Ligne s'apprête partir pour Lemberg. L'hôtel des Champs-Ély- sées sera donc pour quelques temps désert. C'est un pieux dévoir qui éloigne Mmrde Ligne. Française par l'esprit, elle appartient la Po logne par la naissance et par le cœur. Elle va rejoindre en Gallicie M,ne la princesse Lubo- mirska sa mère, et sa sœur Mme la princesse Sanguzko, dont le mari possède cette ville de Tarnowou trois-cents malheureuxfurent massacrés récemment. A la dernière soirée de l'ambassade, ces bruits d absence avaient trans piré, et chacun exprimait pour les nobles motifs qui la rendaient nécessaire une respectueuse sympathie. Plusieurs commissions de la chambre des députés sont sur le point de terminer leurs Ira- vaux. La commission du budget a commencé déjà l'examen du budjet des receltes. M. Bignon sera en mesure de soumettre la chambre son rapport sur le budget des dépenses avant le 10 avril. La commission du chenain de fer de Bordeaux Celle, a terminé ses délibéra lions. On sait que le ministre des travaux publics a soumis la commission une demande en autorisation de de concession directe de ce chemin la com pagnie Espelata. La commission a pris des con clusions en faveur de la demande présentée par le ministre; le rapporteur M. Duprat doit sou mettre samedi prochain son rapport la cham bre. La commission du chemin de fer de l'Ouest (Rennesel Caen). prendra probablementdemain une résolution définitive. Celte commission a reçu également une demande du ministre en autorisation de concession directe la compa gnie représentée par VI. Ch. Laffilte. La com mission après avoir entendu les délégués de cette compagnie el ceux de la compagnie représentée par M. de Botschild, qui a aussi soumissionné ce chemin, a décidé qu elle entendrait demain les explications du ministre des travaux publics. Le rapporteur M. Lacrossedéposera son rap port incessamment afin qu'il puisse être discuté avant le budget qui doit être mis l'ordre di\ jour vers la fin du mois d'avril. {Jour, des J)éb.) En France les diamants de la Couronne représentent une valeur <Je26 millions,y compris le régent estimé S millions. -Par décision royale du 22 mars le lieu tenant-général Magnan, en disponibilité Lille, est mis la disposition du gouverneur-général de l'Algérie. L'an mil huit cent quarante six, le dix huit du mois de Mars, au greffe du Tribunal de première instance séant Ypres province de la Flandre oc cidentale, est comparu Maître Jacques-François Van Daele, avoué licencié près le même tribunal, lequel, conformément l'article deux mille cent quatre vingt quatorze du Code civil, a déposé, primo L'expédition d'un acte passé devant Maître Charles-Henri-Ives Courtens, Notaire, résidant Comities, en présence de témoins, le sept Mars dix huit cent quarante quatre, dûment enregistré et transcrit; et secundo L'expédition d'un autre acte passé devant leditNotaire Courtens, le vingt quatre Novembre dixhuit cent quarante cinq, aussidùment enregistré et transcrit; lesdils actes contenant vente mademoiselle MÉlame DrspiERRE, marchande, demeurant Warnêton, parle sieur Jean-François- Joseph Loridan, cultivateur et marchand de lin, demeurant Houthem sa voir le premier d'une Maison étant celle au couchant d'une maison deux demeures avec grange, élable, pompe et puits com muns avec la maison tenante, el autres commodités; de plus quarante quatre ares dix centiares ou envi ron de fonds d'édifices et terres en dépendants, située Houthem, alors occupée par ledit.Loridan, vendeurtenant du levant la maison el terrain do Séraphin Morel, séparant demie cheminée, par lequel terrain cette maison a passage jusqu'au che min d'Houthem Wytschaete, du midi au potager dudit Morel, haie entre deux mitoyenne, du cou chant la terre des enfants Constantin Vermeersch demi fossé, et du nord la terre du sieur Cornille, fossé entre deux ici compris; la dite vente el achat fait moyennant le prix principal de deux mille cent trente deux francs six centimes, outre les frais,char ges et conditions exprimés audit acte; et le second acte d'une maison avec grange et deux ares dix huit centiares de fonds d'édifices et jardin situé audit village d'Houthem, près de la place, tenant du levant au cimetière d'Houthem, du midi au potager de Casimir Dassonville, de couchant la maison et fonds de François Delbecque, et du nord au fonds de la maison communale du lieu,ruelle entre deux; cette vente et achat fait pour la somme de huit cents francs, outre les frais, charges et conditions exprimés audit acte. Dont acte, que le comparant a signé avec le gref fier après lecture faite. (Signé) Van Daele et Th™ Vanden Bogaerde, greffier. l'heureuse idée de se confier sa générosité. En effet, il les sauva. Montbard, épuisé par les privations, ne put les suivre, on le décou*- vrit caché ohez Jacques Briol pour avoir le droit d'accuser mon malheureux ami, tu requis la peine de mort contre Montbard sa tête tomba, trois jours après; sur uu nouveau réquisitoire de toi, Jacques Briot périt sur 1 échafaud. C'est possible, je ne me sou viens de rien, s écria le duc, mais encore une fois pourquoi évoquer ce funeste passé Tu vas le savoir tout 1 heure, j étais greffier du tribunalje résignai mes fonctions après cette exécution d'une aussi épouvantable injustice, car je savais la cause de ta haine contre Jacques Briot.—* La loi voulait que tous ceux qui donnaient asile aux ennemis de la nation fussent punis de mort, je n'ai été dans celte occasion guidé par aucun motif de haine. Par aucun motif de haine et wiluelmine botlek, s'écria Pierre Herbin d une voix terrible. Le duc baissa la tête sans répondre. Pierre Herbin continua En sortant du greffe, par une sorte de pieuse vénération pour la mémoire de Jacques Briot, j emportai les pièces de son procès je fis mal. sans doute, mais je tenais avoir en maiu de quoi réhabiliter un jour sa mémoire. Dans le procès, se trouvaient jointes les pièces du procès de Montbard, pet ancien soldat Aux gardes. Au milieu de l'encombrement des dossiers, on ne s aperçut pas de cette soustrac tion. Pendant plusieurs années je voyageai. Lors de ta récente élé vation je pensai que le moment était venu de flétrir ta oonduite d autrefois, je parcourus de nouveau les pièces du procès, mais que devins-je en y trouvant plusieurs papiers qui sans importance pour toi en 92, pourraient cette heure te porter le coup le plus doulou reux, et renverser toute ta fortune Par un mouvement maohinalle duc avança la main vers les papiers que Pierre Herbin lui montrait. Celui-ci les retira vivement, les cacha en disant Patience, et sache que tu les prendrais, que tu ne tiendrais rien encore. Tu comprends bien que je ne me suispas avanluré sans précaution chez un seigneur de ta trempe, qui n a qu'un mot dire au grand Napoléon, pour envoyer les gens a în- çennes. Ces papiers sont des copies des originaux déposés en lieu sûr. Aiusi, tranquillise-toi, lors même qu'à 1 instant lu expédirais uu messager ton maître pour lui demander coutre moi, comme qui dirait une lettre de cachet de l'ancien régime, un ami que j ai, a l'ordre, s il ne me revoit pas demain matin, d agir contre toi avec les originaux. Mais, me direz-vous, propos de quoi vous voulez agjr s'écria M. de Bracciano, troublé malgré lui. A propos de quoi tu vas le savoir, dit Pierre Herbin, en cherchant une pièce du us la liasse de papier«,.tl [La suit* au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3