6e ANNÉE. Na 586. INTERIEUR. JEUDI, 17 DÉCEMBRE 1846. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PDEIRIRE BTOUTOM» VILLE D'YPRES. conseil communal. On s'abonne Y près Marché au Beurre, 1et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimeitre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudide chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 16 Décembre. Quelques chasseurs ignorent qu'il est défendu Ide chasser en temps de neige, depuis la mise en [vigueur de la nouvellelégislation sur la chasse. Nous [croyons devoir les prévenir, qu'en se livrant ce plai- sir, ils s'exposent encourir une amende de 5o fr. et la confiscation de l'arme avec laquelle le délit aurait [été commis. Le doute provenait de ce qu'il n'était [pas dit dans la loi, que la chasse en plaine en temps [de neige est interdite, mais en vertu des pouvoirs [que l'article ir de la loi sur la chasse du 2(3 Février 184(3, confère au gouvernement, le gouverneur de |chaque province dans l'arrêté d'ouverture, prescrit, [article 3, que toute espèce de chasse en plaine est [provisoirement suspendue dans les communes dont Ile territoire est entièrement couvert de neige. L'interdiction de chasser se trouve clairement lexprimée par la combinaison de l'article ir de la [loi, et l'article 3 de l'arrêté du gouverneur. La loi [sur la chasse, pour les communes dont le territoire Iest couvert de neige, reprend toute sa force comme [si la chasse était prohibée. C'est ainsi que l'article 5 [qui défend l'exposition, le transport, l'achat et la [vente du gibier, compter du troisième jour après [que l'article 3 de l'arrêté du gouverneur est appli cable, est tout aussi valable pendant cette fermeture [provisoire, qu'en temps de chasse prohibée. Cependant nous croyons, mais ce n'est qu'une [opinion qui n'est basé snr aucune jurisprudence, [que la chasse au renard doit être tolérée en temps |de neige. C'est un animal nuisible, qu'aux termes de [l'article 3 de la loi, le propriétaire et le fermier [peuvent repousser et détruire même avec des armes feu. Du reste, il n'y a guère d'autre moyen de Sdétruireces animaux rusés, qui ne laissent pas que ide commettre des déprédations considérables dans les contrées qui en sont infestées. otiuai» honcert vocal et instrumental, au bénéfice de m. otto. Le Concert donné Dimanche dernier par M. Ch. )tlo, chef de la musique du corps des Sapeurs- Pompiers, a ouvert la série des fêles d'hiver. Cette première fête musicale a eu du succès, le concert a parfaitement marché. La musique du corps des Sapeurs-pompiers a exécuté deux mor ceaux avec verve et entrain les progrès de celte îusique, créée il y a dixhuit mois peine, et cora- aosée de jeunes gens dont les occupations quotidien nes sont en général, peu de nature les rompre au îaniement d'un instrument de musique, prouvent jue dirigée par un chef habile, cette harmonie peut lutter sarts crainte avec celles des autres villes le la province. Comme les langues d'Ésope, comme les femmes, le basson est tout ce qu'il y a de meilleur et de plus Feuilleton. XXIII. l'accusée. La lendemain, la résidenoe entière était en révolution. Quelque jfrincease que l'en soit, on ne se résigne pas facilement la perte de valeurs considérables et surtout d'objets de toilette auxquels on tiant autant pour l'éclat que pour le prix. Les détails de la scène de nuit s'ébruitaient au dehors, et la version publique, habilement propagée, continuait grossir les charges qui s'élevaient contre la pauvre Laure. On racontait que la jeune fille avait guidé elle-même le voleur dans son expédition qu'elle était entrée dans la chambre pour s'y emparer des diamants, et se disposait A fuir avec son com plice quand la comtesse de Stolberg, réveillée par le bruit, s'était i-écipitée sa poursuite et l'avait arrêtée par le bras au moment où Rie atteignait le seuil du pavillon. Ainsi, desdeux coupables, l'un avait pu s'échapper, mais l'autre restait entre les mains de la justice et allait être livré au gUiye des lois. suave ou de plus mauvais et de plus détestable. Pas de milieu pour le basson, une fantaisie exécutée sur cet instrument est parfaite ou ne vaut rien. Mr Wambach, a fait entendre qu'un artiste hors ligne comme lui, peut tirer de cet instrument ingrat les sous les plus doux et les plus gracieux, les notes les plus graves et les plus vibrantes; Mr Wambach était précédé d'une belle réputation,elle s'accroitrait encore si c'était possible. Mr Edm. Brunfaut a chanté une romance. Cet amateur distingué, possède une très-belle voix, il est musicien parfait et peut avoir pleine confiance en son talent. Les applaudissements ne lui feront jamais défaut. Mr L. V., artiste complaisant et généralement aimé, a exécuté une nocturne pour piano, faite avec ce talent que le public a souvent apprécié et qu'il se plait toujours applaudir. L'exécution du concertino pour Cor, composé par Lindpaintnera prouvé que Mr Otto est en même temps soliste parfait et directeur habile. Des applaudissements vifs et mérités ont accueilli les trois morceaux chaulés par MIle Van Keerber- ghen, premier prix du conservatoire de Gand. Une voix étendue, une méthode admirable, des sons purs comme des perles précieuses, un sentiment musical que l'on rencontre rarement, telles sont les belles qualités qui placent cette artiste au rang des cantatrices les plus distinguées du pays. Ce Concert a été terminé par un chœur pour voix d'hommes parfaitement exécuté. Ces voix nous les connaissons, toujours nous les entendons avec un plaisir nouveau, efii nous 11e soulevons pas le voile dont ces amateurs ont cru devoir se couvrir, c'est que nous espérons pouvoir bientôt, quand ils feront entendre les chants admirables du Désert, joindre nos applaudissements et nos éloges ceux d'un public nombreux qui n'a pu, comme nous, assister aux répétitions de celte œuvre sublime. Aujourd'hui un Te Deuni a été chanté en l'an cienne cathédrale de S'-Martiu, l'occasion de fanniversaire du Roi. Les autorités civiles et mili taires y assistaient. L'association électorale de Bruges a vaincu sur toute la ligne. Déjà hier nous savions que MM. Boyaval-Dujardin et Vauderlinden étaient élus, mais un scrutin de ballottage devait s'ouvrir pour l'élection d'un troisième conseiller; c'est le candi dat de l'association, M. Ernest Marlier, qui l'a em porté sur son concurrent. L'association libérale de Bruxelles vient de se constituer définitivement et de choisir une com mission de 21 membres. M. Verhaegen, le président provisoire, a fait connaître l'assemblée que la société comptait actuellement 334 membres. Au nombre des personnes élues pour faire partie du comité directeur, nous avons trouvé celui de M Henri Carton, avocat, notre concitoyen. Un vol avec effraction au préjudice de la veu ve Leuridan, Elverdinglie, a été commis par trois malfaiteurs, dans la nuit du 3o Novembre au 1" Décembre dernier. Il ont été arrêtés par les gendar mes Stalens et Traen, de la brigade de cette ville, et non par le garde-champêtre d'Elverdinghe, comme l'a annoncé le journal clérical de cette ville. Séance publique du Lundi, 14 Décembre 1846. Présents: MM. Vanderstichele de Maubus Bourgmestre présidentAlphonse Yanden Pee- reboom et Iweins-Hvnderick, échevins: Gérard Vandermeersch Louis Annoot Théodore Yanden BogaerdeBoedtavocatMartin Smaelen, Legraverand. Charles Yande Brouke, Ernest Merghelynck, Pierre Beke, Henri lweins- Fonteyne et Auguste De Ghelcke, conseillers. La séance est ouverte deux heures un quartpar la lecture du procès-verbal de la réunion précédente. La rédaction en est ap prouvée. M. lechevin Yanden Peereboomau nom de la section des finances, donne lecture des rapports sur le compte de l'exercice 1845 et du budget de l'exercice 1847, du bureau de bien faisance. Ils sont approuvés par l'unanimité des membres du Conseil. On passe la dis cussion du budget. M. Vanden Peereboom au nom du collège, donne lecture du projet de budget. La première partie qui comprend les recettes est admise sans observation. Les deux premiers du premier chapilre de la seconde partie relative aux dépenses, ne sou- lèventaucune discussion, ainsi que le premier du deuxième chapitre. Mais au second du même chapilre, M. le secrétaire donne lecture d'une demande faite par le Conseil de fabrique de l'église S'-Nicolas tendante obtenir une augmentation sur le crédit alloué comme sub side ordinaire aux quatre églises. Le Conseil, dans une réunion précédente, avait déjà statué en principe sur cette requête en décidant qu'une augmentation serait accordée l'admi nistration paroissiale de celte église, sans en fixer le montant, remettant la prise en considé ration jusqu'à la discussion du budget de 1847. La caisse communale payait ordinairement au Conseil de fabrique de l'église S'-Marlin, un subside de 847 francs, l'église de S'-Pierre, 635 francs, celle de S'-Jacques, 580 francs, et Quand I.aure revint de son évanouissement, deux gendarmes étaient ses côtés et avaient Tordre de ia conduire dans les prisons d'Hyères aussitôt qu'elle aurait repris ses sens. La complicité parais sait trop évidente pour qu'on pût hésiter s'assurer de sa personne, et les princesses elles-mêmes n'avaient pas osé la défendre contre une odieuse inculpation. Une enquête se poursuivit, et les autorités de Toulon s'en mêlèrent. Le commandant de l'arsenal fut le pre mier qui arriva Ilyères il fit part des soupçons qu'il avait conçus propos du prétendu capitaine Maxime, dans lequel il avait cru reconnaître le célèbre Pierre Mouton. Ce fut un trait de lumière. Dès lors tout s'expliqua la hardiesse du vol, les circonstances dont il était accompagné. Le comte Gabriel, qui avait cru devoir, dans I intérêt de sa dignité, garder le secret sur l'aventure qui lui était personnelle, en raconta pour la première fois les détails, et dès lors aucun doute ne resta sur l'identité du malfaiteur. C'était Pierre Mouton, le bandit fameux, la terreur des montagnes, qui, pendant deux semaines, avait été l'hôte, le commensal de la résidence im périale, le chanteur des salons, l'aimable et brillant cavalier dont raffolaient ces dames et qu'enviaient ces messieurs. Cette circonstance était accablante pour Laure j elle pesait sur elle d'une manière si affreuse que pas une voix ne s'élevait pour la défendre. Non seulement, dans la nuit fatale, on l'avait prise, pour ainsi dire, sur le fait, au milieu du jardin, au moment où elle cher chait s'évader, mais elle était arrivée au château dans la même voiture que le malfaiteur, et cet homme y avait pris son nom sans qu'elle criât l'imposture. Comment expliquer ce fait sans une complicité entière, une communauté de situation et d'intérêts, née sans doute d'une liaisou coupable Laure devait être la maîtresse de ce baudit, et une rencontre de grand chemin l'avait conduite un déshonneur volontaire. C'était ainsi que l'opinion publique arrangeait les choses, et il faut dire que la comtesse de Stolberg contribuait beaucoup lui imprimer cette direotion. Le comte Gabriel s'était aussi déclaré contre Laure, en haine de Pierre elle n'avait pas d'accusateur plus fougueux, d'adversaire plus acharné. Comme il ne s'agissait que d'une femme, le virtuose avait retrouvé tout son courage. Sa qualité de commissaire extraordinaire lui don nait, jusqu'à un certain point, le droit d intervenir dans l'instruc tion. U l'invoqua pour faire subir la prévenue un premier intei* logatoire. Il y trouvait un double plaisir celui de manifester sou importance et de satisfaire sa curiosité.

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