6e ANNÉE. N* 601. EXTÉRIEUR. DIMANCHE, 7 FÉVRIER 1847. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 1, et chez tous les per- eepteurs des postes du royaume. rrix de l'abonnement, par trimestre. Ponr Ypresfr. 3-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro0-25 Tout ce qui concerne la ré> tion doit être adressé, francoi l'éditeur du journal, Yprcs. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudide chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. vires acqdirit ebndo. TfPKES, le 6 Février. Il parait que, dans les hautes régions gou vernementales, la signature du Roi n'est pas comptée pour grand'chose, car on nomme et révoque par arrêtés royaux comme si un acte officiel du gouvernement était devenu matière plaisanterie. L'autre jour, nous voyons dans/e Jt)oniteur officielles nominations des membres représentant l'autorité civile dans le conseil de milice de l'arrondissement d'Ypres et nous les avons reproduites dans noire dernier numéro. Maisvoilàquejeudi.jourdu conseil, nousappre- nonsquedes nominations insérées en toutes let tres dans le journal officiel ont été révoquées, et que do nouveaux arrêtés royaux qui ont été seulement communiqués aux intéressés, ont modifié le personnel du conseil de milice de larrondissement d'Ypres. 11 paraît en outre que mercredi soir seule ment. quelques membres ont été convoqués la séance du conseil pour le lendemain, et que les nominations ne sont parvenues ces mes sieurs que hier dans la journée. C'est une né gligence impardonnable delà part du ministère, de ne pas envoyer des pièces aussi importantes quelques jours plutôt, et de ne pas mieux les collalionnercar il éviterait de nommer par erreur et de devoir révoquer ensuite sans motiFs. Un gouvernement sérieux trouve moyen d'empêcher que de pareilles méprises se com mettent el se garde de prêter le flanc des soupçons de désorganisation gouvernementale qui ne sont que trop fondés. Une conférence a eu lieu Bruxelles entre les délégués de XAlliance MM. Dindal, Roussel et Barlhels et les commissaires de XAssociation libérale MM. Dandelot, Cans et Henri Carton, pour arrêter les bases de la prochaine réunion du Congrès libéral. VAssociation libérale de Bruxelles sera représentée celle assemblée par autant de délégués que X Alliance ei ce n'est que justice, car, si celle dernière excipe toujours du nombre de ses membres qui, pour la plupart ne sont pas électeurs, la nouvelle société re présente une partie notable du collège électoral de Bruxelles, puisque tous ses membres doivent être électeurs. Feuilleton. Demain Dimanche, aura lieu la salle du spectacle un Concert-Bal que les sous-officiers des sapeurs-pompiers, du 5° régiment et de l'artillerie en garnison en celte ville rendent MM. les sous-officiers du 10me. Déjà les apprêts les plus brillants ont été faits pour orner la salle et cacher autant que possible l'étal de délabre ment dans lequel elle se trouve. Nous croyons que cette fêle laquelle toutes les sociétés de la ville ont été invitées, sera très-nombreuse et qu'elle obtiendra un succès de bon aloi. rta il. j Les sous-officiers des pompiers, de l'artillerie et du 5e régiment, voulant autant que possible secourir l'indigence, laisseront voir, Lundi, de 6à9 heures du soir, le trophée d'armes tel qu'il a été construit pour le jour de la fête moyennant une rétribution de 10 centimes par personne. Ce trophée a été arrangé avec beaucoup de soin et de bon goût et mérite d'êlre vu. Le tribunal de Mons vient de décider que le ministre de l'intérieur agit dans le cercle de ses attributions, en fixant les époques de l'ouver ture et de la fermeture de la chasse. Déjà de vant trois tribunaux différents les contrevenants poursuivis pour avoir chassé lorsque la neige couvrait les campagnes, avaient soutenu qu'au pouvoir exécutif seii^ appartenait le droit de prendre des arrêtés cet égard. -hk8xï— On lit dans un journal de Bruxelles: Il paraît que le ministère a juré de décorer toute la pépinière littéraire de France l'ex clusion des écrivains indigènes.) Hier, c'était M. Henri Berlhoud, l'inventeur des rochers de la mer de Harlemaujourd'hui., c'est M. Pon- sardl'inventeur de Lucrècele restaurateur des unités classiques, qui a poussé la fidé lité et le respect pour les traditions jusqu'à conserver dans ses tragédies toutes les unités, y compris l'unité d'ennui. M Ponsard n'a été, qu'on le sache bien qu'un pavé jeté la tête -des romantiques. Et pour s'être donné la peine d'avoir mis en vers quatre pages de Tile-Live, et de nous avoir appris que la vertu des femmes romaines con sistait filer Une éternelle quenouille, M. Pon sard a été décoré de la légion d'honneur. Cette distinctionsi toutefois on peut appeler une distinction d'être décoré une époque où le citoyen le plus inoffensif est ex posé cet accident, cette distinction, disons- nous, avait été accordée M. Ponsard, bien plus pour faire enrager les romantiques que pour le mérite de Lucrèce... Mais, enfin, tort ou raison, le gouvernement français était dans son droit, il pouvait décorer M. Ponsard, ni plus ni moins qu'un député du centre, et don ner l'auteur de Lucrèce un bureau de tabac par-dessus le marché. Cela ne nous regardait pas, la Belgique était pure de soupçon l'endroit de Lucrèce. Nous pouvions nous mo quer agréablement de nos voisins d'oulre- Quiévrain et leur jeter la face leur amour pour les sermons en cinq actes. Mais voici que, sans en informer personne, sans songer la grande responsabilité qu'un pareil acte va faire peser sur le pays, le ministère pousse le mauvais goût jusqu'à choisir le moment où M. Ponsard vient de commettre Agnès de Méranieconver sation en cinq actes, pour le décorer, ni plus ni moins que s'il venait d'écrire Polieucte et Cinna. Décidément, nous demandons la croix pour M. Arsène Houssaye el pour M. Paul de Kock. On dit, mais nous ne pouvons rien assurer cet égard, que le roi partira très-prochaine ment pour Londres. >-a»n iisr-tn On parle beaucoup, depuis quelques jours de la nomination d'un grand-maréchal du pa lais en remplacement de M. le comte d'Arschot, décédé. Parmi les noms que l'on cite se trouve celui de M. le comte de Mernix, chargé d'affai res de Belgique Berlin. On écrit de Liège, sous la date du 1er février: La rougeole a fait beaucoup de ravages en notre ville. Les décès ont atteint le mois der nier, le chiffre de 300. Les naissances environ 200, ce qui donne un excédant de plus de 100 décès. Il vient de se constituer Liège une société dite: Société des étudiants de l'Université de Liège. Le but de celle société est d'établir l'union, la concorde et la fraternité entre tous les étudiants de l'Université. Le nombre s'élève déjà plus de cent. m ROMAN LU SÉCHAIT. IV. (iSur'fo.) Ces trois autres Arabes gagnaient rapidement du terrain sur Jenny une balle avait blessé le dromadaire de la jeune fille rani mai fléchissait,etne pouvait plus courir. Evelin et Fabre défendaient Vaillamment la malheureuse enfant ils se portaient en avant des Arabes ils lui faisaient un rempart de leur poitrine. Cependant les Arabes les poussaient pied pied le péril devenait d'instant en instant plus imminent Jenny pouvait être enlevée. Fabie, dans cette extrémité, prit la jeune fille sur son cheval et se jeta de côté. Evelin se porta le sabre au poing contre les Arabes. Mais Evelin était fatigué exténué affaibli toutefois il blessa le premier des Arabes; les deux autres s'écartèrent; le blessé recula Evelin poussa son cheval contre lui. Mais il se sentit assailli tout coup par der rière les deux misérables revenaient. Evelin résista un moment au eboo des trois ennemis tournant droite et gauôhe, et manœu vrant son sabre avec rapidité. C'était une lutte désespérée. Il blessa au bras d'un revers de sabre un autre Arabe mais atteint la tête, environné, enveloppé enfermé dans un cercle de fer il suc combait... quand Gilbrac, qui était accouru ventre terre, brandis sant son instrument comme une masse d'armes fondit soudain sur ^e groupe avec des cris de vicloire. Les Arabes surpris et eflrayés 9 quittèrent pied, Gilbrao poursuivit le dernier parti. l'assommant de sa terrible cuillère. Mais les deux autres, dispersés au premier mo ment de surpriserevinrent bientôt sur lui ardents de rage. Le pauvre Gil était menacé d'une manière fâcheuse nous arrivions heureusement toute bride. Le capitaine fit feu d'un coup de pis tolet les Arabes nous aperçurent ils se dispersèrent cette fois définitivement. Gilbrae, demeuré de nouveau maître du champ de bataille fil cabrer sous lui le fougueux Gilbraille; puis tenant élevée son arme victorieuse il vint nous modestement au petit trot. Il chantait* Pyramides, saluez. Gloire gloire gloire I Faites silence Marengo Moi je remporte la vicloire Avec une cuillère pot Il fut nous en un moment il salua le capitaine. Oh ex-tuteur, dit-il, que tu es heureux, que tu dois être fier d'avoir eu un pupille comme moi Je te félicite de ton bouheur 1 Mais Breton était inquiet de Jenny, Maudite soit ta folie! répondit-il aveo impatience. Ouest Jenny Jenny Et Gilbrac, éperonnanl sa monture, courut en avant; mais Fabre revenaitil avait replacé Jenny sur le dromadaire; le capitaine l'a perçut. Alors la joie au cœur le front rasséréné il dit Don Gil ouitu mérites un grelot d'honneur; car le plus fou f tu es aussi le meilleur et le plus brave des fous. Oui, je suis fier de toi je suis heureux. Donne-moi ta main, don Caramba, tu mérites un grelot d'honneur, lu 1 auras. m D'honneur d'honneur... Ça ue vaut pas la peine L'amitié d'un grand capitaine Fait toute ma valeur Ët si je suis fier c'estvous tous qui m'écoutez d'avoir grandi grossi sous un tuteur dont l'ex,-pupille aujourd'hui po»sède le vic torieux, illustre et sonore Gilbraille Oui, oui, oui, gloire de bronze Gilbraille, le diamant des baudets Ce disautou plutôt chantant pleine poitrine, car cette joyeuse el bouffonne nature était éminemment lyrique Gilbrac caracolait et Gilbraille, soit qu'il se piquât de répoudre aux éloges de son par-

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