6« ANNÉE. - N' 573. DIMANCHE, 8 NOVEMBRE 1846. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. Feuilleton. IPMillME iOOUTOMa On «'«bonne Tfres, Marché au Beurre, 1et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestrt. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, francoA l'éditeur du journal, Yprea. le progrés parait le Diman che et le Jeudidechaquesemain», PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligna. AS TIRES ACQCIRIT EUNDO. YPRES, le 7 Kovembre. La cause entre le Journal des Baziles et le Progrès, la ville <f Ypres et le ministère, pro pos de la diminution de la garnison est enten due et jugée. En poursuivant pas pas les allégations de la feuille cléricale et en réfutant ses assertions, nous sommes arrivés lui faire entasser men songes sur mensonges, contradictions sur con tradictions, et démontrer clairement, qu'elle ne tenait nul compte dans la feuille du jour de ce qu'elle avait avancé dans ses précédents numé ros. Tantôt elle soutient que le retrait de noire garnison de cavalerie est la faule du Progrès tantôt que cela s'est fait pour des motifs que le ministre ne doit pas faire connaître; le numéro suivant, elle dit qu'on ne doit pas se croire victimes, l'on aurait été trop heureux si celle idée pouvait être accueillie, ajoute-t-elle. Les bienfaits du ministère ne pouvaient point pleu voir sur la ville d'Ypres, mais il applaudissait la justice du cabinet, qui a violé un quasi-contrat conclu avec la ville, en lui ôtant sa garnison de cavalerie. Enfin le Journal des Baziles. réduit aux abois, ne sait même plus trouver des con- trevérités, pour se tirer du mauvais pas dans lequel il s'est fourvoyé. Il a épuisé son sac de .£nesse« jésuitiques, et demeure convaincu du crime de lèse-civisme. Les jouissances de nos béats sont d'une nature toute particulière. Le génie du mal pa raît même inspirer la plupart de leurs amuse ments. C'est ainsi que Ie Journal des Baziles deux reprises différentes, a laissé échapper sa joie de ce qu'il appelle nolreimpuissanceà procu rer la ville uneaugmenlation de garnison. Il a parlé de cette exquise jouissance avec délices, sans songer que ces renrésentations qui l'amu sent tant, ne sont gratuites que pour lui et que nos concitoyens en paient les violons. En jouis sant de ce spectacle, en réalité, c'est du tort fait des concitoyens qu'il se réjouit. Car, en nous déballant contre la décision du ministre de la guerre qui s'est montré peu équitable notre égard, nous plaidons la cause de la ville, aussi bien celle de ses adhérents que des nôtres, tandis que la feuille cléricale n'en a nul souci. Mais qu'il s'agisse d'une question où le moindre preslolel se trouve intéressé et vous l'entendrez fulminer. Nous n'avons nul besoin d'avoir la précaution de ne plus crier la punition et la vengeance en premier lieu, parceque c'est le Journal des Baziles quien ses numéros du 7 et du 10 octobre, la annoncé en termes non-équi voques et au grand ébabissement du public, qui croyait les jésuites bien capables du fait, mais non de l'aveu. En second lieu parceque si on veut loucher celte corde, nous vous attendrons, de pied ferme et nous aurons îles horions distribuer des personnes que jus qu'ici, nous avons laissé personnellement en dehors de tout débat politique. Mais si on le veut, nous sommes prêts prouver que les élec teurs poussés sur la pente de la ruine parce- qn ils n'ont pas déposé dans l'urne un bulletin catholique, sont plus nombreux qu'on ne pour rait le croire et que les persécutions qu'on leur a fait subir sont intolérables. Nous allons en finir ici avec ce journal ma iliaque qui dit noir et blanc dans le même article et pousse l'oubli de la logique, jusqu'à se mettre en contradiction avec lui-même cha que fois quil paraît. Nous n'entrerons pas dans la discussion qu'il voudrait rouvrir concernant le collège communalcar elle prouve seule ment le dépit qu'on ressent de n'avoir pu faire crouler cet établissement. Les injures et les suppositions hasardées ne sont pas des argu ments, et si les caloinnies sont permises par le Code des jésuites", nous qui avons leurs maxi mes en horreur, nous les signalerons toujours au mépris de l'opinion publique. Il y a quelque temps, le sieur Woussen, vers les six heures du soir, entendit du bruit dans le magasin de pâtisserie qu'il occupe, rue au Beurre, et après examen, le tiroir qui contenait les recettes, avait été enlevé. La boutique était éclairée et la porte ouverte. Un vol hardi et audacieux venait de se commettre. Le sieur Woussen envoya sa servante prévenir la police et en même temps, il courut après la personne qui l'avait volé, dans la direction du Marché au Poisson. Arrivé près de l'estaminet le Saumon, il rencontra une jeune fille de onze douze ans qui lui semblait porter un objet carré caché sous le mantelet. Soupçonnant que ce pouvait être l'auteur du vol. il demanda voir ce qu'elle avait sous le bras et effectivement il découvrit son tiroir dont une partie de l'argent blanc qu'il contenait était déjà passée dans la poche de la jeune voleuse. Celle jeune fille qui avait déjà eu maille partir avec dame Justice, a été condamnée hier quatre ans de réclusion au pénitencier de Namur. Par arrêté royal en date du 2 novembre 1846, le sieur Sartel, Augusle-Joseph-Horace, avoué et juge suppléant au tribunal de première instance d'Ypres (rédacteur du Propagateur d'Ypres, journal clérical,) est nommé juge au même tribunal, en remplacement du sieur De Coninck, démissionnaire. Impaitial de Bruges.) Par arrêté royal du 19 octobre, démission de ses fonctions d'attaché de légation est accordée, sur sa demande, M. Alfred De Florisone. Par arrêté royal du 24 octobre, M. L. Nevejan, candidat-notaire Langhemarck, est nommé notaire la résiJence de Warnêton, arrondissement d'Ypres. en remplacement de M. Lanueau, décédé. i-gto^oa— Par arrêté royal du 12 Octobre dernier, les récompenses ci-après sont accordées pour actes de courage, de dévoûment et d'humanité aux personnes dont les noms suivent Une médaille en argent Augustin Potteau, Wervicq, pour avoir sauvé, le 22 Juin 184-3, la vie un homme qui^se noyait. Une médaille en argent Léopold Claeys, âgé de 9 ans, Ypres, pour avoir sauvé, le 13 Septembre 1843, la vie deux enfants qui se noyaient. Une médaille en argent Pierre De Leye, jardinier, Ypres, pour avoir sauvé le 22 Décembre 1843, la vie un enfant tombé sous la glace. Par arrêté royal de même dateM. Robert Vervvilghen, inspecteur des écoles primaires du canton de Dixmude est nommé juge-de-paix de ce canton, arrondissement de Furnes, en remplacement de M. Peellaert, démissionnaire. rr-tmîinoo-wi Conclusion et résultat de la Tombola, ouverte Poperinghe le 1er juillet, tirée le 19 octobre et les jours suivantsjusqu'au 26 inclusi vement. [Suite de la correspondance entre un habitant de Poperinghe et un habitant gt Ypres.) Vous tne demandez dans votre dernière lettre, ce qu'est devenue notre Tombola? Je veux satis— XVII. le concert su commissaire. Au moment où la voilure qui amenait Pierre et Laurese pré senta devant les grilles du château qu'habitaient les princesses, un embarras d'équipage obstiuait la cour intérieure et en»; êchait d'y pénétrer Sur le perron se tenaient en graud costume les ofiiciers au service de ces dames, la livrée et tous les gens de la maison, sans excepter le commissaire extraordinaire, revêtu de son uniforme d auditeur au conseil d'état. Il y avait, ce soir là, dîner, réception et concert; le préfet maritime venait d'arriveraccompagné de son état-major les autorités administratives, civiles et militaires s'é taient empressées d accourir de Toulon pour s'asseoir la table de leurs altesses impéiiales, et assister au concert dont le comte Gabiiel avait dresse le programme. La mai-ion respirait un luxe et un faste inusités; les valets de pied circulaient de toutes parts, la musique des régiments remplissait le jarditi de ses symphonies, et la population attirée par ce spectacle et par ce bruit, inondait les places et les rues environnantes. Au milieu de 1 embarras et du tumulte causé par cette aflluenoe, e est peine si 1 entrée de la calèche de voyage fut remarquée. Les gens étaienUousoccupés ailleurs: personne ne songeait au modeste et poudreux équipage. Zéphyr ne s en émut pas et mit la main la besogne, pendant que Pierre conduisait Laure vers l'appartement de la princesse. Tout cela se fit dans le plus profond silence; on semblait des deux côtés éviter les explications. Quand Laure arriva devant la graude duchesse, elle était encore sous le poids des émo tions que tant d'aventures avaieul fait naître Si Elisa eût remarqué ce trouble et en eût demandé la cause, la jeune fille aurait tout confessé; elle se serait jetée aux genoux de la piiucesse en implo rant la grâce de Pierre. C'était sou dessein et elle comptait sortir aiusi de l'horrible situation où elle avait été peu peu Conduite. L'aveu était sur ses lèvres; il allait s'en échapper, quand la grande duchesse accourut vers elle Ah vous voilà, petite, lui dit-elle du ton le plus affable. Que vous arrivez donc propos 011s me sauvez la vie. Altesse! répliqua L^ure émue. Figurez-vous, ma chèie. que nous sommes là depuis deux heures a délibérer si je me coi fierai avec mes diamants ou avec nies perles. Vrai, vous uie tirez d'embarras. Peraonue ici n a votre goût. Your allez décider. Vraiment,'Altesse, je ne sais... Vite? vite! mon enfant! Il n'y a pas un instant perdre; c'est l'heure du ctniceit. Toulon nous iuonde déjà; le jardin est rempli d'éj auleltes. Mettez-vous là et dépêchons nous. Je crois que, pour un dîner, les perles sont de meilleur goût. Pauline se coiffe avec ses coi aux réminiscence créole. Nous mettions des pelles; ce sera oriental. Qu'en pensez-vous, ma petite? Tout cela fut dit avec une volubilité qui ne laissait pas la jeune fille le temps de placer une parole. La princesse s était de nouveau assise devant sa table de toilette et donnait des ordres ses femmes. Elle ayait demandé un conseil et venait de se décider sans même attendre la réponse. Laure comprit que ce n'était ni le lieu ui l'heure d'une confidence. Suivant sou habitude, la piiucesse était eu retard pour ses apprêts, et son impatience éclatait sous tou tes les formes. Laure repiît sur-le-champVôu service, et, grâce elle, la toilette marcha avec plus de rapidité. Ainsi, les exigences de l'étiquette enlevèrent la jeune fille les bénéfices du n premier mouvement, et le hasard .se prononça coulre elle. Quant Pierre, il avait repris possession de son pavillon comme un homme qui rentre chez lui. 11 était trop lard pour qu'il put son ger paraître au repas; seulement, il se promit de piésenler ses devoirs aux princesses dans le cours de la soirée. 11 avait ainsi quel que temps _devanl lui pour réparer le désordre de sa toilette et convertir son négligé de voyage en uue tenue plus convenable, quoique toujours utilitaire. Il Vt naît de commencer ce travail de mélamophose, et tenait son rasoir a la maiu, quand Zéphyr ouvrit la porte du pavillon. Voilà qui est fait, dit-il en entrant; les bucépliales sont an râtelier, et le cocher va devenir valet de chambre. A votre service, capitaine. N oulez-vous que je vous exécute le poil et le contre-poil? Le blaireau, ça me conuail! ne vous gênez pas! J'y ai la main. Met ci, mon garçou! Faut bien entrer dans son rôle Sac papier, la bonne maison autant servir ici qu'à bord de la flotte 11 y a gras, au moins. Vous n'êtes pas du diuer, capitaine? Non, Zéphyr! Ah! heu! vous perdez! ah oui! vous perde*, je m'en flatte! Il y a une odeur dans l'air qui prouve que 1 on fricote ici dans le soi gné! Voilà uQe maison au moins! des tourtesdes crèmes, de»

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1