T il X
INTÉRIEUR.
6e ANNÉE. M* 594. JEUDI, 14 JANVIER 1847.
5 PCr- B Il B^ llll H# âl 4
M i** B H iHIR H Um1
Kfl HH B B H j
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
feuilleton.
-
On s'abonne Ypres, Marché H Ifli JT± MMWk/M, A Tou. c. qui concem.I. réd.c-
Pour ypre.^.rr.f, 5-00 JLll^ -BL A B/ che et le de
Pour le, autres localité. 6-00 PRIX DES INSERTIONS,
Prix d'un numéro0-2Ï Quinze centime, par ligne.
"T— TIRES ACQUIRIT ECNDO.
¥PREg, le 13 Janvier.
ÉLECTION DE NIVELLES.
Le parti libéral l'a emporté dans l'arrondis
sement de Nivelles qu'on considérait comme
inféodé au clergé et M. Mercier. Ce dernier
élu par ce collège électoral, a trouvé convenable
d'y placer un certain nombre de ses neveux et
cousins tous les dégrés. En temps d'élection,
ces fonctionnaires se convertissent en courtiers
électoraux d'autant plus éhontés qu'ils n'ont été
nommés que pour travailler la pâle électorale.
Le ministère et le clergé, malgré tous les efforts,
n'ont pu parvenir écarter M. Mosselman du
Sénat, bien que M. le comte DeGillès fut un
candidat respectable comme homme privé,
mais dévoué au monachisme et l'épiscopat
jusqu'au fanatisme.
Les électeurs ont repoussé un candidat qui
ne refuserait certes pas la qualification de cléri
cal. puisque c'est sous cette bannière qu'il se fait
gloirede marcher. C'était donc une lutte franche
entre deux principes l'un libérall'autre clé
rical. Le ministère, pour une élection Nivelles,
croyait pouvoir se montrer front découvert
on jugeait le masque du libéralisme modéré
invente pur la mixture ei essaye a louriiay
inutile. Mais les électeurs de Nivelles lui ont
appris ses dépens que là non plus on ne vou
lait plus de représentants marionnettes de
l'épiscopat.
M. Mosselman, sur 1069 votants, a obtenu
619 voix. Son concurrent n'a pu en réunir que
•450. Il a donc eu une majorité de 169 suffrages
en faveur du candidat libéral. Le collège de
Nivelles est divisé en quatre bureaux et dans
tous M. Mosselman a compté plus de voix que
M. DeGillès.
C'est un beau triomphe pour l'opinion libé
rale dans une localité qui jusqu'ici, paraissait
mériter toute la confiance du clergé et du mi
nistère par sa docilité électorale. Ce succès,
celui de Tournai et l'élection de M. Dindal
Bruxelles, font bien augurer de la lutte du mois
de juin prochain. Que le libéralisme y songe
bien, s'il s'organise fortement, ce sera un triom
phe définitif qu'il remportera au mois de juin,
car déjà il y a assez de députés du clergé dont
la réélection n'est rien moins qu'assurée. Un
effort suprême, et la majorité de la chambre
deviendra libérale. Les élections qui ont eu
lieu constatent que l'esprit public incline de
yM ©MIS LU DÉSHHO*.
I
Au nombre de huitnous avions quitté SydjirHeymah. Le ciel
était pur, l'atmosphère embaumée. Nousélious tous pleins de joie et
radieux d'espérance. Accablés, mornes le front triste et le cœur
torturé nous sommes revenus trois... Le désert a dévoié les au
tres... Etqueldépart plus magnifique, quels auspices meilleuis d'un
beureux et prompt retour, cependant...
Sydy-Heymah hameau daskerahde trois cents familles
arabes occupe la limite du Sahara le plus grand, le plus dévasté
des déserts de l'Afrique. Cette situation au bord des sables rend
pénétrant et doux le magnifique contraste des bosquets toujours
frais et couverts d'une riche verdure, qui parsèment Sydy-Heymah.
Il serait difficile de concevoir un plus charmant séjour. La puis
sance de la végétation étonne là moins encore que la variété des
produits. Sur cette terre féerique dans un espace d'une lieue les
aibres de l'Europe et les arbres de l'équateur plantés les uns près
des autres, enirecroisenl fraternellement leurs branches abondantes.
La pomme la poire la prune, le raisin, mûrissent et se balancent,
eôle côte, dans le splendide rayon du soleil qui dore les oranges
les dattes, épanouit la grenade et parfume le café.
Les habitants de Sydy-H» ymah se livient la culture du sol; ils
jour en jour davantage vers le libéralisme, et la
joie et la satisfaction qui se font voir, chaque
fois que 1 opinion libérale gagne un pas, obtient
un succès, sont de surs garants que bientôt
l'épiscopat et le parti clérical seront réduits
ne plus pouvoir être nuisibles.
Le concert au bénéfice des indigents, qui
aura lieu en la salle de la société de S'-Sébas-
tien, sera très-brillant, ce qu'on nous dit. Huit
morceaux de musique composent le pro
gramme. et des personnes qui jusqu'ici ne sont
pas connues comme musiciennes, ont bien voulu
prêter le concours de leurs talents, pour rendre
celte soirée plus agréable, et par conséquent
plus productive.
Par arrêté royal du 3 Janvier 1347, le renou
vellement d'un tiers des membres de la chambre
de commerce vient d'avoir lieu. Sont nommés:
MM. L. Mulle, brasseur; Théodore Vanden
Bogaerde, négociant; et C. Becuwe, phar
macien.
- «C oocuas»
Un journal de celle ville a annoncé que le bruit
a couru qu'on avait essayé de pénétrer dans le
bureau de l'agent de la banque de celte ville,
qu ri éîê'taYte et
qu'on ignore ce qui a pu donner lieu ce bruit.
Mr J. Dumont, architecte et membre de la
commission des beaux-arls, auquel de beaux
et nombreux travaux ont acquis une brillante
réputation, a reçu du gouvernement la mission
d'étudier en Angleterre les constructions pu
bliques, qui pour certaines spécialités, les pri
sons surtout, y sont remarquables. Cet archi
tecte est parti le 9 janvier pour Londres.
Nos concitoyens se ressouviendront que c'est
sous la direction de M. Dumont, que la restau
ration des deux plus beaux monuments de la
ville d'Ypres ont lieu.
On nous prie d insérer l'avis suivant:
L'agent du caissier général de l'état, Ypres,
a l'honneur d'informer MM. les habitants de l'ar
rondissement d'Ypres, que la Société Générale pour
favoriser l'industrie nationale a décidé de faire un
appel la bienfaisance, pour venir au secours des
malheureux des deux Flandres. A cet effet, une
liste de souscription et un tronc destiné recevoir
les offrandes, sont déposés en son bureau.
Ypres, le i a janvier 1847.
Eug. Bousiuan.
sont hospitaliers,patients et soflisammentlaborieux; ils vivent isolés.
Leurs cabaues faites de brauchages ot couvertes de roseaux appa
raissent disséminées sous l'abri des arbres comme des ruches d'a
beilles. Rien ne peut rendre la tranquille uniformité de ce délicieux
hameau, la douce quiétude de ces familles patriarcales. Cependant,
deux ennemis. les arabes bédouins et des bandes de hyènes, les
harcèlent sans relâche, avec une égale férocité. lisse précipitent en
troupe, de nuit .brusquement, ravagent égorgent, pillent et dis
paraissent dans le désert. Le daskerah, le matin de ces désastres, se
trouve dans la olus affreuse confusion. Les hommes se réunissent et,
le ebeik en tête, ils se jetleul a la poursuite des brigands, les femmes
se désespèrent et pleuient.
Toutefois le 2 mai 1844 dès quatre heures du matin, bien que
ni hyènes ni bédouins ne se fussent montrés hommes femmes et
enfants se pressaient curieusement sur le seuil des cabanes et dans
la p'ame du daskerah. La trompe avait sonné. Nous devions partir.
Le motif de notre expédiliou était une chasse au bekr-el-ouahhasch,
dont la paiiié avec le bubaleespèce d'aulilope n'est pas encore
établie. Les arabes nous avaient indiqué l'oasis de la rivière d or.
Dans cette oasis, peu distante de Sydy-Heymah les gazelles, les
lièvres les autruchesmais aussi le tigre et le oaracal, viennent se
désaltérer. Nous devions traverser les sables rapidementexpédier
notre bekr-el-ouahhaschet revenir le soir.
A quatre heures du matin le cor avait donc résonné. Le capi
taine Breton parut le premier aux alentours du haut cyprès planté
dans la plaine, lieu du reudcz-Y»"»- Je ne ssis vraiment quelle fan-
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE POUR FAVORISER L'INDUSTRIE
NATIONALE.
La direction, informée par des rapports malheureusement trop
certains, que la misère qui désole plusieurs parties des deux pro
vinces, les Flandres orientale et occidentale, a pris des développe
ments qui dépassent tellement les proportions des calamités annuel
les pendant l'hiver, que des secours instantanés et exlraordinaires
sont devenus indispensables et que l'humanité les réclame de tous
ceux qui vivent sous la protection de nos lois.
Prenant en considération
1° Que, s'il est du devoir d'un établissement national de s'asso
cier la charité publique, la direction cependant ne peut plus,
dans celte circonstance, recourir au fonds qui, d'après ses règle
ments, est atfecle chaque année aux actes de bienfaisance, ce fonds
étant épuisé par les distributions qu'elle a faites aux différents
comités et associations de la capitale;
Qu'elle ira certainement au-devant des vœux de messieurs les
actionnaires de la société générale, en consacrant secourir des
infortunes si déplorables, une partie modique du dividende qui,
pour 1846. sera attribué chaque action et qui, d'après les travaux
préparatoires du bilan de cette année, doit être plus avantageux
encore que celui de l'année 1845;
A décidé qu'elle ouvrira une souscription pour venir au secours
des malheureux daus les deux Flandres et que MM. les actionnaires
de la société générale seront portés en tête de cette souscription pour
une somme de trente raille francs, ce qui équivaut 50 centimes
prendre sur le dividende de chaque action, pour 1846.
Dans le cas, oependaut, où quelques-uns de MM. les actionnaires
ne jugeraient pas convenable de faire ce modique sacrifice, ils en
seront parfaitement libres, et, sur leur invitation qui restera con
fidentielle,la direction avisera aux moyens de leur rembourser les
cinquante centimes par action dont il aura été disposé.
Des listes de souscriptions et des troncs destinés spécialement
recevoir les offrandes, seront déposés chez chacun des agents de la
société générale,la caisse d'épargne Bruxelles et dans les bureaux
où le public est admis.
Le Secrétaire, Le Gouverneur,
GrÉBàw,Comte Metvs.
AVIS. 'POSTES.
Le public est informé qu'à dater du 15 de ce
mois, le départ du courrier sera fixé 3 1/4
heures de relevée. La dernière levée de la boîte
aura lieu 3 heures et les affranchissements
seront reçus jusqu'à 2 3/4 heures.
Samedi soir, vers sept heures, une lueur
assez vive perçait l'obscurité du côté du village
de Boesinghe et indiquait qu'un incendie venait
d'exercer ses ravages. Le lendemain nous avons
appris que les bâtiments d'une petite ferme,
située Bixschote, appartenant un nommé
Pierre Maerlenont été réduits en cendres.
Nous ignorons quel a été la cause de ce mal
heur, et combien les pertes sont évaluées.
A Dixmude, une élection pour le choix d'un
conseiller communal a eu lieu. Là aussi le
clergé renonce lutter franchement. Il a
opposé un vrai libéral, un homme qui jamais
n'avait voulu subir ses exigences M. Feys-
Kesleloot, qui était le candidat de l'association.
Ce dernier l'a emporté de 26 voix sur son
adversaire qui a étonné tout le monde, en ac
ceptant le patronage du clergé.
taisie avait marqué sous uu cyprès le point de départ de notre expé
dilion cet arbre a le feuillage sombre; mais il dominait la plaine si
magnifiquement... Breton sortait d'une cabane. Nous étions arrivés
la veille. Les Arabes nous avaient cordialement accueilli». Bien que
nous eussions pu dormir sans danger au milieu des herbes enve
loppés de noskaïks, avec le ciel bleu et ses étoiles sur nos têtes pour
ciel de lit chacun d'eux nous avait offert avec prévenance un coin
de sa hutte que nous avions accepté.
Breton fit cabrer sou cheval autour du cyprès, puis il prit le galop
et disparut du côté de la cabane où l'attendait Jenuy sa nièce.
Mais peine avait-il quitté la plaine qu'une voix forte, accentuée
de la prononciation des bords de la Garonne se fit entendre aux
hochequeues aux rolliers aux merles cachés dans le feuillage et
qui s'éveillèrent assurément très étonnés.
Cette voix chantait
Heureux quand le tonnerre gronde,
Je brave et j'aime le danger
Qu'il est doux de courir le monde
Et qu'il est beau de voyager!
C'était la voix d'André Gilbrac.
Pauvre Gilbrac quel bon fou tu étais; et comme ta verve inex
tinguible, au milieu de nos courses souvent insipides était réjouis
sante"!...
Gilbrac s'avança bientôt gravement dans la plaine. Il avait
enfourché l'âne qui servait de monture Jenny. Avec son abdomen
proéminent, sa face élargie, rouge, riante, ses gestes abandonnés, la