Ce toir o» lire sur Je Roi
La protection visible de la Providence qui défie l'acharnement
et la fureur des assassins, a, pour la septième fois, préservé cette vie
ai chère et si précieuse la Franoe.
1* roi n'a pas été atteint ni personne autour de lui.
Cette nouvelle répandra daus le pays uue çonslei nation profonde;
pour nous, nous ayons peine maîtriser notre émotion et notre tris
tesse.
Voici les détails que nous avons pu recueillir sur cet tu inconcevable
tentative.
Ce soir, sept heures et demie, au moment où le roi, accompagné
de la Reine et de la famille royale, nu milieu des acclamations de la
population, s'est présenté au balcon des Tuileries pour entendre le
concert, deux coups de pistolet ont été tirés sur S. m
Le roi, dont l'admirable sang-froid ne s'est jamais démenti dans
tant d autres semblables, a rassuré la Reine et les princesses, et s'est
présenté au public pour calmer ses justes appréhensions puis il a
donné l'ordre de continuer le concert.
Ces deux coups de pistolet avaient été tirés par le même individu.
L'assassin a été aussitôt arrêté par les personnes qui se trouvaient
côté de lui il n'a opposé aucune résistance.
Il a été immédiatement interrogé. Il a déclaré se nommer Joseph
Henry il est âgé de 51 ans et est fabricant d'objets en acier poli.
Une perquisition a déjà été faite son domicile.
11 a avoué son crime et a reconnu comme siens les pistolets qui
«nt servi l'exécution de son attentat.
Il parait au reste qu'il nourrissait ce projet depuis longtemps il
a déolaré avoir voulu le mettre exécution le Ie"1 juillet, jour où il
était de garde aux tuileries.
Les pistolets sont d'un calibre assez fort l'assassin dit les avoir
charges avec du lingot.
Il es t petit, d'assez grele apparence; il était vêtu très-proprement,
même avec une certaine élégance. Il avait 140 fr. en or danssa
poche.
Ce soir le conseil des ministres s'est assemblé chez le Roi.
La Cour des Pairs est saisie.
Le roi est retourné après le conseil au cbàteau de Neuilly et par
tira demain pour le château d'Eu.
Nous lisons dans le même jonrnalsous la dale
du 3o juillet
Nous apprenons ce matin qu'au moment où
l'assassin tirait sur le Roi quatre jeunes gens qui
se trouvaient placés du côlé opposé du jardin pro
féraient des paroles séditieuses et insultantes pour
la personne du Roien ameutant autour d'eux la
population. Ils ont été tous les quatre arrêtés et mis
la disposition de la justice.
Voici d'autres détails sur l'attentat du ag juillet
A peine l'explosion s'est elle fait entendre
que le Roi a désigné l'endroit d'où le coup venait de
partir et portant la main sur son cœur et sur sa
tête, il indiquait qu'il n'avait pas été blessé, et qu'il
était sans crainte.
Aussitôt l'assassin a fait feu d'un second pistolet;
celte fois encore, le Roi n'a pas été atteint.
La Reine s'est jetée dans ses bras et s'est efforcée
de l'éloigner; mais le Roi est resté calme au balcon,
et a ordonné de continuer le concert.
Les acclamations de la foule ont alors retenti avec
le plus vif enthousisme.
CONCLLSION DU TRAITE AVEC LA HOLLANDE.
Nous lisons dans le Journal de La Haye
sous la date de La Haye, 29 juillet
Aujourd'hui 2 heures, les plénipoten
tiaires des Rays-Bas et de la Belgique ont signé
un traité de commerce, qui ce que nous
avons tout lieu de croire, est de nature con
cilier les intérêts réciproques des deux pays.
rranoo i—
Par arrêté roval du 26juillet, M. B.Vramhout,
avoué-licencié près le tribunal de première in
stance d'Ypres, est nommé juge suppléant au
même tribunal, en remplacement de M. Mulle,
démissionnaire.
MniKgMB—
Par arrêté royal de la même date, M. F.
Berten, ancien notaire Poperinghe, est nommé
juge suppléant la justice de paix du canton
de Poperinghe, arrondissement d'Ypres, en
remplacement de M. Plantefeue, démission
naire.
a.aw
FÊTES DE SIMON STEVIN. CARROUSEL.
Vingt sept concurrents étaient inscrits; l'un
des vingt sept ne «'étant pas présentéun
autre s étant retiré avant la lutte le nombre
s'en est trouvé réduit vingt cinq. Quelques
cavaliers se sont montrés très-adroits. Mais,
sans contredit, pour les façons nobles et cour
toises, pour la manière, lout-à-fait convenable
de se présenter en lice, les officiers des cuiras
siers l'ont de beaucoup emporté sur leurs rivaux.
Les prix se composaient ainsi
1er Prix. Un service thé en argent d'une
valeur de l,000fr. II était fort beau.
gme Une montre en or,valeur 230 francs
et deux tiers des mises.
3me Une bride et une selle Baucher com
plètes, plus le tiers restant des mises.
Après les luttes six concurrens restaient pour
disputer les prix au premier tour, le premier
prix fut dexlrement enlevé par M. Lerbcrghe
de Courtray, les autres ne louchèrent pas.
Au second tour, M. Guillaume Iluwet, sous-
lieutenant de cuirassiers, enleva deux bagues
avec une rare et merveilleuse précision. 11 n'ob
tint néanmoins que le second prix bien qu'
ayant une bague de plus que M. Lerbcrghe qui
avait touché au premier tour.
M. Louis Slorme de Waereghemgagna le
troisième cl dernier prix.
Il y a eu bal le soir la salle des Concerts
le bal était magnifique, les toilettes charmantes,
et les femmes comme les toilettes. C'est là tout
ce que nous pouvons dire sur la foi d'un té
moin oculaire assez heureux pour avoir pu
pénétrer dans la salle, pendant que nous comp
tions dans la rue les carreaux des fenêtres.
Impartial de Bruges.)
Hier, les officiers du 1er régiment des Cuiras
siers, se sont réunis et sont allés, en corps, offrir
monsieur le colonel De Libotlon aujourd'hui
général, avec leurs félicitations, l'expression de
leur estime et du regret qu'ils éprouvent de ne
plus le voir la tête de leur régiment.
Celte manifestation honore la fois le corps
des officiers et l'homme distingué qui eu est
I objet. Impartial de Bruges.)
C'est, dit-on le 13 du mois prochain que sera
établi le service de nuit, sur le chemin de fer
du Nord. A la même époque, il y aura par jour
deux échanges de dépêches entre Bruxelles et
Paris. Les journaux de Paris du malin pour
ront être rendus chez nous vers neuf heures
du soir.
«rgoaQi-T
Voici quelques détails sur l'affaire portée hier
devant la cour d'assises de la Flandre orientale
et qui a eu pour résultat l'acquittement de la
fille Apollonie de Jaegher et la condamnation
huit ans de réclusion <le Bernard Vervynck et de
sa femme Cathérine Kregersman.
Apollonie de Jaegher demeurait depuis l'âge
de 13 ans, c'est-à-dire depuis 1834, chez le
sieur Pauvvels, fabricant Waerschoot. Sa
conduite avait été toujours excellente et elle
s'était conciliée l'estime de ses maîtres.
A dater de 1842, le sieur Pauwels remarquait
mensuellement un déficit dans sa caisse, déficit
qui s'élevait la fin de l'année fr. 624-72. En
1843, il lui manqua fr. 466-88: en 1844 1e
déficit était de fr. 874-83; en 1843 il montait
fr. 1217-63, et dans les quatre premiers mois
de 1846 fr. 324-91, de sorte que de 1842
1846 une somme de près de 4,000 francs avait
disparuQu'étail-elle devenue Le sieur Pauwels
était persuadé que la servante l'avait volé son
épouse avait tant de confiance dans Apollonie
de Jaegher qu'elle reculait devant l'idée d'un
vol commis par celle-ci. Les recherches qu'elle
fit néanmoins ne produisirent rien qui pût con
firmer les soupçons du mari.
A la fin de mai, le sieur Pauwels résolut de
profiter d'une absence de sa femme pour éclai
rer les soupçons qui le tourmentaient: il plaça
dans le tiroir d'un buffet non fermé 23 pièces
de 5 francs, et le lendemain il s'aperçut que
cinq de ces pièces avaient disparu. Il fit des
recherches dans toute la maison pour décou
vrir l'argent volé; mais elles n'eureut aucun
résultat. Afin de pouvoir mieux se livrer des
perquisitions, il éloigna la servante et recom
mença ses investigations l'argent ne se retrouva
point, mais dans un coin sous l'escalier le sieur
Pauwels trouva une quarantaine de lettres,
toutes signées Petrus (Pierre) et commençant
par ces mots Zeer beminde Apollonia (bien-
aimée Apollonie) et contenant soit des deman
des d'argentsoit des accusés de réception
d'argent.
Ce fut un indice de la culpabilité de la ser
vante et le commissaire de police de Waer
schoot fut saisi de l'affaire. Le nom de Bernard
Vervynck se trouvant répété plusieurs fois dans
les lettres découvertes, on en conclut que ce
lui-ci qui menait depuis longtemps line vie
débauchée sans travailler, avait excité Apollonie
de Jaegher au vol. Une nouvelle perquisition
faite dans le meme coin amena encore la saisie
de 39 lettres, loutes écrites dans le même sens.
Interrogée, la servante adopta un système de
dénégation, mais aussitôt qu'on lui montra les
lettres, elle avoua avoir volé son maîtge du
rant quatre années et deux fois par semaine une
somme d'argent qu'elle évaluait 10 francs par
fois. Elle avoua aussi avoir volé quelques cou
pons de colon et des comestibles. Daprès ses
déclarations, l'argent avait été remis soit la
petite fille soit la femme de Vervynck qui
(levait le transmettre un jeune homme nommé
Petrus; d'après les dires de celte femmece
jeune homme aimait éperdument Apollonie de
Jaegher; et celle-ci entretenait depuis long
temps avec Petrus la correspondance qu'on
avait saisie. Celle correspondance avait été
entamée de la manière suivante
Le 9 février, la femme Vervynck alla dire
Apollonie de Jaegher qu'elle connaissait So-
merghem un sabotier dont le prénom était
Petrus et qui aimait la servante au point qu'il
n'avait de repos ni jour ni nuit cet amant em
pressé demandait, par l'organe de la femme
Vervynck la permission de faire la cour
Apollonie. Celle-ci refusa d'abordmais elle
consentit ensuite, sur les instances de la femme
Vervynck, recevoir les hommages du tendre
sabotier. La femme Vervynck, fixa plus lard le
jour de la première entrevue des amants, mais
lorsque la jeune fille arriva au rendez-vous
Petrus était parti, ses affaires, disait la femme
Vervynck, ne lui ayant pas permis d'attendre.
Quelque temps après, la servante manifesta le
désir de voir son prétendu, mais l'entremet
teuse allégua qu'il était malade et administré,
que sa maladie avait entraîné la perte d3 ses
épargnes et qu'il priait Apollonie de lui envoyer
un peu d'argent. La fille trop crédule remit en
plusieurs fois jusqu'à concurrence de 10 francs
la femme Vervynck qui se chargea de les faire
parvenir au sabotier.
Apollonie manifesta un jour le désir de visi
ter Petrusmais la femme Vervynck l'en em
pêcha disant qu'il était allé demeurer chez sa
sœur Courtrai.
Ce fut alors que s'engagea la correspondance
entre un amant qui n'existait point et Apollonie
de Jaegher. Une première lettre signée Petrus
demandait de l'argent, qui fut volé par Apol
lonie ses maîtres et remis la femme Ver
vynck qui se chargeait de le faire parvenir
destination. Ce manège dura, chose incroyable,
quatre années, et chaque lettre qui accusait
réception d'argent, contenait une nouvelle de
mande. La fille de Jaegher ne perdit ses illu
sions que lorsque la police la mit en état d'ar
restation.
Vervynck et sa femme furent également
arrêtés et les preuvespar des visites domici
liaires et plus tard par les aveux des époux, ne
purent laisser aucun doute sur leur culpabilité.
Ils s'accusèrent l'un et l'autreet chacun de
son côté, se prétendit innocent.
La trop crédule fille a été acquittée par le jury;
les deux complices du vol ont été condamnés
la réclusion. Organe des Flandres.)
Lundi dernier, un bateau chargé de chaux
l'adresse du sieur De Wilde, demeurant
Erembodeghem et appartenant au sieur Len-
sens, d'Alost, a coulé bas dans la Dendre près
de ladite commune. On évalue la perte
3,000 francs.
Nous apprenons que M. A. Schelersous-
bibliothécaire du Roi, vient d'être nommé
professeur des princes, pour l'enseignement des
langues.
Une pompe incendie a continué lancer de
l'eau sur un amas de décombres de la scierie
vapeur sous lesquels le feu couvait encore,
des masses considérables de riz carbonisé ont
été retirées de ces décombres. Des futailles de