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La promesse de M. de T'Serclaes de donner
sa démission de secrétaire-général du déparle
ment des affaires étrangères, souscrile par
I Émancipation et endossée par le Journal de
Bruxellesn'a pas encore été remplie jusqu ici
par le représentant de St-Nicolas.
Pour un député catholique pur-sangces
longues réflexions, sur la question de savoir
s'il faut tenir son engagement ou non ne me
paraissent pas heureuses.
Je sais bien qu'il est écrit quelque part ce qui
est bon prendre est bon garder mais si
j'ai bonne mémoire, celte maxime, un peu ha
sardée ne se trouve ni dans Sl-Paulni dans
Si-Augustin, et pas davantage dans l'évangile.
Cela me rappelle M. d'Anelnan le frère, qui,
étant naguère eu état de cumul transcendaut
se laissa tirer fort longtemps l'oreille pour se
décider. Il jouissait de quelque chose comme
fr. 16,000 de revenusen occupant plusieurs
fonctions peu pénibles, en fin de compte. La
presse l a tarabusté pendant assez longtemps
sur cette soif immodérée de se rendre utile sous
toutes les formes ses concitoyenset, après
trois ou quatre mois de méditationsl'ardent
esprit de justice de la famille s'est enfin ému
de ces criailleries de la presse, et I on a décidé,
en conseil général, qu'on offrirait, en sacrifice
l'opinionune des placesqui allait être
supprimée.
Le vox populi se contenta sottement de ce
désintéressement négatif, et depuis, on ne parle
plus de M. d'Anelhan le frère. M. de T'Serclaes
compterait-il aussi sur l'oubli du public pour
oublier son tour? Cela ne serait ni édifiant ni
loyal, et je compte sur le Journal de Bruxelles
pour le rappeler tenir son engagement. Je
n'en demande pas autant 1Emancipation
convaincu que, pour un petit peu de n'importe
quoielle se chargerait de prouver au baron
de T'Serclaes toute la dislance qui sépare Vacant
de Yaprès. L'Émancipation a d adorables ar-
gumens pour de semblables cas de conscience.
Répondrai-je au Journal du Commercequi,
répliquant ce que j'ai dit de luimonte sur
sou Pégase rétif? En vérité, non; vous aurez lu
hier dans le Précurseur comment on le traite,
et avec raison, car le Journal du Commerce est
bien dûment rentré dans le giron du ministère.
Ce n'est donc pas la peine, lui, de lancer tant
de grosses phrases pour cacher sa confusion.
Le Journal du Commerce croit rugir comme
un lion, il miaule comme un chat qui on
coupe les griffes. Tout ce que je veux lui dire,
c'est qu'il me paraît assez indifférent que le
Journal du Commerce soit ministériel ou autre
chose. 11 porte toutes les livrées ravirmais
au demeurantce n'est que de la livrée et le
galon est un avertissement.
Par arrêté royal du 31 janvier, l'emploi de
brigadier cheval de la brigade de gendarmerie
Furnes (Flandre occidentale) est supprimé.
spectacle émeut la fibre de ma philantropie je croyais ce pays
abandonné des dieux... et voilà..Ah ah le damné petit carabin
malgré ses feintes, ses replis et ses surprises a rais en pièces le pro
cureur. Tableau il le dévore Mais lu vas l'empoisonner mal
heureux
Et Gilbrac gesticulait et criait dans l'ombre
Mais tu vas l'empoisonner! Arrête, je te donnerai l'adresse du
commandant Barbaro tigre
Je crois que ce pauvre Gil devient sérieusement fou, me dit le
capitaine d'une voix inquiète. II tous-no us
Nous avancions travers les ténèbres. Dans un coin de la grotte,
la clarté d'un rayon de jour qui filtrait entre deux blocs de ro
chers, Gilbrac riant criant en gesticulant considérait un jeune
animal de la grosseur d'un chat, fauve, moucheté de lâches noires,
qui déchirait et croquait un serpent. Un autre animal^, de même
taille et de même pelage courait et là et jouait avec un crâne
dépouillé qu'il roulait entre ses pattes comme une boule de quille.
La terre était, dans ce coin, semée d'ossements broyés.
Mais nous sommes dans la caverne d'une...
Le capitaine n'acheva pas.
Yousef eflrayé essoufflé, éperdu, criait l'entrée de la grotte
Une panthère une panthère I
Evelin et Fabre étaient restés derrière nous. Ils se précipitèrent
ce cri d épouvante ver^J'endroit où les armes étaient déposées. Je
m élançai du côté de l'entrée de la caverne avec le capitaine Breton.
L'effectif de celte brigade est fixé un maréchal-
des-iogis chevalquatre gendarmes cheval
et trois pied. Ces trois gendarmes pied se
ront pris sur ceux qui restent disponibles par
suite de l'arrêté royal du 5 décembre 1845.
Le contre maître de la fabrique de papiers de
la Hulpe vient d'être arrêté et écroué la pri
son de Nivelles, comme auteur présumé de la
le,nlative d'empoisonnement commise il y a
quelques jours, sur toute la famille de M. Hen-
nessy.
Les condamnés mortJanssens et Rouffé
ont fait hier soir les aveux les plus complets de
leur crime sur les époux Mannaerts.
Hier, dans l'après-dîner, sur quelques indices
révélés par Rouffé, M. le procureur du Roi
M. Bemelmans, juge d instruction et un greffier
se sont transportés immédiatement aux l'etits-
Carmes, et après bien des efforts, les trois con
damnés ont avoué qu'ils étaient les auteurs du
crime.
Les malheureux époux ont été assommés
pendant leur souper, l'un des condamnés a en
foncé le crâne au mari l'aide d'un marteau
et l'autre a tué la femme l'aide d'un coup
d'une barre de fer porté sur la tête. Ils ont
traîné les corps mourants dans la laverie, parce
qu'ils ne pouvaient supporter la vue de leurs
souffrances, ils sont sortis et sont revenus en
suite prendre l'argent dans le coffre; ils sont
sortis de nouveau et sont enfin revenus une
troisième fois pour mettre le feu la maison.
Pour avoir un prétexte d'entrer le soir chez les
Mannaerts, ils avaient été dans la journée dé
poser leur fusil dins cette maison. Les frères
Janssens ont avoué également qu'ils étaient les
auteurs de l'attentat de Bortmerbeéic, dont il a
été fait mention devant la Cour d'assises, et que
peu de jours avant l'assassinat des époux Man
naerts, ils s'étaient rendus, dans le même but,
dans deux autres demeures isolées; mais dans
l'une, ils ont été détournés de leur dessein cri
minel parce que le porso criait, et dans l'autre
parce qu ils paraissaient entendre des personnes
étrangères dans la maison. Les magistrats in-
slrueteurssontrestés dans la prison depuis deux
heures de relevée jusqu onze heures du soir.
Les condamnés Janssens et Rouffé, pendant
les aveux qu'ils ont faits, sont entrés dans les
horribles détails de leur crime sans trahir la
moindre émotion et ont indiqué des circon
stances qui ont fait frémir, paraît-il, les magis
trats instructeurs.
Cest ainsi que l'un des frères Janssens a ra
conté qu'il avait porté un premier coup de
marteau Mannaerts, pendant qu'il mangeait
tranquillement sa bouillie la farine, que le
coup n'ayant qu'effleuré la tête et ensuite l'é
paule du malheureux, il s'était blessé lui-même
au doigt eu louchant le dessus de la chaise, il
a indiqué aux magistrats la cicatrice de celle
La panthère arrivait effectivement. Peut-être avait-elle aperçu
Yousef. Elle avançait sur nous et battait en marchant les flancs de
sa queue. Sa taille semblait énorme.
Evelin Fabre nos fusils dis-je.
Evelin et Fabre cherchaient les fusils dans Pobscurilé et ne les
trouvaient pas.
Où sont-ils s'écria Evelin avec désespoir.
Non dit le capitaiue il est trop tard, il est trop tard Enfer
mons-nous. Allons roulons vivement ce bloc de pierre, mes amis
Nous chercherons ensuite nos fusils.
Gilbrac, Fabre, Evelin et Yousef accoururent.
Les bras tendus, la poitrine serrée, nous roulâmes, dans un effort
surhumain vers l'entrée de la grotte un énorme bloc de rocher.
La panthère qui nous vit rassemblés en groupe bondit et fit en
tendre un rugissement terrible qui nous glaça. Cependant le péril
était imminent; vingt secondes encore, et l'animal furieux arrivait
nous; l'entrée de la grotte était libre. Haletants, inondés de sueur
froide, nous nous raidissions sous la pesanteur du bloc de pierre.
Courage dit Breton. Un pas encore mes amis. Elle arrive
elle arrive
Le rocher soulevé roula. La panthère s'élançait dans le même
temps. Elle vint tomber avec un eflroyable cri sur le bloc de pierre
qui recula... elle pénétrait. Mais raidis, immobiles, désespérés, nous
repoussâmei et maintînmes le rooher devant l'entrée de la caverne.
L'animal rugit de rage et fit un bond en arrière.
blessure; le malheureux Mannaerts a été assom
mé ensuite par un second coup de marteau
porté avec violence au milieu de la tête.
C'est de Bouffé que sont partis les premiers
aveux; mais il prétend qu'il est resté spectateur
impassible des meurtres et n'a fait que partager
le produit du vol les frères Janssens ont indiqué
également le pont d'où provenait la barre de
fer l'aide de laquelle la femme a été assommée.
Lors des tentatives commises dans deux au
tres maisons isolées des environs, habitées éga
lement par des vieillards demeurant seuls sans
domestiques, les condamnés étaient, ont-ils
dit, armés de la même manière et leur projet
était de les tuer pour les dévaliser ensuite.
Depuis l'arrêt de la Cour d'assisesqui con
damne les frères Janssens et Rouffé la peinede
mort, le juge d'instruction de Louvain a pro
cédé l'audition d'un grand nombre de témoins,
parmi lesquels il s'en trouve auxquels les frères
Janssens avaient fait des propositions d'hor
ribles brigandages.
h i.i h
Bruxelles, le 8 février.
On nous assure que la requête en grâce des
frères Janssens et Rouffé a été rejetée par le
Roi. Tous les trois doivent être exécutés demain
matin on mercredi. Une députalion (.les princi
paux habitants du village d'Erps-Querbsle
bourgmestre en tète, s'est rendue ces jours der
niers chez M. le ministre de la justice pour le
supplier d intervenir auprès du Roi afin qu'il
ne soit point donné suite la demande des
condamnés. Celte démarche prouve combien
est grande la terreur que ces criminels inspirent
leurs concitoyens. (Journal de Bruxelles.)
Une personne que nous avons tout lieu de
croire bien informée, nous écrit de Paris que
décidément le dissentiment qui s'était élevé
entre la France et l'Angleterre, propos des
mariages espagnols, vient d'être terminé, grâce
l'intervention de S. M. le Roi des Belges.
Les assises pour la lre série de la lr8 session
de 1847 s'ouvriront Gand le lundi 1er mars
prochain, sous la présidence de M. le conseiller
Rooman. Les assesseurs sont: MV1. Situons,
SchollaertVerbaere et Ch. de Smet; les sup
pléants, MM. De Smet-Grenier et Saney.
Les assises de la Flandre occidentale s'ouvri
ront le même jour sous la présidence de M. le
conseiller Vuvlsteke.
Un journal annonce que la nomination de
M. le comte de Marnix est officielle, mais qu'il
est simplement nommé maréchal de palais et
non pas grand-maréchal.
M. De Ridder, ingénieur du chemin de fer
du pays de Waes a demandé et obtenu sa
démission de directeur-gérant de celte voie
ferrée.
Le bloc de pierre fermait la grotte, cependant il restait un espace
vide au dessus de ce bloc, une sorte de fenêtre qui nous permettait
de voir au dehors. La panthère, la gueule béante, les yeux ardents
se battail les flancs de sa queue. Elle regardait la caverne murée
elle bondissait et là et se tournant du côté du désert elle rugis
sait. C'était une superbe panthère mâle.
Nous l'observions travers l'ouverture.
Bah dit Gilbrac, elle paraît surprise du procédé, ce monsieur
Maintenantmes amis nos fusils dit le capitaiue.
Oui, oui, apprenons-lui le droit des gens et la civilité puérile et
honuete, dit Gilbrac, tel que cela se pratique parmi les nations po
licées.
Ah c'est odieux vraiment
Une telle insolence
Irrite ma vengeance
Et veut un châtiment
Don Gil chantera, je crois, l'instant de sa mort son dernier
soupir sera un dernier refrain dit le capitaine.
Ma mère m'a avoué que j'avais chanté huit jours avant ma nais
sance, répondit Gilbrac. Je faisais de la musique Elle ne m'a pas
dit de quel instrument
Cependant la panthère poussait au dehors des rugissements
effroyables; no3 chevaux le dromadaire de Jenny Gilbraille
épouvantés se cabraient au dedans hennissaient et gémissaient.
C'était un horrible bruitune affreuse confusion la voùtc de la