P r i H INTÉRIEUR. DIMANCHE, 22 NOVEMBRE mii. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Feuilleton. jOQ On s'abonne Ypreb, Marché au Beurre, 1et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Yprèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, k l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrés paraît le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. TIRES ACQUIRIT EUNDO. ITPRES, le 21 UToveiulire. DISCUSSION DE L'ADRESSE. Depuis lundi dernier, la chambre des repré sentants s'occupe de la réponse au discours du trône. Ce projet rédigé par M. Dumortier n'est que la paraphrase du discours ministériel et si un trait de dissemblance existe entre ces deux documents, ce devrait être que la nullité et le Yague du secondl'emporte encore sur l'insi gnifiance du premier. Le ministère a cru faire grand effet en cataloguant tous les projets qu'il voulait soumeltreàla chambre, maison n'en est pas dupe, car le programme] ministériel ne pourra être épuisé eu quatre ou cinq sessions. La discussion entre le ministère et l'opposi tion est vive et animée. MM. Delfosse, Rogier, VerhaegenDeBrouckere, Lebeau, ont pris la parole et ont demandé compte au cabinet de ses faits et gestes pendant l'intervalle de la session. Les orateurs de l'opposition ont seule ment appuyé sur la destitution des fonction naires même non politiques pour crime d'affi liation une société politique. Autrefois le droit de renvoyer les fonctionnaires politiques de mandé par M. Rogier avait soulevé des clameurs et des jérémiades hypocrites de la part des or- ganesdu parti clérical. Aujourd'hui le ministère destitue un conservateur des plantations du chemin de fer afin de prouver que la seule société laquelle le gouvernement permet qu'on s'affilie, est la Compagnie des Jésuites, dont M. Malou a fait l'éloge. M. Rogier a proposé un amendement l'a dresse cléricale de M. Dumorlier. Au paragraphe qui concerne l'enseignement, il a demandé qu'on ajoute une solution qui mette obstacle A des •prétentions incompatibles avec les droits et les devoirs du pouvoir civil. M. De Theux s'y est opposé sous prétexte que ce serait convenir que le cabinet actuel n'est pas capable de sau vegarder l'indépendance du pouvoir civil. Le ministère de l'intérieur a fait une question de cabinet de l'adoption de cet amendement. Il vient ainsi prouver clairement que tous les semblants de libéralisme du cabinet n'étaient que de la fausse monnaie et que, fidèle ses antécédents le parti jésuitique comptait avoir beau jeu en trompant ses adversaires et emporter une loi favorable aux prétentions de l'épiscopat. Aujourd'hui il est clair par suite de l'amende ment de M. Rogier, combattu par M. De Theux, que le ministère est loin d'être ennemi des conventions du genre de celle de Tournai et qu'il veut faire sanctionner par une loi les em piétements déjà consommés dans les villes, qui ont eu la faiblesse d'abdiquer leur droit de surveillance sur l'enseignement moyen, en fa veur du clergé. Vendredi soir, pour la première fois, la salle de réunion de la société de la Concorde de celle ville a été éclairée au gaz fourni par une usine établie dans la cour de l'hôtel de la Châtellenie. L'essai a très-bien réussi, et la con struction de l'appareil fabriquer le fluide éclairant fait honneur M. Valcke-Hage, poë- lier-fondeur en cette ville. La commission de la Société des Chœurs s'empresse d'informer les amateursqu'à l'oc casion de la fêle de Ste Cécile, une messe so lennelle sera célébrée dans l'église de S' Jacques, le Lundi, 23, dix heures du matin. On y exécutera la belle messe en sol de C.-M. Von Weber, composition admirable et si bien en harmonieavec lagrandeurdu sujet. LeGraduel par Reichhardt, sera chanté par les voix seules et l'Offertoire est une belle inspiration de Shnabel. Le salut qui aura lieu S heures et demie du soir se distinguera par un belle production de Grazioli, un Ave Maria stella délicieux double chœur et écho. Pour les autres morceaux on a choisi parmi les compositions les plus délicates de Gimeno Reichhardt, Schubert et C.-M. Von Weber. L'orchestre sera composé de 62 exécutants. Dans une époque où la classe indigente a tant besoin de secours, le public ne verra pas de mauvais œil, la collecte qui sera faite par deux membres de la société pendant les deux ser vices; nous espérons au contraire, rencontrer dans la réalisation de notre but la sympathie de tous les assistants, et trouver de quoi alléger un peu le poids de la misère qui accable tant de familles malheureuses. Un plaisir redouble quand la charité le guide. Nous trouvons dans la Revue de Namur une observation notre adresse. Dans un précédent numéro, nous avions dit que MM. Lebeau et Rogier avaient donné leur démission de gou verneurs pour rester fidèles leur opinion. La Revue de Namur soutient que c'était pour deve nir ministres. Nous croyons qu'elle est dans l'er reur. Dans la remarquable discussion soulevée l'occasion de la réintégration dans les cadres de l'armée de Vandersmissen MM. Lebeau et Rogier, avant de voter contre le ministère ont donné leur démission acceptée le 5 avril 1840, tandis que leur nomination comme ministre n'est datée du 18 avril 1840. Le 16 de ce mois, la nommée Marie-Thérèse Ameloot, àgéedeôl ans, demeuranlà Woumen, se sentant prise d'une colique eût recours une voisine (veuve d'un artiste vétérinaire) pour se faire soulager; celle-ci lui administra effectivement un spécifique, mais qui fit suc comber cette malheureuse dans la journée, après avoir enduré les plus grandes souffrances. L'autopsie qui a été faite par un médecin, légiste a démontré toutes les traces d'une mort violente. Dans les observations qu'il a présentées la chambre sur la mesure que le cabinet vient de prendre au sujet des fonctionnaires publics, M. de Brouckère 'a dit que ces fonctionnaires devaient croire d'autant plus licite leur affilia tion l'Alliance ou tout autre association politique, qu'un ancien ministre, actuellement encore ministre d'État et gouverneur d'une province, faisait partie de celle même société. Mais hier, M. de Brouckere revenant sur ce sujet, a dit qu'il avait appris et devait annoncer que M, le gouverneur du Hainaut ne fait plus partie actuellement de l'Alliance. Il a envoyé sa démission il rj a quelques jours, en donnant pour motif que ses occupations et ses nombreu ses absences l'empêchaient de rester plus long temps membre de l'Alliance. On assure que par un arrêt royal de date récente, M. le lieutenant-colonel d'artillerie Eenens, est mis en disponibilité. Cette mesure serait uniquement motivée sur le refus de cet officier supérieur, de se retirer de la société de l'Alliance dont il fait partie. Indépendance Par arrêté royal, la peine des parricides XVI. le montebello. {Suite.) Cependant les autorités militaires avaient pris quelques disposi tions. On forma une baie de soldats de marine, et les personnes qui occupaient la tribune officielle purent se retirer tranquillement et sans encombre. Cinq minutes après il n'y restait plus que deux hommes Pierre et Zéphyr. Zéphyr s'était glissé sur les derrières de la tribuue avec la domesticité des princesseset de là il avait suivi cette scène. Quant Pierre, il avait voulu assister jusqu'au bout la bagarre, et ses impressions se résumaient en un haussement d'épaules très-signiGcatif. Et l'on appelle cela des hommes! se disait-il. Des vrais moulons de Panurge capitaine j la peur les rend féroces. Pierre se retourna et aperçut son compagnon. *-« Ah c'est loi. Eh bien qu'en dis-tu Que voulez-vous que j'en dise, capitaine Le monde est plein de pleutres, voilà tout ce que ça prouve. La confusion commençait pourtant diminuer- les cris désespérés avaient cesséet la foule s'écoulait plus régulièrement. A force de regarder le vaisseau et de voir qu'il ne bougeait plus les timides avaient repris courage et se sentaient disposés braver le danger imaginaire qui tout l'heure les avait si fort alarmés. Cette réaction n'offrait plus le même intérêt, et Pierre allait se retirer quand il vit son compagnon porter la main sa jambe et s'écrier Par exemple en voilà une sévère Qu'as-tu donc lui demanda Pierre. J'ai qu'on vient de me gratter le mollet capitaine répondit Zéphyr en examinant le plaucber de la tribune. Te gratter le mollet qui donc Nous sommes seuls répliqua Pierre en jetant les yeux autour de lui. N'empêche que quelqu'un vient de me gratter le mollet, capi taine. Que diable je ne suis pas ladre. En même temps il examinait le parquet sur lequel leurs pieds étaient posés. En l'honneur de Leurs Altesses Impériales, on l'avait garni d'un tapis qui recouvrait les planches et donnait l'ensemble l'aspect d'une surface unie. Comme les autres tribunes la tribune officielle avait été construite en amphithéâtre, de manière ce qu'on pût y voir toutes les places. Pierre et son compagnon se trouvaient alors vers le milieu de ce pavillon." Tu auras rêvé dit Pierre en faisant un nouveau mouvement pour se retirer. Rêvé s'écria Zéphyr 5 tenez Il venait de saisir une main qui s'élevait de dessous le tapis et lui avait de nouveau' chatouillé la jambe. Ah farceur! ajouta-t-il en se penchant vers le plancher ta veux rire Eh bien! nous allons voir »-« Chut! dit une voix souterraine. C'est moi! Qui toi Belzébuth dit Zéphyr en lâchant la main qu'il avait saisie. Laisse mes abattis tranquilles mauvais plaisant,* et va bati foler avec tes pareils. Je te dis que c'est moi Le capitaine est-il là? En entendant ces mots, Pierre regarda rapidement autour de lui} personne ne les observait, La foule s'en allait de toutes parts, encore émue et troublée. Rassuré par cet examen, il souleva rapidement le tapis et jeta uu coup d'œil travers !es interstices des planches. Je ne m'étais pas trompé dit-il c'est lui j'avais reconnu sa voix. Mais qui donc? ajouta Zéphyr en insistant le diable en per sonne Chut répliqua Pierre. Chut ah ben C'est le jour des chut Soit dit sans coq à- l'âne I Tout le monde s'en mêle des chut Veux-tu te taire élourueau C'est Bouton de-Rose Le lieutenant oh alors l I V

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1