2 ministre de l'intérieur avait posé un acte de flagrante iniquité. Les renseignements que nous avons re cueillis nous permettent de caractériser avec plus d'énergie encore celle brutale mesure; inaisdéjà l'indignation générale a noblement vengé l'écrivain en qui M. de Theux a voulu frapper tous ceux qui ne demanderaient pas comme euk Y imprimatur de Maliues. La destitution de M. Juste est un lait grave; c'est la condamnation de l'impartialité histo rique; c'est une menace adressée tous les écrivains indépendants et consciencieux. M. deTlieux s'ef forcera maintenant de déguiser sous tels ou tels prétextes la véritable signification du châtiment iniligé M. Juste, mais, nous le lui prédisons, il lui sera difficile de justifier, aux yeux du public im partial, la deslilutipu d'un fonctionnaire irrépro chable. M. de Theux ne pouvait pardonner M. Juste d'avoir écrit l'essai sur l'histoire de l'instruction publique et surtout l'histoire de la révolution belge de 1790. Il 11e pouvait lui pardonner d'avoir signalé, dans le premier de ces ouvrages, l'ambition effrénée de la compagnie de Jésus, les dangers d'un ensei gnement exclusivement clérical, enfin les services rendus la Belgique parles ministres libéraux de Marie-Thérèse, lorsqu'ils enlevèrent le monopole de l'instruction secondaire des moines ignares, ou en d'autres termes, lorsqu'ils décrétèrent la sécula risation de l'enseignement. M. de Theux ne pouvait pardonner M. Juste d'avoir raconté avec impartia lité les déplorables événements de 1790, d'avoir flétri les crimes et les turpitudes des partisans de Valider Noot, d'avoir prouvé que la chute de la Bel gique en 1790, devait être imputée au parti rétro gradé, et non au parti progressif; enfin d'avoir terminé son livre par une leçon adressée la géné ration contemporaine. M. Juste avait dit Que, dans ses préoccupations, dans ses souve- 111rs, la Belgique ne sépare jamais ces deux dates significatives: 1790 et îfilo. L'une lui rappellera, que les peuples égarés par le fanatisme, quel qu'il soit,sont destinés périr; l'autre,que les nations ne s'affermissent que par une sage tolérance, sau- vegarde de toutes les libertés, religieuses et poli- tiques. L'une lui rappellera aussi que la Belgique succomba autrefois parce que le parti vainqueur prétendait condamner la nation l'immobilité; l'autre,que la Belgique n'a cessé de s'élever depuis quinze ans parmi lesétals européens parce qu'elle veut le progrès. Voilà les crimes du fonctionnaire brutalement destitué. On ne lui reproche rien, rien que son im partialité. Le public sait cependant que cet historien n'a certes jamais été taxé d'exagération la presse libérale ne cessait de l'avertir que sa modération était trop grande et qu'il devait être moins sombre de réflexions. Tout nous fait donc supposer que la destitution de M. Juste se rattache un système qu'un jour peut-être nous pourrons dévoiler dans l'intérêt du pays, a Indépendance M. Cogels se porte candidat, SMNicolas, pour le siège vacant la Chambre, par la mort de M. Verwilghen. iBIOCtlgUi Beaucoup de monde et notamment une foule d'artistes assistaient au service et l'enterre ment de M. Lambert Nieuwenhuys, qui ont eu lieu Laeken ce matin lundi, 11 heures. M. Lambert Nieuwenhuys laisse une fortune d'en viron un millionacquise dans le commerce des tableaux il résidait Paris ses deux frè res ses associés demeurent, l'un Londres, l'autre Bruxelles. C'est aux frères Nieuwen- huys qu'est due la formation des admirables collections de tableaux anciens qui appartien nent personnellement au roi de Hollande. M. De Kerckhove de Denterghem de Loose, bourgmestre deGand, et M. Grenier-Lefebvre, négociant, cousu! du roi des Pays-Bas, membre du conseil communalviennent d'être créés barons. NOUVELLES DIVERSES. On a répandu, encore une fois, le bruit que la Banque de France avait obtenu un emprunt en numéraire de la Banque d'Angleterre. Mois celte fois, il ne s'agirait que de 23 millions de francs. Ce bruit élait inexact, mais ce qui était vrai, c'est que la Banque de France a fait acheter Londres, par l'intermédiaire de MM. Holtinguer et Ce, pour 23 millions de lingots d'or et d'ar gent. Celte opération remplira le même but qu'un emprunt, sans en avoir les inconvénients, et elle permettra la Banque de coutiuuer ses transactions sans aucune modification. L'Heraldo publie une statistique générale <âu futur Congrès. Sur 308 nominations con nues, il en donne 48 seulement aux progres sistes. Les élections de Canaries, de Mahon et de Ibiza ne sont pas enoore connues. En outre, il y aura procéder de nouvelles élections dans trente-deux collèges, par suite de doubles élec tions. Le nombre de députés nouveaux est de 188, dont 48 ont été députés dans diverses législatures. Ou dit que les députés progressistes ont ré solu, dès le début de la session, d'essayer leurs forces sur trois questions principales 1° la dotation de la reine-mère, dont ils veulent la suppression; 2° la question d'admission de M. Olozaga dans la Chambre 3° l'ancienne déten tion de MM. Cortina et Mados, sous le minis tère de M. Gonzalès-Bravo. De son côté, le ministère prépare d'utiles projets de loi, sur lesquels il se propose d'ap peler l'attention des Cortès, l'ouverture de la session. Ou dit que M. Mon soumettra aux Cortès, dans les premières séances, le nouveau plan du tarif, c'est-à-dire les bases de ce plan et l'autorisation nécessaire pour le mettre exécution. 11 soumettra aussi aux Cortès un projet de loi sur les douanes. Aux termes de ce projet, il y aura suppression des douanes inté rieures; on ne laissera subsister que les doua nes sur les frontières de terre et de mer'. L'encaisse de la Banque d'Angleterre s'éle vait, le 26 décembre, 15,066,691 liv. (93,889 liv. de moins que le dernier relevé). Le chiffre du papier en circulation était, la même épo que, de 20,510,883, augmentation sur le der nier relevé 93,889 liv. Un cultivateur autrichien a eu l'idée de préparer une bière solide, ce qui fournit chacun les moyens de se procurer, dans l'es pace de vingt-quatre heures, un® quantité quel conque de bière potable. A cet effet, on dissout dans l'eau tiède cette masse compacte, on y mêle ensuite du levain, puis on laisse le tout fermenter pendant vingt-quatre heures. La bière ainsi préparée est très-bonne, et comme elle est d'un prix très-modique et qu'elle se conserve très-longtemps sans se gâter, on peut s'en servir principalement sur mer et dans les forteresses assiégées. L'inventeur a soumis sa préparation l'examen de l'Académie de Vienne, dite de Joseph et a l'intention de solliciter en sa faveur un privilège du gouvernement. On écrit de Sittard F Utrechtsche-Cou- rant: On a beaucoup parlé ces jours-ci dans les journaux belges d'une note présentée au ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, par le ministre belge La Hayele général Willmar, au sujet d'une violation du territoire par la maréchaussée hollandaise. Cependant il est résulté d'une enquête consciencieuse faite sur les lieux, que le gouvernement belge a été mal éclairé ce sujet par ses agents. Les choses se seraient passées de la manière suivante Par suite d'une convention tacite existant depuis longlemps entre la gendarmerie des deux pays, relative l'extradition réciproque des criminels et des déserteurs, deux maré chaussées de la brigade de Sittard s'étaient rendusau village de Stockhem, pour y recueillir des renseignements au sujet du nommé Joseph Meulenbeek, déserteur de l'armée hollandaise qui devait se trouver dansce village. A cet effet, ils se rendirentdéguisés et accompagnés de deux gardes champêtres belges, dans le hameau de Moleubeek et dans le cabaret du nommé Saus, et y prirent, mais sans résultat, des in formations au sujet du déserteur Meulenbeek. Ils y furent reconnus par un domestique et devinrent l'objet de mauvais traitements et d'in jures. Ils rentrèrent dans leur cantonnement, sans avoir posé aucun autre acte. Voilà com ment, en réalité, les chosesse sont passées. On rattache la présence Naples du mi nistre autrichien, prince Félix de Schwarzem- berg, un projet de mariage entre le comte de Trapani et la plus jeune fille de l'archiduc Charles. On ajoute que, par suite des mariages espagnolsles relations entre le cabinet fran çais et la cour de Naples sont sensiblement altérées. Correspondance de Nuremberg On écrit de Munichle 29 Le prince Luitpold de Bavière a été on ne peut mieux accueilli Athènes, ce qui dément suffisamment certains bruits relatifs aux prétentions du prince Wasa. Ce bruit, du reste, n'est pas nouveau. Les journaux grecs s'en sont souvent occupés souvent amusés. Ce qui est important, c'est l'allure brusque et décidée que Coletti semble vouloir adopter vis-à-vis du cabinet anglais. Celle altitude a produit le meilleur effet. La Gazette de Breslau annonce que la banque de Varsovie s'est mise en liquidation. Elle vient d'inviter tous ses créanciers retirer les sommes qu'elle leur doitet elle demande le remboursement des sommes qu'elle a avan cées, soit sur hypothèques, soit sur fonds publcs. On peut croire que cette liquidation est une des conséquences de la réunion projetée de la Pologne la Russie. Onécritde Duren, le 28 décembre: «Un crime, probablement sans exemple, a été com mis dans-cette ville, il y a quelques jours. Le matin on s'aperçut qu'une des fenêtres de la halle aux viandes avait été brisée, et on envoya chercher la police supposant qu'un vol avait été commis. Lorsque les agents pénétrèrent dans la halle ils trouvèrent le cadavrp d'un jeune homme étranger, et vêtu avec élégance, sus pendu un des crocs auxquels on a l'habitude d'attacher les grosses pièces de viande de bou cherie. Les hommes de l'art déclarèrent que le malheureux jeune homme avait été tué suivant le procédé que les bouchers emploient pour l'abattage des bestiaux, et qu'ensuite il avait été pendu au croc après avoir été lavé soigneuse ment. La police est la recherche des auteurs de ce crime horrible. Nous lisons dans le Languedocien que dans la nuit du 24 au 23, l'ex-ahbé Doucet, euré de Félines, est arrivé Pézénas, la chaîne au cou, monlésur une charrette, et a été déposé par la gendarmerie la conciergerie de celte ville, où il est resté jusqu'au lendemain. A peine entré dans la prison, le premier soin de Doucet a été de recommander au concierge de ne point lui faire faire gras. II venait delà maison d'arrêt d'Aniane, dont il portail le costume grossier, et il était dirigé M. le procureur du roi de Saint- Pons, devant lequel il a, dit-on, subir un interrogatoire. On ignore quelle nouvelle af faire peut se rattacher la comparution de ce personnage tristement célèbre. On n'a pas oublié l'accideut arrivé der nièrement l'empereur Nicolas au passage du Niemen, près de Kovvuo. Une correspondance de Kœnigsberg, adressée la Gazette d'Augs- bourgajoute quelques détails ceux que l'on connaissait déjà. La rivière n'était pas tout fait prise. On a couvert la glace, vers le milieu du fleuveavec des planches de sapin sur les quelles la voilure impériale devait rouler, traînée bras, jusqu'à l'endroit où l'attendait un bac, près du rivage. On avait cru la glace assez forte pour se dispenser de la couvrir de planches, on avait même engagé l'empereur rester tran quillement en voitnre avec le comte Orloff. Cependant, après une descente rapide d'un bord escarpé, les roues de devant de la voiture ont brisé la glace, et la voilure plongeait vue d'œil. Le comte Orloff s'est tiré d'affaire en sautant sur la glace; l'empereur a voulu faire comme le comte, mais la voiture S'était déjà tellement enfoncée, qu il a été obligé de monter, sans perdre de temps, sur le siège du cocher. De là, le voyageur impérial milles pieds sur les épaules du commandant de la ville de Kowno, qui étaient déjà plongé dans l'eau jusqu'à la ceinture, et

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2