NOUVELLES DIVERSES.
Il est probable qu'en retour et suivant l'usage,
un grand cordon de l'ordre de Léopold aura
été expédié Dessau. Peut-être trouvera-t-on
qu'une convention d'extradition ne mérite pas,
beaucoup près, un pareil échange de décora-
lions; mais il faut considérer que M. le minis
tre de la justice n'avait encore qu'un grand
cordon, tandis que plusieurs de ses collègues
en ont trois et même quatre. [lndépend.)
La famille de M. le ministre de la guerre
vient d'être douloureusement frappée par la
mort subite de M"0 Fanny Prisse, fille de M. le
ministre.
a eu le dessous de ses tambours, ses précintes
et une partie des bordages emportés. Celle
avarie ne l'a pas empêché cependant do conti
nuer son voyage.
Hier matin, il est tombé beaucoup de neige
Anvers. Le froid a diminué d'intensité, ainsi
que le brouillard, et le baromètre baisse.
M. le gouverneur de la province du Hainaut
vient d'inviter les administrations communales
défendre aux gardes-champêtres de s'immis
cer dans le transport des lettres. Celle recom
mandation est motivée sur ce que des bourg
mestres et des notaires se permettent de faire
distribuer des lettres par les gardes-champêtres
de leurs communes respectives, au lieu de les
confier la poste pour être remises domicile
par les Licteurs ruraux et sur ceque cet abus
est préjudiciable au trésor.
On lit dans l'Echo Tournaisien: Les funé
railles de M. Savarl-Martelmembre de la
chambre des représentants ont eu lieu hier
matin avec pompe. C'est M. B. Dumortier qui a
été appelé porter la parole au nom de la
chambre. On a remarqué que, contrairement
au décret impérial concernant les honneurs
rendre, aucune troupe de notre garnison n'as
sistait celte cérémonie.
L'Ourlhe, la Vesdre et les bords de la Meuse
sont couverts de glace. Le thermomètre mar
quait hier 3 degrés au-dessous de zéro.
Les travaux d'art et de remblais au chemin
de fer de Jurbise Tournav, sur la première
section de Jurbise Maffles, ont été poussés
avec une telle ardeur par l'entrepreneur, M.
Eug. Biche, que si la société le veut énergique-
mentelle peut être livrée la circulation au
printemps prochain. 11 serait désirer que cela
fût ainsi d'abord dans l'intérêt d;î la société
concessionnaire et ensuite pour les établisse
ments des carrières et fours chaux, etc., que
cette ligne desservira et qui doivent au prin
temps prochain faire de grands approvisionne
ments en charbons pour la fabrication des
chaux, et donner en retour de ces arrivages,
par le chemin de fer, des expéditions de pier
res de taille, etc., pour tout le pays.
Chemin de fer belge.)
Hier midi, par suite du brouillard épais
qui pendant plusieurs jours a rendu la naviga
tion dangereuse, un accident fâcheux est arrivé
au brick sarde Due Fratelli. qui se trouvait
l'ancre la hauteur d Austruweel. Le bateau
vapeur de Rotterdam Willem IIquittant la
rade la marée basse est venu donner, moi
tié vitesse, sur le Due Fratelliqui a reçu di
verses avaries son devant, qui font forcé de
rentrer au bassin, pour s'y faire visiter et effec
tuer les réparations nécessaires. Le Willem II
Nous recevons le Diario do Governo du 21
novembre. Ce journal ne renferme que des nou
velles insignifiantes et auxquelles il donne une
importance qu'elles n'ont pas. Ce qu'il y a de
sûr, c'est que la situation est exactement ce
qu'elle était il y a un mois. Le général Saldanha
et le comte Das Antas ne quittent pas la plume
pour déclarer, l'un que la révolution est aux
abois, l'autre que l'insurrection est maîtresse
du pays et qu'elle le sera bientôt de la capitale;
mais Saldanha n'ose pas attaquer Sanlarem, et
Das Antas n'a pas même l'air de penser Lis
bonne. Il est donc tous les jours plus évident
que des deux côtés on a renoncé se battre,
et qu'on n'attend plus que le résultat de la
double négociation du colonel Wylde. Celle
révolution qui devait faire de si grandes choses,
n'aura guère produit que la misère publique,
les proclamations belliqueuses de Saldanha. et
la correspondance non moins triomphante de
Das Antas: un fait déplorable et deux manifes
tations ridicules. Qu ils s'embrassent donc, et
que cela finisse le plus tôt possible.
Les journaux espagnols nous apportent
aujourd'hui des nouvelles de Lisbonne du 22
novembre et d'Oporto du 20. La situation res
pective des partis était toujours la même; mais
il sembleraitd'après la correspondance de
1 Jleraldoque la mission du colonel Wylde
aurait échoué. Les deux partis paraissent éga
lement vouloir refuser toute transaction, et se
préparaient une lutte décisive. A Lisbonne,
le Roi dirige en personne l'armement et l'in
struction des nouvelles troupes destinées re
joindre le maréchal Saldanha. La junte d'Oporto,
de son côté, vient d'envoyer au corps d'armée
du comte Das Antas des troupes et un secours
de 12 conlos de reis (70,000 fr. environ). Dans
la province de Minho, un parti considérable de
rniguélistes s'est organisé et a eu quelques en
gagements avec les troupes de la Reine et avec
celles de la révolution, lin partisan nommé
Macdonald est la tête de l'insurrection migué-
liste dans celte province.
Le parti de la jeune Irlande a tenu mer
credi un grand meeting dans la salle de la
rotonde Dublin plus de 2000 personnes
assistaient cette réuuion dans laquelle les
principaux orateurs du pays se sont prononcés
en termes énergiques contre la conduite de M.
O'Connell.
se®, re lieiclier *ous des cendre® les reste® d'un feu entièrement
«Moufle, quoi bon et quel misérable rôle L'intrigue du cœur,
soit, mais pour aider une autre intrigue, pour arriver au but que se
propose tout chef de bandits qui sait son métier, la bonne heure!
voilà ce qui se comprend et se justifie.
Pierre faisait ces réflexions en se dirigeant vers la porte qui don
nait accès dans l'aile gauche de la résidence. Rieu ne loi était plus
facile que de s'y rendre sans être remarqué et sans exciter le moin
dre éveil. Son pavillon donnait d'un côté sur la route, de l'autre
sur le jardin, qui était entièrement désert pendant la nuit. Point
de domesticité de ce côté, point d'espion, point d'argus. Il sufii-iait
de s'avancer dan® l'ombre aveo quelque prudence et de suivre une
allée touffue qui aboutissait devant les espaliers de la façade. CVst
ce que fit Pierre, et sa pratique des expéditions nocturnes rendit ®a
marche plus ciicompecle et plus sure. Le ciel était clair, mais les
orubres que projetait la végétation compensaient les dangers de cette
transparence. Toutes les lumières du château étaient éteintes, si ce
nYstdans nnc chambre de l'aile droite, la chambre de Laure, et
Pierre put v«»ir, en se glissant derrière la charmille, la silhouette
de la jeune fille se découper travers la mousscliue de rideaux. Que
fautait-elle cette heure avancée de la nuit, et pourquoi cette
veille Pierre s'arrêta uu instant et la vit disparaître, puis, enten
dant le bruit d'tiuc clé, il craignit d'être surpris et gagna en toute
hâte l'aile opposée du bâtiment, celle qu'occupait la maison de la
princesse Pauline.
Toutes les indications étaient exactes la clé ouvrit sans bruit
la serrure avait été préparée. La petite antichambre était éclairée
par une veilleuse qui y répandait une clarté douce et voilce, et en
face une porte entrouverte indiquait que Pierre était attendu.
Claire n'avait rien perdu des bruits et de® mouvements qui avaient
précédé son arrivée; elle était sur le seuil, et le saisissant vivement
par la main, elle le conduisit vers le SOpha qui garnissait l'apparte
ment. Quoique la comtesse fût habituée aux intrigues de ce genre,
elle semblait en proie une émotion extraordinaire, et il y avait
dans se® gestes quelque chose de fiévreux, d'emporté et de solennel.
Pierre resta court et se contint il entrait dans ses calculs d'exciter
celle passion pour sa réserve, et de prendre une revanche du passé.
L essentiel pour lui était d'obtenir des entrevues successives afin de
pouvoir se mettre au courant des habitudes et des détails d'intérieur,
de savoir au jujte où il fallait frapper. Sa tactique eut un plein
succès. Moin® il affectait l'empressement auprès de Claire, plus
celle-ci redoublait d'avances elle, toujours si maîtresse de ses pas
sions, ne cachait pas cet le fois, l'étendue de sa défaite; elle se
sentit vaincue se soumit, s'humilia jusqu'à demander pardon
Un ouvrier forgeron de Wurtemberg, qui
s'était permis dans line auberge de Lucerne,
quelques propos irréfléchis contre les jésuites,
a été condamné par les tribunaux un bannis
sement du canton pour dix ans et au payement
de tous les frais du procès.
Un journal américain publie les détail.:
suivants sur les forces militaires du Mexique.
Le Mexique a une armée beaucoup plus forte
qu'aucune autre république d'Amérique; en
1827 elle comptait 60,000 hommes, atijotir-
d liui elle n'en a pas plus de -10,000, dont
30,000 d infanterie, 8,000 de cavalerie et 2,000
d'artillerie. Ces troupes se divisent en actives et
permanentes. Ces dernières ne sont appelées
un service actif que dans les circonstances pres
santes, mais leur organisation et leur aptitude
diffèrent peu de celles de la première catégorie.
Un régiment mexicain comprend deux batail
lons de huit compagnies chacun et compte
environ 1,800 hommes Les régiments de cava
lerie en ont près de 673. Un régiment d'infan
terie a un colonel, 2 lieutenants-colonels, 16
capitaines, 23 lieutenants et 6-4 sous-lieutenants.
L'armée est commandée par 1 généraux de
division et 26 généraux de brigade; le traite
ment des premiers est de 300 dollars (environ
2.300 fr. par mois), et celui des brigadiers de
373 dollars Les officiers de troupes sont un peu
mieux payés que dans l'armée anglaise; mais
d'un autre côté leur uniforme et leur équipe
ment leur reviennent bien plus cher. Ainsi on
ne peut avoir un manteau militaire Mexico
moins de 100 dollars (300 fr.) Il y a dans l'ar
mée mexicaine une foule d'officiers la demi-
solde qui sont connus sous le nom de retirados
ce qui s'explique par la fréquence des révolu
tions dans ce pays.
Ainsi les chefs d'un mouvement révolution
naire n'ont rien de plus pressé, lorsqu ils sont
arrivés au pouvoir, que de distribuer leurs
amis les fonctions d'officiers qu ils remplissent
pendant un an ou deux, après quoi le plus sou
vent une nouvelle révolution vient les obliger
leur tour de céder la place aux protégés du
nouvel ordre de choses, et les voilà dans la ca
tégorie des retirados, la demi-solde, ou plutôt
privés de solde car il est rare que le trésor
s'acquitte envers eux. La dénomination d'offi
cier la demi-solde équivaut peu près un
non sens La plupart des officiers sont de race
blanche, un certain nombre d'enlr'eux sorl de
l école militaire, fondée il y a dix ans Mexico,
sur le plan de l'école polytechnique. Les offi
ciers mexicains n'ont pas, comme corps, ce
sentiment d'honneur élevé que l'on remarque
dans les autres armées. Les trois quarts de
l'armée sont de race indienne pure, le reste se
compose de métis ou demi-sang il y a très-
peu de nègres parmi les soldats. L'uniforme
des troupes de l'infanterie est bleu l'exception
de celui du IIe qui est blanc. Les troupes font
l'exercice la française et sont armées de fusils
anglais, d'une fabrication médiocre. Le soldat
mexicain a deux grandes qualités, il est très-
obéissant envers les officiers et il endure sans
Pirrie et pleurer ses pieds.
I.c liruit que Pierre avait entendu en passaut devant l'aile droite
du château était causé par l'ouverture d'une porte qui s'ouvrit pres
que eu même temps que celle dcPaile gauche. Laure en sortit, et la
disposition des lieux était telle qu'elle ne pouvait rien apercevoir
de ce qui se passait de l'autre côté. Ce n'était pas la première fois
que la jenne fille quittait ainsi sa chambre, dans le milieu de la
nuit, pour respirer lair du jardiu et tromper une insomnie opiniâ
tre. Le chevet de Laure était assiégé de visions sombres, dans les
quelles les scènes du souterrain occupaient une grande plaoe. Quel
que ferme que soit l'âme, on ne traverse pas impunément des aven
tures semblables et l'on en éprouve un long ébranlement. Le corps
lui-même résiste mal de si graves épreuves; aussi des accès de
fievre nerveuse se mêlaient-ils chaque nuit cette fièvre du souve
nir dont la jeune fille ressentait les atteintes. Quand ces crises se
déclaraient, elle quittait sa couehc et passait le reste de la nuit en
promenades solitaires. Peu peu la fraîcheur de l'atmosphère péué-
trait ses sens et calmait jusqu'aux ardeurs de sa pensée; elle atten
dait ainsi que le ciel eût pris, vers l'Orient, celte couleur laiteuse
qui iudique l'approche du jour, et allait se reposer plus tranquille
et presque consolée.
(La suit, au prochain