2 Le quatuor ;l le chœur de Guillaume Te|l ont excité le ravissement. Mlle M. s'est fait en tendre une seconde fois et toujours avec le même succès, MM. D., B. et V. ont chanté avec âme ce beau morceau de Rossini. Mais on doit en convenir, il serait difficile de trouver de plus belles voix guidées avec autant de talent. Il n'y aura •.•u'un regret, croyons-ncus, c'est que cette fête clôture la série des soirées musi cales de '.a Société des Chœurs. La ville d'Ypres lui doit de la reconnaissance, car sans elle il serait impossible d avoir des concerts, et cepen dant l'absence de ces fêtes laisserait un vide dans les plaisir» de la saison d'hiver Ce qui doit nous consoler, c'est que pendant l'été, les mem bres exécutants feront d'amples études pour nous faire partager la saison prochaine le plaisir que doivent leur procurer l'exécution de nouveaux morceaux. SOCIÉTÉ ROYALE RE S1 SÉBASTIEN. En donnant dans notre dernier n°, un compte- rendu succinct des fêtes qui ont eu lieu, l'oc casion de l'inauguration du drapeau offert par le Protecteur de la sociétéson Altesse Royale le comte de Flandre, nous comptions y revenir. Bien de faits n'ont pas été relevés et entre autres la décoration de la salle qui était très- bien entendue. En première ligne, nous devons faire mention du tableau représentant Sa Ma jesté le roi Léopold assis sur le trône et côté de lui son fils, le comte de Flandre. Celte toile peinte par M. Bohm lui fait honneur et on as sure que la ressemblance en est très-bien saisie. D'ailleurs, au point de vue de l'art, ce tableau est très-bien ordonné et les accessoires sont trai tés avec beaucoup de talent. Certes, la toile de M. Bôhm est le plus bel ornement de la salle delà confrérie. De l'autre côté des portraits du roi et et de son fils, le comte de Flandre, se trouve un écussonorné desnoms des chefs-hommes lés plus remarquables de la confrérie qui date de 1302 et dont on a la liste non interrompue depuis celle époque. Deux faits d'armes, batailles glo rieuses auxquelles a assisté le contingent de la société des archers d'Ypres s'y trouvent rappelés par une inscription. Ce sont les batailles de Groe- ningheou de Courlrai en 1302. et celle deRose- bekeen 1382. Devant l'écusson, se trouve le dra peau qui vient d'être inauguré, entouré du collier du roi de la société. Ce collier ou médaillier, re marquable comme objet dart,estun témoi gnage matériel des plus authentiques en faveur de l'antiquité delà confrérie. On y remarque des médailles qui datent de l'année 1410, 1560, et d'autres très-anciennes mais sans date. Puisque nous en sommes f»,parler de médailles, celle que la ville vient d'offrir la société, en commémo ration de la remise du drapeau royal, figurera avec honneur au collier. C'est un jeton de la ville orné d'un cadre en vermeil, ciselé jour avec la plus grande finesse. Cet ouvrage d'or- févrerie si bien achevé, sort des ateliers de M. De Coene-Annool. Mercredi passé, une réunion des confrères a eu lieu au local de la société six heures du soir et une soirée musicale a été improvisée. La so ciété des Chœurs s'est empressé d'offrir son coqs cours, pour rendre la fête de la remise du dra peau plus solennelle, et sur la proposition du directeur M. D., elle est venu chanter quelques beaux chœurs qui ont fait le plus grand plaisir. Ce concert improvisé avait attiré beaucoup de monde et la musique des fanfares du chef- homme, M. le viccmle de Winnezeele, a con tribué l'animer. Mais là ne s'arrêteront pas les fêles données par ia société. Après le banquelet le concert, un bal sera donné dimanche pro chain. Nous apprenons que tous les membres de la société y assisteront avec leur famille et tout fait présager qu'il sera très-brillant. Nous avons reçu d'Ingelmunster, des renseigne ments et une lettre qu'il est de nqlre devoir de livrer la publicité. Lorsqu'un ministre du culte use et abuse de son pouvoir moral et fait de la chaire de vérité, d'où il ne devrait tomber que des paroles de paix de consolation et d'amour, un moyen pour diffamer calomnier et perdre ceux qui lui déplai sent ou montrent assez de caractère pour s'opposer leur domination exclusive sur les affaires du mon de la presse soit qu'elle appartienne l'opinion catholique soit qu'elle appartienne l'opinion libé rale, faillirait sa mission en gardant sur de pareils faits un coupable silence. Avant d'insérer dans les colonnes de la Chronique, la lettre qu'on va lire et qui expose l'inqualifiable conduite qu'a dernièrement tenue Ingelmunster M. le vicaire Charlier, l'égard de ses paroissiens, nous avons voulu nous assurer que ce qu'elle rap portait était vrai. Aujourd'hui nous pouvons dire qu'il résulte de nos renseignements que cette lettre est bien en dessous de la vérité, et qu'elle ne dit en core que la moitié des faits condamnables que ce jeune énergumène se permet dans ce qu'il appelle l'exercice de ton métier. Voici ce qae contient cette lettre, dont nous sup primons les deux premiers paragraphes Jusqu'à l'arrivée de M. le vicaire Charlier, que monseigneur l'évêque de Bruges, dit-on, la solli citation de catholiques bien pensants de la ville d'Y pres, a déplacé de cette dernière ville pour l'envoyer Ingelmunster cette commune jouissait de tout le repos désirable; l'union, la concorde, la bonne har monie régnaient entre tous les habitants. 11 y a Ingelmunster un véritable curé, homme de paix et d'amoûr généralement aimé chériestimé. Son premier vicaire partage avec lui l'affection des pa roissiens, et dans toutes les bouches se trouve leur éloge. Mais depuis l'arrivée de M. Charlier, la tran quillité y est troublée, car ce prêtre, contrairement sa sainte mission, ne cesse de se mêler avec ce qui se passe dans l'intérieur des familles, en s'ingéraot dans une foule de choses qui ne lui regardent point. Pour parvenir ce but de trouble et de désunion tous les moyens sont bons le sermon, le confes sionnal, le refus d'administrer les saints sacréments, les menaces, la calomnie, la diffamation. On pourra en juger par ce qui vient de se passer l'occasion du carême. Le talent oratoire de M. le vicaire Charlier, au dire des habitants les moins instruits, est un talent aussi nul que possible. Ce qu'il sait le mieux em ployer en chaire, quand il prêche, ce sont les coups de poing sur la rampe, les menaces du feu éternel, et I écume de sa bouche baveuse qu'il jette en flots ardents sur ses auditeurs. Malgré cela ce fut lui de prêcher, celle année, la sainte passion. Qu'on ne s'imagine pas que ce vicaire ait pris pour texte de ses sermons les souffrances du Rédemp teur des hommes; qu'il ait exposé sa vie, sou amour de l'humanité, ses divins préceptes oh non M. Charlier est un prêtre d'un talent trop immense, d'un savoir trop profond pour prêcher l'Evangile ce céleste livré de vérité éternelle. Il a préféré mon ter en chaire dans un tout autre but. A son premier sermon de la passion l'afïlu- ence des fidèles avait été générale. Mais quel ne fut pas l'étonnemeut, la stupéfaction du paisible audi toire, qui était venu l'église pour écouler la pas sion du Christ, lorsque la foule entendit M. le vicaire Charlier entamer un tout autre thème. Son sermon ne roula que sur les estaminets d'Ingelmunster il les appelle des lieux de perdition et de damnation des lieux infâmes, habités par la luxure, où se don nent des rendez-vous criminels, de mauvaises mai sons enfin, où tout honnête homme devrait rougir d'être vu. 11 finit sa jolie et véhémente pliilippique contre les paisibles habitants qui s'amusent, le soir, faire une partie de caries dans l'un ou l'autre estaminet, par une poissarde description de l'ivro gnerie et termina par appeler sur eux non pas la miséricorde du cielmais la colère et la vengeance de Dieu. Qu'arriva-t-ille sermon suivant? Nouvelle diatribe contre lqs estaminets contre ceux qui les tiennent et ceux qui les fréquentent. Pour l'édification de nos lecteurs, voici une des phrasesdu prédicateur dont l'authenticité nous est garantie: ff'atdoét men aldaer men leest aldaer tlechle boeken zoo ait rùitiaiisènslegte gazetlen.gelyk den oerdoemlyken Impartial van Hrugge, en andere tlechtigheden. ff'el Gud deze die romans en gazet- ten lez endeze die den Itofpârl rèX'fêz'èn, denken ver- stand te hebben; muer neen: zutke mannen zyn maer DO M ME KOPPEN ezels, die niets verstaen, en die gy vingt en moet als de peste. Son troisième sermon fut encore de la farine du œêmesac. Mais,cettefois-ci, l'homme se montra dans toute sa nudité. 11 déclama de nouveau contre les estaminets et sansnoramer personne, ilse permit cependant de dire en chaire qu'il défendait sous îa 1 "J menace de damnation et de refusd'ahsolulion tous ses paroissiensde fréquenter certain estaminet, tenu par un mari et sa femme die eene dochter hebben welke niet anders is dan eene.... (Le mol injurieux qu'employa le prêtre est vm de ces mots qui ne se trouve jamais dans la bouche d'un homme bien éle vé. On nous permettra donc de ne point le répéter seulement nous dirons qu'en poésie on leur donne le titre de Laïs de prêtresse de Vénus. Pourquoi cette grande colère du prêtre contre cet estaminet, qu'il n'a pas nommé il est vrai, mais qu'il a suffisamment désigné jusqu'ici on l'ignore mais on fait mille suppositions. Voici autre chose Un de ces jours, un notable habitant de la com mune se trouvant l'estaminetfut soudainement atteint d'une congestion cérébrale et tomba sanscon- naissance. Le médecin appelé jugea l'état du malade dangereux et fit appeler un prêtre. Par malheur on retrouva que le vicaire Charlier. Il arrive, entre dans l'estaminet tenu par le garde champêtre, tnais refuse positivement son saint ministère. Cethômmc là, dit-il, est ivre mort et ce serait une profanation que de lui donner les secours de la religion. Les as sistants protestèrent unanimement contre celle dé cision attestèrent M. le vicaire qu'il était dans l'erreur, mais celui-ci ne s'en tint pas son refus, ilsemità apostropher le médecin et toutes les au très personnes présentes leur reprocha de se trouver dans une mauvaise maison, un lieu de débauche, où l'on passait son temps dans l'ivrognerie et la luxure etmilleautressottises.Le médecin interrompit celte indécente mercuriale pour lui jurer sur l'honneur qu'il se trompait sur l'état du malade et lui dire qu'il lui laissait toute la responsabilité de son refus d'administrer les sacréments de l'église une âme chrétienne. Ce ne fut que vaincu par la fermeté et la persistance du docteur, que le prêtre administra enfin contre-cœur et un visible dépit l'extrême onction au moribond. On pouvait croire ce scandale étouffé et couvert d'un voile, ou tout au moins pouvait-on penser que le sieur Charlier ne le renouvelerait point. Le jour de Jeudi-Saint toute la commune fut détrompée. A peine était-il monté en chaire, qu'il se mit vocifé rer de nouveau contre les estaminets, et ignorant sans doute que Dieu, dans son inépuisable bonté, avait conservé le jour celui pour lequel le médecin d'Ingelmunster avait si énergiquement plaidé au près de son ministre pourqu'illui servitlesderniers sacrements, il s'oublia au point de dire, avec force vociférations, injures et coups de poings, qu'il n'é— tait pasétonnant que certaines personnes s'attiraient la colère et la vengeance de Dieu et tombaient, frap pées par sa main;puissante,dansces mauditsendroits même où on leur verse la boisson par pintes et par litres; qu'alors quand il e?t trop tard on vient lui demander soq ministère qu'on vient le déranger pour des ivrognes qu'il vouait, lui, du fond du cœur au bûcher éternel. Voilà quel fut le sujet de son sermon le jour du Jeudi-Saint quand le divin Rédempteur priait au jardin des Olives pour la pauvre et faible humanité. Qu'on juge et qu'on nous dise si c'est avec de pareils vicaires que l'on espère maintenir dans les campagnes la sainte foi de nos pères. Pour moi, je ne le pense pas, et si l'autorité ec clésiastique supérieure n'avait pas besoin de pareils énergutnènes pour étayer son pouvoir, depuis long temps, sans doute, elle eut envoyé le sieur Charlier quelque cou vent de trappistes pour y faire péni tence. Agréez, etc. [Chronique de Courtrai,') On lit dans Émancipation a M. Henri de Brouckefe vient d'envoyer Sa démission de gouverneur de la province de Liè ge. Elle est motivée sur l'état de sa santé. niunoip Avant-hier on a arrêté au faubourg de Schaèrbeek une mère dénaturée qui a fait subir son enfantde troisansdeS tortures inouies. Pen dant les dernières nuits froides, elle l'erifermait presqueènlièreméntnu dans les lieux d'aisance; après lui avoir jeté de Peau froide sur le corps, d'autres fois elle le laissait nu et sans nourriture au grenier, empêchant que son mari lui portât manger, et quand elle voyait ce malheureux en fant dévorer un moiceâti de pain, elle lé lui ar rachait en l'accablant de coups sur la téte. Depuis longletnps celte femmeexerçail sur son enfant ces mauvais traitements ce n'est qu'hier que ses voisins ont connu son horrible conduite,

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2