EXTÉRIEUR. France. 3 M. le baron James de Rothschild s'est rendu aujourd'hui cher l'ambassadeur d'Angleterre avec lequel il est resté plus d'une heure cette nouvelle, connue par les initiés de la bourse, a été exploitée dans le sens de la baisse. On a aussi prétendu d'après le Courrier françaisque M. Bulwer était rappelé par son gouvernement; enfin on débitait également de mauvaises nou velles sur le voyage des princes, ce qui est faux d'après ce que je vous annonce au commence ment de ma lettre. Les journaux allemands s'occupent d'un projet de confédération italienne, projet qu'au rait conçu le pape et qui aurait été fort bien accueilli tout d'abord par la Sardaigne. La cour de Naples se serait aussi déclarée prête adhé rer ce sujet, mais sous la condition qu'on lui déférerait la présidence de la nouvelle confédé ration le royaume des Deux-Siciles étant le plus considérable de l'Italiecar l'Autriche ne peut être comptée que pour ses possessions dans la Péninsule. Si ce projet important avait des suites, il pourrait exercer une notable in fluence sur les destinées politiques de l'Europe. Il ne manque l'Italie que de l'unité et du patriotisme pour jouer encore un rôle glorieux dans le monde. Le Courrier de Nuremberg prétend que le gouvernement prussien a fait parvenir au cabi net de La Haye des réclamations au sujet du dernier traité de commerce, conclu entre la Belgique et les Pays-Bas. Le cabinet de Berlin a déclaré dans sa note, que si les faveurs accor dées la Belgique, faveurs qui sont autant de coups portés l'industrie allemande, n'étaient pas étendues au Zollverein ce dernier serait forcé prendre des réprésailles. On lit dans le Tiempo du octobre D'après ce qu'on nous assure, on aurait suspendu l'exécution des mesures adoptées pour que le sérénissime infant don François de Paule pût occuper de nouveau au palais, le pavillon qu'il y habitait autrefois. Il paraît que ce con tre-ordre a surpris, comme il est naturel de le supposer, le prince lui-même et toutes les per sonnes qui s'imaginaient que sa rentrée au palais n'était que lavant-coureur de sa réintégra tion dans la position dont il jouissait autrefois. Le bruit a couru aussi que l'infant et sa famille voyageraient hors d'Espagne, aussitôt après le mariage de la reine. Mais nous n'ajou terons aucune foi celte rumeur. On écrit de Madrid Ier octobre On attend de jourenjour l'arrivée des princes français Madrid. On prépare dans les écuries du palais dix-huit voitures de la plus grande richesse pour le ser vice de la cour, lors du cortège royal qui se rendra l'église d'Atocha où se célébreront les deux mariagesle 10 octobre ainsi qu'il a été dit. Parmi les cadeaux que la reine doit faire son fiancé, on cite un collier de la Toison d'or, entièrement garni de diamants, une très-riche s'engager dans ces Catacombes. Quand ces préparatifs furent achevés on apporta du vin et nos bandits préludèrent la bataille par l'orgie. Il est dans les habitudes des malfaiteurs de puiser au sein de l'i vresse une portion de leur courage ceux-ci ne dérogeaient pas. Pierre seul avait une intrépidité calme qui aimait euvisager froi dement le périlet ne cherchait pas s'élourdir en face de la mort. Cependantune heure s'était écoulée et rien ne semblait justifier les alarmes que le capitaine avait répandues. Les vedettes de la plate-forme n'annonçaient aucun mouvement extraordinaire tout paraissait calme aux environs. Il n'en fallait pas davantage pour rameDerd«D8 la bande une séourité complète. Pierre venait de re monter de nouveau vers son observatoire afin de s assurer de l'état des choses, quand ces hommes demi ivres se mirent traiter avec dédain les précautions de leur chef. Ah! ça mais sur quelle herbe a donc marché aujourd'hui le capitaine dit Rossignoll'un des plus insubordonnés de la troupe. Il a rêvé gendarme, pour sûr. Les bandits répondirent cette saillie par un rire bruyant l'im pertinence avait des échos. Syul. Bouton-de Rose connaissait trop le prix de la disoipline pour souffrir de pareils écaits. Tais ton bec Rossignol dit-il si tu ne veux pas qu'on te le ferme avec du plomb. Ne touchons pas quoi que ce soit du capi taine, mon fiston ça brûle les doigts. ,"7. CIU0* c es^ d°l,c pire que le Père-Éternel ton capitaine répliqua le mutin. Ou offense le Père-Eternel et il pardonue. Rossignol A h ben c est que ça devient embêtant oomme les Ipucesde ne pouvoir pas lâohèr un mot sans que tu t'effarouches. Rossignolmou petit là la là là Non ça me part, vois-tu Fais en donc une relique de ton ca pitaine. vends-le par morceaux Parole d'honneur, j'aimerais mieux épée poignée incrustée de diamantset dont la lame a servi Charles III. et le bâton de ca pitaine-général celte dignité devant être con férée au prince. L'infant don François de Paule doit offrir sa nièce et reine, un éventail en or, orné en brillants, dont la valeur et le bon goût excitent l'admiration, il offrira l'infante Luisa-Fernanda un porle-bouquet en or et en brillants. Paris, 6 Octobre. On lit dans le Droit II est un fait qui préoccupe en ce cornent les esprits dans la haute société parisienne. On sait qu'il y a trois ans environ un russe d'une noblesse toute ré cente, mais qui jouissait d une fortune colossale, M. le comte D..., épousa une princesse de la famille Bonaparte. Les gens qui se prétendent toujours bien informés supposaient que M. le comte D... avait eu l'idée en contractant cette alliance de se rapprocher de la famille impériale russe qui venait, par le mariage du duc de Leuchtenberg avec une des grandes duchesses, de montrer une certaine sympathie pour les grands souve nirs napoléoniens. Mais les espérances du comte D..., si elles étaient telles, furent com plètement trompées. Son union avec la prin cesse M... ne fut nullement agréable la cour de S'-Pétersbourg l'empereur Nicolas lui fit intimer la défense de paraître. La princesse M..., femme d'une beauté re marquable et d'un esprit distingué trouva-t- elle le bonheur dans cette union Il y a trois mois, M. le comte D... est parti avec la plus grande partie de sa maison pour S'-Pétersbourgoù il avait de grandes affaires d'intérêts régler. Son absence ne devait être que de deux mois environ, et depuis longtemps déjà on l'attendait Paris, lorsqu'on a appris tout coup que l'empereur Nicolas avait intimé son ministre de l'intérieur l'injonction de ne pas délivrer, jusqu'à nouvel ordre, des passe ports pour l'étranger M. le comte D... On assure, du reste, que la princesse M... a quitté l'hôtel de M. le comte D... au faubourg Saint-Germain et qu'elle a transporté son domicile dans le faubourg Saint-Honoré. Elle a présidé elle-même au déménagement d» son mobilier personnel, malgré l'opposition de l'in tendant (le M. le comte D... L'avenir éclaircira cet événement assez ex traordinaire. Si nos renseignements sont exacts, il n'y a là rien de très-vulgaireet nous pouvons donner au Droit les éclaircissements qu'il paraît dési rer. M. le comte D... est d'une figure désagréa ble et d'un caractère qui ne l'est pas moins. Sa femme, la princesse de M... ne lui ressemble en aucun point. Or, elle a rencontré dans le monde un gentilhomme connu par le succès avec lequel il cultive l'art de Pradier et de être empaillé vivant, devenir momie d'Egypte, chien savant, bedeau d'église cornichon en bocal quoi que ce soit enfin que de conti nuer me pâmer devant ton capitaine trouver beau tout ce qu'il fait ton capitaine Yoilà mon opinion Boulon-de-Rose 1 Tu siffles-là un air un peu léger Rossignol Gare au tour de serinette s'écria l'homérique lieutenant eu agitant deux poignets qui semblaient empruntés au marbre de Farnèse Ah laut pire tant pire si ça ne te va pas voilà Rossignol avait peine achevé ces mots, qu'une main formidable le saisissait par la hanche lui imprimait deux ou trois secousses et l'envoyait rebondir contre le rocher. Il semblait qu'il ne dût rien rester intact de cet homme. Cepen dant Rossignol se remit sur ses jambes, comme s'il eût élé habitué ces sortes de corrections, et, revenant vers le groupe, il dit d'un ton de voix plus radouci Farceur de Boulon-de-Rose toujours plaisant C'est bon c'est bon répliqua celui-ci présent to te tairas. Celle leçou de discipline venait peine d être donnée que Pierre reparut et envoya trois hommes vers la galerie supérieure. L'attaque avait commencé; l'ouverture de la caverne était au pouvoir des gendarmes et il avait fallu se replier dans le défilé. Plus intrépide que les autres, l'un «les assaillants s'y était engagé; Pierre l'avait poignardé de sa main le reste du détachement n'a vait pat osé passer outre. Cependant le capitaine ne pouvait se défeudre d'une préoccupation profonde. La manière dont l'attaque était conduite indiquait que la gendarmerie marchait coup sûr. Sans couuaître liès-exactement les lieux elle n'aurait pu avancer avec une habileté pareille et aussi peu d hésitation Quelqu'un avait donc trahi, dénoncé la bande mais quel était le traître le dénon ciateur Pas uu de ses gens ne manquait l'appel le coupable serait alors resté sur les lieux et Pierre se trouverait de la sorte exposé un double danger, celui d'un complot intérieur coïncidant avec une David (d'Angers), et par son horreur pour l'or thographe. Ce gentilhomme lui a plu, dit on, et voilà le motif de sa fuite de la maison conjugale. Elle eût eu lieu sans doute alors même que Nicolas n'eût pas retenu en Russie M. D...off, le mécène de M. Janin qui lui devra bien des compli ments de condoléance dans un de ses prochains feuilletons. Le Journal des Débals, qui ne manquait jamais l'occasion de publier ce qui était désa gréable la Bussie, enregistre aujourd'hui avec une sorte d'affectation la nouvelle de l'admira tion générale (style de cour) que la grande duchesse Olga a su captiver Stuttgard, par sa beauté, par ses grâces, etc. Il paraît qu'on sent le besoin de se ménager un point d'appui ailleurs que dans celte Angleterre qui, naguère encore, était notre amie indispensable. Mais Nicolas connaît ces cajoleries, il les méprise, et il fait bien. Les déjeunersles harangues chevalles populations empressées, le soleil, tout cela rem plit les colonnes des Débats, et les roses du style de M. Antoine de Latour s'y épanouissent leur aise. Ce que nous remarquons de mieux, dans la correspondance insérée aujourd'hui dans celte feuille, ce sont les lignes suivantes Rien sur la route ne trahit la plus petite crainte, et les gendarmes que l'on aperçoit de loin en loin, mi-côté, groupés de la façon la plus pittoresque sur quelques pointes de roches, semblent plutôt placés là pour rendre hommage aux augustes voyageurs que pour ajouter leter sécurité. Les gendarmes groupés d'une façon pitto resque et venus pour rendre hommage aux princesnous paraît une invention bouffonne. On aurait même dû les couronner de fleurs ces bons gendarmes et leur mettre une lyre la main comme aux jeunes garçons d'Irun et de Miranda. Les canons qui escortent M. le duc de Montpensier sont probablement aussi un hommage, non moins que les troupes qui l'en- tourent sur toute la route. On écrit de Paris la Gazette d'Augs- bourg On assure que le cabinet anglais a accueilli avec bienveillance les dernières décla rations de M Guizot au sujet du mariage es pagnol et qu'il y a répondu dans le même sens. On dit que ni l'Autriche ni la Prusse n'ont voulu céder I nvitation de l'Angleterre de protester également contre le mariage de l'infante avec le duc de Montpensier, ce qui est d'autant plus vraisemblable que les deux puissances n'ont pas encore officiellement reconnu le gouvernement espagnol. La même correspondance dit que le maréchal Soult sera chargé de recevoir et de complimenter son entrée en Fi ance la nou velle duchesse de Montpensier, et qu'il se reti rera ensuite défiaiti vement de la scène politique. On ditque Louis-Philippe donnera, après sa mortune rente de trois millions au duc de Montpensier auquel l'infante apporte une dot de 38 millions en numéraire. attaque extérieure. Le capitaine n'osait confier ses doutes personne; mais son œil sombre interrogeait autour de lui toutes les consciences, et il était disposé faire une justice terrible au premier éclat. In timidée et subjuguée par l'ascendant du chef, toute la troupe s'était rangée autour de luisilencieuse et surveillaut l'issue par laquelle on pouvait pénétrer jusqu'à elle. Cette attente dura longtemps et on put croire que tout était fini.' Le tapage extérieur avait cessé, et l'un des hommes qui gardaient la galerie vint dire qu'où semblait renoncer en forcer l'entrée. C'é tait le résultat que Pierre avait prévu et il croyait que tout se bor nerait une fausse alerte quand un bruit imprévu et formidable appela son attention sur un autre poiut du souterrain. Ce bruit res semblait un éboulement de rochers et l'on eût dit qu'une con vulsion de la nature venait d entrouvrir la montagne. On courut vers le point menacé c'était précisément dans la direction du caveau fuuèbre. Pierre y arriva le premier et là s'offrit un speotacle fait pour ébranler le courage le plus ferme. L'ouverture du caveau était rétablie les roches avaient cédé et une large iasue donnait accès dans le souterrain. Les bandits allaient ciier au miracle mais l'explication naturelle ne se fit pas attendre Point-du-Jour parutsur la brèche avec un brigadier de gendarmerie Suivi de sa troupe. Eli bien capitaine dit-il vous ne vous attendiez pas celle- là C'est revenir de loin bagasse l Traître! s'écria Pierre en fondant sor lui un poignard la main. Les bandits allaient suivre leur chef quand une décharge de mousqueterie les arrêta et éclaircil leurs rangs. Éteignez toutes les torches dit Pierre retrouvant son sang- fioid, et eu avant les poignards A 1 instant même il se fit une obscurité profonde et une mêlé* affreuse s'engagea sous les voûtes du souterrain. La suif au prochain n

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3