6e ANNÉE. - N° m. INTÉRIEUR. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. TILLE D'YPRES. conseil communal. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Le Pro JEUDI, 10 DÉCEMBRE 1846. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUNDO. YPRES, le 9 ïîécemlire. L'indifférence du minislère et de la majorité de la chambre l'égard des populations fla mandes est incompréhensible. La quiétude qu'on affecte dans les hautes régions gouverne mentales aurait de quoi étonner de la part d'une administration sérieuse, si on ne connaissait l'impérilie notoire de nos gouvernants, leur tendance vivre au jour le jour et n'appli quer aux maux les plus cruels, que des palliatifs insuffisants et sans portée. Enfin pour n'en citer qu'une preuve, on a demandé un million trois cent mille francs pour l'alimentation des classes pauvres, et celte somme sera partagée entre les communes les plus nécessiteuses. Voilà quoi se bornent les ressources que le gouvernement met la disposition des communes obérées, ne sachant comment venir en aide la population indigente, dont les souffrances pendant l'hiver prochain qui s'annonce devoir être rigoureux, seront au moins aussi poignantes, que celles de l'année dernière. On a beaucoup parlé des travaux publics qui allaient être exécutés. Mais dans l'arrondisse ment, on ne fait rien et aucun travail ne peut être immédiatement entrepris, moins que les plans du chemin de fer d'Ypres sur Courlrai ne soient approuvés prochainement, et que pour la fin de l'hiver on mette la main l'œuvre. Dans l'arrondissement d'Ypres c'est le seul travail de quelque importance qu'on peut espérer de voir donner, dans une époque plus ou moins pro chaine, de l'occupation nos nombreux ouvriers terrassiers. Pour d'autres parties de la Flandre, il paraît que les annonces de commencement de travaux publics et enlre autres des canaux de Schip- donck et de Zelzaete, n'étaient que des leurres. Le gouvernement n'est pas en mesure d'ouvrir les adjudications et par conséquent il sera im possible de remuer le terrain, avant la fin de l'hiver au moins. Et cependant le parti qui est aux affaires devrait, lui plus que lotit autre s'ingénier trouver un remède efficace des maux qu'il peut se vanter d'avoir laissé arriver leur point culminant par son impéritie et son ignorance des principes de l'économie politi que, ainsi que par sou opiniâtreté empêcher tout progrès dans les procédés de fabrication de l'industrie linière. Nous apprenons d'une source certaine, qu'un Concert s'organise par la Société des Chœurs, pour le Dimanche, 3 Janvier 1847. On y exécu tera dans la seconde partie le Désert, celte œuvre admirable de l'immortel Félicien David, que tous les amateurs ont entendu avec tant d'enthousiasme. MM. les officiers de la garnison qui désirent faire partie de la dite société, comme membre honoraire, n'ont qu'à s'adresser au secrétaire pour communiquer leur intention. On a arrêté lundi dernier, le nommé Mahieu, ancien scieur de long, prévenu d'avoir escroqué une somme d'environ cinquante francs aux directrices de l'école dentellière de Zillebeke. 11 paraît qu'il alléguait que cet argent lui était dû pour port d'un carton l'adresse de M. le curé qu'un des compagnons du filou avait préa lablement averti qu'il était appelé Ypres par M. le doyen. Quand on a ouvert le paquet, il ne contenait que du foin et de la terre. Une demoiselle Vanden Berghe de celte ville paraît avoir manqué d'être victime d'une escro querie du même genre, mais cette fois c'était pour payer la provision de pommes de terre de M. le curé de S'-Jacques. On soupçonne les mêmes individus d'avoir fait celle dernière tentative de vol. Le notaire devait suivre la roule par Pope- ringhe Furnes, et Mr Da obtenu la permission de M. le procureur du roi de le faire partir d'ici directement pour Furues, par une voiture expresse. Il est parti ce malin 6 heures accompagné de deux gendarmes en habit bourgeois. Séance publique fixée au Mercredi, g Décembre 1846. ORDRE DU JOUR I 1" Communication des pièces adresséesau Conseil. 20 Délibérer sur l'observation faite par M. l'in génieur en chef de la province, relativement quelques dispositions du règlement sur la police des quais et bassin de cette ville. 3° Émettre un avis A. Sur l'acte d'échange fait entre l'administration des Hospices civils et le sieur Paret, cabaretier Voortnezeele. 11. Sur le cahier des charges, clauses et conditions pour la vente publique du taillis croissant sur les propriétés de l'administration des hospices. C. Sur le procès-verbal de la location de quel ques biens ruraux appartenant ladite administra tion, laquelle a eu lieu le 4 septembre dernier. 4° Examiner et approuver s'il y a lieu, la con vention conclue par le Collégeavec le sieur Wiener, graveur, pour l'exécution d'une médaille commé morai! ve des travaux de restauration des Halles. Le notaire Deleforlrie est arrivé en celle ville, lundi soir, par la diligence Van Gend, et est descendu l'hôtel de la Tète d'or; de là on l'a conduit la maison d'arrêt de celte ville. Le lendemain Mr Ds'est empressé d'aller lui porter quelques consolations. M. Deleforlrie a témoigné qu'il n'a pu quitter le pays cause du manque de fonds. Il est parti de chez lui avec 1230 francs, tant en espèces qu'en argenterie et de celle somme minime, un des créanciers, auquel il devait 3000 fr. en a reçu 1000, de manière que Deleforlrie conservait seulement une somme de 230 francs et actuellement, il n'avait plus que 24 francs. Une personne charitable de cette ville a re mis entre les mains de Mr D.20 francs, que ce dernier s'est empressé de lui porter, en y ajoutant encore quelqu'argent de son côté. Dans la.section centrale chargée du projet de loi relatif au crédit spécial de deux millions accorder aux Flandres, il ne se trouve qu'un représentant de l'opinion libérale, tous les autres membres siègent sur les bancs de nos adversaires. Cette circonstance explique la célé rité imprimée aux travaux de celte section, car on sait que c'est de la médecine expectante que les catholico-ministériels entendent faire pour les Flandres. Journal de Bruges.) iidoo tm On nous annonce, et le pays tout entier apprendra, sans doute, avec une vive satisfac tion, que le duc régnant d'Anhalt, voulant reconnaître les services éminents rendus par M. le ministre de la justice, l'occasion des négociations relatives la convention pour l'extradition des malfaiteurs, qui vient d'être conclue entre la Belgique et ce duché, a nommé M. le baron d'Anethan, grand cordon de l'ordre d Albert l'Ours Feuilleton. XXII. l'entrevue. La maison qu'habitaient les princesses se composait d'un corps de logis qu'accompagnaient de vastes ailes découpées en fer cheval sur le jardiu. Le corps de logis renfermait les salons, les ailes ser vaient aux appartements. Pauline occupait l'aile gaucheÉlisa l'aile droite. Outre les communications intérieures, ces deux con structions avaient chacune une issue sur le parterre. Un perron^ bordé de lauriers roses, conduisait dans la pièce principale, qui s'ouvrait du dedans mais sur le côté aveugle de la façade et masqué par des espaliers, se trouvait une porte bâtarde pour l'usage de la domesticité. C'était la clé de cette porte que la comtesse de Slol- berg avait remise Pierre; elle s'ouvrait sur un pallier obscur et conduisait aux chambres des dames d honneur. Pierre apportait au rendez-vous que lui avait donné la comtesse des dispositions singulières. En quittant lesouterraiu pour se mêler la vie du monde, le chef des bandits ne s'était fait aucune illusion: malgré les précautions qu'il avait prises, il savait que cette comédie ne pouvait pas durer longtemps; son seul but était d'attendre une occasion de la mettre profit. Il comprenait qu'entre la société et lui le divorce était sans retour, et qu'elle ne lui pardonnait pas plus qu'il n'avait envie de lui demander grâce. Eu croyant son repen tir, Laure avait fait un rêve; en croyant le captiver un moment, Claire avait trop compté sur la puissance des souvenirs. On ne descend pas aussi bas dans le crime sans y laisser tout ce qui reste un homme d'instincts honnêtes et de bonnes inspirations. De sa vie antérieure, Pierre n'avait conservé qu'une chose, son talent de comédien et l'art de prendre tous les .visages. Quant ses amours d'autrefois, tant d'émotions vives avaient depuis lors traversé son existence, qu'il était devenu insensible ces petites distractions des sens c'était un homme blasé sur tout, excepté sur le crime. L'in stinct du vol et du meurtre avait affaibli ohez lui les autres instincts, et eût-i! été assuré de se replacer convenablement dans le monde, peut-être n'eût-il pas consenti y reparaître. Il y a dans la dépra vation, 011 ne saurait dire quelle volupté malsaine qui produit sur l'âme le même efFet que les liqueurs spiritueuses sur le corps quand on y a goûté, on ne revient pas facilement un autre régime» et l'excès nait de l'excès même. Pourquoi, d'ailleurs, se bercer de ohiuières? Jusque-là Pierre avait joué de bonheur mais ne suffisait-il prs peur le perdre du moindre événement? Il Yen ait d'en avoir la preuve. Le capitaine Maxime Grandval avait été naguère attaché l'état-major du prince Eugène. Si le prince venait Hyères et s'y arrêtait un seul jour» comment pouvait-il se. dérober aux suites de celte visite? Son im posture allait être dévoilée, et l'échafaud l'attendait. Eût-il évité ce péril une première fois, d'autres occasions pouvaient s'offrir. Le brave officier dont il prenait le nom avait des camarades dans l'ar mée et tout instant une rencontre, une confrontation étaient possibles. Ainsi il n'y avait pas compter sur la durée de ce qui proquo, et il eût été puéril de mettre sa vie sur un enjeu aussi fragile, Pierre calculait trop bien pour le faire; en brigand avisé, il s'était dit que le grand monde devait offrir un beau théâtre d'opé rations, et il ne voulait y rester que le temps nécessaire pour exécu ter un coup de main plein d'éclat. La nouvelle de l'arrivée prochaine du prince Eugène lui Gt sentir mieux encore la nécessité de conduire ron leraenl cette a (Epi e. C'est sous l'empire de cette pensée qu'il avait accepté le rendez- vous de la comtesse. Une intrigue de cœur, G donc Les folies de jeunesse n'ont qu'un temps, et pour Pierre ce temps élait passé. Un bandit comme lui, qui avait épuisé les émotions des grandes routes, qui avait eu sous sa maiu des femmes éperdues, demi mortes, belles de surprise et d'épouvante un forban qui traitait depuis cinq ans l'amour la tartare, se plaire des vues m^stérieu-

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