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5e ANNÉE. - N# 517. DIMANCHE, 19 AVRIL 1846.
INTÉRIEUR.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
On s'abonne Ypres, Marché H VVA Tout ce qaf concerne la rédaa-
tu chez tons les per- fl^k MÊ 1 être adressé, franco,
ccpteurs des postes du royaume. ^¥"B l'éditeur du journal,
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M ^B J H H V y L ^B de ^<aqoe semaine,
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TIRES ACQITIRIT EUWDO.
YPRES, le 18 Avril.
Ces jours derniersles feuilles catholiques
ont fait grand bruit d'une tentative d'émeute
qui devait avoir lieu Gand et Bruxelles. Un
appel aux descendants des Flamands des hères
communes de la Flandre avait été lancé dans
toutes les localités du pays. On engageait le
peuple de Gand et de Bruxelles se rassembler
au marché du Vendredi Gand, et de là se rendre
dans la capitale et exposer, dans une conférence
amicale entre l'émeute, les chambres et le gou
vernement, les griefs de ceux qui s'avisent de
se poser en fondés de pouvoir du pays.
Nous ne nous en sommes guère occupé
l'exemple de tous les journaux libéraux, car
nous n'y voyons que le fait de quelques gens de
bas étage, qui voulaient essayer de susciter des
troubles, comptant sur l'irritation qu'a semée
dans le pays l'avènement au pouvoir d'un mi
nistère rétrograde. Mais il paraît que les feuilles
cléricales ont été plus loin. Leurs insinuations
tendaient rendre l'opinion libérale solidaire
du fait de quelques malheureux qui, peut-être
ont été instigués lancer des provocations
l'émeute par une main mystérieuse et qui se
retirera dans l'ombre, du moment que l'efFet
qu'on attend de celte manœuvre sera produit.
11 est" oiseux de nous appesantir sur 1 infâme
calomnie que les journaux du parti-prêtre dé
bitent l'envie. Ils n'ignorent pas cependant que
l'opinion libérale n'a nul besoin d'émeutes, pour
faire des progrès dans l'esprit public. D un autre
côté, ceux qui sont libéraux et qui se font gloire
de l'être, ont en temps d'anarchie plus perdre
que les prêtres et leurs adhérents quipar les
aumônes et les donations, vivent aux dépens de
tous. Les transactions commerciales arrêtées,
l'industrie en souffrance sont les résultats les
plus nets des tentatives de troubles et d'émeu
tes, et ce n'est pas dans les raugs de nos adver
saires, que se trouve là grande majorité des
commerçants et des industriels.
Le parti que les feuilles de la faction cléricale
tirent de celle ridicule tentative d'agitation,
donne lieu de croire que c'est peut-être un coup
monté, pour perdre dans l'opinion publique,
des adversaires qui légalement se soul rendus
redoutables au parti rétrograde. La fin nesanc-
tifie-t-elle pas les moyens chez la doucereuse
presse cléricale, et ne peut-elle tirer avantage
d'une bonne grosse infamie, quand elle est mue
par un mobile soi-disant religieux
Nous le répétons, nous ne savons trop que
pepser des tentatives extraordinaires qui agitent
l'esprit public et détournent son attention
chaque fois qu'une crise menace l'opinion clé
ricale. Aux dernières électionson renvoyait
devant les assises, M. Verhaegen, sous une pré
vention de délit de presse. Lundi prochain, les
chambres seront assemblées et on de\r i rendre
compte de la subite formation d'un cabinet de
Theux. Peut-être l'émeute avortée sera-l-elle du
nombre des motifs qui auront forcé le parti au
.rebroussementcesser de diriger les affaires
-du pays Par personnes interposées sous prétexte
de mixture.
L'Observateur a donné en supplément, la pro
testation de 55 électeurs de Watermael-Boiufoi t
qui s'élèvent contre l'élection qui a été faite
le 14 de ce mois, sur des listes électorales fausses
et non révisées en 1845. Cependant, forts de
l'appui du parti clérical et de M. De Theux et
bien que l'opération ne pût se faire qu'en fla
grante violation de la loi, 56 électeurs ont con
couru l'élection. Maintenantaura-l-on l'audace
et l'effronterie de maintenir les choix faits dans
de tellescii constances et osera-t-on transgresser
aussi audacieusement les lois électorales Nous
n'en doutons pas, la réaction continue.
En attendant, quand il s'agissait de donner le
droit au gouvernement de choisir les bourg
mestres en dehors du conseilc était pour as
surer l'exécution des lois. Eh! bien, la commune
de Walermael-Boitsfort est administrée par un
bourgmestre choisi en dehors du conseil, M.
Eugène-Amour De Cartier, et les lois, loin d y être
strictement observées, sont odieusement violées,
au point que tout autre bourgmestre qui ose
rait se moquer aussi manifestement des pres
criptions de la loi, serait révoqué dans les vingt
quatre heures; mais il est au service des curés
de sa paroisse et du parti-prêtre et alors on peut
compter sur l'impunité, quoiqu'on puisse faire.
Nous n'avons pas des nouvelles concernant
l'élection d un sénateur pour les districts dOs-
lende, Dixmude elFumes. Seulement aous con
naissons le résultat dub scrutin de Furues. Sur
414 électeurs, 65 ont répondu l'appel. M. De
Neckere-DeConiiick, commissaire d arrondisse
ment f près, a obtenu 2i voix M. Ollevier,
bourgmestre de Furues, 84 voix, et 7 voles
perdus.
Bien que M. De Neckere n'ait pas obtenu la ma
jorité Furnes, il sera néanmoins élu, croyons-
nous. car il est seul sur les raugs pour les trois
districts, tandis que les électeurs opposants des
deux autres collèges, s il y en a, feront proba
blement choix de candidats différents. Tels sont
les motifs qui nous font croire, que M. De
Neckere pourra sans vergogne sauver la patrie
ainsi que ie prophétise le Journal des Baziles et
nous ne nous attendons pas moins de la part
du futur sénateur.
Un événementdit-onest arrivé Pope-
ringhe. Un enlèvement vient d'y avoir lieu. Il
s'agit d'une sœur hospitalière de 1 hôpital, qui
doit avoir dit adieu au couvent: Voici comme
ou raconte le fait Un militaire en permission
était malade et traité 1 hôpital. C'est ainsique
la sœur hospitalière fit la connaissance de celui
qu on accuse d'être son séducteur. Quand par
les bons soins de la sœur, il lut guéri et sur le
poinlde quitter I hôpital, celle leudrereligieuse,
dont la vocation pour son état ne parait pas
avoir été très-ferme, se décida le suivre. On
dit qu elle a écrit ses parents, pour leur de
mander la permission de se marier, en ajoutant
que si, contre toute attente, on la refusait, elle
est d inleutiou de vivre uiarilalemeut avec celui
qu'elle aurait voulu épouser.
Le 13 de ce mois, vers les trois heures de re
levée la foudre est tombée sur le moulin dit
Spiermeulvnsitué en la commune de Neuve-
Eglise, appartenant Jean-Josepb Savage.
Un commence tu eut d incendie s eu était sui
vi mais par les soins du propriétaire et des
voisinson est parvenu maîtriser le feu. Le
dommage est évalué 26 francs.
Le 13, vers deux heures de relevée, la foudre
est tombée sur les moplins vent et vapeur
situés Staden, et appartenant la veuve Mest-
dagh. Une aile a été brisée et deux vergues
entamées la valeur du dommage est évaluée
500 francs.
Le 15, le cadavre d'un enfant nouveau-né,
du sexe masculin, a été trouvé sur la rive de la
Lys, dans un état de putréfaction fort avancé.
D'après la déclaration du médecin légiste,
l'enfant élait né viable et pouvait déjà avoir sé-
jouroédansla Lys, depuisune quinzaine dejours;
ce qui fait présumer que l'affluence des eaux
l'aurait fait dériver de France.
CONCERT DE LA SOCIÉTÉ DES CHOEURS.
Pour la dernière soirée de la saison d'hiver,
la Société des Chœurs a donné lundi dernier, un
concert qui n'a rien laissé désirer. L'audi
toire, comme toujours, était composé d'une
société nombreuse et choisie qui a été vivement
impressionnée par l'exécution distinguée des
morceaux d harmonie et de chant.
La fête a été ouverte par l'Ouverture de
Mazanielio, de Carafa, exécutée par un orches
tre que la Société des Chœurs s'est adjoint. Nous
devons rendre grâces la Direction d'avoir
trouvé ce moyen de donner de la variété aux
fêles musicales et surtout d'avoir aussi bien
réussicar ce morceau de musique, ainsi que
le premier de la seconde partiela grande Ou
verture sur le motif Goo save tue King ont été
admirablement enlevés. Cette dernière ouver
ture a prouvé tout le talent des exécutants, car
elle est très-difficile et ce n'était encore qu'une
première exécution.
M1* J. V. D. B. a fait lundi ses premières
armes, et s'en est parfaitement bien tiré. Dans
le duo des Puritains, il a fait entendre une voix
de baryton bien pure et conduite avec une
excellente méthode, qualité que possèdent tous
les élèves du directeur de la Société des Chœurs
et qu'ils doivent son habile enseignement.
Mr B. qui, dans ce morceau, a exécuté la
partie de basse, nous a fait entendre une voix
magnifique avec un charme qui n'appartient
qu lui.
Les chœurs ont été exécutés avec ce talent,
cette ampleur qui, depuis longtemps, se font
remarquer dans les chants d'ensemble des mem
bres exécutants, mais qui chaque concert sont
plus facilement appréciésparce que ces qua
lités ressorte»! davantage. Le chœur qui a clos
la soirée musicale a surtout mérité les applau
dissements des amateurs.
La romance Les Vœux, chantée par Mlls M.,
a fait le plus grand plaisir. Cette artiste, caroa
peut lui donner ce nom qu'elle mérite par son
talenta fourni une nouvelle preuve de la dé
licatesse du sentiment musical qui la guide et
du charme avec lequel elle exécute les mor
ceaux les plus simples, comme les plus difficiles.
Tous les auditeurs ont admiré la voix pure,
étendue et vibrante de M"e M. aussi les ap
plaudissements ne lui ont pas fuit faute.
Mme J., dans la seconde partie, a parfaite
ment rendu la Cavaliue de la Norma. Dans ce
morceau, elle a fait preuve de beaucoup de
facilité et d'une entente bien guidée des nuan
ces musicales.