Un premier toast a êlë porté par le ministre
des travaux publics la socie'lé anglaise. Ce
toast a été accueilli par de vifs applaudissements.
Le président, M. Richards, a remercié M. le
ministre au nom de la société. Différents autres
toasts ont été portés ensuite par M. le gouver
neur, M. le bourgmestre, M. Richards, etc.
Le banquetdont on admirait l'ordonnance
pleine dégoût, a duré jusqu'à 11 heures du soir.
Discours prononcé sur la lombede Mr JDoncker,
brasseur en cette villeet greffier de la
Société de l'arc-à-main de /"Hoekje-/ez-
Tprcs.
Messieurs,
La mort vient de frapper,presque la fleurde son
âge, peine complail-il cinquante ans, l'un d'entre
nous, Monsieur Joseph Doncker, notre honorable
greffier. Ce n'est pas seulement une grande, une
douloureuse perte pour sa famille désolée, pour sa
femme, pour ses enfants c'en est une et qui retentit
péniblement dans nos cœurs, pour notre Société (oui
entière oh oui, Messieurs, Doncker était un si
bon, un si loyal et zélé camarade! il nous était si
sincèrement attaché! il nousfaisait si bien apprécier
et goûter la douceur, le charme, les liens de confra
ternité qui nous unissent Pourquoi faut-il, hélas!
que ceux qui nous attachaient lui, soient sitôt et
si violemment rompus, brisés tout jamais
Mais, quedis-je? si l'inexorable trépas nous a
enlevé un concitoyen un ami, un frère sien ce
jour de deuil et de tristesse, nous venons lui adresser
quelques touchants et sincères adieux et répandre
quelques fleurs sur sa tombe, au milieu des regrets
et des larmes de tous ceux qui l'entourent Eh
bien Messieurs, Doncker vivra dans notre souvenir;
il sera toujours présent en notre pensée et dans notre
cœur; oui, entre nous et luivous le savez, c'était
la vie et la mort. On n'oublie jamais ceux que
l'on aiine qu'on estime, et qu'on respecte Non,
la Société de l'arc dont je suis l'interprète en ce
moment triste et solennel n'oubliera jamais son
honorable et digne greffier, n'oubliera jamais
Doncker
Et toi, mon confrère! mon ami! toi qui vas
dormir dans la tombe du sommeil des justes toi,
qui fus bon fils, bon époux et bon père Toi, qui fus
toujours honnête homme et probe négociant Toi,
enlin, qui eus les utiles et modestes vertus du bon
citoyen et du bon camarade! O toi, que nous pleu
rons, que nous regrettons tous Doncker reçois, au
champ du repos où nous sommes venus accompa
gner ta dépouille mortelle, reçois, ce suprême
instant, et nos derniers hommages, et nos derniers
adieux!... Oh! oui, reçois, reçois les miens,
Doncker mon intime, mon meilleur ami
Adieu encore une fois, adien repose en paix
que ton âme immortelle s'élance vers le créateur,
et que la terre te soit légère Adieu Adieu
FR. IWEINS.
inauguration de l écluse d'hEYST.
Le 16, vers une heure, a eu lieu l'inaugura
tion de la belle écluse de mer Heyst. Celte
cérémonie avait attiré une grande affluence de
monde, tant de Bruges que des villages envi
ronnants, accourue pour assister une fête
intéressante pour les nombreuses populations
puisqu'elle constate l'achèvement d'un des plus
utiles travaux, entrepris par notre époque dans
l'intérêt des Flandres.
Les autorités et les invités étaient partis dès
le malin par deux barques élégamment pa-
voisées.
Parmi les invités on comptait entre autres
personnes
MM. le gouverneurdela Flandre occidentale;
DeBavay, ministre des travaux publics: les
régisseurs et le président des waleringues, la
dépulalion permanente, le bourgmestre de la
ville de Bruges, le général Pletlinckx, le géné
ral Borremansle général Clump le colonel
Van den Bussche 'l'inspecteur général Noël,
1 inspecteur divisionnaire Wilmar, legouverneur
de la Flandre orientale Wolters ingénieur en
chef de la Flandre orientale. Willems, ingénieur
en chef de la Flandre occidentale; DeSermoise,
ingénieur en chef de la même province; la
chambre de commerce de Bruges. Plusieurs
sénateurs et représentants y étaient également
invités.
Parmi les discours qui ont été prononcés
cette occasion, on remarque celui de M. le
comte de Muelenaerc dans lequel ce fonction
naire, après avoir rendu justice au zèle et au
talent des ingénieurs, a fait ressortir tous les
avantages que la nouvelle construction allait
procurer aux contrées du nord des deux pro
vinces flamandes. MM. le président des wale
ringues et l'ingénieur en chef Gerardol de
Sermoise ont également pris la parole dans
celle intéressante solennité.
Un repas a ensuite réuni les autorités et les
invités dans une baraque arrangée cet effet.
Par intervalle la musique et le canon se fai
saient entendre et mêlaient leurs bruits aux
acclamations de la foule enthousiasmée les
handerolles et les drapeaux flottaient au vent
et tout vous disait qu'une de ces fêtes se célé
brait qui emportent l'approbation de tous, parce
qu'elles constatent la réalisation d'un grand
bienfait danslinlérêt des masses. Impartial
t^mf>oot>rii—
Il est question de la formation Bruxelles
d'une société pour les libres échanges. On
désigne comme promoteur de celte association
M. Ch. De Brouckere. On parle aussi de l'appa
rition prochaine d un journal spécialement con
sacré la défense de la liberté commerciale.
[Indépendance.)
On lit dans le Moniteur du 16 septembre
Aux premiers bruits qui ont été répandus sur
la réapparition de la maladie des pommes de
terre, I administration s'est empressée de faire
recueillir dans toutes les provinces des rensei
gnements pour s'assurer du véritable état de
cette plante.
renfermaient ses lettres je répondis par des pensées de vengeance.
Jeparlaisde la délivrer de ses geôliers, de ses bourreaux, de la rendre,
fût-ce au prix d'un crime, la liberté et l'amour. Les mauvaises pas
sions qui ferment aient en moi commençaient chercher nue issue, et
ma nature sauvage se révélait de plus en plus. 11 faut tout dire
pendant un moi3 entier mon cerveau fut assiégé des mêmes idées
du même dessein. Toujours du sang dans mes rêves toujours des
inspirations violentes au réveil. Jamais une pensée calme rien qui
pût rafraîchir ma tête égarée. Chaque jour une lettre de Claire
venait fournir un aliment cette fièvre de vengeance qui me dévo
rait. Elle ne me laissait pas un instant de repos pas une heure où
ma raison pût reprendre l'empire j'étais livré aux furies, et elle me
semblait chargée d'aiguiser leurs dards empoisonnés.
Que vous dirai-je Ce drame eut le dénoùment qu'il est facile
de prévoir. Un jour j'osai lui offrir mon bras pour la délivrer de
son mari c'est la qu'elle m'attendait. Elle refusa mais en des ter
mes faits pour me pousser au crime. Jamais la passion n'a parlé une
langue plus expressive que celle qu'elle employait il y avait de
quoi armer la main d un lâche. Jugez de l'effet que cela produisit
sur moi. C'étaient les tableaux les plus riants les scènes les plus
enivrantes l'histoire entière de notre bonheur passé et le désespoir
de l'avoir vu fuir pour toujours.
J'insistai, je me mis de nouveau ses ordres. Mourir pour mou
rir mieux valait échanger sa vie contre un moment de joie. Elle
maintint son refus parla des obstaclesdéclara qu'elle préférait le
repos de la tombe au remords du crime. Cette résistance m'exaspé
rait au lieu de mit vaincre*, j'en vins des propos insensés des
menaces épouvantables ,*tcomme vaincue par mon égarement
elle céda. Je sus où était le château de son seigneur et maître je
m'y rendis mystérieusement et en prpnant toutes sortes de précau
tions. C était un vieux nunoir, avec fossés, mâchicoulis et poterne,
un nid de vautour du moyen-âge. A cette vue je compris quelles
tristesses pouvait récéler cette enceinte. Au delà des constructions
et le loug de l'Elbe s'étendait tin parc charmant qui formait comme
un contraste cc sombre séjour. Tout y était disposé avec soin et nn
goût exquis une petite rivière s'y déployait eu anneaux limpides
e». semblait le quitter icgret pour aller confondre ses eaux avec
celles du fleuve.
J'examinai les lieux avec attention et comme un homme décidé
en faire le théâtre d une catastrophe. Claire m'avait quelquefois
parlé dans ses lettres d'un kiosque où le comte se rendait presque
chaque jour. Je trouvai ce kiosque il était placé sur les bords d'un
petit lac et au milieu d'une vaste pelouse on y arrivait par un bois
d'arbousiers dont là verdure basse et touffue masquait le reste du
paysage. Tout sur ce point favorisait ma retraite, le rideau de feuil
lage et les accidents du terrain on ne pouvait choisir de lieu plus
propice un guet-à-pens. Quand j'eus achevé cette reconnaissance,
j'écrivis Glaire elle ne me répondit pas. J'écrivis de nouveau
même silence j'adressai lettres sur lettres, tout fut vain. Enfin le
dixième jour je reçus quelques ligues écrites au crayon.
C'est tout ce qu'il me reste de ce terrible drame et je l'empor
terai aux enfers s il le faut.
Eu même temps Pierre sortit de sa poche un morceau de papier
froissé, déchiré, sur lequel une main tremblante avait tracé ces mots
peine lisibles
Le comte ira demain au kiosque de onze heures midi. Si vous
êtes toujours dans les mêmes dispositions, allez-y.
Claire.
Ce'fut l'arrêt de mort de cet homme, poursuivit Pierre en éle
vant la voix, et elle l'avait signé. Sur-le-champ, je fis mes préparatifs.
De sa correspondance ,je gardai ce seul et funèbre échantillon je
brûlai le reste. Je possédais en ma qualité de chasseur tout un ar
senal j'y choisis une carabine balle forcée, j'en chargeai avec soin
les deux coups. Le lendemain, au jour j'étais prêt. Pour aller au
château, trois heures suffisaient je les fis pied pour échapper
toutes les remarques. J'entrai dans le parc en franchissant une haie
et allai me mettre l'affût dans le bois d'arbousiers que j'avais re
marqué quelques jours auparavant. Le parc était désert personne
ne m'avait aperçu nul bruitpartout le silence les oiseaux seuls
chantaient sur les cimes des peupliers. Pendant deux mortelles
Il résulte des rapports que l'administration a
reçusque la maladie s'est déclarée en effet,
sur une assez grande étendue du pays, ses
symptômes sont analogues ceux qu'elle a pré
sentés en 1845, mais son intensité est jusqu'ici
moins marquée et elle semble se propager avec
moins de rapidité.
L'invasion de la maladie ayant été plus tar
dive de cinq ou six semaines celle année qu'en
1845, les espèces précoces ont, pour la plupart,
été soustraites l'action du fléau parce que leur
maturité a été avancéesous l'influence de la
température presque constamment élevée dont
nous avons joui cet été. Dans un grand nombre
de localités, les pommes de terre précoces sont
déjà rentrées et les cultivateurs s'applaudis
sent même des produits qu'ils ont obtenus.
On ne peut néanmoins prévoir encore toutes
les conséquences de la réapparition de la ma
ladie, particulièrement pour les espèces qui ne
se récoltent qu'en octobre.
D'après les avis de plusieurs commissions
d'agriculture et de cultivateurs expérimentés, il
faudrait se hâter de couper les fanes dès le
moment que les premiers symptômes de la
maladie se déclarent. On conseille ensuite de
laisser mûrir les tubercules sous terre après les
avoir buttés, et de ne les prendre qu'au fur et
mesure des besoins. Ces moyens, simples,
faciles et qui ne paraissent devoir présenter
aucun inconvénient, sont recommandés par des
cultivateurs du pays hommes d'expérience et
desavoir, et par les agronomes les plus instruits
des pays voisins où la maladie a exercé ses
ravages.
Le mal cette année sera bien moins considé
rable qu'il ne l'a été l'année dernière, car les
espèces hâtives ont donné une bonne récolte et
sont maintenant en grande partie l'abri de la
maladie.
En Angleterre, on conseille, pour la planta-
lion, de ne pas loucher aux tubercules avant la
fin de septembre, de prendre alors ceux de
grandeur moyenne, c'est-à-dire pesant deux
trois onces, et de les planter immédiatement
pour la récolte prochaine en ayant soin de ne
les laisser exposés l'air que le moins de temps
possible. On les plante six pouces de profon
deur. parce qu'il est prouvé que la gelée la plus
forte ne peut les nuire.
Les pommes de terre destinées la consom
mation sont mises dans un lieu très-frais et
recouvertes de cendre fine de charbon ou bien
on les laisse en terre après en avoir coupé les
fanes.
Nous trouvons dans le Courrier d?Anvers,
quelques détails sur le télégraphe électrique
établi entre Bruxelles et Anversque nos lec
teurs ne liront pas sans intérêt.
Le télégraphe fonctionne depuis quelques
jours sur la ligne de Bruxelles Anvers par
Malines.
heures j'attendis ainsi ma victime, bourrelé de remords toujours
près de quitter la place et retenu par une invincible fatalité, Enfin
ouïe heures et demie, je vis se faire en face de moi un petit mou
vement, et lefrolement des feuilles m'avertit quequelqu'un arrivait.
I.c sang ine montait la gorge et m'étoulfait. Les objets tourbil
lonnaient devant mon regard j'avais l'air d'un homme ivre. J'eus
une peine infinie me remettre. Enfin je vis s'avancer par une
allée latérale, un vieillard au visage calme et doux. 11 me semble que
je l'aperçois encore il avait un volume la main et lisait en mar
chant. J'hésitais cet homme n'avait rien d'un tyran ni d'un bour
reau on eût dit un patriarohe. Je craignais de me tromper. Ma
carabine était ajustée mais je ne pressais pas la détente. Peut-être
eût-il été épargné, si, en levant la tête, il ne m'eût aperçu et n'eût,
poussé lin cri. Alors seulement je lirai et il tomba la balle avait
traversé le cœur. Je m'enfuis éperdu.
Pendant quelques jours je restai enfermé chez moi. Point de
nouvelles de Claire pa» une lettre pas un mot, rien. Les bruits de
ville m'apprirent qu'un comte avait été assassiné dans son parc .et
qu'il laissait toute sa fortune sa veuve, une ancienne comédienne.
J'avais été joué; cet homme n'était pas aussi affreux qu'on me l'avait
dépeint. Du reste personne ne parlait du meurtrier, et je me croyais
sauvé quand on vint m'arrèter le huitième jour. La bourre de ma
carabine portait quelques lignes de mon éoriture on vida l'autre
coup on trouva des débris du même papier. Mes souliers avaient
laisse dans le paro de nombreuses empreintes; on les mesura elles
m accusaient. D ailleurs point d ''alibi invoquer la Dugaion avait
pu constater mon absence durant la matinée où s'était acoompli le
meurtre. Devant ces charges accablantes, il n'y avait pas hésiter
j'avouai tout et m'accusai seul.
Y oilà mademoiselle oe qui m'a conduit au bagne.
En achevant ces mots Pierre se leva la figure bouleversée et
comme s'il eût voulu échapper ses remords. Laure ne dormit pas
de la nuit et se sentit gagnée par un effroi'involontaire.
[La suite au prochain