EXTÉRIEUR. France. NOUVELLES DIVERSES. Manies de quelques écrivains. Les au teurs ont souvent d'étranges manies. Buffou ne pouvait écrire qu'avec ses manchettes; Voltaire, qu'en prenant du café Méry, qu'avec un paletot ou un manteau, même dans l'été M. Eugène Sue, que dans une chambre tendue en noir M. Dumas, qu'enferxni_à_filfi£^ittc. Mais Deh ieu, l'auteur à'Ar- taxercelorsqu'il lisait une pièce et s'échauffait, avait une manie plus étrange. Voici une occasion où elle se montra d'une façon piquante. C'était dans le salon de M. Martignac alors ministre de l'intérieur. Une réunion avait été convoquée pour entendre le Pharatnond du poète. La chaleur était excessive. Au premier acte, le lecteur, avec la per mission de l'assemblée, dénoua un peu sa cravate au second, il l'ôta au troisième, son gilet disparut; au quatrième, vint le tour de son habit et au der nier, les bretelles furent singulièrement compro misesCe que voyant, le ministre s'écria Mes par rupture de moyens d'attache, s'est en par tie précipité, du haut d'un remblai, dans un marais profond, où quatorze de ses voyageurs et conducteurs trouvèrent la mort, la plupart par submersion, côté d'un plus grand nombre de blessés, dont cinq seulement d'une manière grave. Que la catastrophe dite de Fampoux a donc eu pour cause immédiate un déraillement: 3> Mais attendu que la cause de ce déraille ment lui-même et malgré les plus grands efforts de la justice et le tribut insuffisant des lumières de la scienceest demeuré enséveli dans le domaine des conjectures, la plupart inconcilia bles entre elles, exclusives de toute culpabilité, conduisant d'ailleurs toutes au doute, et dès lors forceraient l'absolution 33 Le tribunal renvoie le prévenus des pour suites, sans frais. Une explosion a eu lieu, avant-hier, vers neuf heures du matin, dans la cuisine d'une maison de campagne sise au quartier de Saint- Loup (Marseille) et habitée par les époux B... Cet événement a été déterminé par la chute d'une étincelle du foyer sur une marmite con tenant un kilogramme de poudre de mine, et qui avait été placée par inadvertance sous le potager. La dame B... qui se trouvait dans l'apparte ment au moment de l'explosion, a eu les che veux et une partie du visage brûlés. Les vitres des fenêtres ont volé en éclats, et les cloisons ébranlées par la commotion, sont lézardées en plusieurs endroits. Le mal s'est borné là. On lit dans le Loir, journal du départe ment de Loir-et-Cher: Lundi dernier, vers 7 heures du soir, on a aperçu Pezon, vers le sud-est, un météore lumineux qui, pendant quelques secondes, a répandu une très-vive clarté sur la terre et a laissé dans t'espace, après son évanouissement, pendant plusieurs autres secondes, une longue traînée d'étincelles sem blables celles d'une fusée, dans une direction presque oblique de l'est l'ouest. On a vu jeudi dernier, dit le Journal de Bel fort, une locomotive d'un nouveau genre traverser notre localité avec une vitesse au moins égale celle d'un chemin de fer. Elle était conduite par un militaire congédié, qui la dirigeait au moyen d'un simple mouvement de va-et-vient imprimé d'arrière en avant. Le mé canisme de cette machine permet de faire d?assez longues étapes sans autre fatigue que celle que doit éprouver un scieur de bois, tra vaillant consciencieusement- Le sieur Cucnat, de Reppe, vient d'être au torisé livrer une machine dont il est l'inven teur l'examen des autorités militaires. Les expériences ont eu lieu dimanche. Il suffit aux personnes qui se trouvent dans la voiture de marquer le pas pour la mettre en mouvement. La cadence du pas ordinaire produit une vitesse qui laisse bien arrière les voitures des messageries; quand on veut augmenter la rapi dité de la marche, on prend le pas accéléré, et la voiture file avec la vélocité d'une locomotive lancée toute vapeur. On écrit de Constantinople, 28 octobre 11 y a quelques jours on a reçu des nouvelles de Bagdad qui annonçaient que le choléra exerçait ses ravages dans celte ville et que quatorze cents personnes avaient déjà succombé depuis l'invasion du fléau. On craint que le choléra ne finisse par arriver Constantinople d'autant plus qu'il suit précisément la roule par laquelle il est déjà venu dans la capitale. Grâce M. De Bourqueney l'émir Beschir l'ancien chef du Liban a enfin vu le terme de son exil. La Porte lui a permis d'habiter Brousse. Le 12 novembre est décédée Louvain Mm* Anne-Marie Borreinans, veuve de M. Jean-Baptiste Snellaerls, l'âge de roo ans 5 mois 28 jours. Née le 15 mai 1746, elle a joui de la plénitude de ses facultés jusqu'à sa mort. M™ Borreinans était la tante de M. le général Borremans. L'amiral Philippe Stephens,qui avait été élévé, dans la dernière promotion du grade du pavillon blanc celui du pavillon rouge, vient de mourir son domaine de Litlle-Plumslead. 11 comptait près de 60 ans de services. Nous recevons par la voie de Toulon des nou velles de Lisbonne du 3 novembre. La frégate vapeur le Labradorqui a transporté Lisbonne l'ambassadeur français près la cour de Portugal a été de retour Toulon le 9. Cette frégate a quitté Lisbonne le 3. Au moment de son départ, la garnison de la capitale se disposait quitter la ville pour se rendre la rencontre de l'armée insurgée qui s'avançait par la x-oute de Leiria mais elle manquait de vivres pour se mettre en campagne. On parlai; d'un emprunt forcé afin de pouvoir acheter du bisfcuit. M. Gonzalez Bravo ministre plénipotentiaire d'Espagne, venait d'arrivfljf Lisbonne, et cherchait opérer un rapprochement entre le maréchal Sal- danha et le comte de Thomar Costa Cabrai Le comte Sa da Bandeira s'était rendu de Coïmbre Oporto pour prendre le commandement en chef des insurgés de cette ville et diriger les travaux des fortifications. Dans la journée du 3 1, îlavait fait une sortie pour aller la rencontre du général Vinhaes et du baron de Gazai, qui, avec les troupes des provinces du Nord, avaient pour mission d'attaquer Oporto. Mais le baron de Cazal qui s'était le plus avancé vers Oporto, s'est retiré sans accepter le combat. Lisbonne4 NovembreUn bateau vapeur et deux frégates sous pavillon anglais sont partis pour Oporto afin de demander la junte de cette ville satisfaction de l'attaque contre la personne du négociant M. Noble, sujet anglais. On sait que ce négociant a été l'objet d'insultes et de violences au moment où il venait de visiter le duc de Terceira. Les consuls d'Oportosesont réunis pour protester contre la visite domiciliaire qui a eu lieu l'hôtel du consul de Toscane. La junte a donné satisfaction parfaite aux consuls, cet égard. Le vicomte Sa da Bandeira paraît avoir fait un mouvement, et être sorti d'Oporto la tête de quel ques forces pour aller combattre le baron de Gazai qui se rapprochait d'Oporto, afin de s'entendre avec les partisans du Gouvernement dans cette ville. Le Gouvernement de la Reine paraît décidé agir avec la plus grande fermeté dans les circonstances actu elles, c'est ce qui résulte de trois décrets publiés par le Diario do Governo. Par le premier décret, le marquis de Saldanha est nommé lieutenant de S. M. dans les provinces du Nord. Le second ordonne de mettre en vigueur le décret du 22 août qui détermine la procédure suivre l'égard des révoltés pris les armes la main. Le troisième porte que les ecclésiastiques et laï ques pris les armes la main seront fusillés sur- le-champ. Une lellre"publiée dans le Diario, dit que 200,000 pièces d'armes sont entre les mains du peuple; tout homme est armé. La résistance sera opiniâtre. Une foule de personnages titrés sont allés rejoindre les rebelles. Des juntes se forment dans presque toutes les villes du royaume. Evora devait être bombardé le 7. Des lettres qui nous parviennent d'une autre source représentent la cause de la reine comme arrivée la dernière extrémité et rapportent que les troupes de la reine ont été repoussées eu diverses rencontres et que tout le pays était en armes pour la cause dont Das Autas est le chef. Les cas de maladie sont tellement nombreux dans la province de la Hollande septentrionale, que l'administration provinciale a dù demander quel ques hommes de l'art l'université d'Utrecht, ceux qui sont éiablis sur les lieux ne suffisant pas. Les organes du parti légitimiste se décident enfin annoncer le mariage de M. le duc de Bor deaux. Ils publient une lettre de ce prince M. le marquis de Pastoret, lettre par laquelle il leur fait connaître qu'à l'occasion de son mariage, il met sa disposition une somme de 20,000 francs pour les pauvres de Paris. Le duc de Bordeaux exprime le regret de ne pouvoir donner davantage. A près cette lettre, les feuilles légitimistes entrent dans les détails suivants M. le comte de Chainbord épouse la princesse Marie-Thérèse Béatrix de Modèue, archiduchesse d'Autriche. La princesse de Modène, fille aînée du feu duc François, soeur du duc régnant, est née le 14 juillet 1817; elle est, par son père, arrière-petite-fille de l'impératrice Marie-Thérèse, et cousine issue de germain de l'empereur Ferdinand par sa mère, elle est pel i te—fil le du roi Victor Emmanuel de Sardaigne et nièce de l'impératrice régnante d'Au triche. M. le duc de Levis, chargé des pouvoirs de M. le comte de Chambord, est arrivé le 3 novembre Modène. Il a fait, le 5, la demande officielle de la main de la princesse. Le mariage par procuration doit avoir lieu le samedi 7. Le lundi 9, la princesse a dû partir en cérémonie pour le château de Froshdorff. Mm9 la duchesse de Levis et Mm* la comtesse de Chabannes l'accompagnaient. Les lettres que nous recevons de Modène et d'Italie sont pleipes de détails sur la princesse qui va devenir la compagne de M. lecomte Chambord. Elle est grande, d'une parfaite élégance, d'une dis tinction toute royale, d'une charmante expression de physionomie, d'une vive intelligence. Sou carac tère, sa bonté, sa grâce en avait fait l'âme de sa famille la ville de Modène tout entière regrette en elle la providence des pauvres, tout en «'applaudis sant et eu s'enorgueillissant de sa destinée nouvelle M™ la duchesse de Parme, l'impératrice Marie- Louise, est venu le jour de la cérémonie, apporter ses félicitations et elle a dîné en famille avec sa cousine. Des personnes qui connaissent la jeune princesse tant vantée par les journaux légitimistes, disent que son purtrait est un peu flatté. A cette opinion nous ajouterons que celte princesse se préparerait de nouvelles désillusions si elle croyait la destinée nouvelle qu'on semble vouloir lui promettre. Nous ne lui voulons assurément aucun mal, et c'est pour cela que nous l'engageons ne pas trop compter qu'elle sera un jour reine de France. Elle épouse M. lecomte de Chambord; elle sera comtesse. Voilà toute sa destinée. dames, quel bonheur que la pièce n'ait pas plus d* cinq actes Paris, 15 novembre. Un conseil des ministres a été extraordinai- rement convoqué ce matin par M. Guizot, qui l'a présidé au déparlement des affaires étran gères l ien n'a transpiré sur les motifs de celte réunion imprévue; le plus grand secret a été aussi gardé sur le contenu de la dépêche télé graphique qui a été envoyée avant-hier au Roi, Compiègne; cependant j'apprends que le ba teau vapeur de guerre le Labradorqui est parti de Lisbonne, dans la soirée du 3 de ce mois, est arrivé le 9 Toulon avec des dépêches pressées de M. le comte de Varennes ambas sadeur de France en Portugal, pour le gouver nement français, et qu'immédiatement après le débarquement un courrier a été expédié pour Parispar l'amiral Baudin en même temps qu'une dépêche était transmise par le télégraphe. 11 n'y a donc pas de doute que l'armée insur rectionnelle commandée par le comte Das Anlas, se trouvait devant Lisbonne le 4, car Leira, où il était le 29, n'est qu'à quinze lieues de la ca pitale. L'amiral Parker attendait tout moment le colonel Wilde, qui a été envoyé comme com missaire extraordinaire avec une mission spéciale du cabinet anglais, et, au départ des dernières nouvelles, on espérait Lisbonne que lé Cyclops, bord duquel le colonel Wildeest parti de Plymouth, arriverait encore temps pour pré venir une rencontre entre les deux armées et

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3