S
s'en accroît chaque jour davantage, sont dispo
sés descendre dans les mines. Il s'en est pré
senté, plusieurs reprises, un cerlain nombre,
tant M. le préfet qu'à la régie d'Anzin. Ces
ouvriers sont bientôt convaincus de leur fausse
position; ils ne demandent pas mieux que de
reprendre leurs occupations mais, ajoutent-ils,
nous ne répondrons pas de nos camarades, et si
nous ne pouvons leur faire entendre raison,
nous continuerons faire grève, car nous som
mes menacés et nous avons donné notre parole.
8 heures du soir. Environ 200 ouvriers
de S'-Waasl et d'Anzin se présentent leur
sous-directeur, Léon Dumont, et demandent du
travail Ils veulent seulement, disent-ils, faire
connaître leur résolution leurs camarades. Un
exprès est envoyé Denain; mais on ne croit
pas sa mission. La nuit se passe en rap
prochements.
Journée du 17. Les mineurs persévèrent
dans leurs bonnes dispositions de la veille. Ils
se rendent en foule aux fosses des divisions
d'Anzin et S'-Waast.
A neuf heures du matin on tire du charbon
dans la plupart de ces divisions; la nouvelle de
cette reprise spontanée des travaux se répand
dans tous les établissements, sans doute elle
sera imitée avant la fin du jour.
Espérons dans la durée de la tranquillité et
de l'harmonie, il n est pas possible qu'une
grande compagnie comme celle d'Anzin ne par
vienne pas empêcher le retour île la mésin
telligence qui s'est glissée entre elle et ses ou
vrierset qu il importe autant ses propres
intérêts qu'à ceux de notre contrée tout entière
de ne pas voir se renouveler.
Nous nous empressons d'annoncer la fin
de la grève des ouvriers mineurs d'Anzin ce
matin de bonne heure on voyait fumer les che
minées des machines d'extraction et a peu près
toutes les fosses étaient en activité. A Vicoigne,
le travail a été repris spontanément en même
temps qu'à Anzin.
Nous constatons avec plaisir un fait impor
tant c'est qu'il a suffi que la Régie d'Anzin fût
en présence de ses ouvriers pour que le calme
se rétablit. Félicitons les ouvriers de cette preuve
de bon sens et de déférence qui ne peut qu»
leur profiler, et la Régie d'Anzin de n'avoir pas
perdu, malgré de perfides menées, la confiance
qu'elle inspire tous ceux qui l'approchent.
Les ouvriers de la Compagnie d Anzin ayant
repris leurs travaux la Régie réunie Sainl-
Waast-là-Hauts occupe de l examen de leurs
réclamations et de leur demande en .augmen
tation de salaire. Nous sommes autorisés dire
que la Régie ne se séparera pas sans avoir fait
connaître ses ouvriers sa détermination.
La Gazette du Midi contient les nouvelles
de Rome du 9. Elles annoncent, ainsi que nous
l'avons dit. d'après notre correspondance paiti-
culière. la publication de lamnistie pour le 10.
On ajoute que cet acte contient quelques
exceptions relatives aux ecclésiastiques, aux
employés civils et aux militaires.
Je n'nppai tiens per.souue et vous venez d'eu tendre prononcer
mon nom. Alors, quels litres possèdes-tu pour justifier ta présence
chez la reine Oh si je pouvais me foire en tendre un seul instant
delà reine... Parle lui répondit vivement l'aimable dame en
dénouant son petit masque. La voici. Madame! Eli bien que
fais-tu donc? dit-elle vivemtnl en voyant alors Hector mettre un
genou terre. Tu oublies que tu es ruou chevalier pour celle nuit.
l>ans tous les cas, vous me pat donnerez, répliqua Hector, car ce
n'est ni l'ambition ni l'intrigue qui m'amènent votre cour. In
connu dans le monde, s^ns famille, sans nom, sans fortune, litres
qui font tout oser, je ne trouve d'excuse mon audace que dans mon
amour. Cette excuse suffit. Tu as donc une histoire d'amour me
raconter? Noyons, j'aime fort ces histoires-là.
Et Hector de faire alors le récit de ses aventures et de son amour
pour Blanche il narra tout ce que nous savons, puis, arrivé au mo
ment où il aperçut le marquis eu sor tant de la chambre de sa bien-
aimée
- Ses deux mains armées d'un lourd ganlel.t m'élreignirent
Violemment, ajoula-t-ilj il me souleva, me suspendit au-dessus d'un
gouffre profond et il allait m'y précipiter, lorsqu'un sentiment de
commisération touchant son âme —Tiens! me dit-il, tu n'es qu'un
enfant, je te fais grâce. Tu vas partir l'instant, et si tu tiens la
Vis ,tu garder»» lo silence le plus complet sur tout ceci, et ne remet.
On prétend cependant que l'ambassadeur
autrichien ayant été inlerpellé sur l'amnistie, il
aurait répondu Comme homme privé je ne
pourrai qu'applaudir la résolution de S. S.
mais comme ambassadeur je ne puis rien dire
avant d avoir pris les ordres de mon gouverne
ment.
Quant aux chemins de fer, le pape veut,
avant tout, connaître les moyens dont pourront
disposer les compagnie» qui lui présenteront les
projets.
Une discussion très-vive a eu lieu dans la
dernière réunion de la congrégation des car
dinaux, l'occasion d une proposition faite par
le l'ape lui-même, relativement aux biens du
clergé; il serait question de mettre, sur ces
biens, un impôt de deux 1/2 pour cent. La
question n'a pas encore été résolue.
Chaque jour nous apprenons quelque
nouveau trait de courage auquel a donné lieu
la malheureuse catastrophe de Rœulx. Le Con
stitutionnel contient aujourd'hui une lettre de
\jme |a fiaronne de Boers qui faisait partie du
fatal convoi. Nous en extrayons le récit suivant
Au moment où l'horrible commotion se
fit sentir, tous les voyageurs s'accrochèrent les
uns aux autres en poussant des cris épouvan
tables hors de moi. je m'élançai la portière,
essayant de sortir; cet instant, le waggon s en
fonça dans l'eau je parvins sortir moitié,
et rn'accrochant au toit, je maintins ma tête
hors de l'eau: un employé de la Compagnie,
dont je regrette de ne pas savoir le nom ra'a-
pérçut et parvint jusqu'à moi en s'accrochant
aux voitures suspenduessurd'abîmé il me ten
dit la main;... un instant après j'étais sauvée.
Mais jugez, .Monsieur, de mon désespoir ma
fille, ma Léonie, une enfant de onze ans était
restée dans la voiture, cet instant entièrement
disparue sous leau En proie la plus affreuse
douleur, j'appelais ma fille grands cris, lors
qu'un jeune homme s'approcha de moi et me
demande la hâle: Où est-elle? Puis il s'é
lança tout habillé et disparut sous l'eau; au bout
de quelques secondes, qui me parurent des siè
cles il reparut, tenant la main un chapeau
de femme mais hélas! sans ma fille Mais où
est-elle donc? me çria-t-il de nouveau. Je ne
pusque medire ces mots «Au fond, au fond.
11 disparut de nouveau et reparut un instant
après tenant ma fille dans ses bras. Je perdis
connaissance, et lorsque je revins moi, ma
fille était mes côtés, et sou sauveur lui prodi
guait ses soins. Enfin, au bout d une heure, elle
revint elle, grâce aux bons soins qui lui fu
rent donnés. Alors j'appris que celui qui je
dois ma fille, est M. Arthur Dargis, artiste dra
matique.
Le prince de Ligne, ambassadeur de Bel
gique, est parti hier malin de Paris pour sa
terre de Bel-Œil par suite tlu congé qui lui a été
accordé par son Gouvernement. Pendant son
absence, M Firmm llogier, conseiller d ambas
sade, remplira les fonclionsde chargé d affaires.
Iras jamais plus les pieds sur tues domaines,car je veux qu'on ignore
ton sort. Peu après, les herses du raatioir de Hurteveut s abaissè
rent derrière moi pour toujours et je m'en allai errant de château
eu château, gagner avec mes chauts un repas, un gîte pour la nuit,
La reiue donnait Hector, en prêtant une attention soutenue
son récit, des marques lion équivoques d'intéiôt. Toutefois elle était
loin de paraître éatue et l'observateur le plus pénétrant n'eût pu dire
quels sentiments agitaient D'un autre côté, il était difficile de sup
poser qu'elle n'écouta le jeune inconnu que par cuiiosilé, par besoin
de disti action.
Et après ton expulsion du château, lui-dit-elle, n'as-tu jamais
songé a rassurer Blanche sur ton soit Peut-être aiitail-elle encore
consenti a te suivre et lYulever devait être chose facile Je pen
sais tout cela; m.tis les moyens qui assurent le succès tue man
quaient, tel je n'avais non plus personne qui je pusse me confier.
Par fois je franchissais bien les limites qui m étaient interdites je
rôdais pendant les nuits les plus sombres autour de l'inaccessible
manoir, uniquement pour apercevoir le toil sous lequel reposait ma
hieii-aitnée; et cela était encore du bonheur. J'errais ainsi depuis
deux années autour du château de Hurtevent, semblable une âme
en peine, lorsque j'appris que le marquis et >a fille habitaient Paris
depuis dix-huit mois. Je fus d'abord désespéré d'avoir perdu un
temps précieux; aussi n'ai-je plus eu de repos dater de ce jour, et
La cour du coumon-concil de la cité d«
Londres va être saisie d'une double motion ten
dant accorder le droit de cité MM. Cobden
Brignt et au colonel Thompson pour leurs émi-
nents services dans la cause de la /ibert,é de com
merce et voter des rcmerciments publics
sir Robert Peel pour les éminents services qu il
a rendus aussi celte cause en présentant et
faisant adopter le hill pour l aholilion des droits
sur les céréales et pour la réduction des impôts.
Ibrahim-Pacha a quitté Londres hier
sept heures et demie du soir, par un convoi
spécial du chemin de fer du Sud-Ouest. Le
chargé d'affaire» de Turquie et les membres de
la légation ottomane ont accompagné S. A.
jusqu'à la station du chemin de fer. Ibrahim
compte s'arrêter Lisbonne; Cadix et Gi
braltar, et arriver en Egypte vers le l'ô du rnoi3
d'août.
Ibrahim-Pacha emporleavec lui d'Angleterre
line nombreuse collecl ion d'oiseaux domestiques
qu'il a achetés la Sociétézoologique. Il veut voir
s ils pourraient se naturaliser en Egypte. Dans
sa visite Belfast, il a engagé une personne qui
est parfaitement entendue dans toutes les bran
ches de la fabrication des toiles, car il a l'inten
tion d introduire celle industrie en Egypte et
d y améliorer la culture du lin. Le pacha a éga
lement engagé un certain nombre d'ouvriers
intelligents.
Les journaux allemandscontinuent s'oc
cuper rie la pioebaine publication Berlin d'un
grand journal, organe senii-offiriel du Gouver
nement prussien. Le ministère des cultes et de
l'instruction publique en aurait la direction., et
les rédacteurs seraient choisis parmi les publi-
cisles, jurisconsultes et administrateurs les plus
di-lin -nés de la Pi us e. Le premier numéro pa
raîtrait au 1er octobre prochainépoque où
l'Observateur rhénan, imprimé Cologne, ces
serait dêtre publié. On voudrait donner et
journal des proportions vraiment gigantesques.
Ainsi dy.aurail plusieurs bureaux.de rédaction,
placés chacun sous la direction d un chef, et
chargés d'élaborer les matériaux qui leur se
raient fournis par les différents ministères. Les
arlic'es seraient soumis un bureau central,
composé des rédacteurs en chef pour les diverses
spécialités. Le bureau central modifierait, rec
tifierait, supprimerait et coordonnerait son
gré. I. idée decelle organisation bureaucratique
appartient, dit-on, M. le baron d'Arniin, an
cien ministre Bruxelles et aujourd hui am-
bassa leur Paris.
Le 7 juillet. 51e anniversaire de la nais
sance de l'Empereur Nicolas, les fiançailles du
prince de Wurtemberg avec la grande-duchesse
Olga ont été célébrées avec grande pompe au
château de Peterhof, près Saint-Pétersbourg.
Un procès en diffamation intenté nu
journal grec, le Sièclea excité un tel point
l'intérêt des journalistes d'Athènes, que presque
tons, pour assister aux débats, ont ajourné la
publication de leurs feuilles pendant uuesemaine
entière.
voilà pourquoi vous tue voyrz ici ma lame. Si je u'ai pas craint de
pénétrer dans le château de Viuceunes, c'est que je complais for
l'indulgence de la reine. El quel bon génie; modèle des amants,
t'a inspiré l'idéo de te présenter Vincemies plutôt qu'à l'hôtel
Saiut Paul J iguore oe qui se passe l'hôtel Saint-Paul et n'ai
ouï parler encore que des fêtes magnifiques que vons donnez ici. On
dit que voire cour possède les plus belles les plus nobles daines du
royaume... M,,e Blanche doit s'y tiouver, madame. Or, rien ne l'a
déliée de ses serments: elle me suivra dono ainsi qu'elle l'a juré.
Aujourd'hui je suis prêt tout; s'il faut la délivrer d'uu oppresseur,
voilà mon poignard je frapperai
Uu sourire de pitié erra sur les lèvres de la reine. Pauvre jeune
homme, dit-elle, il y a longtemps que la Blanche n'est plus digne
de Ion autour.
Hector sentit ses jambes chanceler et un nuage passa sur ses yeux
Ol» mais cela est impossible, reprit-il après un moment de si
lence. Vous voulez faiie un jeu de ma douleur. Oli vous raillez
bien cruellement, madame.
C'est-à-dire que lu m'accuses de mensonge répliqua Isabeaa
avec froideur tuais la passion est là pour le servir d'excuse et ja
sens qu'il faudra le pardonner.
L'accent du la reine était redevenu affectueux.
La cuit* au prochain n9)