lion ne s'élève qu'à environ 7000 francs, on
procède au tirage au sort pour le rembourse
ment des actions jusqu'à concurrence de 15,000
francs. Celle opération est terminée vers une
heure et la séance est levée.
Le 21 de ce mois, vers 4 heures de relevée
le nommé Acte, Bruno, âgé de 23 ans, né
Staeden, et domestique de ferme S'-Jean-lez-
Ypres, s'est noyé accidentellement dans le canal,
où il était se baigner.
D'après XImpartial de Bruges, des troubles
assez graves auraient éclaté INieuporl. Un
concours dramatique flamand avail été fixé au
dimanche, 21 juin. Les sociétés devaient faire
leur entrée tambour battant el drapeau déployé.
Le commandant Parys se serait opposé cette
solennité, et de là seraient venues des difficultés
qui ont amené des rixes et des désordres graves.
MM. les généraux Clump et Borremans sont
arrivés Nieuport, le lundi, 10 heures du
matin il faut espérer qu'ils sauront prévenir
de nouvelles collisions.
imb O Cw
Le 19 du courant, vers les deux heures de
relevée, les nommés Henri Favez, âgé de 18 ans,
et Désiré Yan Damme, âgé de 28 ans, tous deux
ouvriers bûcheronsnés et domiciliés Hout-
hem se sont noyés en se baignant dans la
morte Lys en la commune de Comines.
Les cadavres ont été retirés vers les 4 heures
de relevée.
Un arrêté royal du 5 juin, accepte la démis
sion offerte par le sieur Verrue-Lafrancq, de ses
fonctions de lieutenant-colonel commandant la
garde civique d'Ypres.
ELECTION DU SAINT-PERE.
Une correspondance particulière de Paris
nous apporte la nouvelle, reçue par dépêche
télégraphique, de la nomination du Saint-Père.
Le cardinal Ferre tir, préfet de la congréga
tion des Indulgences et des Reliques, a été
proclamé successeur de Grégoire XIV, aux ac
clamations du conclave.
Le nouveau Pape est né le 31 janvier 1795
Ancônedans les Etats-romains il est donc
âgé seulement de 51 ans.
Gomme c'est le 14 que les cardinaux se sont
réunis en conclave, l'élection aurait été faite
par acclamation le lendemain ou le surlen
demain.
SOCIÉTÉ DE L'ALLIANCE.
Séance du 18 juin.
La séance est ouverte huit heures du soir.
Les honorables MM. Defacqzprésident, et
Yerhaegen, vice-président, étant empêchés, M.
Ad. Roussel occupe le fauteuil.
Après approbation du procès-verbal de la
séance précédente, M. le président annonce que
l'objet de la réunion est le compte rendre par
la commission de l'exécution de la grande
mesure décrétée par l'assemblée le 6 avril der
nier, relativement la convocation d'un Congrès
libéral et la lecture du procès-verbal détaillé de
la première séance du congrès.
La commission administrative, par l'organe
du président, entre dans quelques détails sur
l'exécution donnée la résolution de Y Alliance.
Elle demande la ratification de l'assemblée.
1° Sur la fixation du jour de la première
séance du Congrèsque la commission a été
forcée de difFérer quelques jours au-delà du
terme qui lui avait été assigné
2° Pour le huis clos commandé par la force
des choses, la salle gothique de l'hôtel—île—ville
de Bruxelles n'étant pas assez spacieuse pour en
autoriser l'accès soit au public, soit MM. les
membres de Y Alliance
3° En raison de la non-admission de MM. les
journalistes, motivée sur les inconvénients el
l'inutilité de l'admission, la commission ayant
chargé deux sténographes connus par leur la-
lent et leur caractère officielde dresser un
compte-rendu exact de la séance.
A l'unanimité el par acclamation l'assemblée
ratifie ces diverses mesures, déclarant toutefois
que celle relative la non-admission de MM. les
journalistes ne doit pas tirer conséquence
pour l'avenir.
M. le président déclare qu'il va être procédé
par M. le secrétaire la lecture du compte-
rendu détaillé de la première séance du congrès.
Le but de celle lecture, dit-iln'est pas d'ob
tenir l'approbation de la Société de l'Alliance
pour les mesures qui ont été décrétées par le
Congrès, car ces résolutions seront désormais
pour tous les libéraux du pays une loi morale
qu'ils ont pris l'engagement d'honneur d'obser
ver et de défendre. La lecture n'a d'autre but
que de témoigner une juste déférence la so
ciété du sein de laquelle est sortie la penséed'un
Congrès libéral. Au reste, ajoute le président,
vous allez vous convaincre que jamais congrès
n'a rempli plus dignement et plus religieuse
ment sa noble mission que le Congrès libéral de
la Belgique. (Applaudissements.)
M. Barlelssecrétaire de la société, donne
lecture du compte-rendu détaillé. Cette lecture,
qui dure environ deux heures, est écoutée avec
l'attention la plus scrupuleuse et la mieux sou
tenue elle est interrompue, diverses reprises
par de bruyants applaudissements.
La lecture terminée, le président propose de
voter des remercîments au Congrès libéral de
Belgique et d'écrire au procès-verbal de la pré
sente séance de la société les mots
Honneur aux délégués du Congrès libéral!
Accueillie avec enthousiasme, celle proposi
tion est adoptée l'unanimité.
Sur la proposition du bureau des remercî
ments sont adressés également aux sténogra
phes qui ont bien voulu prêter leur concours
avec le plus grand désintéressement, celle
grande manifestation el au comité de rédaction
qui s'était joint la commission administrative.
Sur la proposition de plusieurs membres, des
remercîments sont votés également l unani-
mité 1° M. Defacqz, président de la société,
2U la commission administrative 3" M.
Rousselpour la part qu'il a prise la récon
ciliation des libéraux liégeois.
Il est résolu l'unanimité que le compte-
rendu sténographié de la séance du Congrès
libéral sera imprimé et adressé en nombre suffi
sant 1' tous les membres du congrès, 2° aux
sociétés d'arrondissement et 3° aux membres de
l'Alliance.
Quelques mesures financières sont ensuite
approuvées par l'assemblée qui se sépare, onze
heures du soir au milieu de la joie la plus vive.
Observateur
Nous apprenons avec une vive satisfaction,
que faisant droit la demande des sociétés de
Bruges, appuyée par les autorités de la ville,
M. le ministre des travaux publics, vient défaire
connaître l'administration communale qu'il
autorise l'administration du chemin de fer
effectuer le transport des sociétés qui se ren
dront aux fêtes de Simon Stévin moyennant
une réduction de 50 p. c., sur les prix du tarif
quelque soit le nombre des membres de chacune
de ces sociétés. Impartial de Bruges.)
La chambre des Représentants a presque ter
miné la discussion de la loi sur les sucres; elle
a adopté le chiffre de l'accise pour le sucre de
betterave et le chiffre du rendement Ainsi qu'on
pouvait le prévoir, les amendements des défen
seurs du sucre indigène ont été successivement
rejetés, et les propositions du gouvernement,
auxquelles s'étaient ralliées la plupart des dé
fenseurs du sucre exotique, ont été adoptées.
Le droit d'accise sur le sucre de betterave est
donc fixé 30 francs et le chiffre du rendement
68 18/100, c'est-à-dire que la décharge
l'exportation sera de 66 francs.
Il ne reste plus discuter que les articles
réglementaires, lesquels probablement ne don
neront lieu qu'à peu de débats.
C'est M. le capijaine du génie de première
classe Deraan qui a été désigné pour remplacer
le commandant du génie Diest, M. le lieute
nant-colonel de Lannoy, gouverneur des princes.
Le 18 du courant, le sieur Edmond Rouzé,
rentier, né et demeurant Menin. a été trouvé
penduà un arbre dans son jardin. On ignore les
motifs qui auraient pu le porter cet acte de
désespoir.
NOUVELLES DIVERSES.
On écrit de Vienne, le 14au Courrier de
Nuremberg Depuis 8 jours le nonce du Saint-
Siège monseigneur Viala, prélat, a de fréquentes
conférences avec le prince de Melternich. L'ar
mée autrichienne en Italie vient délie augmentée
de 10,000 hommes par suite des craintes que
fesaient concevoir les dernières nouvelles sur le
maintien de la tranquillité dans les légations;
Bologne, Rimini et Ancône on a trouvé des
placards avec ces mots plus de pape.
On écrit de Berlin, le 16 juin, la Gazette
universelle Allemande-. On peut être assuré
présent que la conférence douanière qui vient
blancs ombrageait son front large et sans rides, ses traits étaient
calmes et reposés, et son sourire avait quelque chose d'afleclueux et
de bienveillant qui contrastait fort avec le ton bourru qu'il affectait
de prendre dans les grandes occasions pourse débarrasser des fâcheux.
11 était vêtu d'une espèce de froc dont le capuchon retombait sur ses
épaules, et dont la coulenr primitive avait disparu sous les différentes
couches de graisse el de peinture qui l'avaient successivement recou
vert. Au reste, le plus gtaud désordre régnait dans l'atelier, malgré
l'empressement que le bonhomme avait mis ranger quelques ob
jets qui gênaient trop visibleuieut le passage. C'était un pêle-mêle
d'outils de paysan et d'instruments de peintre; des faulx, des bêches
et des rateaux s'accrochaient bizarrement aux chevalets, aux appuie-
mains, aux échelles; des toiles, desjcartons, des esquisses étaient eu-
fouissur un tas decotdes, de paniers, d'arrosoirs; desboites couleur
étaient remplies de graines; des flacons d'essence goulots fracassés,
servaient de vase et de prison la tige d une fleur des pinceaux
des brosses et des palettes se prélassaient agréablement sur des cuil
lères en bois et dans des moules fromages. Un joyeux rayon de
soleil glissait légèrement travers cette confusion étrange, et posait
là-bas une aigrette de diaiuents au front d'uue madone entermée,
caressait ici les racines d'une pauvre plante oubliée et frileuse et
piquait plus loin une paillette au ventre d'un pot de cuivre luisant
comme de l'or.
Le vieillard m observa en silence pendant deux ou trois minutes,
pour me juger sans doute d'après l'eti'et que produirait sur moi la
vue de sou pandémonium. Mais comme il s'aperçut que loin de pa
raître choqué de ces bizarreries criantes qui eussent irrité les nerfs
d'un bourgeois, je les contemplais, au contraire, avec le pins vif in
térêt il se tourna vivement vers son petit-filset lui dit d'un air
satisfait Bien, mon garçon, tu ne m'as pas trompé, monsieur est
un brave et digne étranger et pourvu qu'il soit aussi pauvre qu'il
est raisonnable...
Rassurez-vous, mon cher hôte, repris-je mon tour, je n'ai pas
une obole dépenser en tableaux, et fussé-je plus riche qu'un na
bab, je comprends qu'il y a certains objets qu'on ne cède pas au prix
de l'or.
Alors, soyez le bien venu, s'écria le vieux peintre avec toute
l'expression de son âme, il me tendit une main calleuse queje m'em
pressai de serrer dans les miennes. Soyez mille fois le bienvenu, mon
hôte et mon confrère. Dieu soit loué, vous ne traitez pas de fou un
pauvre vieillard parce qu'il tient plus ses tableaux qu'à la vie.
Et quand vous les aurez vus, ces tableaux, quand vous aurez su que
ma famille les possède depuis tantôt deux cents ans, vous ne serez
pas étonné ,vous de m'enteudre dire que je consentirais plutôt
mendier, moi et mes enfants, qu'à me laisser enlever mon trésor.
Vous voyez en nous de pauVies paysans, monsieur, mais nous som
mes les héritiers d'un grand homme; et pour garder dignement cet
héritage sacré, il y a toujours eu dans notre famille un peintre bon,
médiocre ou mauvais, qui^ ne pouvant gagner sa vie par son art
saus quitter notre village, a préféré rester fidèle son poste de gar
dien et de laboureur, qui a travaillé le jour dans les champs, la nuit
dans l'atelier, et a manié de la même main la bêche et les pinceaux.
Mon pauvre lils, le père de tous ces enfants que vous avez peut-être
vus, s'est tué la peine. Il était meilleur peintre que moi, mais j'ai
été meilleur vigneron que lui; aussi lui ai-je survécu pour élever
notre famille. Mais Dieu a Lieu fait les choses et il nous a envoyé
assez d'enfants pour faire largement la paît du travail et de l'étude.
J'ai trois petits-fils qui sont les meilleurs garçons de Sainte-Agatlie,
et dont chacun n'a pas l'égal dans son métier. Quant ce petit va
gabond, ajouta le bouhomme en lui tapant doucement sur la joue,
je le destine la peinture, et il ne manque pas de disposition». Eu
attendant, je l'ai nommé Salvator; c'est aussi mou nom, vous eu sau
rez bientôt la cause.
Eh bien! monsieur, interrompit le petit Salvator, impatienté
de rester si longtemps en place, vous voilà au mieux avec mon grand-
père. Il va vous conter son histoire, ou plutôt l'histoire de ses
tableaux. Vous en aurez pour uue bonne demi-heure. Comme je
connais la chose pour l'avoir entendu raconter trois fois par jour, je
vous laisse et je vais veiller au repas. Mon frère le garde-chasse va
vous apporter du gibier le pêcheur nous donnera des caipes et des
anguilles, et le vigneron songera aux fruits mes trois petites sœurs
font la cuisine tenterles angesdu paradis; quant voire serviteur,
en ma qualité de futur grand homme, je ne sais que manger pour
six; mais vu les circonstances, et pour faire honneur notre hôte,
je servirai table. Seulement, si vous vouliez demander une grâce
mon grand-père
Voyous, voyons, laisse-nous donc, bavard, s'écria brusquement
le vieux peintre...
Si vous vouliezmonsieur contin ua le gamin sans se décon
certer, m'obtenir la permission d'endosser mes habits de fête.
Pour les mettre en lambeaux, vaurien...
Mais, grand papa, s'écria le petit Salvator presque en pleurant,
regardez donc comme je suis fait. Puis-je m approcher d'une table,
d'honnêtes gens, arrangé de la sorte. C'est pour le coup que monsieur
ne voudrait pas toucher au dîner.
Va te changer, petit misérable, et débarrasse-nous une fois pour
toutes de ta présence. (La suite au prochain n°,)