V
NOUVELLES DIVERSES.
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i
Le collège des bourgmestre el échevins
de la *ilte de Rrusellesvient d'envoyer
I approbation de l'autorité supérieure le projet
de budget de la fille que le conseil com
munal a voté avec un excédant de dépenses de
537.582 fr. 63 centimes. La récapitulation des
articles votés donne un chiffre total de plus de
5 millions tant en dépenses qu'en recettes.
On croit savoir que le gouvernement n'est
guère disposé revêtir de son approbation
un budget communal qui se solde avec un di-
ficit de plus d'un demi-million.
Dimanche dernier au soirdes paysans
de Woluwe-St-Lambertprès de Bruxelles,
se livraient sur la neige la chasse aux oiseaux
dans un bois appelé de Duyfelsdelle la vallée
du Diable), lorsque tout coup ils aperçurent
un homme se tenant raide derrière un gros
arbre. Les plus hardis de la troupe s'étant ap
prochés non sans beaucoup d'hésitationse
trouvèrent en présence du cadavre d'un étranger
inconnu qui était pendu l'arbre.
discours de M. SlGART.
Les catholiques de la tribune et de la presse
ont ameuté coutre le discours de M. Sigart
tous ceux qui n'ont pas lu ce discours, au moy
en d'une tactique peu neuve et consistant
faire dire un homme ce qu'il n'a pas dît, afin
de détourner l'attention des choses qu'il a dites
el dont on voudrait étouffer le retentissement.
Ainsi, on a suscité contre lui toutes les légitimes
susceptibilités de l'amour propre flamand, en
lui prêtant des assertions aussi ignoranlesqu'in-
convenantes sur la prétendue infériorité intel
lectuelle des Flandres. Il faudrait ignorer l'his
toire ancienne aussi impardonnablement qu'un
savant académicien de la Chambre, devenu l'un
des immortels da ridicule, par ses opinions sur
Simon Stevinpour contester la supériorité
intellectuelle et industrieuse des Flamands, non-
seulement cette époque où l'une de nos villes
était appelée la Florence du Nord mais peut-
être encore aujourd'hui (1). A celte première
époque, l'élite des Flamands aurait su le patois
des Botercsscs, au lieu d'écrire et de parler avec
supériorité la langue de Virgilequ'ils n'au
raient pas laissé en histoire, en littérature et
en sciencesdes ouvrages plus distingués et
dont quelques-uns ne mourront pas.
M. Sigart ne peut pas l'ignorer, el il n'est pas
vrai qu'il ait parlé comme s'il 1 ignorait. Or
c'est avec celle supposition d'une sotte imper
tinence qui n'a pas été dite, que les catholiques
ont cherché un peu de popularité facile en
improvisant un petit Plularque-flamand
l'usage des écoles primaires.
Mais en l'accusant de dire ce qui ne se trouvait
pas dans son discours, les catholiques ont em
pêché les badauds de s'apercevoir de ce qui s'y
trouvait. Or, il avait dit en excellents termes,
que partout où a trôné et trône la théocratie,
a régné et règne la misère. Exemple, l'Italie,
l'Espagne, le contraste entre les Etats-Unis, et
1 Amérique méridionale, entre l'Angleterre et
l'Irlande, el aujourd hui entre le pays de Liège,
u:i peu incrédule, cl nos superstitieuses cam
pagnes. Mais dans ce parallèle il n'y a pas la
moindre contemplion des intelligences; au con
traire, ce parallèle compare les Flandres aux
nationalités placées au premier rang par les
dons de intelligence. Seraient-ce par hasard
des hommes médiocres que les compatriotes du
Dante, de Michel-Ange de Kossini.de Cris-
tophe Colomb? Les compalriotesde Calderon,
Ximèncs, Murillo?Les compatriotes de Shé-
ridan, de Burke, de Wellington? Non, mais cet
antagonisme impie entre Dieu donnant aux
peuples le flambeau de l inlelligence qui leur
montre la route du bonheur et la théocratie
qui éteint le flambeau divin pour leur cacher
cette ro île; cet antagonisme rend la théocratie
ci.core plus odieuse.
^1] quelques noms cout«rm|iorains. Fji poli iquek»
quatre |>r« rnier# orateur# de la cltarubre plm de Dan-* les
lettres, le# science*, le# art», Ijrfebioussart. Quetelet, Waîlc* Moke,
MnK Pl«jella rivale de Li«l» Verbœckltoren, le célèb»c érudit,
Yan Praetci uuc masae d'autres. Nous avons trouvé même, au
<*rand»Of*''>a de Pari» qui se ne recrute pas avec racé», {virmi les
artistes bc!g f, un lourdaud «le flamand comme pre mier rôle.
y
Ces vérités étaient cruelles entendre et
dangereuses laisser écouler aussi fallait—il
ensevelir dans l'ombre, celte partie du discours
opportun et important. Cependant il y avait là,
pour les catholiques, un beau thème déve
lopper el qui retournait le parallèle contre les
libéraux. Qu'auraient répliqué ceux-cisi les
catholiques avaient mis en opposition d'une
part l'ignorance, l'inactivité et l'obscurité na
tionale des Flandres, avant les bûchers de Phi
lippe II et les rigueurs salutaires du duc d'Albe,
et d'autre part la merveilleuse prospérité, les
lumières et l'éclat national des mêmes provinces
sous Albert et Isabelle? Après que ces provinces
eurent été purifiées et délivrées d'un million
d'hérétiquesnégociants industriels savants
qui étaient allés porter en Angleterre, en Hol
lande et en France les dons empoisonnés et
corrupteurs de leur or de leur travail et de
leurs arts, elles méritèrent cet éloge de M. Ma-
drolles, dans ses Gloires catholiques belges la
Belgique devint riche de sa pauvreté el savante
de son ignorance. Encore un parallèle. A la si
tuation merveilleuse, au point de vue des
hérétiquesde nos Flandres sous les ducs de
Bourgogne on pouvait opposer le progrès
comme civilisation el comme prospérité que fit
faire sa bonne ville de Liège cet excellent
prince-évèque Jean de Bavière, en faisant dé
truire par le feu et le marteau les sept huitièmes
de la ville, et en faisant précipiter dans la
Meuse quarante mille victimes, hommes et fem
mes, liés dos dos. Glorieux chef de théocratie
dont on pourrait faire un double saint dans
l'almanach, saint Néron et saint Carrier; le
brûleur de sa capitale et le noyeur de ses ha
bitants.
C'était là, pour les catholiques, le côté inex
ploré et fécond de leur thèse, mais ils ont sans
doute cru qu'il n'était pas besoin de toutes
leurs armes pour mettre hors de combatun
homme qui combat celte vérité entourée au
jourd'hui d'une évidence qu'elle n'a jamais eue
savoir, que la théocratie a toujours civilisé les
hommes par le bonheur, les a toujours enrichi
par la civilisation. Messager de Gand.
Un procès fort intéressant vient d'amener
devant le tribunal de Lyon deux membres de
l'Agence du clergé de Franceassociation in
dustrielle qui réalise, dil-on, de copieux béné
fices dans les déparlements de l'Ouest et du
Midi. Parmi les pièces de ce procès, on nous
en communique deux que nous nous empres
sons de faire connaître. L'une est une circulaire
du fondateur de l'Agence l'autre esl le tarif
des marchandises que l'Agence se charge de
livrer franches de port tous les fidèles qui
voudront bien l'honorer de leur confiance.
Voici d'abord la lettre
Correspondance générale. Circulaire au clergé
de France.
Monsieur,
Il suffit qu'une œuvre tende la gloire de Dieu,
l'édification des fidèles el l'accroissement du
respect qu'on doit au saint-siége, auquel l'Eglise de
France lient par le fond de ses entrailles, pour être
certain qu'elle sera agréée par le clergé français,
dont le zèle en assurera le succès.
C'est cette certitude, Monsieur, qui m'a fait
charger, pendant mou séjour Rome en 1837 et
une partie de i838, de propager en France l'agence
chrétienne, afin de coopérer au bien qu'elle est
appelée produire dans le royaume très-chrétien.
C'est dans cette vue que j'ai l'honneur de vous
transmettre ci-dessous le tableau des principales
demandes que l'agence se charge d'obtenir Rome,
avec le bulletin destiné recevoir celles que vous
pouvez désirer. Votre zèle, monsieur, pour la
gloire de Dieu et le salut des âmes confiées d votre
sollicitude, m'inspire la confiance que vous choisirez
ceux de* articles les plus propres i atteindre ce
double but dans votre paroisse.
Vous transcrirez ces articles littéralement sur
le bulletin, et, après l'avoir revêtu des formalités y
indiquées, vous en garderez le double conforme
auprès de vous, afin de pouvoir vérifier l'exactitude
des demandes que vous aurez faites. Vous recevrez
ensuite le plus promptement possible, et de la
manière marquée au bulletin, tous articles que vous
aurez demandés, moins qu'il n'y ait impossibilité
de les obtenir Roine.
Agréez, etc.
Le fondateur de l'agence chrétienne
janin.
Que ce langage est onctueux! il vient du cœur et
c'est au cœur qu'il va Quoi de plus éloquent, de
plus majestueux, de plus noble que cette image
l'Eglise de France tenant au saint-siége par le fond
de ses entrailles! 11 n'y a que nos clercs pour placer
ces mots heureux dans le prospectus d'une maison
de commerce. Voici maintenant les articles que
débite cette maison, au prix net, sans remise
Tableau des principales demandes que l'agence
chrétienne se charge d'obtenir Romeainsi que
toutes celles qui intéresseront la gloire de Dieu et le
salut des fidèle*.
3. Pour que les fidèles gagnent perpétuité d'in
dulgence plénière cinq fois l'an, en se confessant, en
communiant et visitant une église fr. 19
7. Pour gagner l'indulgence plénière l'article
de la mort, pour soi-même, ses parents et alliés
jusqu'au troisième dégré inclusivement, et pour
vingt-cinq personnes son choix i5
8. Pour indulgencier el brigitter les chapelets,
croix et médaillesi5
11. Pour qu'un confesseur puisse avoir la facilité
d'absoudre de quelques cas réservés au pape. 3o
12. Pour l'approbation des statuts d'une congré
gation rrligieuse d'hommes ou de femmes, aveu
concession d'indulgence 4g
13. Pour la commutation de quelqnes vœux. (Le
prix varie selon le cas.) Désigner les vœux.
i5. Pour la sécularisation d'une personne reli
gieuse. (Le prix varie.)
17. Dispenses de la récitation du bréviaire et
autres œuvres obligatoires2a
N. B. Quelques autres dispenses réservées au
saint-siége peuvent être accordées.
20. Pouvoir de lire les livres défendus, de les
garder chez soi perpétuité2 i 5<i
22. De donner perpétuité la bénédiction papale
aux moribonds avec l'indulgence plénière. (Cette
bénédiction el cette indulgence confirment toutes
les grâces que le souverain pontife accorde l'article
de la mort, en sa qualité de chef suprême de
l'église18
Reliques. L'agence chrétienne se charge de
l'obtention des reliques comme la vraie croix 011
en obtient difficilement), delà Sainte-Viergede
saint Joseph, des titulaires des paroisses, confréries,
et des patrons et patronnes des personnes en parti
culier.
iV. B. Les réliques se délivrent gratuitement
Rome; mais pour l'achat des reliquaires, le sa
laire des personnes qui les placent, et autres petits
frais et dépenses pour les authentiques, etc., on paio
3 fr. 5o pour chaque relique enchâssée dans son re
liquaire et munie de son authentique.
On ne commente pas de telles pièces; il suffit de
les publier. Ou disait, il y a peu de jours qu'il 11c
pouvait appartenir Pie IX de réformer l'église
catholique, attendu que cette église n'a besoin d'au
cune réforme. Soit Mais 011 nous accordera, du
moins, qu'un pape liouuête pourrait bien défendre
qu'on fît, en son nom el sous le manteau vénéré du
sacerdoce, un trafic aussi laid, aussi scandaleux que
celui-ci. Nous avons d'ailleurs,en France, dus tri
bunaux correctionnels qui devraient, défaut du
pape, appeler devant eux les complices du sieur
Janin el leur apprendre jusqu'à quel point il est
licite de spéculer, en ces lieux, sur la crédulité des
bonnes gens.
Cela soit dit sans outrage aux chose» réputées
saintes, car nous doutons sincèrement que la gloire
de Dieu puisse s'accroître en raison des profits de
l'Agence et de ses commanditaires. Certainement,
les douze apôtres n'étaient pasdes ouvriers oisifs ou
maladroits et toutefois ou n'apprend pas qu'ils
aient cru devoir travailler la conversion du monde
en faisant un impur négoce de dispenses et d'amu
lette^National.
D'après des lettres de Constanlinople du
27, le gouverneur du Mossul, Tahir pacha,
aurait battu les rebelles de Kurdistan. Le cho
léra avait éclaté Mossul, mais d'une manière
peu violente.
Nogerder Natilh-Togorele fils du fa
meux Dwarkanaugh-Togore, vient d'arriver
Paris, après avoir passé plusieurs années en
Angleterre pour y compléter son éducation. Il
part demain pour retourner aux Indes où
compte rester un an et il reviendra ensuite en
Europe.