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NOUVELLES DIVERSES.
lonl en avril dernier un projet de loi, dont
quelques dispositions ont juste litre provoqqé
une agitation qu'il est d'une sage politique de
calmer au plus loi, moins que I influence
occulte pressenlant sa cliûle inévitable, ne s'at
tache la fortifier par machiavélisme et pour
réaliser de chimériques espérances. Celle ma
nœuvre dont l'honorable M. Lebeau a déjà
signalé la portée, impose la presse cl aux amis
de nos instituions le devoir d'engager la légis
lature entamer aussitôt la discussion du projet
ou d'en demander instamment le renvoi au
mois de novembre 11147, afin que ce projet ne
devienne point un puissant moyen de vicier la
liberté des élections et de créer éventuellement
line majorité factice et disposée voler de nou
velles lois réactionnaires, dont l'inestimable
liberté de la presse serait sans doute l'une des
premières victimes.
On assure que le roi partira prochainement
pour Londres, où S. M. se propose d'assister au
baptême de la jeune princesse, dernière fille de
la reine Victoria. Avant de s'embarquer, le roi
honorerait de sa présence les Régates qui vont
avoir lieu Oslende.
«x ii eau ubijw
Le tribunal de Malines vient de prononcer
dans l'affaire entre M. Meeus et M. Delacroix.
Par suite de ce jugementM. Meeus resterait
débiteur de M. Delacroix d'une somme assez
importante, et ce dernier serait autorisé faire
des réparations au matériel du théâtre jusqu'à
concurrence de dix mille francs, la charge de
M. Meeus. Le jugement est exécutoire nonob
stant appel.
Londres, 27 Juin.
La plus grande incertitude règne encore
l'heure qu'il est sur les résolutions du cabinet.
Le plus gland nombre pense qu il se retirera.
Cette détermination est même ce qu'on pré
tend bien arrêtée dans l'esprit de sir Robert Peel
depuis quelque temps, mais la difficulté de for
mer un nouveau cabinet et surtout un cabinet
durable peut changer celte détermination, et
sir Robert Peel et ses collègues qui ont repris le
pouvoir au mois de décembre dernier pour ne
point laisser la reine et le pays sans minisjtes,
pourraient bien les retenir encore aujourd hui
pour le même motif; ils devraient alors recourir
une dissolution. Celte dernière alternative est
considérée dans quelques cercles po'iliques
comme celle laquelle on s'arrêtera maisjusqu a
présent rien n'a transpiré dans le public; quant
la solution de la crise amenée par la chambre
des communes tout est subordonné l'audi
ence que sir Robert Peel a dû avoir aujourd hui
de la reine. On s'attendait ce que les ministres
feraient hier soir, une communication aux cham
bres mais il n'en a rien étéseulement la
chambre des lords, lord Ripon a demandé l'a
journement de la discussion du rapport du bill,
relatif la pension accorder lord Hardinge
et lord Gough cause de la situation dans
laquelle se trouve le gouvernement.
Hier malin, deux messagers spéciaux sont
perdre. Illuminé par une idée subite la place du chef-d'œuvre
demandé, je leur livre une vieille croûte ouvrage d'un de mes on
cles, qui a été, après moi, le plus mauvais barbouilleur de la famille.
Le tumulte s'apaise on reçoit avec des cris de joie le vieux tableau
tout noirci de fumée et de poussière on le porte en procession la
maison du voisin on allume des cierges, on se prosterne et on en
tonne les litanies... Miracle les douleurs cessent, la femme est
sauvée elle accouche de deux jumeaux Le mari tout en larmes
veut savoir quelle sainte effigie il doit l'heureuse délivrance de sa
femme. C'est sans doute la Vierge aux sept douleurs, ou sainte Éli-
sabt-\h,ou tout au moins sainte Anne. Dans l'excès de sa reconnais
sance il prend une éponge et commence laver les nombreuses
couches de poussière qui lui cachent les traits de sa céleste protec
trice. Tous les yeux sont fixés sur le tableau toutes les lèvres ré
pètent des prières, lorsque sur la toile mise nu on voit apparaître
tout-à-coup., devinez qui, monsieur?... le portrait d'un vieil avocat
en robe noire A dater de ce jour on m'a laissé tranquille.
Votre histoire est parfaite,mon cher maître; mais, en vérité,
il me tarde de voir enfin ces tableaux qui vous, ont donné tant de
mal,.,. Vous avez raison monsieurje voua fatigue avec mes re
arrivés Porlsmouth et sont partis immédiate
ment pour l'île de Wight, afin de soumettre
la signature de la reine, le bill des céréales et
celui du tarif et un grand nombre d'autres bills
récemment adoptés par le parlement. La signa
ture de S. M. ne s'est pas fait attendre, car les
deux messagers étaient de retour Porlsmouth
11 heures, et dans la soirée la sanction royale
a été commuiquée aux chambres.
La chute de sir Robert Peel et de lord
Aberdeen et son prochain remplacement par
lord John Russell et lord Palmerston ont donné
lieu des conjectures de toute espèce, tant
Paris qu'à Londres. Nous avons vu une lettre
de Londres émanée d'un personnage important
et I on y prétend que sir Robert Peel aurait été
tout disposé sacrifier son bill de protection de
l'Irlande, s'il n'avait pas voulu faire de cette
question le prétexte d'une retraite honorable;
Sir Robert Peel était dégoûté des affaires, et il
était arrivé se faire des ennemis de tous les
côtés.
La reine, dit-on lui savait fort mauvais gré
de s'être opposé son voyage en France par
suite de l'attentat Lecomte, et depuis ce moment
il était peu près tombé en disgrâce la cour.
En outre, sir Robert Peel s'opposait toute me
sure qui pouvait compromettre la paix entre la
Grande-Bretagne et les États-Unis, et les nou
velles du Mexique avaient donné la presse
anglaise un ton menaçant qui prouvait que
l'intervention armée de l'Angleterre était exigée
par l'opinion publique.
Enfin si l'on devait ajouter foi d'autres ren
seignements, le changement du ministère aurait
lieu surtout en vue du mariage delà reine d'Es
pagne, laquelle on voudrait faire épouser un
princede la maison de Cobourg, on aurait pensé
que sir Robert Peel était trop compromis par
son alliance avec la France, pour faire ressortir
une pareille négociation et lord Palmerston se
rait regardé comme le seul homme capable de
triompher de l'opposition du cabinet des Tui
leries.
Nous croyons que ce n'est aucun de ces mo
tifs qui a décidé primitivement la chute du
ministère anglais. Mais maintenant qu'il va être
remplacéles conséquences n'en doivent pas
moins être d'une haute gravité pour la France.
Le cabinet de M. Guizot peut être fortement
ébranlé et il a compris lui-même que cet événe
ment diminuait ses chances pour les élections
générales. Aussile langage des journaux mi
nistériels se ressent-il déjà des craintes soulevées
par la prochaine intronisation de lord Palmer
ston.
On peut voir par le langage de l'Epoque et
par la réserve étudiée du Journal ries Débats
que le nom de lord Palmerston est toujours re
douté la cour et au ministère. On a dû, il est
vrai, recevoir lord Palmerston avec urbanité
lorsqu'il est venu faire un voyage en France,
mais on ne paraît pas beaucoup mieux disposé
pour lui qu on ne l'était au mois de décembre
dernier.
Le gouvernement prussien vient de pren
dre une mesure qui a excité un mécontentement
dites, mais mon âge il est permis de radoter. A Dieu ne plaise
mon hôte, que vous interprétiez si mal mes paroles. Vos récits m'in
téressent au plus haut degré, et si j'ai montré quelque impatience...
Allons, Allons! voici la première de mes reliques, comme vous
venez de le dire. Ce n'est, proprement parler, qu'une esquisse,
mais vous y verrez le germe d'un grand génie.
Et il tira de l'armoire un petit tableay carré de dçux pieds de haut
et de deux de large, ôla avec toutes sortes de précautions le morceau
de drap dont le dit tableau était enveloppé, et s'approchant de la
croisée, me montra le précieux croquis dans tout son jour. C'était
prodigieux d'éclat, d'originalité, de vigueur. Peut-être, un critique
méticuleux eût trouvé redire sur quelques parties de cette esquisse,
peut-être les lignes n'en étaicntrelies pas très-correctes, ni la com
position irréprochable. Mais il y avait, dans cette improvisation de
quelques heures, une touche si hardie et si franche, une conception
si puissante et si naïve, une telle vérité de détails, qu'il était impos
sible de n'y. Pas voir le cachet d'un grand maître.
C'était coup sûr un souvenir de Calabres et des Abruzzes. Fi
gurez-vous des rochers noirs,dévastés, menaçants, suspendus comme
DQ pont sur l'abîme; une plaine aride et maudit* éclairée par la
général parmi la noblesse du grand duché de
Posen. Les nobles de celte province ont, comme
ceux de la Silésie, de la Poméranie et de plu
sieurs autres provinces, une caisse hypothécaire
dirigée par des administrateurs qu'ils élisent
eux-mêmes par une ordonnance récente. Celte
administration sera soumise désormais, jusque
dans ses moindres détails au contrôle d'un com
missaire nommé par le ministre de l'intérieur
mesure qui détruit toute l'influence que cette
administration donnait aux nobles.
On écrit de Rome le 18 la Gazette
a Augsbourg on assure qu'une des premières
mesures que prendra le nouveau pape sera de
proclamer une amnistie générale pour tous les
crimes politiques. Pie IX sera couronné le 24
juin. Parmi les détails biographiques publiés
par la Gazette d'Augsbourg sur le nouveau Pape,
nous avons remarqué le suivant le comte
Maslaï Ferreli s'était destiné de bonne heure
l'état militaire, mais sujet des attaques depi-
lepsie, il ne put être admis au service, il voulut
alors entrer dans les ordres. Mais après de lon
gues études théologiquesla même cause qui
lui avait fermé la carrière militaire forma ob
stacle son entrée dans la carrière ecclésiastique.
Il fit alors un vœu Notre-Dame de Loretle et
s'ad ressa un Saint prêtre, le père Strambi,
mort en 1824, et dont les vertus ont été jugées
dignes des honneurs de la canonisation. L'hu
milité et le zèle ëvangélique du jeune Masta'i
frappèrent l'homme de Dieu, qui, prévoyant les
hautes destinées auxquelles il était appelé, lui
imposa les mains en lui disant: Allez, votre mal
ne vous tourmentera jamais plus, et en effet,
depuis lors Mastai n'a plus eu aucune atteinte
de la terrible maladie.
Ainsi que je vous l'annonçais dans une
dernière lettre, notre Saint Père le pape Pie IX
s'est rendu hier vers 3 h. 1/2 S'-Pierre ac
compagné du sacré collège pour y recevoir le
troisième hommage descardinaux, et y chanter
le Te Deum de solennelles actions de grâces.
La foule encombrait les rues et partout sur le
passage du souverain pontife éclataient les plus
vives acclamations dallégresse et d amour. La joie
est universelle. On ne se lasse pas de remercier
Dieu d'avoir si promplemenl donné son égliso
un pasteur qui réunit dans son auguste per
sonne, les qualités extérieures qui charment et
toutes les vertus éminentes qui font les grands
papes.
On cite déjà deux actes de S. S. qui prouvent
qu'en montant sur le trône pontifical, il ferme
son âme toute pensée d'ambition pour sa fa
mille et ne songe qu'aux grands et saints devoirs
que la triple couronne lui impose; deux de ses
neveux se trouvaient Rome; l'un qui est le
le fils de son frère, il a ordonné de retourner
Sinigaglia et de faire savoir sa famille qu'il
ne voulait pas qu'elle vint s'établir Rome;
l'autre fils de l'une de ses sœurs, jeune officier
de l'armée pontificale, il a déclaré qu'il ne lui
serait accordé de l'avancement que selon son
rang et son mérite Cette conduite si contraire
l'idée que l'on se forme trop souvent du népo
tisme des papes n'a pu que fortifier dans tous
-■
lumière intermittente et livide d'un ciel orageux de vieux troncs
séculaires se tordant sous l'étreinte de l'ouragan, ou calcinés par la
foudre. Nul vivant n'est témoin de cette scène de désolation et
d'horreur ou plutôt dans la lutte afireuse que les éléments livrent
la nature, l'homuie a succombé le premier. De quelle morl Dieu
seul le sait! Des os fracturés, des lambeaux de chair humaine sont
seuiés ça et là sur le solmais nul indice ne pouvait vous dire si le
misérable auquel appartenaient ces tristes débris s'est brisé le crâne
en tombant du précipice, ou s'il a été broyé sous la dent des bêles
féroces. Ou dirait une page du Dante traduite en peinture.
Je tournai et retournai le tableau en tout sens je l'approchai et
l'éloignai de ma vue pour le contempler mon aise tandis que le
vieillard se frottait les mains de salisfacliou et se réjouissait de ma
surprise,
Savez-vous que ce que vous me montrez là est admirablelui
dis-je en lui rendant son esquisse et que ce petit chef-d'œuvre f
bien qu'il ne soit pas fini, ne déparerait pas le musée des Studi ou la
galerie du prince Borghèse Ainsi, vous ne trouve» pas que j'aie
tort d'en avoir le soin que j'en ai ^- Bien au contraire. •*- Et de no
pas jeler mes perles devant,... mes compatriotes? Jt n« saurait