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objets plus ou moins précieux cjue l'on peut
désirer d'obtenir par la voie du sort, on aiuie
se reposer de ce papillotage enfantin, en s'ar-
rétant devant quelques-uns des tableaux de la
nombreuse collection qui frappe les regards.
Ceci n'est plus, medirez-vous, pour le vulgaire,
j'en conviens, c'est la part de l'amateur qui se
plait contempler ce qbi est beau partout où
il le rencontre. Le diamant qu'il faut prendre
la peine de chercher, est un charmant ouvrage
de notre illustre Peternef d'Anvers t1), la com
position en est aussi ingénieuse que l'exécution
délicatement soignée. C elait le grand mérite de
ce peintre quisans tomber dans la mignardise,
a su allier un grand fini la fermeté du dessin
et au bonheur de l'invention. Il n'excellait pas
moins dans la perspective. Ici, par exemple, il
se représente lui-môme dans son atelier, entouré
de ses principales productions réduites l'état
de mignaturedont un œil exercé reconnaît le
travail merveilleux. Un chevalier portant l'ar
mure de l'époque, et qui pourrait être un officier
du duc d'Albe, est le seul personnage mis en
présence de l'artiste. Il a l'air de commander
un tableau et d'en tracer le sujet. Les deux
physionomies sont de la meilleure manière du
maître, remarquables par la finesse des traits et
l'exactitude des costumes. Cette toile délicieuse
appartient au baron De Posch, et c'est assuré
ment le plus bel ornemont de la Tombola.
Quelques autres cadres qui lui appartiennent
également ne dépareraient pas la galerie d'un
connaisseur.
A côté de ceux-ci,on voit encore avec plaisir
plusieurs morceaux tout-à-fait modernes; entr'-
aulres des toiles assez étendues, représentant
demi grandeur, l'une une vache avec son veau
et un agneau; l'autre un chasseur contemplant
plusieurs pièces de gibier. Et quand on vient
savoir que la main qui, d'un pinceau hardi, a
tracé ces peintures agrestes, est celle d'une jeune
femmeon n'est pas moins étonné que frappé
d'admiration pour le talent d'une dame que
l'amour des ai Isa fait abandonner l'aiguille et
la toilette, pour se livrer au plaisir d'imiter les
Bassan, les Schneyder, les Wouwermans.
II faut encore citer comme ornement remar
quable de la Tombola, l'élégant bahut gothique
que l'on admire en entrant, comme en sortant.
Le plus curieux d'entre les amateurs de ce genre
de curiosités se ferait honneur de posséder un
pareil meuble.
Mais je vous ferai grâce du Cabinet des
antiques,il refroidit plus qu'il n'échauffe l'ima
gination déjà fatiguée par les objets offerts
son attention. Il a de plus l'inconvénient de
gêner la sortie d'une manière la fois incom
mode et peu naturelle.
Quoiqu'il en soit, je n'en conclurai pas moins
par vous presser de venir dans notre ville et
d'engager tous nos amis vous imiter, afin que
l'on sache que la Tombola de Poperinghe a mis
en évidence quantité de choses intéressantes,
dont l'existence n'était pas même soupçonnée.
1 Il se trouve près du superbe lit d'acajou donné a la Tombola
par M1"8 la douairière Van Kenyngbe.
Les sections de la chambre des représentants se
sont réunies samedi, onze heures et demie, pour
l'examen du traité conclu avec la Hollande. A midi,
la plupart avaient déjà nommé leurs rapporteurs.
Si nos renseignements sont exacts, le traité n'a ren
contré aucune objection capitale; des regrets ont été
émis dans toutes les sections sur la triste situation
dans laquelle la convention place Ostende, Blanken-
berghe, Heyst, par les sacrifices qu'il impose la
pêche nationale. La 3* section est celle qui est restée
la plus longtemps en séance. La solution donnée la
question du bétail n'a été l'objet d'aucune critique.
Voici quelle est la composition de la section cen
trale
La i" section a nommé pour son rapporteur M.
De Brouckere; la i° M. Rogier; la 5° M. Deleliayej
la 4e M. Veydt la 5° M. Troye et la fi" M. Goblet.
Le correspondant hebdomadaire de Bruxelles
du Journal de Liège dit, propos de [élection
de Soignies
Le roi Guillaume s'en est mêlé. L'ambassa
deur de Hollande n'a pas caché le grand intérêt
qu'il attachait personnellement la nomination
d'un chambellan de son souverain il a travaillé
avec quelques Hollandais qui possèdent des
propriétés dans l'arrondissement de Soignies.
On a remué des montagnes pour réussir. Cest
ainsi que le comte Oberl de Thieusies, connu
pour son orangisrne et son inimitié contre M.
de Lannoya, sur les recommandations de
M. B., imposé silence ses ressentiments per
sonnels et usé de toute son influence pour le
succès du chambellan du roi Guillaume; il va
de soi que le clergé patriote l'a parfaitement
secondé. C'est ainsi encore que le baron de
Wykersloot, qui l'an dernier renouvela en Hol
lande son mariage avec Mlle de la Trémoïlle
afin de ne pas faire perdre ses enfants leur
qualité de Hollandais, c'est ainsi, dis-jeque
M. de Wykersloot, grand propriétaire dans les
environs de Soignies, poussé également par le
comte de R., s'est rendu lui-même aux élections
pour stimuler ses tenanciers et les faire voler
en faveur du chambellan de Lannoy.
On a encore fait jouer d'autres ressorts. La
maison d'Arenbeig qui, d'abord, avait I air de
bouder de ce qu'on n'avait pas choisi son homme
daffaires pour remplir le siège laissé vacant
par M. Duvivier, la maison d'Arenbeig s est
ralliée au moment suprême, ainsi que la famille
de Croï, famille française archicai listeet,
comme telle, en guerre avec la cour des Tui
leries.
On lit dans XÉcho Tournaisien
Après ce qui s'était passé dans la séance du
conseil communal de mardi dernier, nous avions
pensé que la discussion relative l'Athénée était
arrivée son terme, que la convention nouvelle
allait être ratifiée par M. l evêque et qu'enfin
M. l'abbé Destrebecq reprendrait bientôt la di
rection de cet établissement. Cependant, si on
peut s'en rapporter aux bruits qui circulent en
ville, il paraîtrait que nous nous sommes trom
pés et qu'il n'aurait pas été fait un pas de plus
vers la solution de la question; qu'au contraire,
nous serions la veille de voir rompre tout
fait les négociations entamées.
Dans l'intérêt de l'Athénée, dans l'intérêt de
lépiscopat lui-même, nous aimons croire que
ces bruits n'ont aucune valeur. Si cependant ils
se réalisaient, il serait urgent que l'on procédât
de suite au choix d'un principal. L'Athénée ne
peut rester longtemps encore dans la position
où il se trouve aujourd'hui.
WMKM
On lit dans le Journal du Commerce d'An
vers
Il paraît que les faits que nous avons si
gnalés relativement aux navires Macassar et
Emmanuel ont éveillé l'attention du gouverne
ment.
On nous assure qu'une enquête est or
donnée pour leur constatation. Il faut espérer
qu'elle sera conduite avec fermeté, impartialité
et promptitude, dans l'intérêt de la discipline
et de 1 honneur du corps des officiers de la ma
rine royale.
Les faits reprochés au commandant de
l'Emmanuel seraient, paraît-ild'une nature
assez grave et tout fait étrangère la discipline
militaire.
En attendant, plusieurs officiers de l'Em
manuel ont été mis aux arrêts forcés.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 7 et 8 août.
1* Le nommé Gérard Chrisliaens, fils de Joseph,
âgé de ai ans, né et domicilié S'-Jean-Hemelveer-
deghem, cultivateur, convaincu d'infanticide, a été
condamné la peine de mort dont l'exécution aura
lieu Bruges; 1° le nommé Charles Milleville, fils
de Joseph, âgé de 18 ans, journalier, né et domicilié
Moorslede, convaincu d'avoir commis dans la nuit
du i5 au 16 mai 1846, un vol l'aide d'effraction
extérieure, de 41 pains au préjudice du cultivateur
Vande Pitte, Becelaere, a été condamné cinq
années de réclusion sans exposition et aux frais du
procès.
La Cour d'assises de la la Flandre orientale a
entamé vendredi l'affaire du nommé Van Cauteren,
âgé de 19 ans, accusé d'assassinat suivi de vol, com
mis sur la veuve Vauder Cruyssen, Berlaere, près
de Termonde.
Parmi les témoins cités la requête du ministère
public, ou remarque le fils de la victime, et le frère
de l'accusé.
Après la lecture de l'acte d'accusation, il est pro
cédé l'interrogatoire de l'accusé qui se renferme
dans un système de dénégation absolu. Plusieurs
témoins ont été entendus dans cette première au
dience.
Toujours des infamies On annonce l'appa
rition d'un Journal des Propriétaires. C'est
évidemment une concurrence dirigée contre la
Sentinelle des Campagnes afin de punir le pro
priétaire-rédacteur en chef de cejournal d'avoir
osé se porter candidat Soignies contre l'agré
ment du ministère et de son opposition M. de
Lannoy. N'ayant pu le séduire on va lâcher de
le ruiner, et l'on compte probablement encore
Sur le premier plan s'étend la vallée d'où s'exhalent comme
d'une corbeille de Heursles plus doux parfums, et que revêtent
toutes les nuances d'une végétation variée, depuis le vert tendre des
prés jusqu'au vert sombre et métallique des bois d'orangers. Au-
delà arrondie en croissant ,élincèle la mer où le soleil se brise
tantôt en lumineux sillons tantôt en paillettes mobiles c'est la
rade d'Hyères que forment les îles d'Or et la presqu'île de Giens
magnifique bassin où peuvent manœuvrer des escadres.
Bâtie mi-côte et presque en amphythéàlre, la maison qu'habitait
la princesse Pauline jouissait de cette perspective dominant les
riches tapis du vallon et les plaines azurées de la mer elle se déta
chait au-dessus d'un énorme bouquet d'orangers, d'accasias et d'ar
bres de Judée.
Les beautés du paysage suffirent pour charmer pendant quelques
jours la belle exilée elle fit aux environs de longues cavalcades,
gravit les collines, parcourut les jardins visita les bords du golfe.
Mais bientôt ces plaisirs champêtres n'eurent plus le même attrait;
il fallut songer d'autres distractions. Toulon était deux pas; le
■ous-préfet de cette résidence s'était mis aux ordres de la princcsse-
On arrangea des fêtes, des dînersdes bals des concerts. Le corps
des officiers de marine offrit des danseurs intrépides, les adminis
trations se piquèrent d'honneur et fournirent aussi un contingent.
On alla jusqu'à organiser une comédie bourgeoise ou figurèrent avec
avantage des lieutenants de frégate qui occupent aujourd'hui des
postes élevés dans la hiérarchie maritime; enfin ce fut de toutes
parts un entraînement et un mouvement incroyables. La roule de
Toulon était couverte de voitures, et la petite ville d'Hyères, ordi
nairement si calme, retentissait d'un bruit perpétuel de fêtes et de
divertissements.
Pauline était lame de tout cela elle en formait le principal at
trait. Infatigable pour le plaisir comme le sont les femmes pleine
d'imagination et de ressources, elle ne laissait jamais 1 ennui se
glisser autour d'elle et le conjurait par tous les moyens en son pou
voir. Son projet était d'attirer Hyères une pelite cour et d'en
grossir l'effet au point de faire murmurer l'empereur. Elle s'en
vengeait ainsi en s'amusant.
Entre son frère et elle, c'était un jeu depuis longtemps convenu;
elle gardait la part des folies; lui, celle des remontrances. Il la savait
bonne fille et pardonnait toujours. Aussi était-elle en quête d'un
nouveau coup de tête et n'en ^trouvait pas qui fut complètement
son gré. L'occasion vint heureusement la servir.
Un magnifique vaisseau de 120 canons venait d'être aohevé on
n'attendait plus qu'un ordr e du ministre de la marine pour le mettre
l'eau. De pareilles opérations sont rares elles offrent toujours
pour des bâtimcnls de ce rang un grand intérêt. Pauline résolut
d'en profiter pour réunir autour d'elle un petit congrès. Sa sœur
Elisa Baciocchi, était Lucques, chef-lieu de sa souveraineté elle
lui écrivit en termes pressants lui dépeignit sous les couleurs les
plus brillantes la fête qui se préparait, envoya un des plus éloquents
plénipotentiaires pour conduire celte négociation enfin s'y prit de
telle sorte avec tant de finesses et de ruses, qu'Élisa partit de Luc
ques et vint rejoindre sa sœur dans sa résidence. C'était déjà une
victoire. Deux princesses Hyères! Napoléon devait jeter feu et
flammes. Pauline l'espérait il n'en fut rien.
Elisa était partie de Lucques d'une manière assez précipitée
n'emmenant avec elle qu'une de ses femmes et peu d'objets de toi
lette. Ce n'élait pas ainsi que l'entendait Pauline; elle voulait que
les choses se passassent avec un certain éclat et qu'Hyèrea fût pen
dant quelque temps le siège d'une véritable cour.
Pour amener Élisa servir ses desseins, chaque soir elle se parait
de ses diamants de ce magnifique écriu qu'elle envoya plus tard
Napoléon vaincu et qui fut pris par les alliés Waterloo dans la
chaise de poste de l'empereur;
Élisa supporta d'abord sans s'inquiéter le spectacle de l'écrasante
beauté de sa sœur lorsqu'au feu des lustres sa belle téle rayonnait
dans une auréole d'étincelles mais peu peu la femme prit le des
sus, et elle fit demander Lucques sa dame d'atours ses parures
ses toilettes de prix. Un aide-de-camp du prince Baciocchi devait
escorter le préoieux convoi. [La mit* au prochain n°
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