5e ANNÉE. - N° 513. INTÉRIEUR. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DIMANCHE, 12 AVRIL 1846. Feuilleton. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine* PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUNDO. YPRES, le il Avril. ÉLECTION D'UN SÉNATEUR PAR LES DISTRICTS ÉLECTORAUX DE FURNES, DIXMUDE ET OSTENDE. Le 16 du mois d'Avril, M. de Moareghem qui paraissait avoir perdu les sympathies des électeurs de Fûmes, de Dixmude et d'Ostende, qui l'avaient nommé leur mandataire au Sé nat, sera remplacé pour un laps de temps de 14 mois. Alors, l'élu de ces dislricts devra en 1847. se présenter comme candidat aux élec teurs de l'arrondissement d'Ypres, qui nomme alternativement un membre du Sénat avec les dislricts de Furnes, d'Oslende et de Dixmude. M. De Mooreghem possédant les sympathies du clergé, voulait siéger au Sénat toute force; on a donc saisi l'occasion qui s'offrait par le décès de M. Bonné-Maes, de le faire élire par les électeurs de Roulers. M. De Neekere avait un moment songé se mellre sur les rangs. Comme il est né Roulersles électeurs de ce district le préferaient personnellement M. De Mooreghem; car, quant aux opinions politi ques. c'est tout un. Mais il faut de la tactique et le clergé n'en a jamais manqué. On a donc engagé M. De Nec- kere retirer sa candidature Roulers et prendre la place de M. De Mooreghem Osten- de, Furnes et Dixmude. Comme ces collèges électoraux ne confèrent qu'un mandat de 14 mois et que celui d'Ypres doit le continuer en 1847, on a deviné qu'aucun homme considéré ne se porterait candidat l election du 16 Avril, en opposition M. De Neekere, qui est en position de se faire élire par l'arrondissement d'ïpres, dont il est le commissaire de district. En effet, celui qui serait choisi Ostende outre sa qualité d'étranger la localité, trou verait en 1847, en M. De Neekere, non-seule ment un concurrent redoutable, mais par ses fonctions, il pourrait lui aliéner les votes de tous les agents du gouvernement, qui sont en position d'influencer les élections. Ce calcul de la part du parti clérical est juste, et ce qui le prouve, c'est que les journaux annoncent que jusqu'ici M. De Neekere est le seul candidat sur les rangs. Il n'y a pas lieu de s'étonner, quand on voit des tripotages de ce genre, mais on peut aa (3<£>2>©SÎ22. aa a^asyaaaa. [Suite.) "VII. explications. En entendant ces mots, le duc recula de deux pas, en attachant sur l'ami de Jacques Briot des yeux fixes, égarés. Il ne put résister cette secousse, et tomba assis dans un fauteuil. C dui-ci jetant un regard triomphant sur M. de Bracoiano, reprit Eh bien! avais-je raison de dire en parlant de Jacques Briot! toujours cet homme Tu vois, la Providence féconde le sang de tes victimes! Après quelques moments de silence, M. de Bracciauo répéta sour dement: Lui lui Montbard, c était le marquis de Souvry! Puis il ajouta non, non, c est impossible. Le marquis est mort dans le mas sacre des prisons de Lyon. Tu meus, misérable, lu mens avec l'au dace la plus inouïe. Pierre Herbin répondit avec un inpertui bable sang-froid, en mon trant au duc une des pièces du dossier. Tu verras par cette copie d'une lettre originale du marquis de Souvry que pendant la nuit du massacre des prisons il parvint s échapper de la geôle de Lyon, où il avait été iucatcéré sous sou vrai nom. Après celte nuit terrible, on le crut mort et jeté au Rhône avec les autres victimes. Uaus sa fuite il prit le nom de Montbard arrivant chez Jacques Briot, il s'était donné pour ex-soldat aux gardes, déserteur, abu d inspirer moins de défiance par son obscurité. Lors de sou arrestation il se garda bien, par le même motif, de révéler au tribunal son véritable nom. Ce fut après sa condamnation mort qu'il écrivit cette lettre un de ses amisj il y racontait son évasion de Lyon. Le geôlier de la se demander, comment il se fait qu'on trouve des personnes qui devraient se respecter et qui se prêtent sans vergogne les faire réussir. Depuis l'avènement du parti jésuitique au pouvoir, le journal des Baziles s'est hasardé mettre un tantinet le nez la fenêtre. Il a re monté sa serinette et l'on doit s'attendre voir périodiquement figurer dans ses colonnes, des éloges dithyrambiques l'endroit de la modé ration du règne de M. De Theux et de ses aco lytes, et de la béatitude qu'ils nous préparent. Déjà il commence la conciliation des partis, car c'est lœuvre que Saint De Theux doit tenter, par une série d injures adressées au parti libé ral. qu entendre les organes du rebroussement, on doit tacher de se concilier. Un petit procédé analomiquel'usage du journal des enrayés modérés, nous en donnera la preuve, on ny rencontre que ces mots, utopies creuses, rancu nes aveuglesraideur du libéralismesystème d exclusion, l'exagération outréeperturbation dans les famillesdestituer des fonctionnaires, exclusion des emploisl'irritation, scènes bru tales, troubledécadenceruine, ambitieux, em portements stupales preiugéscicatrices en champ clos, ridicule histrion, impudique ro mancier cynisme rajfiné jésuitescommu nismepresse démoraliséeivrognesclaqueurs d'estaminets Ouf! finissons, en voilà assez de ces amé nités qu on dirait vomies par un fou furieux ou un fanatique en délire, et ce sont ces apôtres de la modération, ces bénins défenseurs d'un minis tère réactionnaire,qui parlent en ces termes d'une opinion qui compte parmi ses adhérents, tout ce que la nation possède de plus distingué par 1 intelligence et les richesses! Il faut croire que la faction cléricale est frappée de l'esprit d aveuglement et d'erreur, Des chûtes des partis funeste avant-coureur. INAUGURATION DU DRAPEAU ROYAL DE LA SOCIETE DE S» SEBASTIEN. Le drapeau, don de Sa Majesté le Roi. au nom de Son Altesse Royale, le Comte de Flandre protecteur de la société royale de Sl-Sébaslien, est arrivé l'adresse de M. le bourgmestre, mer ci edi après-midi, avec prière de vouloir en faire la remise. Cette cérémonie aura lieu Mardi pro chain. La société se rendra 2 heures de relevée l'hôtel de ville, au local des Halles, où le col lège des bourgmestre et échevins remettra le drapeau royal entre les mains du chef-homme de la confrérie. Un cortège se formera, composé de détachements de Lanciers, d'Infanterie, de Pompiers et se rendra par la rue de Lille le Marché aux Fripiers, la rue S1 Jacques, la Grand'Place, et la rue au Beurre au local de S' Sébastien. Un banquet sera donné, auquel sont priées d'assister les autorités civiles et militaires de la ville et le Dimanche des Pâques closes un grand bal aura lieu la salle de la confrérie. Si nous devons en croire ce que nous a rap porté une personne qui a vu le drapeau, il serait magnifique et tout fait digne du haut person nage, qui a voulu donner une des institutions les plus antiques des Flandres, une marque de son estime et de haute protection. Comité central Belge Bruxelles pour la sous cription en faveur de la Pologne. A partir de cejour, une liste de souscription, qui nous a été envoyée par la Comité, est dé posée au bureau du journal le Progrès. Nous faisons appel tous les cœurs généreux en faveur d'un peuple martyr et nous osons espérer que notre appel sera entendu, car nous aussi, nous avions perdu notre nationalité; nous l'avons, grâces Dieu, reconquise. Venons donc en aide ceux qui expient chaque jour par les tortures et par la mort leur dévouement la plus sainte des causes. Nous inscrirons successivement dans nos co lonnes les noms des souscripteurs, et nous ferons au fur et mesure parvenir le montant de leurs dons au Comité central de Bruxelles, qui se compose comme suit Messieurs Van Meenen, président la cour de cassation, Pré sident. Comte Félix de Mérode, représentant, Vice-Présid'. Verhaegen (ainé), Vice-Président. Alexandre Gendebien. Dumortier, représentant. Adelson Castiau, représentant. Général Le Hardy de Beaulieu. Comte Amédée de Beauffort. Jottrand, ancien membre du Congrès constituant. prison de Dijon, qui Souvry avait donné tout l'or qui lui restait pour faire parvenir sûrement et secreteuient celte leltie l étranger, me l'apporta. J'étais encore greflierelle fut jointe aux pièces du prorèsj dans la bàle ti en finir, et cette circonstance étant d ailleurs pour loi très-iudifiéreute, tu paraphas cette lettre comme les autres pièces sans la lire, sans doute. Serait il vrai s'écria le duc en saisissant avidement la lettre que lui mollirait Pierre Herbin. Il la lut, et s'écria en la déchirant et en la foulant aux pieds avec rage Malédiction malédiction J'ai eu comme tu vois raison de ne pas t apporter l'original qui est eu ma possession avec ton paraphe, dit Pierre Herbin. Main tenant jette un coup-d'œil sur les pièces du piocès, et déchire-les en-mite si tu veux. J'aurai cela de moins rapporter chez moi. Le duc, sans répondre a Pierre Herbin, parcouiut la liasse de pa piers avec attention il ne put conserver aucun doute sur cette ef frayante découverte, il lepoussa les papiers cacha sa tète dans ses mains et dit avec accablement Quelle fatalité i Apres quelques moments desileoce. il reprit d uue voix plus ferme: Maintenant, monsieur, je comprends tout. Vous voulez sans doute mettre un prix a votre silence Herman esi pauvre, sans appui. Vous voulez que j'assure sa position, sou avenir. Je regielle aiuèremut le pa.v>é, bieu assui émeut, croyez-le mais du moins je ferai tout ce qui dépendra de moi pour vous contenter- les pièces que vous con servez enire vos mains, vous garantiront de mon exactitude a rem plir mes promesses. Voyant le calme de Pierre Heibin, M. de Bracciano s'cnhaidit davantage, et crut sortir de cette position par quelques légers sacri fices. Je comprends, ajouta-t-il d un air hypocrite et péuétié, les deyoirs que j'ai remplir envers le bis du malheureux Jacques Briot monsieur Herbin mais quoique les apparences déposent contre moi croyez bien que, dans cette déplorable affaire, je n'ai été que l'organe sévère mais impartial de la loi. J'aurai donc soin d'Herman Eorsler sa vue me serait trop douloureuse pour que je songe le garder près de moi. Mais par mou crédit je puis assurer son sort; il pourra compter sur une place d'aboi d, et ensuite sur une pension proportionnée ses besoins, deux cents napoléons, je sup pose. Ne trouvez-vous pas la somme suffisante? dites-le franchement, M uiisieur Herbin, aucun sacribce ne me coûtera. Pierre Hei biu sourit d'une manière étrange et ne répondit rien. Prenant ce silence pour un consentement tacite, M. de Bracciano continua Quant vous, mon bon Monsieur Herbin, je ne pense pas qu'a votre âge des fonctions quelconques puissent vous convenir beaucoup. Vous m'avez dit, je cro s, que vous êtes pauvre, Eh bien trouvez-vous qu'une pension égale celle d Herman Forster puisse vous suflire Je vous répéterai ce que je vous ai dit au sujet de ce malheureux enfant. Si cette pension de deux cents louis ne vou9 sa tisfait pas, j irai jusqu'à trois cents, quoique j'aie des cha'gesbien lourdes. Eh bien qu'en dites-vous Hein mais pour 1 amour du ciel, répondez-moi donc, s'écria M. de Bracciano, inquiet du silence de Pierre Herbin qui continuait le considérer avec un sourire étrange si voua avez d'autre?» prétentions exposez-les.... Pierre Herbin haussa les épaules: Ah tu crois, citoyen dit-il au duc, que pour quelques misérables milliers de livres tu achèteras notre silence. Mais songe donc que demain je puis dire «Vous voyez cet homme il a osé épouser la bile de celui qu'il avait fait périr sur l éoliafaud 1 Dans son insatiable ambition, dans son insati able cupidité, il a recherché cette uuiou, sachant que MU® de Souvry étaii la fille de sa victime. Infamie s'écria vivement le duc de Bracciano, ne savex-vous pas qu'il n'en est rien que j'ignorai*

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1