6e ANNÉE. N° 592. INTÉRIEUR. JEUDI, 7 JANVIER 1847. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrés parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EDNDO. YPRES, le 6 Janvier. ÉLECTION DE M. LEHON. L'abomination de la désolation est dans le camp du parli clérical. L'élection de Tournay l'a jeté dans une stupeur difficile décrire. La veille encore, M. Dumortier se vantait, dit-on, d'écraser 31. Lehon dans deux heures, et 31. le général G obi etau mois de juin prochain. Si quelqu'un a été écrasé par le résultaldu scrutin, ce doit être ce fanfaron de sacristie, qui se don nait des airs conquérants, pendant que le collège électoral lui faisait pressentir ce qu'il avait attendre des prochaines élections du mois de Juin. En présence du projet de loi sur l'enseigne ment moyen que les chambres auront exa miner, l'élection de M. Lehon, l'adversaire des conventions, acquiert une haute signification. Cela veut dire que le pays ne veut pas de la domination du clergé en fait d'instruction pu blique; cela démontre la foi qu'on accorde aux promesses du gouvernement de défendre le pouvoir civil contre les empiétements du haut clergé. M. DeTheuxqui a défendu les conven tions sous le ministère VandeAVeyer, devra se mettre en opposition avec le pays légal, s'il veut les maintenir dans la loiou les abandonner leur malheureux sort. Mais M. DeTbeux qui qualifie le professeur laïque, d'homme impur pourra-t-il ne pas vouloir l'intrusion du clergé d'autre titre, que comme aumônier et profes seur fie doctrine chrétienne dans les établisse ments de l'état C'est ce que nous saurons bientôt. L'élection de M. Lehon qui a eu lieu une grande majorité, puisque le candidat clérical n'a obtenu que le vote du tiers de tous les élec teurs inscrits, fait bien augurer du résultat des élections partielles du mois de juin. Elle prouve que la nation commence comprendre où on veut la conduire: les yeux s'ouvrent non- seulement dans les villes, niais même la cam pagne et le despotisme que le curé exerce sur la conscience politique de lélecteur villageois commence lui peser. S'il n'ose encore secouer ce joug, il est bien près de s'en affranchir. La tactique des journaux du clergé et du ministère avant celle élection qui a si mal tournée, est curieuse. On croyait ne pouvoir conjurer la défaite qu'on craignait d'éprouver qu'en mettant en avant un de ces libéraux modérésflattant la chèvre catholique et le chou libéral, comme on en voit surgir dans toutes les élections, où le ministère n'est pas certain de l'emporter. Si ce candidat réussit, il devient 1 âme damnée du clergé et du ministère; il lui serait difficile d'ailleurs de s'affranchir de celle tutelle. S'il ne réussit pas, on l'abandonne et on n'en parle plus. Mais dans les collèges vulgaire ment nommés bourgs-pourris du clergé, comme S'-Nicolas par exemple, les libéraux modérés ne jouent aucun rôle. C'est un ardent fanatique qu'on présente aux électeurs comme le plus digne de leurs suffrages. C'est ainsi que M. Emile deT'SercIaes est lecandidatdu ministère, dit-on, au lieu de M. Cogels-Dubois, qui se retire ou qui n'a pas accepté la canditalure. M. le secrétaire général des affaires étrangères pour rait bien en venir ses fins, d'autant plus que son frère est le commissaire de cet arrondissement. CONCERT DE LA SOCIETE DES CHOEURS. EXÉCUTION DU DÉSERT. Rendre compte d'une soirée musicale qui a été aussi brillante que le premier concert de la Société des Chœurs, est une tâche facile; on n'a que des éloges distribuer. Pour la pre mière fêle que celte société donne cet hiver, elle ne pouvait mieux réussir. Un auditoire nombreux et brillant y assistait et avait voulu entendre l'exécution de l'ode-symphonie de Félicien David. C'était le morceau capital de la soirée. L'ouverture grand orchestre a très-bien marché, quoique depuis le dernier concert, le personnel musical ait pour ainsi dire entière ment changé, par suite du départ du 5e régi ment, remplacé par le 10e de ligne. On ne pou vait se douter que l'orchestre avait été formé depuis peu de temps. AL Edmond Brunfaut nous a fait entendre sa belle voix de baryton, en premier lieu dans une romance, et après, dans un duo avec M. Duhayon, son beau-frère, qui, comme musi cien et pour l'ampleur de l'organe, peut être considéré comme une basse qui ferait honneur tous les concerts, dans lesquels il daignerait se faire entendre. Pour la partie instrumentale, un duo de cla rinette et de basson a été exécuté par deux artistes de la musique du 10e. Le morceau a été donné en perfection par les exécutants qui ont déjà fait leurs preuves d'instrumentistes consommés. A la fin de la première partie, les Chœurs ont enlevé le chœur bachique avec une verve qui fit on ne peut mieux augurer de l'exécution du Désert. La seconde partie consistait dans le Désert, ode-symphonie de Félicien David. Nous pou vons le dire sans crainte d'être taxés d'exagéra tion, jamais morceau plus difficile u'a été mieux donné par une société d'amateurs. On craignait que la puissance de l'orchestre et la masse des voix ne fissent défaut pour donner cette ma gnifique musique tout l'effetqu'elle devait pro duire mais de l'avis unanime de tous les ama teurs de belle musique, l'exécution du Désert a été aussi parfaite que possible, et elle a produit le plus grand effet, eu égard au nombre des exécutants. C'est une œuvre qu'on entendra encore avec plaisir et qui sera peut-être mieux comprise et plaira davantage une seconde audition qu'à la première. Nous avons vu avec peine que cette fois les dames qui ordinairement embellissaient ces soirées par l'exécution de quelques morceaux, n'ont point pris la moindre part l'exécution musicale de ce concert. Nous espérons que pour la prochaine fois, elles prêteront le concours de leur talent rendre les fêtes musicales de la société encore plus attrayantes. Si En insérant les réflexions d'un habitant d'Ypresqui se trouvait par hasarda Poperinghe, lors de l'enterrement d'un de ses plus honora bles magistrats, la rédaction du Progrès ne devait pas s'attendre voir attaquer mécham ment une personne étrangère ce débat, dans un article malveillant, dont la simple impartia lité aurait dû interdire l'impression au Journal des Baziles. Au surplus, part les injures gratuites qui trahissent une misérable auimosité, l'auteur de cet article n'a réfuté aucune assertion des réflexionslesquelles étant fondées sur des faits positifs, ne pouvaient être démenties. Elles ont été jugées comme elles devaient l'être par tout public impartialet l'aveugle colère de celui qui s'est oublié ce pointne prouve que la vérité et l'exactitude des observations de notre concitoyen On écrit de Poperinghe, 5 janvier Une erreur et un mal entendu, ayant donné lieu un retranchement involontaire et mi nime dans la distribution de pain faite aux pauvres de cette ville, l'occasion de l'enterre ment de Mr Emmanuel Danneel et la famille du défuntdont l'intention n'a jamais été de ne pas se conformer ce qui est ordinairement alloué aux pauvres en pareille circonstance, voulant réparer le tort qu'ils pourraient avoir souffert par suite de celte erreur absolument involontaire, fera faire, dans le courant de la semaine prochaine, la généralité des pauvres, une nouvelle et seconde distribution de 12 sacs de blé convertis en pain, faisant avec 10 sacs déjà distribués, ensemble 22 sacs. C'est peu près le double du don ordinaire et usité, de manière que toutes assertions et commérages auxquels cet accident a donné lieu, doivent dis paraître et se taire devant un acte de charité aussi bien entendu et d'un si grand à-propos dans ce moment de dure nécessité. Le bruit court qu'un infanticide a été com mis au village de Voormezeele, par la nommée Rosalie Treve. Cette malheureuse qui est ac couchée dans la journée du 28 Décembre der nier, avait enterré son enfant sous une armoire où la police locale, après de longues perquisi tions, l'a découvert. La mère qui avait cachée sa grossesseniait son accouchement. Le doc- leur Poupart avec M. VanAckere, médecin et chirurgieu légistes, se sont rendus la dite commune samedi dernier, pour procéder l'autopsie cadavérique du nouveau né. On ignore quel a été le résultat de leurs investiga tions. Le Libéral prête M. Dumortier le propos suivant, tenu le 29 décembre, au commence ment des opérations électorales. Dans deux heures, j'aurai écrasé 31. Lehon et au mois de juin, j'écraserai 31. le général Goblel. Le Courrier de l'Escaut se déclare autorisé déclarer que ces paroles sont de toute faus- seté, et que le Libéral travestit et dénature une conversation particulière. Il nous semble que celte conversation déna turée annonce que les paroles prêtées M. Dumortier, ne sont pas de toute fausseté. Au reste, il se peut que M. Dumortier n'ait pas tenu le propos qu'on lui prèle; mais nous devons dire qu'il en est bien capable. Le Libé ral a peut-être médit, il n'a pas calomnié. Nous avons annoncé dans notre avant der nier n° la destitution de M. Théodore Juste. Cet acte de M. deTheux auquel nous accordons la portée la plus grave n'est pas motivé. L'ar ticle suivant de 17/i(/^ie/ii/a«cefournitquelques explications. En annonçant récemment la destitution de M. Théodore Juste nous étions persuadés que AI. le

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 1