6e ANNÉE. N° 547. INTERIEUR. DIMANCHE, 2 AOUT 1846. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, q par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, A Ypres. Le Progrès paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centime, par ligne. VIRES ACQUIRIT El/NDO. YPRES, le I" Août. l'élection de soignies. Toujours dans les extrêmes le parti clérical de l'abattement le plus profond, est remonté la jubilation par le résultat de l'élection de Soignies. Il ne s'attendait guère voir réussir M. de Lannoy, le représentant de l'évêque et non de l'arrondissement. Mais enfin il l'a em porté et l'opinion libéraleasubi un échec. C'est là ce qui maintient la presse cléricale en une joie difficile décrire, car de humble et de dou cereuse qu'elle était avant l'élection son ton est redevenu superbe et dominateur. L'opinion eléricale est incorrigible et ne veut pas appré cier sainement les signes qui annoncent une chute prochaine, et cependant ils sont palpa bles au sein du triomphe même. 11 est constant que le ministère a fait jouer tous les ressorts de l intrigue pour ne pas suc comber. Cet arrondissement a été travaillé de main de maître par tous les fonctionnaires qui pouvaient avoir une certaine influence, et la grande propriété a été appelée donner un coup de collier. Le duc d'Aremberg, qui jusqu'ici était resté en dehors des intrigues électorales, a laissé mettre son nom dans la balance en faveur de M. de Lannoy, et encore le parti clérical n'a obtenu qu'une majorité de 40 suffrages. On assure même que M. le sénateur Daminet qui cependant a été nommé, grâces aux voix libéra les de l'arrondissement de Soigniesa travaillé en secret pour le candidat catholique, tout en faisant publiquement profession de neutralité entre les partis qui divisent la Belgique. Malgré la joie de l'opinion cléricale et son envie de faire mousser ce triomphe inattendu pour elle qui était naguère accoutumée aux échecs, nous croyons que le parti libéral n'est nullement découragé et qu'il lui sera prouvé par le résultat du scrutin Soignies, qu'avec quelques efforts de plus en 1847, il donnera la revanche ses adversaires et qu'alors son tour sera venu de triompher. On nous assure que M. Vanderstraeten-Pon- thoz est nommé gouverneur de la province de Liège, en remplacement de M. Henri De Brouckere. tombola a poperinghe. 3e ARTICLE.) Commençons par rendre hommage d'abord la louable émulation qui a fait abonder les lots de tout genre; puis l'empressement non moins honorable avec lequel nos habitants possesseurs d'objets d'art ou de curiositéles ont mis la disposition de la commission, afin d'en orner et décorer le local pour l'exposition de la tombola. Poperinghe devra celte noble rivalité la connaissance de richesses artistiques dérobées jusqu'alors aux regards du public dans le secret du foyer, où souvent les amis de la famille eux-mêmes, les ignoraient complète ment. D un autre côté, les étrangers attirés par la rarele du spectacleremporteront une idée plus avantageuse du goût de ses habitans qui ne passent pas en généralpour donner dans les superfluites de ce genre. Il y aura là un bon effet, d ou peut-etre il résultera un mouve ment favorable l'intelligence et au dévelop pement de l'industrie du pays en lui faisant goûter pour la première fois, les jouissances d'amour-propre attachées la culture des beaux- arts. Mais en donnant au généreux élan qui a dé couvert des trésors inconnus, tous les éloges qu'il mérite ne faut-il pas avouer que l'on est également porté se faire la question suivante ]N'a-t-on pas un peu abusé de cette abondance de tableaux pour transformer l'exposition en une galerie de peinture qui usurpe sans le vou loir et probablement contre l'intention de la commission, la place principale qui appartient incontestablement aux objets que la tombola par un de ses prestiges, présente chacun comme pouvant tomber dans son lot? Je pense que l'aspect des salles d'exposition fera naître cette réflexion dans plus d'un esprit. Le petit nombre d'objets marquants, soit comme meu bles, soit comme porcelaines ou cristaux, faisait peut-être une loi d être plus sobre d'ornements, et surtout d'éviter que la profusion de ceux-ci n'amoindrit pas au moins importance de ceux-là. Les tableaux sont assurément un genre d'or nement très-riche; mais il a l'inconvénient réel d'écraser ce qu'il accompagne, parce qu'il attire trop exclusivement l'attention. Quelques mor ceaux choisis suffisaient,pour donner de l'éclat l'exposition, sans nuire aux détails de celle-ci. Des fleurs naturelles on artificielles se mariaient plus naturellement avec les objets de petite dimension, trop négligemment rangés peut-être, au lieu d'être relevés de leur insignifiance par une élégante disposition qui en les groupant avec goût, pouvait leur donner cette apparence coquette, si parfaitement compris dans les ex positions de Paris et jusque dans les moindres étalages des boulevards. Il semble aussi que l'on pouvait aisément graduer les effets et grouper, selon les règles rigoureuses en pareil cas, les principaux articles dont l'importance relative composait la partie la plus intéressante de l'exposition. Il y a un accord unanime pour témoigner le regret que les riches ameublements dispersés dans les deux salles d'exposition ne se trouvent pas réunis sur un seul point, de manière fixer particulière ment les regards. Le local (les salles de la régence), sans être précisément le plus commode pour cette dis tribution intelligente, n'y était pas absolument rebelle, et ou pouvait en tirer parti, en réser vant le fond pour les objets volumineux et de valeur. Car c'est un véritable contresens d'avoir laissé voir dès l'entrée, ce qui devait être réservé pour la fin. Je sais que l'endroit dont je parle se trouve en dernier dans le parcours tracé et dont il n'est pas permis de s'écarter; mais com me la pièce est celle qui se présente tout d'abord et que la barrière n'empêche point les yeux de se porter sur les beaux meubles qui y sont pla cés, il eût fallu pour parer cet inconvénient ne pas prodiguer les tableaux qui couvrent le côté droit de la première salle, et occupe for cément le spectateur par l'exposition d'objets qui eussent détourné son attention de ce côté gauche, qu'il ne doit examiner qu'en revenant au point de départ. C'était, comme on le voit facile éviter. Mais tout prendre, l'arrangement tel qu'il est, tout en laissant désirer plus d'harmonie dans la classification des partiesplus d'inven tion peut-être dans l'arrangement des petits lots, n'en fait pas moins honneur au chef de la commission, qui seul, a pris la peine de tout combiner et de tout régulariser. Il n'est pas douteux que si son bon goût eût été secondé de quelques conseils toujours utiles, par la rai son toute simple que deux yeux ne peuvent pas tout voir, et que plusieurs bonnes têtes valent ordinairement mieux qu une, les objections que nous venons de signaler pouvaient être préve nues, et probablement que d'autres améliora tions s'en seraient suivies. II n'en restera pas moins vrai que l'exposition des beaux objets offerts la curiosité publique, tant ceux qui sont dûs la munificence Royale que les au tres présentés par la bienfaisante libéralité des habitans de Poperinghe, est une création neuve pour la ville, et faite pour produire une bonne impression en inspirant le goût des arts un peu négligé par la trop grande préoccupation des choses utiles. Ainsi jamais il n'entrera dans la pensée des critiques qui ont relevé des erreurs faciles éviter, de blâmer l'œuvre de la Tombola dé clarée inattaquable dès notre premier article. Mais on a pensé, qu'à côté des éloges que mé rite cette entreprisedevaient se trouver les observations qui prouvent qu'à Poperinghe comme ailleursil existe un sentiment délicat, appréciateur du beau et du bon, sans toutefois se croire obligé d admirer sans restriction. Toute personne raisonnable et désintéressée dans la question, conviendra, nous l'espérons, que la seule approbation désirable, est celle qui est fondée sur la rectitude du jugement, et non pas dictée par une flatterie adulatrice. Louer tout sans discernement, c'est ne rien dire et laisser percer la profonde ignorance ou pro fesser une indifférence non moins fâcheuse. N'oublions pas d'ailleurs, que nous avions reproduire les opinions d'un public dont le bon sens n'est faussé ni par des calculs d'amour- propre, ni par aucun intérêt direct. Sans trop s arrêter aux objets dont il ne peut apprécier la valeur artistique, et que les chances de la Tom bola n'offrent pas ses espérances, il s'est par ticulièrement occupé de la variété des jolies bagatelles, et des meubles plus précieux, dont il connait l'usage, qui, pour la modique somme d'un franc, peuvent arriver jusqu'à lui. Telle est la pensée dominante qu'il a fallu traduire, et nous espérons l'avoir fait avec con venance et décence, comme nous en avons pris 1 engagement. Laissons les emportements ridi cules ceux qui n'ont pour eux ni la raison ni la compréhension de ce qu'ils lisent. UN OBSERVATEUR IMPARTIAL. mm* a ci a iggx— Nous recevons par voie extraordinaire, la nouvelle importante que voici: nouvel attentat sur le roi des français. Hier soir, 29 juillet, 7 heures et demie deux coups de pistolet ont été tirés sur Sa Majesté le Roi des Françaisau moment où il se présentait au balcon des Tuileries pour assis ter avec la Reine et sa famille au concert donné l'occasion de l'anniversaire des journées de juillet. Le Roi n'a pas été atteint. L'assassin est arrêté. Détail». Nous lisons dans le Journal de» Débat», sous la date du 29 juillet Non, le paya ne voudra pas croire que ce forfait ait été possiLW encore une foiset pourtant telle est la vérité

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