mmm imu?!*, INTERIEUR. JEUDI, 13 AOUT 1846. Feuilleton. 6° ANNÉE. Ne 5S0. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypres fr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, A Yprea. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaq u« se main*. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligna. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. VIRES ACQUIRIT EUNDO. A cause de la fête de VAssomption le journal Le Progrès ne paraîtra pas Dimanche prochain. YPRES, le 12 Août. Le traité de commerce avec la Hollande ne soulèvera pas de vives discussions la chambre des représentants. Il est connu maintenant et nous devons en convenir, c'est jusqu'ici le seul traité depuis 1830, où les concessions aient été réciproques. Ce n'est pas peu de chose, car dans les traités conclus sous les ministères mixtes et catholiques nous n'y avons pas été habitués, et nos intérêts ont été indignement sacrifiés. Le trailéavec l'Allemagne n'est favorable qu a la métallurgie, et les concessions faites ne sont pas en proportion des faveurs obtenues. La con vention franco belge n'aurapas même la puissance d'adoucir l'agonie de l'ancienne industrie linière et cependant quels sacrifices n'a pas dû faire la Belgique? Pour les Flandres, l'agriculture ne souffrira guère de la diminution du quart et de la moitié du droit imposé aux deux classes de bestiaux hollandais. L'interdiction du transit libre est maintenue et c'était là le point prin cipal. Ajoutons que nous n'aurions pas eu redouter une pareille concession, si M. Mercier, par un malencontreux arrêté, n'avait permis la Hollande d'essayer du transit vers le marché français et même nous croyons que nos voisins du Nord s'en sont trop bien trouvés, pour ne pas désirer voir renaître pareille faculté. Ré- pélous-le heureusement, le gouvernement a eu assez de fermeté pour repousser franchement le transit du bétail et du poisson car qu'il le sache bien, aucune faveur de la part de la Hol lande n'aurait pu racheter ce coup porté notre commerce de bétail et aux pêcheries belges. On nous annonce l'arrivée Ypres, de M. le Ministre de la guerre, le général baron Prisse, pour jeudi prochain. Il devait arriver ici mardi passé, mais un changement dans l'itinéraire qu'il se proposait de suivre, a retardé son arri vée. La tournée du Ministre de la guerre a pour but d'inspecter par lui-même, les villes de gar nison et d'examiner les ressources qu'elles pré sentent en magasins, bâtiments et casernes. r-WiQtJQrâir Notre garnison sera entièrement changée d'ici un mois. Le 1er régiment de Lanciers part pour le camp et le dépôt reste ici provisoire ment, sans qu'on sache encore quelle est la des tination de ce corps, après la levée du camp. Jusqu'ici nous ne savons par quelles troupes, les Lanciers seront remplacés ici. Le 5e régiment d'infanterie nous quttte défi nitivement et ira tenir garnison Tournai. Mais le dépôt de ce corps reste Ypres et ne suivra pas le régiment. Il sera remplacé par le 10e, qui vient d'Anvers et qui arrive le 20 ou le 21 de ce mois. Il sera même logé pour une nuit chez les bourgeois, car le régiment que le 10e remplace ne sera pas encore parti. Il est com mandé par M. le colonel Pens, qui a été en ville pour se procurer un logement. Un bataillon ira tenir garnison Courlrai. Nous regrettons ce changement de garnison car la bourgeoisie étaite<i très-bons termes avec les militaires et peine avions-nous pu lier connaissance avec les Lanciers, qui ne sont ici que depuis un an. Nous espérons que la même entente cordiale continuera exister avec les nouvelles troupes qui arriveront bientôt, mais on aurait peut-être souhaité ne pas devoir être obligé de se séparer des militaires, qui commen çaient acquérir pour ainsi dire droit de cité. »»aao i M. Louis Rvckaseys, ri-devant élève du sé minaire de Gandet qui figura pendant quel ques mois au collège communal d'Ypres aux gages de M. le Principalqui lui confia le soin d'une section des classes françaises, se trouve en ce moment l'hôpital civilatteint de surdité, etc.et confondu avec les malades ordinaires. On l'avait même placé d'abord, inconsé quence difficile comprendre, dans le cabaret le Cerf, rue de l'Étoile, où vont les conducteurs de singes, et les joueurs d'orgues de Barbarie. Espérons que ses anciens maîtres et condis ciples du séminaire viendront en aide son dénûment, et sauront, la sortie de (hôpital lui procurer quelqu'occupation rétribuée qui permettra d'utiliser ses connaissances, et lui as surera une existence honnête. Nous venions avec plaisir le Propagateur ouvrir une souscription en faveur de ce mal heureux, qu on peut appeler un des siens, bien qu'il ait manqué sa carrière. dans nos murspar la porte de Lille et a tra versé la ville. Les informations que nom avons prises, nous ont fait connaître que c'était le Collège clérical de Courtrai qui venait faire ici un voyage de plaisir. Du reste, quelques personnes avaient été in formées d'avance de la venue de ces messieurs, car un certain nombre de façades étaient ornées de drapeaux. On cite comme s'étant particuliè rement distingués dans ce genre d'ovation le nommé Pieter den Duitsch messieurs Herman, SmaelenavocatLéon Van Doorne, Auguste Yanden Peereboom et Struye-Provoost. La distribution des prix au Collège commu nal est fixé au 19 Août. Un sinistre affreux a épouvanté hier les ha bitants de la ville de Menin. La fabrique de tabac qui tient le deuxième rang parson importance, a été la proie des flammes. Le propriétaire ou locataire M. Broglio a vu détruits, en deux heures de temps environ, ses ateliers, ses ap provisionnements, sa demeure et par cet événe ment malheureux un grand nombre d'ouvriers vont se trouver sans ouvrage. Nous ignorons si les bâtiments étaient assurés. Mardi dernier, Ypres a été témoin d'une manifestation inusitée; vers 1 heure de midi, une troupe de jeunes gens précédée d'un tam bour et d'une musique de fanfares est entrée SUITE DE LA CORRESPONDANCE DE LA TOMBOLA DE POPERINGHE. Vous êtes mieux grâce au cielet j'espère bien que le retour la santé fera naître en vous le désir de vous assurer par vous-mêmede l'exactitude des renseignements que je vous ai communiqués par mes dernières lettres. Je pourrais faire un excellent usage de la critique laquelle vous vous êtes livré propos d'un nouvel article inséré dans le Propagateur. Mais entre nous, il me semble que ce serait lui donner une importance qu'il ne mérite pas. Laissonsjuger le public. Il a des yeux, des oreil les; il est calme et n'éprouve pas ces petites passions qui ferment les uns et les autres 11 a parfaitement compris que pour être louérien n'était plus sûr que de s'y prendre soi-même et de s'administrer les doux parfums de la flatte rie. C'est un merveilleux expédient s'il n'est pas neuf, en revanche, il est fort la mode, mais il ne trompe personne. J'aime mieux vous entretenir de quelques impressions agréables que l'on ressent en se promenant dans les couloirs un peu étroits de la Tombola. Après avoir examiné de près les II. - HYÈRES. Par an ooncours de circonstancesla petite ville d'Hyères avait alors pour hôles plusieurs membres de la famille impériale. Depuis neuf mois environ Pauline Borgbèse y avait fixé son séjour et en avait fait un lieu d'enchantement. On sait quel charme répandait autour d elle celte charmante princessequel» airs de Fée quell e grâce l'animaient. Longtemps Napoléon l'avait préférée ses autres soeurs malgré des caprices fréquents et des mutineries sans cesse renouvelées. Seule dans la famille. Pauline tenait tète l'empereur, et oet esprit de révolte était loin de nuire sou influence. Un jour pourtantles choses s'envenimèrent au point que Napo léon dutse fâcher sérieusement, et faire entendre des paroles sévères. 11 s'agissait d'un tort public que Pauline avait eu envers l'impéra trice Marie-Louise une disgrâce s'ensuivitet la princesse reçut Vordrc de ne plus reparaître la cour. Au lieu d'aller rejoindre son époux, qui gouvernait le Piémont Pauline préféra s'installer Hyères, sur les bords de la Méditerra née piesqu'en face de la Corse la patrie des Bonaparte. Elle y trouvait du soleil, une atmosphère tiède et limpide, des bois d'oran gers et de citronniers, qu elle aimait comme la Mignon de Goethe et, trésor plus précieux encore, sa liberté. Pauline était cette époque dans tout l'éclat de sa beauté. Ca- nova venait de rendre un horomage d'artiste la perfection idéale de ses formes en les appliquant la plus belle Vénus qui soit sortie de son oiseau, ta Vénus Victorieuse, marbre peu voilé, et, assure-t on, d'une complète ressemblance. Pauline n'était pas l'esolave d'une bienséance vulgaire elle se prêtait aux fictions mythologiques. Lorsqu'elle Gt, la suite de son premier marile général Leclerc la triste campagne de Saint-Do mingue elle avait pour habitude de venir se reposer chaque soir avec son enfant au sein sur le pont de la frégate etla voyant si belle les matelots l'avaient surnommée la Reine de la mer. Plus jeune encore et quand la famille Bonaparte vivait obscurément A Marseille, elle s'était fait remarquer, dans les promenades publiques, par un port de déesse, uuo beauté et une grâce antique». Au moment où les grandeurs la surprirent, elle sembla née pour en soutenir le poids. Aucune cour ne fut, plus que la sienne, le siège d'une élégance exquiseetil faut l'ajouter, d'une entière liberté de mœurs. Les brillants officiers que le service ue réclamait pas, les diplomates bien découplés les fournisseurs mêmes, quand ils étaient jeunes et beaux, s'empressaient dans les salons de Neuilly qui fut longtemps la résidence favorite de la princesse. U y avait foule mais Pauline choisissait. Quant au prince Borgbèse il ne quittait pas Turin des deux côtés, les Alpes servaient de barrière et d'excuse. Dsds son exil, Pauline ne put plus avoir ni les mêmes ressource» ni le même état de mai»on. Quoique la générosité de l'empereur fût toujours la même, il était difficile dejréunir, au fond du départeman t du Var, dans une ville de quatrième ordre, la brillante élite de ca valiers que Parisavait fournie jusque—là. Les premiers moisduséjour Hyêres furent donotristes et presque solitaires. Pauline chercha s'en dédommager par le spectacle de la nature. Nulle part l'aspect n'en est plus magique. Du faîte des colli nes arides sur lesquelles la ville est, pour ainsi dire suspendue, I oeil embrasse un des plus beaux bornons qu'il mit possible d'imtginer.

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1