l'ouverture Je la session de 1039, il a été prési
dent d'âge du sénat et de la chambre des repré
sentants réunis Il doit avoir dépassé l'âge de
quatre vingts ans.
M. Beaucourt, notaire Oostcamp, le doyen
du notariat dans la Flandre occidentale, est
mort l'avant dernière nuit.
■ii^IIIJ
"Le collège épiscopal de Bruges, le pensionnat
de Thourout, les collèges de Poperinghe et de
Furnes vont être supprimés. Doit-on induire de
ce fait que lepiscopat renonce la direction de
renseignement dans notre province? Non, sans
doute. A Bruges le collège épiscopal sera rem
placé par l'établissement que vient de fonder
Âfl'abbé Durieuxet où l'instruction sera
donnée par les jésuites. Le prix des pensions
dans les petites villes est très-faible, le renché
rissement incessant des denrées alimentaires a
rendu la position de quelques chefs d'établisse
ment très-pénible, ce sont ces motifs qui ont
déterminé M. Tanghe fermer le pensionnai de
Thourout. Lepiscopat en aacquislesbâtiments,
qu'il augmente considérablement, pour y placer
son école normale de Roulers, et il a cédé son
tour aux jésuites l'établissement du petit sémi
naire de Roulers, qui conservera sa destination.
Ainsi, on le voittout ce qu'amènera le remue
ménage c'est de donner aux jésuites une plus
grande part dans l'instruction de la jeunesse et
de lui remettre une partie de l'enseignement
du clergé.
Ainsi au moment où les jésuites sont disper
sés en Franceoù le chef de la chrélienneté se
déclare contre eux et protège dans ses états
l'enseignement laïque, ils s'emparent ici de tous
les établissements et cherchent façonner le
jeune clergé leur manière. Du train où vont
les chosesnous ne serions pas étonnés que le
clergé belge n'en vint renier le pape comme
coupable de libéralisme. Journal de Bruges.)
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 28 et ag août.
Les nommés i° David Kleen, fils de Pierre, âgé de
tg ans, charpentier, né et domicilié Woumen 2*
Fierre-Jean Holloserie, fils d'Isabelle, âgé de 20 ans,
ouvrier né et domicilié Merckem 3' Charles
Derruwe, fils de Pierre, âgé de 24 ans, ouvrier né et
domicilié Woumen; 4° Angebert Holloserie, fils
d'Isabelle, âgéde 24ans, né et domicilié Merckem;
5* Charles Slembrouck, âgé de 39 ouvrier, né et do
micilié Merckem; 6* Charles Parrein, fils de Fran
çois, âgéde ig ans, né et domicilié Merckem; et 7*
David Verslype fils de Pierre âgé de 27 ans, né et
domiciléâ Clerckeu, ouvrier, convaincusde vol avec
circonstancesaggravantesontélé condamnés, savoir:
les deux premiers chacun 12 années de travaux
forcés le troisième 10 années de la même peine
les quatrième et cinquième aux travaux forcés
perpétuité et la marque des lettres T. P., les
sixième et septième chacun 20 années de travaux
forcés tous l'exposition et les 1", 2', 3", 6' et 7e
rester, après avoir subi leur peine, pendant 20 ans
sous la surveillance de la police.
rouler sous ses yeux. Pierre venait de monter sur son siège, et la
troupe s'était accroupie autour de lui. En face du chef était Bouton-
de-Rose sur la gauche Point-du-Jour dont la blessure ensanglantait
le sol.
Lieutenantqu'avez-vous A me dire et que s'est-il passé du
rant mon absence Telle fut la première interpellation de Pierre.
Bouton-de-Roee balança sur ses épaulessa tête de taureau pro
mena ses petits yeux gris droite et gauche et commença son
récit
Il y a mon capitaine qu'aussitôt votre départnous avons
nettoyé la roule, comme ça convient et comme c'est la règle. Jusque-
là, ordre parfait j'étais fier de commander ces petits anges. Quand
c'est fiui en avantque je leur dis la route est vers la forêt de
Bormes. On laisse les menotes l'officier et entre quatre hommes
on le fait marcher. Brave homme, c'est dommage. Quant la petite,
vous me l'aviez recommandée, et d'ailleurs, je connais les ménage
ments que l'on doit un sexe délicat. A Roquebrune, on lui a fourni
une monture, afin de ménager ses brodequins.
Lieutenant passons sur les détails.
Adjugé capitaine. Passons. Voici donc que les choses vont
comme sur des roulettes. Seulementce diable de Poiut-du-Jour
ne quittait pas les oôtés de la petite. Je me dis ça finira mal le
capitaine rue l'a recommandée ce garçon s'allume avant l'ordre -, il
y aura du grabuge. Les enfants du midicapitaine n'en font ja
mais d'autres ça parle le français comme des esturgeons et ça
s'enflamme comme des lapins. Ayez donc de la discipline avec ces
deux imperfections sociales.
Au faitlieutenant gardez vos réflexions pour un autre mo
ment.
Convenu capitaine. Point-du-Jour rôdait donc autour de la
douzelle, en lui tenant des propos très-légers. Je veux le relever il
se fiche. - Ça se gâte que je me dis alors j ce garçon est allumé
Ap rès le prononcé de cet arrêtM. le président a
déclaré clos la session du 3" trimestre de i846.
Les travaux sont tellement avancés la voie
ferrée de la Flandre occidentale, section de
Thourout notre ville, et ceux qui restent en
core exécuterpoussés avec tant d'activité
que le service pourra commencer entre Bruges
et Thourout, le 15 septembre prochain.
On écrit de Bruges. 29 août
Les nouvelles qui nous arrivent des commu
nes de Coolkerke, Dudzeele, Uitkerke, Lisse-
weghe, Heyst. Ramscapelle, nous font connaître
que la maladie des pommes de terre ne s'y est
pas encore montrée. Les pommes de terre
blanches et autres espèces hâtives sont mûres
et rendent bien. Celles dites d'hiver, sont ma
gnifiques et font jusqu'à présent espérer une
des plus belles récoltes possibles.
La vente des meubles, saisis chez M. Braeck-
man, huilier, et Mme la veuve Poelman, cabare-
lière, demeurant faubourg de la porte du Sas,
afin de les contraindre au paiement des taxes
communales, n'a pas eu lieu hier d'une manière
aussi paisible que la vente de vendredi. Dès 9
heures du malin, une foule nombreuse se trou
vait Marché aux Grains, et vers 11 heures, elle
s'était grossie d'une masse de curieux. Six gen
darmes, pied, deux autres cheval et plusieurs
agents de police, sous les ordres du commis
saire de police Verbeke, stationnaient près de
l'hôtel du Centre, où la vente devait se faire.
Les formalités prescrites par la loi. avant été
remplies, on mit les meubles de M. Braeckman
l'enchère. Ils furent rachetés par le proprié
taire jusqu'à concurrence de la somme due.
Après l'adjudication de chaque objet, des cris
se firent entendre, mais aucun désordre ne fut
commis.
Jusques-là, tout s'était passé assez tranquille
mentmais lors de la vente des objets saisis
chez la veuve Poeltrtan._ les cris se renouvelèrent
avec plus d'intensité un des gendarmes veut
saisir un individu qui criait dans un groupe
d'où parlaient des pierres, mais les faubouriens
s'y opposent alors les gendarmes pied et
cheval, les agents de police dispersent la foule
les gendarmes font le moulinet avec leur fusil,
distribuent force coups de crosse, et chose dé
plorable, un jeune homme d'environ 25 ans,
reçoit les uns disent un coup de baïonnette, les
autres disent un coup de sabre dans la figure.
Tout ensanglanté on le transporte dans l'esta
minet het Lappersfortoù un médecin lui
donne les premiers soins. D'un autre côté, le
brigadier de police Wesemael est renversé et
reçoit pas mal d'horions. Un individuqui a
maltraité le brigadier, fut arrêté.
A peine dispersée, la foule revient se placer
autour du pont bascule sur lequel la vente
avait lieu elle est de nouveau chassée par la
force publique mais le cercle se reforme bien
tôt et résiste aux injonctions de se retirer, pré-
oulre mesure, les choses finiront mal. Cependant, nous arrivons ici.
Alors le complot commence; Point-du-Jour va de l'un l'autre, les
tourne, les retourne leur fait cent contes, leur dit que vous ne re
viendrez plus bref les met en ébullilion. Quand je vois ça je
m'ouvre au prisonnier et lui donne des armes. Brave homme, tout
de même! il s'est battu comme un lion La bombe éclate: on veut
efiaroucher la petite l'officier la défend il brûle la moustache
Pelure-d'Oignon et l'étend raide mort. On 1 entoure alors on le
crible de blessures il tombe et on l'achève. Je reste ,seulmais je
tiens bon et j'y aurais peut-être laissé tous mes membres quand
vous êtes arrivé. Ça n'a pas été malheureux, capitaine. Maintenant,
voilà si j'ai tortqu'on me fusille.
Aiusi Poiut-du-Jour est le seul chef du complot, lieutenant?
Le seulmon capitaine.
Cela ne suffit pas: que les autres tirent au sort.
Grâce capitaine, dirent timidement pusieurs voix.
Il n'y a pas de grâce reprit Pierre avec un accent de oolère.
Quand on se révolte, il faut avoir le cœur de mourir, si l'on échoue.
Tirez au sort.
On mit les noms dans un chapeau et le plus jeune de la troupe en
prit un c'était le sien qu'il amenait. On le conduisit dans un coin
de la caverneoù il fut fusillé. Cependant la vengeance de Pierre
n'était pas complète.
Et toi, Point-du-Jour, n'as-lu rien dire pour ta défense
Le malheureux que Pierre interpellait ainsise roulait depuis
quelques instants sur le sol en poussant de3 hoquets convuisifs, La
balle était entrée profondément dans la poitrine, et le blessé n'était
guère en état de supporter un interrogatoire. Cependantl'appel
du capitaine, il se releva péniblement sur ses coudes et lui dit
Ma défense, bagasse c'est quelques onces de plomb dans le
corps. Expédiez-moi, que ça fiuisse.
Eh bien non, reprit Pierre, lu t'achèveras toi-même si cela te
tendant que tous avaient le droit d'assister
paisiblement une vente publique. La vente a
alors continuéet les meubles saisis chez la
veuve Poelman ont été rachetés en son nom par
le sieur Seghers jusqu'à concurrence de la
somme due pour les taxes communales.
Les faubouriens se plaignaient amèrement de
ce qu'au lieu de se borner saisir une partie
des meubles de la veuve Poelman, on eut pris
tout ce qui était nécessaire l'exercice de sa
profession, nouvelle vexation, disaient-ils, puis
que l'autorité communale savait que quelques
objets auraient été portés «ru montant de la
somme nécessaire.
Quoi qu'il en soit du fondement de celle
plainte, la foule continua stationner sur le
Marché aux Grains après que la vente fut ter
minée. Un des gendarmes se détacha alors de
ses compagnons, et quitta le marché par la rue
de l'Étoile il fut l'instant poursuivi par une
foule nombreuse, qui l'accusa d'avoir blessé le
jeune homme dont nous avons parlé, ce qui
était fauxcar ce gendarme n'était pas même
de garde au Marché aux Grains. Elle l'atteignit
sur le pont S'-Michel, et de toutes parts reten
tirent les cris A Veau Veau! Heureusement,
les deux gendarmes cheval se précipitèrent
son secours parvinrent le dégager et pro
téger sa retraite mais dans la rue S'-Michel,
des pierres, nous dit-on, leur furent lancées, et
ce ne fut qu'après plusieurs vigoureuses démon
strations qu'ils parvinrent écarter la foule.
Les deux gendarmes cheval sont revenus
ensuite au Marché aux Grainset une demi-
heure après, ils se sont retirés avec leurs com
pagnons. A leur départ, ils ont été hués par la
foule.
Si nous en croyons les renseignements qui
nous parviennent, ces scènes fâcheuses doivent
se renouveler bien souvent encore, car il y a,
nous dit-on, encore plus de 300 saisies faire.
[Organe des Flandres.)
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est le 15
du mois prochain qu'auront lieu les inaugura
tions de l'écluse d'Heystdu chenal en aval de
cette écluse et des trois écluses sur les petits
canaux d'Isabelle, du Noord-W'ttergang et
d'Eyenbrouck. Tout se prépare Heyst pour
donner celte fête tout l'éclat possible.
Aujourd'hui M. l'entrepreneur De Keuwer
commenceras déblayer le beau batardeau jeté
si hardiment sur l'eslran au mois d'avril der
nier sous la direction de M. l'ingénieur De
Clercq, pour défendre contre la mer la construc
tion des radiers et les perrés de l'écluse et du
chenal.
naoi
Une scèûe scandaleuse, qui aurait pu avoir
les conséquences les plus graves, s'est passée
ces jours-ci Leeuwergem (arrondissement
d'Alost) quelques jeunes gens se trouvaient,
une heure assez avancée de la nuit, dans le ca
baret du nommé J.-B. Poire, dont l'épouse,
accouchée depuis huit dix jours, était au lit.
plaît. Ah tu crois que tu en seras quitte pour si peu. Tu aurais mis
la troupe en péril pour satisfaire tes passions de brute, tu aurais violé
toutes les consignes qui sont notre sauvegarde, et tu mourrais comme
un brave baudit, du premier coup sans souffrir. Non mon garçon
il faut un exemple.
En achevant ces mots, Pierre Moulon se leva sa figure respirait
une cruauté telle qu'un sentiment de terreur se répandit parmi ces
hommes indomptables.
Camarades, dit-il, nous allons porter ces cadavres dans ta salle
des morts: celui-ci qui est encore vivant veillera sur les autres.
A cet ordre, Point-du-Jour recueillit ses foroes et se mit, par un
effort soudain, sur son séant
Oh bagasse, s'écria-t-il, ceci est trop fort Mes amis, de grâce,
une carabine un pistolet, un couteau 1 Achevez-moi,
Obéissez dit Pierre.
On s'empara du blessé, qui fut vigoureusement contenu. D'aulres
se chargèrent des morts; et, la lueur des torches, on se dirigea vers
la grolte aépulcbrale. Par suite de conditions atmosphériques ou de
la nature du sol, ce souterrain, comme certaines cryptes de l'Éoosse,
avait la propriété de conserver les cadavres et de les amener natu
rellement un état de momification. En y entrant on efit dit une
hypogée de l'ancienne Égypte. Des corps humains étaient adossés
aux murs, et leurs yeux encore ouverts semblaient regarder le lugu
bre cortège. On en comptait ainsi une quarantaine aligués sur deux
rangs. C'étaient les ancêtres des visiteurs actuels, les bandits du
moyen-âge, ceux qui avaient péri dans ces profondeurs plutôt que de
se rendre. Plusieurs d'entre eux exprimaient encore par leurs (roses
les convulsions d'une longue agonie et tous étaient arrivés au der
nier degré d émaciation. On apportait cette nécropole de nouveaux
hôtes etmalgré les cris du blessé, on le déposa encore vivant entre
deux cadavres. C'était le supplice imaginé par le tyran Maxencc.
Pour que le malheureux ne perdit rien de ce spectacle on laissa