Les travaux d'approfondissement de la pre
mière section du canal de Zelzaete ont été
adjugés Bruges, M. Baggermans, entrepre
neur Blaesveld, pour le prix de 339,000 fr.
Le devis portait le chiffre 345,000 fir.
^gipciciu—Ali
On nous écrit de Lapschuere
Sans l'ouverture du canal de Dammc la
mer, sans l'accomplissement de cette promesse
qui paraissait irréalisable que cette voie d'é
coulement serait ouverte en 1836, notre com
mune et celles avoisinantes auraient déjà été
deux fois inondées cet hiver le 29 décembre
et dans ce moment, car les eaux de XÉcluse
bleueextrême frontière, aujourd hui barrée et
par où devaient jadis s'écouler nos eaux, étaient
d'environ 0,50 plus élevées que les nôtres. Cette
différence suffisait pour produire l'inondation,
et nousétionsinfailliblementsubmergés comme
les autres années, moins qu'on eut tenu con
stamment les eaux du canal de Bruges Oslende
leur plus basse côte; encore cette baisse, suf
fisante en vives eaux était complètement ineffi
cace pendant les mortes-eaux.
La souscription ouverte chez M. Chotteau
Marché-au-Bois, Bruxelles pour les malheu
reux incendiés de la rue de l'Impératrice, en
cette ville, a rencontré beaucoup de sympathie.
Nous apprenons que les directeurs de la Société
d'assurance contre l incendie, les Belges réunis,
chez lesquels le mobilier et les marchandises
étaient assurés, ont d'abord payé le montant de
l'assurance, et puis, ont voulu ensuite ajouter
une offrande. Ils ont souscrit pour une somme
de 300 francs.
m"1 -
Nous avons eueore enregisler la perte d'un
homme qui était une des gloires militaires du
pays. M. Decoux, colonel en retraiteancien
régisseur du domaine de Tervueren est mort
le 25 de ce mois Waleourt, province de Na-
mur, l'âge de 68 ans, 6 mois. Parti comme
conscrit en 1798, il était chef d'escadron de la
vieille garde, officier de la légion d'honneur et
chevalier de Saint-Louis lorsqu'il quitta le ser
vice de France en 1815. Aces distinctions, prix
de la bravoure et de son sang versé sur vingt
champs de bataille, il avait ajouté la décoration
de l'ordre du Lion néerlandais, que lui avait
méritée sa gestion comme régisseur du domaine
de Tervueren.
Mme Bouquié, fille de M. le sénateur
Lefebvre-Meuret, est décédée ces jours-ci
Tournay1 âge de 28 ans.
11 est mort Roy (canton de Marche en
Famenne), un vieillard jde cent et deux ans
trois mois et six jours.
Le 16 janvier est décédée au château du
Rœulx, lâge de 72 ans, Mme la marquise de
Conflans, née princesse de Croy-Havré.
NOUVELLES DIVERSES.
Dès que les journaux eurent annoncé la
découverte de l'action de la vapeur de 1 ether
sulfurique pour rendre insensibles la douleur
les malades qui doivent subir des opérations,
des essais furent faits la clinique chirurgicale
de l'Université de Liège. Le 13 de ce mois, M.
le professeur de Lavacherie expérimenta sur
deux malades l'un était un enfant de trois ans,
qui portait un calcul uréthral et qui allait être
soumis la lilhotrilie; mais il fut impossible
de décider le petit malade faire des aspira-
lions, et il fallut renoncer l'emploi du moyen.
L'autre était un adulte atteint d'une tumeur
la partie supérieure des lombes chez lui
l'aspiration de l'éther par la bouche détermina
des quintes de toux qui firent échouer l'expé
rience, qui fut incomplète cause des nom
breuses interruptions qu'il fallut faire. On ne
put donc juger dans cette séance de l'efficacité
du moyen il fut seulement démontré que
pour qu'il réussit, le malade devait y mettre de
la bonne volonté.
Jeudi l'essai a été renouvelé et couronné du
plus grand succès il s'agissait d'un malade
atteint d'une fracture comminutive, avec plaies
des doigts indicateur, médius et annulaire de
la main gauche; on lui a fait inspirer la vapeur
éthérée, en introduisant dans une des narines
un tube qui communiquait avec un flacon de
Woulf.
Dès les premières aspirations, il ressentit
l'effet énervant de la vapeur, et six minutes ont
suffi pour le plonger dans une insensibilité tel
lement complète, que l'ablation du doigt mé
dius a été pratiquée sans que l'opéré ait ressenti
la moindre douleur. L'insensibilité s'est prolon
gée pendant toute la durée de l'opération et du
pansement, au point que le blessé revenu de sa
torpeura demandé combien de doigts lui
avaient été enlevés?
A l'occasion du 5e anniversaire du bap
tême du prince de Galles, le roi de Prusse va
faire cadeau son royal filleul d'un objet d'art
d'une richesse extraordinaire de travail. Ce
cadeau consiste en un magnique écusson en
argent représentant en reliefs, dans la partie
supérieureles principaux traits de la vie du
Christ, et dans la partie inférieure, le baptême
du prince de Galles, l'arrivée du roi de Prusse
en Angleterre et sa réception par le prince
Albert et le duc de Wellington, qui lui présen
tent la coupe de l'amitié. Au milieu est une
tète de Christ en or, entourée des symboles des
vertus chrétiennes. Le tout rehaussé de pier
reries, d émaux, etc., du travail le plus délicat.
Les dessins des sujets des divers tableaux ont
été donnés par le célèbre peintre Cornélius, et
les autres parties du travail sont dues aux prin
cipaux artistes, fondeurs, ciseleurs et bijoutiers
de Berlin. L'écusson porte celte suscription
latine: Fredericus-Guillielmus Rex Borussoruh
Alberto Eduardo rRinciPi AVallice m memoriah,
DU rapt. XXV. jan. A. MDCCCXL1I.
Les lettres particulières de Londres an-
noncentqueles difficultés augmentent chaque
instant autour de lord Palmerston, qni restera
difficilementau pouvoir. Une scission très-forte
s'est déclarée au sein du cabinet, par suite de
la sympathie de lord Grey pour la l'rance, et
plusieurs de ses collègues ont déjà reconnu que
lord Palmerston était allé beaucoup trop loin
Le verre en main
Nous trouverons notre chemin
Déjeunonsbuvons mangeonsregorgeons-nousNargue au
désert i Nargue, nargue nargue, nargue au désert Caramba!
je me seni une jubilante envie de le vexer par l'abondante exhibi
tion d'un bel ambigu, et l'hyperbole de mon appétit... le désert 1
Eh voilà mou idée, n'esl-elle pas stomachique, propice, conserva
trice -, dites?
Cet ouragan bouffon éclatant tout coup au milieu des discus
sions inquiètes qui nous préoccupaient obtint peine un sourire
d'Evelin. Mais Gilbrac dont le moindre but était d'être applaudi
romp ant de nouveau nos rangs insoucieux^de notre gravité, épe-
ronna sa monture et fut d'un bond auprès du cheval qui portait les
provisions. Il mit pied terre en «bâillonnant t tourna de ci de là
interpellant tantôt le cheval, tantôt le singe, tantôt l'âne puis s'a
baissa tira les cordes des bagages etcomme les cordes ne se dé
nouaient pas suivant l'impatience de son appétit: il prit son couteau
et fredonna
Comme Alexandre Macédonien
Je couperai le nœud cordien.
Les cordescoupées, les bagages se détachèrent; Gilbracse trouvait
baissé sous ïe ventre du cheval, dans une situation d'équilibre diffi
cile; les bagages en tombant le heurtèrent, il fut renversé; le cheval
dans le même temps piétinaitse cabrait et faisait voler le sable
autour de lui. L'animal débarrassé s'enfuit tout coup laissant
Gilbrac et les bagages enveloppés et perdus dans un épais nuage de
poudie.
Cependant un choc ayait retentipuis un cri... Nous étions de
meurés près de la citerne; préoccupés réfléchis, pensifs, regardant
sans voir. Toutefois chacun de nous tressaillit au cri de Gilbrac te
capitaine releva le fronttourna les yeux avec inquiétude de mou
côté j'avais les yeux tournés vers lui, non moins inquiet.
Brelon s'écria
Le malheureux fou s'est fait casser la tète par son cheval
Et il se précipita du côté des bagages je m'élançai sur ses pas
Eveliu, Fabre et les guides partirent avec nous. Tout ceci avait eu
lieu pour ainsi dire instantanément.
Le cheval des bagages courait en bondissant dans le désert. A
travers le nuage de sable nous n'appercevions pas Gilbrac caohe
d ailleurs par un buisson de gommiers et ce qui nous pénétrait
son sujet, d'une vive anxiété, c'est qu'il ne chantait plus. Le cheval,
eu se cabrant, l'avait blessé d'un coup de pied.
Nous courions donc, le cœur serré. Nous approchions de l'endroit
où se trouvait le malheureux, et le silence toujours le silence Oh 1
certainement le pauvre Gil était blessé, mort peut-être. Rompant
la ligue suivie par le capitaine, je tournai vivement le buisson de
gommiers je sentais mon front pâlir...
Toutefois j'eus bientôt la raison du silence de Gilbrac Gilbrac,
renversé pêle-mêle au milieu des bagages, aveuglé, étouffé de pous
sière avait saisi tâtons dans un coffre une petite outre de vin de
Chypre; il se l'était catoniquement appliquée sur les lèvres, les yeux
fermés.
Assis pârrni les sacs de provisions, dans cette situation patiente
les paupières closes, Gilbrac attendait avec résignation que la pous
sière se fut dissipée. Néanmoins la poussière était dissipéequ'il
conservait encore son attitude stoïque l'outre de vin aux lèvres.
Cependant le capitaine Breton Eveliu et Fabre arrivaient il s'é-
dans ses noies diplomatiques, adressées M.
Guizot. Le parti des radicaux ne compte pas
plusd'une soixantaine de membres la chambre
des communes, et comme la fraction repré
sentée par sir R. Peel se rapproche de plus en
plus des tories, il est peu probable que le ca
binet actuel obtienne la majoritéil sera ren
versé aussitôt que le parlement aura voté les
bills d'urgence qui ont été présentés pour le
soulagement de l'Irlande et pour l'entrée libre
provisoire des grains.
Une pétition couverte de signatures va
être présentée la chambre des députés pour
demander de terminer immédiatement le Lou
vre, afin d'approprier l'aîle joignant les Tuile-
riesducôlé de la ruede Rivoli, aux expositions
de l'industrie et au Musée des chefs-d'œuvres
de peinture et de sculpture.
Ce matin un grand nombre de débitants
de bierres et autres boissons avaient apposé
leurs fenêtres l'inscription suivante Bierres
et liqueurs aux prix antérieurs; grâce lord
John Russell Un grand nombre de boulangers
de la capitale ont diminué de 1/2 et de 1 d. le
prix du pain de quatre livres, et on compte sur
une nouvelle diminution dans quelques jours.
Un journal de Birmingham dit que le
frère de sir Robert Peel M. William Peel, se
présentera comme candidat du parti protec
tionniste, en concurrence avec sir Robert Peel
l'élection de Tamworlh.
Un journal de Liverpool publie le relevé
du nombre des pauvres irlandais qui ont reçu
des secours de la charité publique Liverpool
du 4 au 19 janvier. Ce relevé présente une pro
gression effrayante qui s'explique par le grand
nombre d'émigrantsirlandaisqui viennent cher
cher en Angleterre un sort moins cruel que
celui qui les attend dans leur patrie. Le chiffre
des individus auxquels des secours ont été dis
tribués, s'élevait le 4 janvier 3,189, il était le
19 janvier de 19,182. La moyenne a été dans
ces 14 jours de 16,000 par jour.
On écrit du Borinage, la Gazette de
Mans: C'était vers quatre heures du matin;
j'étais encore endormilorsque soudainement
éveillé je sentis mon chien allant alternative
ment de la manche de ma chemise qu'il lirait
ma figure qu'il léchait avec opiniâtreté il en
faisait de même ma femmecouchée mes
côtés.
Je ne comprenais rien ce manège insolite,
bien loin de soupçonner l'imminence dun grand
danger lorsque m'éveillant complètementje
reconnus les motifs de l'insistance de mon petit
roquet me voir les yeux ouverts. La chambre
était remplie; mon fils râlait, en respirant
peine dans son berceau...
Je me levai aussitôt et je vis qu'un grand
carton, renfermant des habillements de femme,
était tombé sur le feu et se consumait lentement
ne pouvant s'enflammer cause du manque
d'air; je me précipitai sur ce carton et je parvins
l'éteindre.
C'est donc l'avertissement de mon chien
que je dois d'avoir échappé une mort pres
que certaine.
veilla, il ouvrit les yeux, et reprenant haleine
Le vin de Chypre a créé tous les dieux
dit-il je vous attendais, mes amis mes amis; la nappe est mise, le
souper est servi déjeunons dejeunous
Tu n'es pas blessé? demanda le capitaine haletant.
Mais Gilbrac n'entendait plus, n'écoutait plus, ne voyait plus; il
développait les provisions. Il répondit la question inquiète et es
soufflée du capitaius
Oh la vénérable chose oh la succulente chose, oh la douce
chose doux v vénérable et excellent ex-tuteur, qu'un bon pâté!
Peste soit du maroufle dit Breton en s'essuyant le front.
J'ai l'estomac, mac, mac, tout fait mac et vide; j'ai le désert
dans le ventre je mangerais, ah je mangerais... que ne maugerais-
je pas je mangerais...
Et Gilbrac, relevant le front, nous considéra la bouohe béante et
les yeux surpris nous n'avions pas quitté nos montures.
Oh Vous n'avez donc pas faim vous autres? s'écria-t-il
Caramba vous voulez donc manger sur vos chçvaux comme des
cosaques Mes amis, mes amis, le déjeuner refroidit
Mais il est seulement neuf heures dit le capitaine en tirant sa
montre, don Gilton estomac avancera donc toujours
Oh ex-tuteur toujours vénéré répondit Gilbractu le sais
j'ai toujours eu l'estomac laborieux ne m'adresse donc pas ce cruel
reproche, je ne me suis jamais fait attendre table
A cette réponse la joyeuse enfant Jeuny sur son dromadaire,
partit d'un éclat de rire.
De même, cousin don Gilbrac, dit-elle, vous êtes et vous avez
toujours été de ceux qui ne peuveut travailler entre leurs repas
n'est-ce pas