NOUVELLES DIVERSES.
Le pape et l'autriche. On lit dans la
correspondance du Sémaphore de Marseille
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nombre de six, ce sont: les nommés Charles
Perles, l'épouse Duperret, Daniel, Masson, Be-
liard el la demoiselle Labarre. Ils ont été con
duits hier au cabinet du juge d'instruction
Bemelmans, et après avoir subi de longs inter
rogatoires ils ont été placés au secrel le plus
rigoureux. Les objets trouvés en leur possession
sont d'une grande valeuret consistent en bijoux
de toute espèce, montres, bourses, vêtements,
monnaie d'or et d'argent, billets de banque,
carnets, etc. plusieurs malles tontes remplies
ont été transportées hier au greffe correctionnel
Malgré toutes les précautions prises par la police
pour cacher ses démarches celte affaire s'est
rapidement répandue dans le public, et c'est
cause de cette circonstance que le nombre des
individus arrêtés et des objets saisis n'a pas été
plus grand; car la bande paraît se composer de
vingt industriels. Plusieurs des prisonniers, au
moment de leur arrestation étaient occupés
remplir, la hâte, leurs malles et se disposaient
fuir.
Mgr. l'évêque de Tournay, voulant organiser
le collège de Liessies sur une plus grande échelle,
vient d v faire des nominations importantes.
M. l'abbé Destrebeeq y est envoyé comme prin
cipal et professeur de rhétorique, M. Lechevin,
Michely est attaché en qualité de professeur
de mathématiques.
Nous recevons des renseignements au sujet
de troubles qui ont eu lieu Chollet
Tout le pays est en émoinous dit notre
correspondant; le peuple vit uniquement ici
de l'industrie toilière, mais le salaire de ses tra
vaux est tellement réduit, que la plus petite
perturbation dans le prix des grains peut lout-
à-coup les priver de pain. On conçoit quelle
irritabilité celte misérable situation lui donne
par tout ce qui a trait aux céréales. Le bruit
s'étanl répandu qu'on allait vendre l'étranger
une partie des grains du pays, une surveillance
active s'est établie autour des fermes, d'où l'on
ne veut plus laisser sortir le grain sous quelque
prétexte que ce puisse être. C'est peine si les
boulangers mêmes de Chollet obtiennent un
laissez-passer.
Il existe, aux environs de Chollet, Saint-
Laurenl-sur-Sèvresune communauté reli
gieuse qui distribue, deux fois chaque semaine,
de grandes quantités de pain environ 1150
familles pauvres cette communauté ne peut
plus faire ses approvisionnements; les femmes
qui vont y recevoir du pain ont arrêté les
transports de grains, et lui ont coupé les vivres.
Dne auberge où les marchands de grains des
cendent, Chollet,, a été incendiée, et la popu
lation ouvrière a refusé d'éteindre le feu il a
fallu recourir, pour le maîtriser, au bon vouloir
de la troupe.
Le sous-préfet de Beaupréau s'est transporté
sur les lieux et l'on a opéré diverses arresta
tions. La prison voilà la panacée universelle
que la civilisation applique toutes les douleurs.
Ces faits, cependant, et tant d'autres de nature
analogue, qui désolent le pays, devraient bien
engager les gouvernants réfléchir el leur faire
comprendre que c'est dans sa racine et non par
quelques topiques violents qu'il faut attaquer
la lèpre du paupérisme.
Le représentant d'Autriche a donné com
munication verbale, il y a peu de jours, au
secrétaire d'État du pape, d'une dépêche de son
gouvernement, exprimant les plus vives inquié
tudes sur l'exaltation et la joie des populations
romaines la suite de l'amnistie, joie qui s'est
parfois manifestée par des cris mal sonnants
aux oreilles des hommes d'Étal autrichiens. Le
cabinet de Vienne se plaint des insultes qu il
reçoit en ces circonstancesdes menaces que
renferment les cris: Vive Pie IXroi d Italie
el d autres peu près semblables, lia sans doute
été facile au cardinal Gizzi de prouver au
représentant d'Autriche que le Saint-Siège ne
saurait rien faire pour empêcher des manifes
tations d'ailleurs si innocentes, el auxquelles il
est étranger; néanmoins, ce diplomate ayant
insisté pour faire adopter quelque mesure fie
précaution, le secrétaire d'Etat, cédant une
influence toujours funeste tout ce qu'elle
inspire, a adressé une circulaire aux autorités
papales, pour leur recommander de veiller
ce que les manifestations de tous genres soient
maintenues dans de justes limites, recomman
dation trouvée justement superflue, dans la
forme surtout sous laquelle elle est exprimée.
La même circulaire contient il est vrai de
longues recommandations de eiller ce que la
population ne soit pas sans travail, ne soit pas
laissée dans le besoin et ce que l'instruction
soit de plus en plus répandue. Celle circulaire
a généralement mécontenté.
On écrit de Londres, 11 septembre:
Un grand dîner protectionniste a été donné
mercredi dernier M. Newdegale. Coleshill,
chef-lieu de la partie septentrionale du comté
de Warwick.
Le principal intérêt qui s'attache celle dé
monstration protectionniste, vient de celle
circonstance que la résidence de sir Robert Peel
(Draylon-Manor) n'est distante que de six milles
de Coleshill, et qu'aux dernières élections géné
rales, l'ex-premier ministre a volé en faveur de
M. Newdegate.
Le parti qui obéit aux inspirations de M.
Daniel O'Connel! et le parti delà Jeune Irlande
qui a pour chef M. Smith O'Brien vont se
trouver en présence, pour la première fois, sur
le terrain électoralpour la nomination d'un
membre de la Chambre des Communes
Cloumel. Le candidat patroné par M. O'Connell
est M. Cecil Lawlees. nouvel adepte de la cause
du Rappel. Le candidat de la Jeune Irlande
est M. Meagher, rédacteur du journal la Nation
et dont la violente sortie a fait éclater la scission
entre les deux fractions de l'Association du
rappel.
L'amirauté anglaise poursuit avec assiduité la
série de ses expériences sur l'hélice comparée,
comme moyen de propulsion pour les bateaux
vapeur, aux roues aubes. Dernièrement encore, le
Rallier, bâtiment armé de l'hélice, vient d'être en
voyé en croisière pour s'exercer concurremment
avec le Polyphemus et le Cyclops, de même force
que lui, mais de l'ancien système. Voici ce que nous
apprend sur les résultats de cette croisière une
lettre écrite par un officier du bord. Le Rutiler
considéré seulement comme bâtiment voiles, est
un navire d'une bonne marche, il a Latin la voile
seulement la plupart des vaisseaux de ligne de la
flotte anglaise. Il porte un épuipage parfaitement
exercé et surtout très-habile monter et démonter
l'hélice, cinq minutes suffisent pour l'enlever et la
hisser hord, dix minutes pour la remettre en
place. Le Polyphemusau contraire, a besoin de
deux heures pour monter les palettes de ses roues,
et de presque autant de temps pour les enlever.
Quand ses palettes sont poste et les feux éteints,
le Polyphemus marche très-mal la voile, mais
quand il les a rentrées bord, il marche assez bien
pour conserver son poste en escadre, il a même
battu plusieurs vaisseaux de ligne, et de fuit, dans
celte espèce de bâtiments, il n'y a encore que le
Vanyard et le Superbe qui aient eu un avantage
décidé sur lui. Dans les expériences qui viennent
d'etre faites, le Polyphemus et le Cyclops se sont
exercés voile avec le Rutiler. Ce dernier a battu
en cinq heures le Polyphemus de deux milles et
demi, et le Polyphemusle Cyclops d'un demi mille.
Il faut cependant, pour être juste, dire que le Poly
phemus avait la veille perdu son bâton de foc et ne
pouvait par conséquent porter ni grand foc ni petit
hunier. Les deux navires étant amarrés chacun par
son arrière et chauffant tous les deux toute vapeur,
c'est le Rallier qui a entraîné le Polyphemus rai
son de deux milles par heure. Les deux navi
res étant ensuite amarrés par l'avant c'est le
Polyphemusau contraire, qui a poussé devant lui
le Rallier l'espace d'un demi mille. Dans ces deux
expériences, la machine du Rattlerqui donne
ordinairement a3 coups de piston la minute, n'en
a plus donné que 19 la machine du Polyphemus
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qui donne 20 coups la minute, n'en a plus donné
que 7 dans la première expérience et 9 dans U
seconde. Les deux navires ont encore fait ensemble
une course de dix-huit milles la voile et vapeur
en eau calme el par petite brise, c'est le Rattler qui
a battu le Polyphemus de trois quarts de mille. Par
une tner forte et une grande brise, J'avantage du
bâtiment hélice eût été, comme on sait, encore
plus considérable. Une circonstance qui montre les
rapides progrès accomplis depuis quelques années
seulement dans la construction et l'armement des
navires vapeur, c'est que le Cyclopsdont on a
peine tenu compte dans ces expériences, passait en
1840, lors des événements de Syrie, pour le meil
leur bâtiment vapeur de la flotte de l'amiral
Stopfert et même de toute la flotte anglaise.
Nous recevons par voie extraordinaire la
Gazelle de Madrid du 8 septembre. Elle con
tient l'annonce officielle du mariage du duc de
Monlpensier avec l'infante Luisa.
L'année dernière, pendant les fêtes de
septembre, un négociant d'Elberfeld arriva
Bruxelles et descendit l'hôtel de Flandre il
fit connaissance, table d'hôte, d'un certain
étranger qui s'exprimait parfaitement en fran
çais et en allemand, el qui disait voyager pour
se distraire, il conseilla au négociant, pour le
cas où il désirerait prolonger son séjour Brux
elles pendant quelques semiines, de louer un
appartement garni et proposa de partager sa
demeure el d'entrer pour moitié dans les frais.
Cetarrangement parutavantageux au négociant,
tant sous le rapport de l'économie que sous
celui de l'agrément car l'étranger était d'un
commerce agréable et d un caractère gai. Les
deux nouveaux amis s'installèrent dans un bel
appartement rue du Lombard et y passèrent
une dizaine de jours dans la meilleure intelli
gence. Un beau malin l'étranger, qui avait pris
le nom de Anèie Spraag, reçut une lettre qui
lui annonçait une triste nouvelle. Sa fem ne
venait de mourir La Haye el on le rappelait
en toutehâlechezlui. Spraagélailinconsolable,
il sanglolta toute la journée ses larmes le mi
rent dans l'impossibilité de sortir, et le négociant
fut prié d'aller reprendre, au bureau d e police,
le passeport deSpraag. L'heure du départavan-
çait, et, dans sa précipitation, le négociant ou
blia toutes ses clefs, il demeura pendant deux
heures au bureau de police, mais il n'y trouva
poinlde passeportnu nom de Spraag. Il retourna
chez lui, son ami était sorti, mais il avait laissé
sur la table un billet écrit au crayon contenant
ces lignes: Vous êtes si bon, si confiant, que
j'ai cru devoir disposer de votre bourse el de
quelques-uns de vos effets pour partir, je vous
rendrai tout notre prochaine entrevue. Le
négociant alla visiter ses malles, sa commode,
tout était vide, plus de 9,000 francs en or, des
bijoux et ses meilleurs babils avaient disparu
toutes les recherches que le négociant fit eu
secrel et sans rien ébruiter furent vaines. A La
Haye, personne du nom de Spraagn était connu,
ni aux frontières delà France elde I Allemagne,
ni aux ports de mer. on n'avait vu un individu
du nom ou du signalement de l'industriel, tout
espoir perdu, le négociant retourna Elberfeld
el lâcha d'oublier sa mésaventure. Un négociant
de Bruxelles, qui avait été mis dans la confi
dence, el qui connaissait l'audacieux fripon de
vue, se trouvait, il y a quelques semaines,
Vienne; il vil passer dans la rue un homme qui
lui paraissait être le même dont le négociant
d Elberfeld avait été victime. H fil part de ses
soupçons la police, qui le fit suivre, et ne
larda pas découvrir qu'il était logédepuis
huit jours, dans un somptueux appartement,
avec un jeune Français, sous le nom de Charles
Sneichterstein. Le négociant bruxellois dénonça
ce Charles Sneichterstein la police,'il eut beau
contester son idenliléel alléguer un alibi, quant
au vol commis Bruxelles on le mil sous les
verrouxet l'on procéda une instruction secrète.
La chambre aulique, section criminelle, après
l'avoir confronté avec le négociant d Elberfeld
a prononcé une condamnation de quinze an
nées de détention. Le même individu dont, pa
raît-il on ne connait pas encore les véritables