NOUVELLES DIVERSES.
Ducpélianx, conseiller communal Bruxelles.
Docteur Delstanche, Bruxelles.
Van Goidsnoven, conseiller communal Saint-Josse-
ten-Noode.
Jean De Neck, conseiller communal Molenbeek-
Saint-Jean.
Ghislain Funck, avocat, Bruxelles.
Félix Delhasse, ancien négociant.
Jean D'Haugerard, négociant, Trésorier.
Charles Te Hardy de Beaulieu et De Grotickel, avo
cats, Bruxelles, Secrétaires.
Voici comment la Chronique de Courtrai
rend compte des derniers moments de Jean
Christiaens
Parti de Bruges avant-hier matin 4 heures,
il est arrivé la prison de Courtrai 10 heures
et quart, accompagné de son confesseur.
L'exécuteur des hautes œuvre» de la province
était arrivé la veille avec ses aides, et l'instru
ment du supplice avait été placé pendant la nuit.
Aussitôtson arrivée dans la prison, le condamné
a constamment été entouré de prêtres pour
l'assister ses derniers moments. Il a entendu
la messe dans la chapelle de la prison, et pen
dant toute la durée, il a tenu la tète baissée sur
sa poitrine. Aucune pâleur ne s'est dessinée sur
sa figure. Il paraissait peu près indifférent
tout ce qui se passait autour de lui. Le direc
teur de la prison lui demanda s'il voulait pren
dre un verre de vin. «Je vous remercie bien,
répondit-il, cela ne vaut pas la peine. Après
sa dernière confession et avant qu'on lui fil la
toilette, M. le juge d'instruction s'en est égale
ment approché et lui a parlé pour s informer
s'il n'avait plus rien faire dire ou demander
sa famille. Quelque chose demander
ma famille, Monsieur, répondit-iloh non.
L'exécuteur s'est alors présenté pour faire
son office funèbre le coupable a poussé quel
ques sourds gémissements, et a laissé faire. La
charrette fatale étant arrivée devant la porte,
on y fit monter le condamné, son confesseur
s'assit ses côtés et le triste convoi escorté par
la gendarmerie, traversa Je Marché aux grains
et eut bien vite franchi la courte distance de la
prison au lieu de exécution. Unefouleimmense
encombrait la Grand'Place. Un détachement
île la troupe de ligne, la gendarmerie, les agents
de police formaient le carré autour de l'échafaud.
Pendant le trajet, le condamné a levé la tête
plusieurs reprises, mais le prêtre lui présen
tait alors le crucifix embrasser et redoublait
ses exhortations. Arrivé au pied de l'échafaud
et descendu de la charrette, Christiaens a re
gardé et examiné l'instrument qui allait mettre
fin ses jours. Le malheureux voyait la pre
mière fois de sa vie une guillotine, il monta
alors l'échafaud et quand on l'eut attaché sur
la fatale planche le prêtre avança de nouveau
le crucifix, le condamné fil encore un mouve
ment de la tête pour embrasser une dernière
fois l'image du Divin Rédempteur, le bras de
l'exécuteur se leva, il y eut un mouvement
éleuffé d horreur parmi la foule... La justice
humaine était satisfaite.
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celte épouvantable circonstance? Et qui croira qu3 tu l'ignorais
Les pièces origiuales la leltre même du marquis n'a-l-elle pas été
paraphée par toi, Jérôme Morissou, accusateur public? Croiia-t-on,
enfin que tu aies paraphé une pièce sans la lire Mais c'est iu-
fâme, s'écria le duc; mais dites donc alors, dites-donc quel prix vous
mettez votre silence Quel prix quel prix! Mais c'est toi qui
es un infâme de me croire capable de vendie mon silence pour or
ou pour argent. Non, ajouta Pierre Ilerbin d'un ton d'emphase iro
nique, non je viens ici seulement poussé par l'amour de la vertu.
Ni moi ni Herman nous n'accepterons rien de toimeurtrier du
père d'Herraan, de loi, meurtrier de mon ami, de loi, meurtrier du
père de ta femme I Malheur malheur s'écria M. de Bracciano
avec un gémissement douloureux! Ce que je veux, continua Pierre
Herbin, ce que je veux dans mou désintéressement, c'est de rompre
line union sacrilège impie, qui outrage la nature. Que dit-il
mon Dieu que dit-il s'écria M. de Bracciano craignant de com
prendre le sens des paroles de Pierre Heibin. Je dis que Dieu et
les hommes réprouvent ton union avec Jeanne de Souviy fille de
celui que tu as fait périr. Je dis que si l'heure même tu ne rédi
ges pas une demande de divorce, basé sur n importe quelle raison
demain je livre ces pièces la publicité. Eh bien! maintenant crois-
tu que la loi hésite uu moment arracher ta femme a ton odieux
pouvoir? Te vois-tu couvert d opprobre, objet de l'horreur géné
rale, privé de tes emplois de tes honneurs car on ne douleia pas
un moment que tu n aies su que Moutbard était le marquis de Sou
vry. Sa lettre 11 était-elle pas paraphée de ta main Comment alors
concevoir que, lorsque tu as entendu pour a première fois le nom
de Mu« d« Souvry, cette circonstance ne se soit pas rappelée ton
On lit dans la correspondance de Brux
elles du Journal de Liège; Son parti (de M.
de Theux) est en décadence rapide et saisissa-
ble le clergé politique a soulevé contre lui de
profondes et de justes antipathies il n'a plus de
racines qu'à la chambre des représentai)», dans
quelques bourgs-pourris et dans quelques peti
tes villesdes Flandres il n'a pour lui ni la pres
se. ni le commerce, ni l'industrie, ni la magis
trature. ni l'armée, ni le barreau, ni la jeunesse:
il ne lui reste plus, pour ne pas mourir du coup,
que de manier le pouvoir et de paralyser autant
et aussi longtemps que possible les faciles efforts
de ses adversaires, et c'est ce rôle-là apparem
ment que M. de Theux a entrepris. Il n'y réus
sira pas. mais au moins il aura tenté de remplir
la dernière page de l'histoire de son parti, avant
l'avènement triomphant du libéralisme. Je vois
le doigt de Dieu dans la composition de ce mi
nistère. C'est la Providence qui vient de réunir
dans un même faisceau tous les hommes et toutes
les espérances du parti cléricalafin de mieux
frapper dans ses racines l'arbre rabougri et
penchant vers la terre de la théocratie.
La Société de VAlliance a tenu son assem-
bléeannuelle lundi soir. Voici d'après un journal
de Bruxelles, cequis'est passédanscetleréunion:
L'ordre du jour appelait un projet agité
depuis longtemps parmi les membres de la
société, celui d'établir l'unité dans le libéralisme
par une confédération entre les sociétés libérales
électorales du pays. Sous un ministère qui eût
offert quelques gages l'opinion libérale, celte
mesure aurait peut-être rencontré de l'opposi
tion grâce au ministère du 31 mars, elle a
réuni l'unanimité des suffrages 11aétéentendu
que les personnes déléguées par des sociétés libé
rales existant déjà dans les provinces, et 'ans
les localités où de telles sociétés n'existent pas
encoreun certain nombre de personnes qui
seraient désignées comme les représentants de
l'opinion libérale, seraient convoquées Bru
xelles par la commission administrative pour
délibérer avec elle sur les mesures les plus pro
pres assurer le triomphe du libéralisme.
Nous applaudissons de toutes nos forces la
résolution prise par la Société de VAlliance
parce qu'elle nous paraît de nature produire
des résultats certains.
Un arrêté royal du 6 avril 1846, alloue un
subside de 40,000 francs au conseil de fabrique
de I église des Saints Michel et Gudule Bruxelles
(Brabant), pour le mettre même de faire face
aux frais que lui occasionne la restauration de
cette église.
Un arrêté royal de la même date alloue un
subside de 5,000 francsl'institut des frères
des Bonnes-œuvres Renaix Flandre orien
tale). pour l'aider couvrir les frais d entrelien
et d'instruction des frères qu'il forme pour le
le service des prisons et des établissements de
bienfaisance.
esprit? L'Empereur enfin, ne te Imitera t-il pas sans la moindre
pitié, de peur qu'on ne le ci oie complice de ton infamie
M. d«* Bracciano resta un moment accablé. Puis il s'écria dans
sa rage et dans son désespoir Je vois tout maintenant. C'est le
colonel qui a découvert ces papiers. Tu es son instrument. Il n'a
quitté jeune si précipit nnneot m Igré les ord es et en br.-vant
toute la colère de l'Empereur que pour venir jouit du résultat de
cette infernale machina ion.
Le colonel arrive 1 c'est bon savoir dit tout bas Pierre Her
bin. Il ne soupçonne pas Herman. Tant mieux encore Laissons-le
d-nscttle erreur, elle ne peut nous servir; mais faisons d uue pierre
d«ux coups, et employons 1«- duc l'a» resta lion de Surville, si celui-
ci venait trop tôt pour nos projets. Ecoute. Jérôme Mori-sou, reprit-
il, la preuve que je no suis pas dans les intérêts du colonel, c est que
je puis te donner un bon conseil que je changerai en ordre si tu
ne l'exécutes pas le ministie de la police est de te< amis; écris-lui
l'instant de faire, au nom de 1 Empereur, arrêter te colonel a son
entrée Paris; des avis donnés aux barrières suffiront pour cela.
Vong m'engagez a cela, vous comment «avez-vons que l'Empe
reur a en elîei donné otdie d'arrêt r le colonel et de le conduire
inceiines et de l'y tenir au sectet dit le duo étonné. Je ne me
croyais pas si I on prophète, pensa Pierre Heibin, voiià que va le
mieux du monde, je deniaud is au duc une chose très-délicate,
I Empereur fait nos affaires, le colonel une fois au secret nous
sommes tranquilles f otis n êtes donc pas Pinsti uiuent du colo
nel répéta le duc Aucunement tu le vois bien, citoyen.
M. de Bracciano se promenait grands pas dans sa bibliothèque,
il ne savait que résoudre, il voyait Tes eilroyables conséquences qui
Par arrêté royal du 4avril. un nouveau sub
side de 3.800 fr est accordé la ville de Chimay,
pourd'aider couvrir les frais delà statue qu'elle
se propose d'élever Jean Froissai t.
weu
Les mystifications continuent Bruxelles. De
mauvais plaisants prennent un malin plaisir
en voyer les marchands, les médecins, les cochers,
les garçons de bain d'un boul.de la ville l'autre.
Que la police et tous les habitans de Bruxelles
se tiennent donc en garde contre cette pêche au
poisson d'avril infiniment trop prolongée.
On écrit d'Anvers, 8 avril
Ce matin, un ouvrier maçon, travaillant une
maison en restauration, rue Vieille-Bourse, est
tombé de 1 échafaudage et s'est assez grièvement
blessé. M. le chirurgien VanHocht. aussitôt ar
rivé sur les lieux lui a prodigué les premiers
secours de l'art. On pense que ses blessures ne
sont pas mortelles.
Hier, dans l'après-midi, le bruits'esl répandu
qu'un affreux accident était arrivé dans un éta
blissement de distillerie de notre ville. Le tout
s'est bornédit-on une fuite de vapeur que
l'on est parvenu comprimer. Cependant la
foule s'était portée sur le lieu du soi-disant si
nistre et la force armée a dû intervenir pour
dissiper ce rassemblement.
Plusieurs jardiniers ayant planté des pommes
de terre, nous assurent qu'elles sont mangées par
une infinité de petites bêtes appelées vermines;
et qu'il n'y a qu'un seul moyen pour y remédier
qui est de parsemer un peu de chaux dans cha
que route en les plantant.
Journal de Charleroi
On lit dans le Sémaphore de Marseille, du 4
avril Le paquebot de la compagnie Bazin, le
Pharamondcapitaine Daumas, parti d'Alger
le 1er avrilest entré hier dans noire port On
venait d'apprendre qu'un engagement entre la
colonne «lu général Cavaignac et des forces
arabes assez considérables avait eu lieu six
lieues nord-ouest de Tlemcen. Le général Ca
vaignac avait reçu dans cette ville une sorte de
cartel qu'un nouveau kalifabien aise de se
mesurer avec les français, lui envoyait. Ce
kalifa désignait pour le général Cavaignac et sa
colonne le jour et le lieu de la rencontre. Ge
jour, 23 mars, le général Cavaignac sortit de
grand malin de Tlemcen avec un corps de ca
valerie et sa colonne et marcha vers l'endroit
désigné.
Les français aperçurent le campement arabe,
et leur approche fit prendre sur-le-champ
l'ennemi une attitude offensive. Les arabes pa
raissaient être au nombre de plus de 1,200
cavaliers et 2.000 fantassins. Le combat fut vite
engagé et dura deux heures, les arabes se bat
tirent avec un grand acharnement, mais, mis
en pleine déroute, ils prirent tumultueusement
la fuite, en laissant plus de 200 des leurs sur le
carreau. Nous aurions éprouvé quelques pertes
pouvaient résulter de la publicité des pièces du procès du marquis
de Souvry, il voyait renverser d'un souille l'échafaudage de sa bril-
larre fortune, si laborieusement élevé. Il lui fallait solliciter lui-
même le divorce, et obtenir ainsi la destruction des papiers que
possédait Pierre Herbin alors il pouvait espérer encore de garder
ses places, ses honneurs. Si au contraire, ces papiers devenaient
publics, il connaissait assez l'Empereur pour être certain que, dans
le doute, il le sacrifierait mille fois, plutôt que de garder près de lui
un homme coupable «l'une action aussi notre que celle qui sera
alors reprochée M. de Bracciano.
Ne pouvant hésiter entre ces deux alternatives il dit Pierre
Ilerbin Je suis en votre pouvoir, monsieur, je dois me fier votre
parole. Je vais provoquer moi-même le divorce. Aussitôt qu'il sera
prononcé vous brûlerez devant oioi les papiers que vous possédez,
cela vous convieut-il Parfaitement dit Pierre Herbin, je n'en
voulais pas davantage seulement il faut que ta demande s«»it for
mellement déposée demain chez qui de droit avant sept heures.
J'ai «les raisons pour vouloir cela. Tu passeras la nuit s'il le faut,
allègue 1 incompatibilité d'humeur et le consentement mutuel. Car
j'ai toujours lieu «le croire que ta femme ne refusera pas son adhé
sion. Adieu, songe que ai la demande n'est pas notifiée demain, je
me crois libre d'agir et les papiers sont entre les mains de qui de
droit. C'est convenu monsieur.,.. Alors monsieur le duc, dit
Pierre Herbin, en saluant M. de Bracciano, je vous baise les mains,
et vous prie de jeter encore un conp-d'œil sur les pieoes que je vous
laisse pour vous convaincre que je vous tiens pieds et poings liés.
Pierre Herbin sortit. RI. de Bracciano se rendit dans l'apparte*
ment de sa femme. (La suite au prochain rt°.)