INTÉRIEUR. 6° ANNÉE. - N° 543. DIMANCHE, 19 JUILLET 1846. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Feuilleton. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour y prèsfr. 5-00 Tour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 LePro Tout ce qui concerne ta rédac tion doit être adresse, franco, l'éditeur du journal, A Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EDNDO. YPRES, le 18 Juillet. LA QUESTION DE L'UNION DOUANIERE DEVANT LE CONSEIL PROVINCIAL. Le conseil communal de Thielt vient de faire parvenir une requête au Conseil provincial, pour le supplier d'adresser au Roi une supplique, len- danteàceque le gouvernement négocie une union douanière avec la France. Celte demande a été examinée par Ia2mecommission et les conclusions du rapport, favorables au vole d'une adresse, ont été adoptées par huit voix contre une. Le grand promoteur de l'union douanière avec la France, M. le gouverneur de la Flandre-occi dentale, sera donc invité émettre son avis sur l'acte que le conseil est app ;lé poser. 11 est espérer qu'il donnera quelques éclaircisse ments sur les moyens qu'il voudrait qu'on emploie, pour parvenir cette union. II expo sera sans doute ses vues au conseil sur le meil leur mode de trancher les difficultés qui entourent celle question. Car, en présence des assertions de M. De Theuxminisire de l'in térieur, qui déclare celle union impossible, M. DeMuelenaere ne peut se renfermer dans une 'prudente réserve, sous peine dé s'exposer mé riter l'accusation de vouloir leurrer les popu lations flamandes. Il sera amenéà dire pourquoi il diffère d'opinion avec le ministre dirigeant du cabinet, car sans celle explication, il risquera d'entraîner leconseil provincial dans une fausse voie, qui peut être suivi par l'autorité commu nale de certains villages impunément, mais nos mandataires provinciaux ne peuvent formuler un vœu aussi significatif, sans avoir des données nettes et précises sur sa portée. Nous sommes satisfaits de voir que le conseil communal de Thielt. ait indirectement fourni l'occasion M. De Muelenaere, de faire corinaitre ses idées sur celte question de l'union doua nière, car on commençait douter de la sincé rité de ses convictions et quelques-uns traitaient l'espoir semé parmi nos populations de miséra ble intrigue. J1 est croire que M. le gouverneur de la Flandre-occidentale, par des explications franches et catégoriques, fera évanouir toutes ces suppositions qui portent atteinte sa haute réputation d habileté diplomatique. CONSEIL PROVINCIAL. Dans la séance du 16 juillet du Conseil pro vincial, ont été réélus membres de ladéputalion permanente, l'unanimité des conseillers pré sents, MM. le baron Charles Pecsteen, Donny et Ernest Vanden Peereboom. Un scrutin parti culier a eu lieu pour la nomination d'un mem bre de la députalion en remplacement de M. Clep. M. Henri Vandromme, bourgmestre d'Ees- seu, a été élu la presqu'unamité. Dans la même séance, le Conseil s'est occupé de la pétition du conseil tommunal de Thielt, concernant l'union douanière. Après un gâchis d'amendements et de sous-amendements, dans la discussion desquels le'gouverneur s'est dis tingué par une cauteleuse réserveleconseil, ne voulant pas se donner le ridicule de voter une adresse, a chargé de cette belle mission, la députation permanente en ces termes a Que la députalion permanente est chargée d'envoyer une supplique au roi, pour prier Sa Majesté de charger son gouvernement de négocier en temps opportun'une union douanière avec la France, ou tout au moins une association commerciale et industrielle dans l'intérêt des deux pays. Après l'adop tion de celte motion, h «iance a été levée. Dans l'énuméralion que nousavons faite dans notre dernier numéro, des sociétés de la ville d Ypres, qui se disposaient prendre part aux fêtes inaugurales de la statue de Simon Slévin, nous avons oublié de mentionner la musique du corps des Sapeurs-Pompiers, qui figure au nombre des corps d harmonie inscrits pour le Festival. A celle occasion, on a fait courir le bruit que c'était aux frais de la ville, que la musique des Sapeurs-Pompiers accompagnée d un détachement d hommes de ce corps, se ren dait Bruges. Nous pouvons démentir ce bruit et certifier qu il n'en est rien. Le conseil com munal n'a pas volé de fonds pour cet objet et aucune allocation de crédit au budget commu nal ne peut s'appliquer une dépense de ce genre. Jeudi dernier, l'ingénieur Stéphenson a été en ville. Il a parcouru sur le terrain le tracé projeté du chemin de fer d'Ypres sur Courlrai et il paraît que c'est décidément le dernier qu'on fera. On nous assure que les plans seront incessamment envoyés Bruges et transmis im médiatement au département des travaux pu blics. Il y a quelques jours, le nommé Gobert, cor donnier, s'est jeté dans les fossés de la ville du haut des remparts, dans l'intention de se noyer. Cependant peine dans l'eau, il se mit nager, mais fatigué, il était sur le point de succomber, quand un batelela élédirigé àtempsà sonsecours et il a été sauvé. Cet homme qui depuis longues années avait quitté la ville, forcé d'y revenir par son état maladif, et au désespoir de ne pou voir par suite d'accidents, subvenir l'entretien de sa famille, voulait se suicider et dans un mo ment d'hallucination, il avait tenté d'accomplir son funeste dessein. Un autre malheur est arrivé, il y a peu de temps. Un nommé Emmanuel Delbeke, ouvrier forgeron chez le sieur Savitsky, avait fêlé trop joyeusement le dimanche, et sa femme qui l'ac compagnait, l'engageait retourner chez lui, quand mon ivrogne, dédaignant l'avis de sa ton dre moitié, est allé la boulangerie militaire et est monté au logement d un des ouvriers. Aperçu par lui, on lui demanda ce qu'il y venait faire. On ne sait ce qui pst arrivé alors, mais en vou lant descendre, dit-on, les escaliers, ce malheu reux tomba de soixante-quatre marches de hauteur et se brisa les vertèbres du cou. Trans porté immédiatement l'hôpital il est mort deux jours après avoir fait cette chute, qui lui avait en outre fait couper la langue et le con damnait désormais au mutisme, s'il était par venu se rétablir. UNE TOMBOLA A POPERINGHE. Il y a deux mois, le mot et la chose étaient peu près lettres closes pour le plus grand nom bre des habitants de cette bonne ville. Et j'ose dire, qu'à I exception de quelques rares lecteurs des journaux de Bruxelles, il existe là peu de personnes encore l'heure qu'il estqui se rendent elles-mêmes un compte exact de ce qu'est une tombola. Sans nous enfoncer dans de pédantesques recherches étymologiques sur ce mot, d'origine italienne, disons tout simplement que le dic tionnaire délia Crusca n'admet que le verbe lombolare, choir ou tomber, en français et tomboloculbute, dans le sens direct, au figuré BLANCHE, i. Le jeune page atteignit promptement le couloir et il allait s'en gager dans le petit escalier indiqué par Blauchelorsque soudain on homme lui apparut debout et silencieux un rayon de la lune glissant par une meut trière lui permit de voir qu'il était cuirassé de pied en cap. Cet homme par son immobilité ressemblait ces armures complètes mais vides, qui étaient rangées dans la salle d'armes. Hector frisonna d'abord malgré sa bravoure, puis croyant être le jouet d'une illusion, il fît un mouvement pour passer outre un gantelet de fer s'appesantit aussitôt sur sa tête, et il poussa un cri déchirant... Ce cri retentit jusqu'à l'aine de Blanche, qui se préci pitant hors de sa chambre, s'élança dans le couloir. Hector es-tu là Hector 1 L'écho ne répondit même pas sa voix. Elle revint tremblante se jeter aux pieds de son lit, comprenant bien qu'Hector avait ren contré son père mais que s'était-il passé entre eux Six mois après cette scène, Blanche se trouvait seule avec sa mère. L'expression de ses traits son regard fixe et voilé la nonchalance de sa pose, le désordre de sa toilette indiquaient une douleur cachée. Elle écoutait sa mère sans la comprendre. Tu ne m écoutes pas Blanche lui dit enfin sa mère. Ah l je pensais... A quoi donc penses-tu Si je savais au moins ce qui lui est arrivé.... Quoi lu ne l'aspasencore oublié Non. Dites, ma mère, ensavez-vous quelque chose Pas plus que toi tu connais la discrétion de ton père. Oh il l'aura tué. Pourquoi supposer un crime, ma fille. N'est-il pas plus probable qu'on s'est contenté de le chasser. D'ailleurs tu devrais depuis longtemps l'a voir oublié j car tu n'as sans doute jamais songé, j'aime a le croire que tu pusses être unie un jour un petit vagabond sans titre et sans fortune. Ma mère Et puis, il lie s'agit plus de cela. Je te disais que tu n'avais échappé un danger que pour retomber dans un autre, bien plus terrible et plus pressant. Le marquis doit partir pour Paris avec le duc de Bourgogne, sou digne ami et lu dois les accompagner mais tant que je serai là pour te défendre ce départ n'aura pas lieu. Et elle lui dévoila alors mais avec réserve, les odieux projets du marquis. Dans oette circonstance, s'écria-1-elle en terminant, la résigna tion serait un crime et Dieu nous fait un devoir de la résistance. Hélas pauvres femmes que nous sommes, nous n'avons qu'un moyen de nous soustraire la tyrannie. La mort ma mère Non la fuite et le couvent. Voici ce que j'ai pensé lécuyer Othon et le sommeiller Gervais sont, je crois, deux honnêtes serviteurs qui je puis uie fier la somme que je leur ai donnée me garantit du reste leur fidélité. Or ce soir ils disposeront tout pour ta fuite tu des cendras par la petite poterne qui s'ouvre sur le fossé ils tiendront un cheval prêt et te conduiront chez le curé du village, saint homme qui m'eat dévoué tu lui remettras celte lettre dans laquelle je lui indique ta situation, en le priant de te conduire aussitôt et en secret au couvent le plus voisin. Du courage l Blauche, ne désespère jamais du ciel, car il se déclare toujours pour l'innocence. Pendant ce temps, le marquis se promenait dans la cour du châ teau de long en large et lentement comme un homme qui médite de grands projets quand il fut interrompu par son écuyer Olhon qui, se tenant respectueusement quelque distance lui disait pour la troisième fois Monseigneur Eh bien fil le marquis d'un ton qui indi quait son mécontentement d'être troublé dans ses icflexions. Y ou* m'avez promis monseigneur de me dtuiuer toutes les fois que je

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