0 2 réclamait les bras de tous ses enfants, de Sternbach fut placé comtne lieutenant adjudant-major au i" bataillon de la garde civique mobilisée de la Fandre Orientale, emploi très-important, surtout celte époque où il y avait tant de combattants et si peu de soldats. Après le licenciement de la garde civique, de Sternbach fut nommé en i83lî, softs-lieutenant pour la durée de la guerre, grade que le Roiconlirma comme effectif en 1839. •••«••••••••••••••••••a** Adieu de Sternbach, bientôt la terre nous cachera ton cercueil, comme déjà le cercueil nous cache ta vue, mais ton souvenir ivra parmi nous. Adieu ami, que la terre le soit légère! On nous assure que la partie des plans du chemin de fer d'Ypres sur Courlray depuis Wervicq jusque près de notre ville, est soumise l'approbation du conseil des pontset chaussées. Le 30 Novembre dr, vers les huit heures du soir, a été retiré du lieu d'aisauce du quartier de la cavalerie, derrière les remparts, le cadavre de Jean-François-Julien Sceaux, âgé de 4 ans, fils de François, maître armurier au 5e de ligne. Cet enfant était absent de sa demeure depuis plusieurs heures et l'on présume que la mort est accidentelle. Le teneur d une maison de prostitution, le nommé Dupiez, est décédé ces jours derniers et 011 disait le décès accompagné de circonstan- e s peu naturelles qui ont fait courir le bruit qu'il était mort empoisonné. Une descente de la justice a eu lieu dans la maison et l'autopsie du cadavre a été pratiquée par M. le docteur Antoine Poupart. Nous ne savons si les investi gations de la justice ont eu pour résultat de la mettre sur les traces d'un crime, ou si le bruit semé dans le public était sans fondement. CIIROJilQUE JUDICIAIRE. COUR PROVINCIALE DE LA GUELDRE. TENTATIVE E" A S£ AS51N AT COMMISE PAR UN VICAIRE CATH JLIQ JE SUR SA MAITRESSE. Le 2i Novembre, se sont ouverts Arrihem les débats de l'affaire criminelle charge du vicaire de Groenlo, accusé d'assassinat sur la personne d'une jeune fille dont il était l'amant. Le prétoire, chose rare en Hollande, était de bonne heure envahi par de nombreux curieux appartenant toutes les classes de la société. Cinquante quatre témoins sont cités, tant charge qu'à décharge, parmi lesquels Marie VVicherink, la victime, attire surtout les regards. L'accusé est revêtu du costume ecclésiastique sa contenance est calme et son abord inspire l'inté rêt. Il répond avec beaucoup de convenance aux interrogatoires préalables, et déclare se nommer C. Gepkens, être né Vieux-Zevenaar, âgé de 27 ans, et remplir les fonctions de vicaire catholique Groenlo. La défense est confiée M® Reigers. M. le procu reur-général soutient en personne l'accusation. L'acte d'accusation expose que, le 26 juillet 18+6, entre 3 et i heures de relevée, quelques habitants de Groenlo rencontrèrent,au sortir de la ville, Marie Wicherink sortant iFun petit bois voisin appelé Epsweide. Elle avait les vêtements en désordre sa contenance était troublée; elle saignait et se plai gnait d'avoir été dangereusement blessée dans l'Epsweide, par un jeune homme de Groenlo, que tout le monde connaissait, disait-elle, mais qu'elle ne nommerait pas. Elle ajoutait avoir échappé par bonheur au danger, sans aide de personne, faisant observer plusieurs reprises ce sujet combien peu il fallait compter dans le monde sur autrui. Au même moment, l'accusé sortait du bois par le côté opposé, les mains et les vêlements ensanglantés, déclarant ceux qu'il rencontrait qu'un malheur avait eu lieu dans ce boispeut-être même un assassinat qu'il y avait vu un homme et une femme inconnus, luttant entre eux; que la femme ayant crié au secourt, vicaireil avait saisi aussitôt le scélérat, l'avait écartéavec violenceet mis en fuite. Les témoins de ce récit, étant immédiatement entrés dans le bois, n'y découvrirent, non plus que dans les blés environnants, aucune trace du coupable ni de sa fuite, Marie Wicherink, fut ramenéechezle charpentier Wolters, son maître, et visitée. On reconnut la pré sence de quatre plaies, dont une large entaille la partie latérale du cou et une blessure la hauteur de l'estomac son linge et ses vêtements étaient ouverts 3 la gorge. Elle répéta d'abord ses commensaux ses dires concernant l'auteur de l'attentat, puis elle offrit sa maîtresse de lui révéler la vérité sous le sceau du secret de la confession, et que celte femme refusa d'accepter. La victime fut couchée. Elle demanda parlera l'accusé, priant ses maîtres d'être présents l'entre vue, ce qu'ils firent en effet. L'accusé eut auprès du lit une courte conversation avec la victime, mais elle ne fût pas comprise des assistants. Après le départ du vicaire, la blessée déclara que l'auteur du crime était un nommé J. Berend marchand de bonnets de nuit, demeurant derrière Winlerswyk; qu'elle le connaissait depuis quelque temps, que, lui ayant accordé ce jour un rendez-vous dans le bois d'Epsweide, il avait voulu abuser d'elle et l'avait frappée en voyant qu'elle lui résistait. Le vicaire l'avait alors secourue. Quelques heures après ce récit, l'état de la blessée parut empirer et elle témoigna le désir de voir un piètre autre que son confesseur habituel, l'accusé Gepkens. iVon,s'écriail-elle, absolument pat celui là; si cous voulez m'amensr Gepkens, sortez de cette maison. Le curé vint alors et resta assez lard dans la nuit avec elle. Cependant, la police avait déjà arrêté sur le territoire prussien une personne soupçonnée du crime d'après les indications de l'accusé. Celle personne fut confrontée avec la blessée après que l'accusé eût déjà proclamé qu'elle était innocente. Quoique sévèrement interpellée par le curé de dire la vérité, la blessée déclara plusieurs reprises que cet homme n'était pas l'auteur du crime. Voulant en dire davantage, elle en fut em pêchée par le curé qui, lui faisant signe de la main, la pria de ne rien dire sur ce sujet en sa présence, désirant demeurer étranger cette affaire. Après le départ du curé, la blessée révéla ses commensaux que le vicaire Gepkens était l'unique auteur du crime, qu'il lui'avait quelques instants auparavant demandé pardon avec force promesses, et lui avait soufflé le récit relatif au nommé Berend de Winlerswyk. Plus tard ces révélations furent reproduites avec plus de détails devant le juge de paix et le juge d'instruction. La victime ajouta qu'elle entretenait depuis longtemps des relations criminelles avec ce prêtre, que cet amour était né dans le confessionnal, et que là et ailleurs, entre autres fois, dans une cave de la cure, elle avait eu commerce avec lui. Au mois de juillet, ayant des raisons de supposer qu'elle était enceinte, elle en avertit le vicaire eu insistant pour obtenir qu'il pourvût sa situation, ce qu'il promit, en ajoutant qu'il lui procurerait bientôt un bon service, peut- être chez ses pareuts, et qu'il la prendrait chez lui comme servante ou gouvernante aussitôt qu'il serait devenu curé. Ayant parlé de rechef de cet objet dans le confes sionnal, le matin du 26 juillet, elle fut invitée par l'accusé venir l'après-midi pendant les vêpres dans l'Epsweide où il l'informerait de ses résolu tions. Elle rencontra au lieu indiqué l'accusé qui, après avoir abusé d'elle, lui découvrit la gorge sous pré texte de vérifier sou état de grossesse, et lui plaçant l'iinproviste la main gauchesur les yeux, la frappa de la droite en lui portant plusieurs coups. Elle n'avait, disait-elle, échappé qu'avec beaucoup de peine la vivacité de celte attaque meurtrière. Peu d'instants après le fait, l'accusé fut rencontré aux abords du petit bois, théâtre du crime, par des jeunes gens de Groenlo, qu'il aperçut aussi avant qu'ils fussent arrivés lui. L'accusé leur fil signe de la main et leur apprit qu'à l'endroit qu'il désignait du doigt, un meurtre avait été commis par un malfaiteur étranger sur une fille inconnue, que lui avait délivrée, étant ac couru aux cris de: Jésus, Maria, secourez-moi qu'il avait lutté avec ce malfaiteur armé d'un cou teau, et lui avait porté plusieurs coups de poing. Plus tard, celte version fut répétée par l'accusé, mais avec des variantes. Il dit entre autres, tantôt qu'il avait reconnu la fille, tantôt qu'il ne l'avait pas reconnue, tantôt qu'elle était sauvée, tantôt qu'elle avait succombé. Les témoins remarquèrent que l'habit de l'accusé et ses mains étaient ensan glantés, ces dernières l'extérieur, et sou chapeau froissé. Ils entrèrent aussitôt dans Je bois qu'entou rent des champs et des prés, afin de rechercher le coupable l'aide des chiens qu'ils avaient avec eux. Ces efforts furent vains; ils n'aperçurent aucune trace, ni dans les bois, ni aux environs. L'accusé, depuis son arrestation, a toujours nié sa culpabilité et les relations qu'on lui imputait avec Marie Wicherink, ajoutant que, le dimanche du crime, il était sorti pendant les vêpres pour chasser aux cailles dans le bois eu question, et répétant les circonstances déjà déclarées par lui. Il reconnaît a voir confessé plusieurs fois la fille Wicherink, et lui avoir chaque fois reproché sa mauvaiseconduite, en l'invitant même, puisque ses avertissements de meuraient infructueux, se pourvoir d'un autre confesseur. On a retrouvé dans le bois un couteau et un instrument piquant avec lequel il est possible que les blessures aient été faites. L'instruction établit que Marie Wicherink se confessait plus fréquemment que ses co-réligion- naires 11'ont l'habitude de le faire, et toujours a Gepkens; qu'elle parlait souvent de lui et qu'on l'a souvent vue converser avec l'accusé le soir. Quel ques jours avant le fait, elle a annoncé dans la mai son où elle servait et d'autres personnes qu'on s'intéressait elle, qu'elle allait quitter Groenlo pour aller fort loin quelques personnes elle a dit qu'elle allait servir chez les parents du vicaire Gepkens que celui-ci la «prendrait pour gouver nante lorsqu'il serait devenu curé. Le 26 juillet au matin, elle a même dit que son sort se déciderait dans la journée. L'audilion de la fille Wicherinck a eu lieu huis-clos et a duré plus d'une heure. Le témoin, quoique sérieusement avertie par le président de la gravité de sa déposition, a persisté dans ses dires. Les médecins entendus ont déclaré que les bles sures avaient pu être faites l'aide du couteau et de l'instrument pointu enfer retrouvés sur les lieux 'f§ W C'était ainsi que I^aure transigeait avec ses remords, et conciliait le devoir avec la pitié. Chaque pas que Pierre faisait dans le monde a Hennissait chez elle celte résolution ses succès lui servaient d'ex cuse. Elle le suivait comme on suit ce que l'on a créé, avec un sen timent la fois rempli d'orgueil et d'amertume. Eu ceci, elle était d'ailleurs siucère sans que jamais entre elle et Pierre, aucune explication se fut échangée, elle croyait que le chef des bandits aspirait une nouvelle vie et voulait effacer le passé. Tout indi quait ce reiour les scènes du souterrain et ses débuts brillants la cour des princesses. Il ne s'agissait plus, dès lors, que d'une com plicité passive, et pouvait-elle moins faire pour un homme qui s'était inoulré, son égard, si dévoué et si chevaleresque Ostensiblement, il était son frère elle accep'a celte position et se dit qu'elle serait une sœur pour ce malheureux. Ainsi, peu peu, elle se résignait subir les conséquences d'une solidarité habilement surprise, et cou vrait des couleurs de la compassion les faiblesses d'un cœur combattu. Claire de Stolberg, de son côté, était livrée des inspirations moins généreuses. On l'a deviné, la comtesse de Stolberg n'était autre chose que cette Claire qui avait employé le bras de son amant car se délivrer d'un vieil époux. Pierre avait eu le soin de se mé nager i n beau rôle dans cc récit, mais le foud en était vrai Claire était complice de son crime, et aurait dû en partager l'expiation. Mais la comtesse de Stolberg savait comment on désarme la justice des hommes Pierre seul avait été frappé. Toute la vie de celte femme se composait d'aventures semblables elle était née pour l'intrigue et y apportait les ressources les plus étendues et une au dace qui ne connaissait point de limites, cette audace qui l avait toujours sauvée; c'était là sa force et son étoile. Profondément artificieuse elle portait des coups d'autant plus sûrs que la main restait constamment cachée; au lieu d'attendre l'ennemi, elle l'atta quait de front, allait de plein gré au-devant de la lutte, intimidait ceux qui pouvaient la perdre et corrompait ceux qu'elle n'avait pas la puissance d'abattre. Tout ce qui conduit ici-bas au suocès cl l'empire, elle l'avait. Elle savait flatter, résister ou céder propos, composer son visage, mesurer sa parole vaincre ses émotions et même sa haine. Dans le monde où elle avait su s'introduire, elle déploya toutes les qualités de la comédienne et y joignit celle du courtisan. Tout en elle était dangereux, l'intimité et l'indifférence, l'affection et la rancune. Du reste, nulle pudeur, nulle réserve, rien de ce qui honore la femme; elle ne reconnaissait que deux maîtres la caprice et le calcul. Restée veuve vingt ans, riche et titrée, Claire aurait pu préten dre aux plus beaux partis. Aucun n'avait flatté sou ambition au point de la décider au sacrifice de son indépendance. Elle préféra rester libre, afin de pouvoir jouer tous les rôles et courir toutes les aventures. C'était un cœur profondément dépravé, qui aimait 1 agi tation pour l'agitation, l'iutrigue pour l'intrigue. A la mort du comte, elle avait habité Dresde, que traversaient souvent des mem bres de la famille impériale. Elle se créa aiusi des relations parmi les puissances du jour, et de la grande duchesse de Berg elle passa la cour de la princesse Pauline. Nulle part elle ne pouvait trouver des mœurs plus faciles et un théâtre plus favorable ses menées. Pauline était une nature bonne et indolente, n'ayant de l'activité que par accès et jouet de ses propres fantaisies. Pour prendre de l'ascendant sur son esprit, il suffisait de ffalter ses goûts, de s'occu per comme elle de mille riens, d'épouser ses haines et ses préféren ces, de couvrir d'un voile disoret les écarts de la belle princesse. La comtesse de Stolberg fit tout cela et avec un tel art, que sa dignité n'en fut point atteinte aussi son influence devint-elle grande, et plus d'une fois la princesse mit son crédit cutier au service de sa favorite. C'était elle qui conduisait la maison, disposait du service intime et n'y admettait que ses créatures. (La suilo au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2