INTÉRIEUR. 6e ANNÉE. - N° 537. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DIMANCHE, 28 JUIN 18JC. On s'abonne Ypreb Marché au Beurre, 21et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Lerra Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, A l'éditeur du journal, Yprcs. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EDNDO. YPBES, le 27 Juin. Il faut croire que les journaux catholiques- politiques sont venus résipiscence l'endroit de l'appréciation qu'ils ont faite des travaux du congrès libéral. A peine cette démonstration avait-elle eu lieu, que la presse cléricale s'em pressait de publier que le congrès avait produit peu de sensation. Les feuilles du parti-prêtre croyaient amoindrir la portée de celte mani festation de l'opinion libéralesans se douter qu'elles s'expliquaient d'une manière entière ment conforme aux désirs du libéralisme, sur la réunion qui avait été convoquée Bruxelles. Le parti libéral, en vérité, dans les actes qu'il croit devoir poser, ne cherche nullement frap per l'imagination des masses. Il n'a recours ni aux processions, ni aux pompes qu'un congrès d'un autre genre et qui est un fait probable ment plus politique que religieux, a employées pour rendre la solennité plus mémorable. L'opi nion libérale s'adresse l'intelligence au rai sonnement, et c'est en convaincant les lièdes et les craintifs de la vérité de son dogme poli tique, qu'elle veut triompher de ses adversaires. Il est assez dur pour des feuilles qui préten- dentau monopole de la dignité et de la logique, de devoir s'occuper pendant plus de deux semaines, disséquer le programme d'une as semblée qu'on considérait comme inoffensive, voire même comme impuissante. Comment la presse catholique a-t-elle pu varier d'un jour l'autre, dans l'appréciation qu'elle a publiée de la séance du congrès? Comment est devenu anarchiquerévolutionnaire ce qui autrefois ne méritait que le mépris? Nous allons l'in diquer. A peine le congrès libéral était-il annoncé, que le parti clérical a deviné tout le retentisse ment que celle réunion allait avoir dans le pays. On a tout fait pour la rendre impossible ne pouvant y réussir, on a taché de semer la divi sion parmi les libéraux. Quelques feuilles clé ricales flattaient la nuance qu'on qualifie de jeune libéralisme, d'autres incombaient la tâche d'exploiter les susceptibilités de ce qu'elles nommaient la fraction du vieux libéralisme. Les délibérations du congrès libéral et l'una nimité avec laquelle les questions ont été déci dées, ont détruit cet astucieux plan d'attaque du parti clérical, et loin d'avoir jeté la désunion dans le camp libéral, toutes ses nuances ont concouru formuler un programme qui sera le code politique du parti national en Belgique. Oui désormais, un parti existe en Belgique qui peulseul être qualifié de national il a donné des signes évidents de sa vitalité et de sa puis sance. L'acharnement que met le parti-prê tre qui n'est que la domination d'une caste sur l'ignorance et le fanatismecalomnier celle confédération fondée Bruxelles entre les libéraux de toutes les localités du pays, n'est si farouche que parce qu'il est con vaincu que la lutte ne sera pas longtemps dou teuse. Les succès que remportera l'opinion libérale sur les adversaires de la constitution et des libertés qu'elle nous a octroyéesferont vibrer la fibre nationale de nos concitoyens et tous ceux sur qui les idées de nationalité exer cent de l'empire, n'ajouteront foi l'indépen dance du pouvoir civil et par conséquent du ménage intérieur du pays, que quand cette ma jorité cléricale sera devenue minorité au parle ment belge. C'est pour opérer ce changement que le sol belge se couvred'associationsélectorales libérales destinées faire contre-poids aux couvents et aux congrégations quisous prétexte de reli gion sont devenus des officines électorales. Toutes ces associations se donneront la main et se prêteront aide et assistance dans toutes les questions électorales, afin de faire triompher les idées progressives inscrites sur la bannière du libéralisme belge. Que le parti catholique voie avec crainte cet essor des principes constitutionnels et les progrès de l'éducation politique en Belgique, cela ne doit pas étonner, d'autant plus que, quelques années avant 1841il se croyait en position de dompter toutes les oppositions qui auraient pu se soulever contre la domination théocratique dont il était en train d'asseoir les fondements. L'opinion libérale a prouvé en se confédérant, que la liberté d'association était une garantie entre ses mains, servirait de digue aux empiétements du clergé et qu'elle était très- disposée en user et très-capable de l'appli quer dans toute son étendue. Après quelques jours de réflexions, le parli- prêtre a senti ce que fhi préparait ce congrès libéral, dont il était disposé faire si bon mar ché que l'Organe des Flandres insinuait, qu'on aurait bien pu ne pas le réunir et regrettait cet avortement, qu'il croyait probable. Depuis, le calme et la modération qui ont présidé aux délibérations, l'esprit d'union qui a amené la solutiou de questions très-délicates, ont fait crier les journaux cléricaux plus que jamais aux anarchistes, aux révolutionnaires. Peu s'en est fallu, qu'on n'ait menacé les libé raux de leur interdire le droit de s'associer, s'ils s'avisaient de poser encore des actes aussi signi ficatifs l'enconlre du parti-prêtre, qui aimerait faire croire que la Belgique subit bénévolement son joug. Hélas! le parti clérical est réduit se débattre avec rage contre l'impopularité qui.l'accable, et pour lâcher de détourner l'orage de sa tête, li accuse ses adversaires de nourrir des intentions qu'ils n'ont jamais eues. C'est un thème usé que la presse cléricale exploite avec peu de ména gement et pour ce motif, toutes ses clameurs produisent peu d'effet. En France, en 1829, les libéraux étaient des septembriseursdes terro ristes, des babouristesetc. Hélas! le parti-rétro- grade qui se recrutait là aussi dans la noblesse, et le clergé, n'a pu dompter dans la lutte qu'il avait engagée, le tiers-état, les classes moyen nes. Il usait des mêmes expédients que nos enragés modéréspour se soutenir au pouvoir et malheureusement le terrain lui a manqué et il a entraîné dans sa chute, un vieillard cou ronné qui, exilé, a fini son existence sur une terre étrangère. Nous apprenons avec plaisir que MIIe Henriette Hitzman, pianiste distinguée, jeune enfant de 7 ans, fille du chef de musique de la garde na tionale de Bailleul, donnera sous peu, en cette ville, une soirée musicale avec l'assistance de MM. les artistes du 5° régiment dinfanterie, dirigés par M. Istas. MM. Reynert, Laviolette, Evely et Hus, joueront des solos. Nous reproduisons ici quelques lignes ex traites de l'Indicateur d'Hazebrouck Une soirée musicale, dont les habitants de Mer- villequi ont eu le bonheur d'y assister, garderont longtemps le souvenir, a eu lieu dimanche dernier en cette ville. Mademoiselle H. Hitzman, jeune enfantde yans, ya élé notamment entendue. On se défie, etavec quelque raison, des virtuoses préma turées, mais celle-ci fait exception: cette jeune et intéressante artiste a exécuté, sur le piano, les mor ceaux lesplus difficiles, que les premiers pianistes n'abordent qu'avec crainte exprimer le talent admirable, prodigieux, presqu'iucompréhensible qu'elle a déployé dans l'exécution, est un travail auquel notre plume ne peut suffirej il faut avoir entendu. Aussi des applaudissements entuousi— astes ont salué chaque morceau. Courage, Mademoiselle Hitzman en continuant ainsivotre nom sera inscrit au livre d'or des grands musiciens. Dans ce concert se fera aussi entendre M. Ar- nolt, première basse-taille de Lille. Le même journal s'exprime ainsi sur le compte de cet ar tiste M. Arnolt, que nous avons eu le plaisir de pos séder, pour la i" fois, un de nos concerts, lais sera d'agréables souvenirs dans le monde musical de notre ville tous les morceaux ont été parfai tement oliantés. M. Arnolt, quoique amateur, doit avoir travaillé avec la conscience d'un véri table artiste, car toutes les cordes de sa voix ne laissent rien désirer par la force, la douceur et la pureté. M. Arnolt a promis de venir nous re voir, nous comptons sur sa promesse, nous le re verrons et l'entendrons toujours avec un nouveau plaisir. Nous engageons nos amateurs de musique, encourager le talent de ces deux artistes et assister celle soirée. Une liste de souscription leur sera présentée dans quelques jours. Le 22 de ce mois, la nommée De Jonghe, Hortense-Clémenceâgée de 21 ans, née Gheluvelt, est décédée subitement sur une pièce de terre appartenant Henri Doom,cultivateur Langemarckchez lequel elle demeurait en qualité de servante. Dans la matinée du 23, un incendie a détruit une petite maison deux demeures (non assu rée) appartenant au Sr Vienne, demeurant Os- tende, et habitée par Joseph Vermeersch et Philippe-Jacques De Wildeouvriers Lange marck. La perte est estimée 400 fr. etla cause de ce sinistre est inconnu. AVIS AUX SOCIÉTÉS DE L'ABC-A-MAIM. La direction de la société royale de St-Sébastien de Bruges a l'honneur de porter la connais sance des sociétés qui se proposent de prendre part au grand concours l'arc, qui aura lieu Brugesles 27 et 28 juillet, l'occasion des fêtes inaugurales de la statue de Simon Stévin, que M. le ministre des travaux publics vient d'accorder une réduction de 30 p. c. sur le prix des transports par le chemin de fer, toutes les sociétés, quel que soit le nombre de membres qui les composent. Nous sommes même aujourd'huidit une feuille de Bruges, de publier des détails exacts sur la malheureuse collision qui est survenue Nieuport entre les habitants cl les troupes de la garnison. Une lettre que nous recevons de celte ville contient ce qui suit

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1