S> On nous prie de reproduire l'article qui suit, publié dans la Gazilte médicale Résultat de la discussion sur le projet de loi relatif au rang et au mode d'admission et d'avancement des médecins militaires. Cette question a été débattue dans les séances des 26,17 et 29 janvier de la chambre des représentants. Les propositions de M» le ministre de la guerre ont été adoptées de notables améliorations ont été ap portées la posiliou de nos confrères de l'armée. Si M. le ministre de la guerre avait demandé davantage, il l'aurait obtenu, tant la chambre se trouvait bien disposée en faveur des médecins militaires. Il en a été tout autrement pour les médecins ci vils. La seule chose qu'ils demandaient la chambre en leur faveur l'interdiction de la pratique civile des fonctionnaires payés par l'État (c'est-à-dire par les deniers des médecins contribuables), cette légi time demande a été rejetée une forte majorité. Les médecinsJd'Ypres, de Mons,de Tournay et d'Anvers en ont été pour leurs frais de pétitions. Ce résultat a étonné tout le monde même les médecins militaires. Il n'a pas été le produit de la discussion, car celle-ci a été insignifiante et les ar guments apportés de part et d'autre ont été de peu de valeur. Les partisans de la non-interdiction ont raisonné comme des personnes du monde raison nent médecine et les paroles de celui qui seul était compétent dans la question n'ont point été écoutées, ainsi qu'il arrive souvent dans de pareilles circons tances. Nous ne nous étendrons pas davantage sur cette discussion. Les réflexions que nous pourrions émet tre se présenteront d'elles-mêmes l'esprit de nos lecteurs la simple vue du compte rendu de ces deux séances, dont nousreproduisons en supplément et in extenso, d'après le Moniteurce qui a été dit de mieux sur ce sujet, en faveur des deux opinions. Qu'il nous soit cependant permisd'émetlre quel ques conjectures sur lescauses réelles qui ont amené un vote aussi défavorable aux justes exigences des médecins civils. A notre avis, elles se résument dans les deux points suivants 1" Les médecins militaires se sont donné la peine d'aller plaider personnellement leur cause auprès des représentants; les médecins civils se sont con tentés de faire des pétitions. 2° Lors du vole, la chambre venait d'entendre l'opinion du gouvernement dans la question elle était sous l'impression des paroles entraînantes dic tées deux représentants, l'un par la piété filiale, l'autre par la tendresse paternelle; la cause des médecins civils n'avait pour défenseur réel que M. Sigart, ce même M. Sigart qui, dans une séance pré cédente avait pleines mains déversé l'injure sur les populations flamandes. Ainsid'une part attraction pour les représentants ministériels im pression sur les représentants doués de nobles sen timents; de l'autre, répulsion chez les représentants flamands pour les doctrines et la cause soutenue par M. Sigart. Il n'en faut pas davantage pour expliquer la presque unanimité du vote dans la question. Nul doute que si la cause des médecins civils eût eu là d'autres défenseurs que M. le docteur Sigart nul doute que si M. le docteur Demeester eût ap porté ses arguments au lieu de se renfermer dans un inexplicable silenceles choses eussent pris une autre tournure que les voix eussent été plus par tagées et que peut-être la balance eût penchée du côté de3 médecins civils, surtout si ceux-ci, au lieu de se contenter de formuler des pétitions auxquelles on n'a pas même fait attention se fussent servi du J'en suis émerveillé, Comme l'eau qu'il secoue aveugle un chien mouillé! s'écria Gilbrac. Ouvrir la caverne caramba Ainsi donc j'ai tra vaillé depuis viugt ans, barbare! m'engraisser pour engraisser de ma graisse ce monstre de panthère Ouvrir la caverne tu me fais frissonner l'estomac Don Gilrépondit le capitaine en admettant que nous puis sions maintenir devant l'entrée de la caverne ce bloc de rocher qui nous protège nous sommes enfermés la faim viendra bientôt et l'agonie de la faim est la plus cruelle des agonies. De plus il y a espoir, don Gil, que la panthère qui te mangera, si tant est que l'une d'elles y arrive mourra d'indigestion. Ainsitu seras vengé. Tes vingt ans de travaux t'engraisser ne seront pas absolument per dus... D'abord ex-tuteur sans doute j'apprécie ton motif la faim c'est quelque chose de grave. Mais se livrer tout vif aux appéiils de deux panthères furieuses et affamées, n'est ce pas contre la faim Je plus piètre remède Ensuite je préférerais, si j'avais me venger de ces deux panthères les tuer d'ici tout bonnement coups de fusil que de les éloutier quelque part que ce soit de ma chair dé moyen dont ont si largement usé leurs confrères de l'armée savoir l'intervention personnelle auprès de messieurs les représentants. Car il est remarquer que les deux représentants d'Ypres ont voté contre l'interdiction de la pratique civile; que des trois représentants de Tournay un était absent, et l'autre a également voté contre cette interdiction que parmi les représentants de Mons, les médecins civils ont également perdu une voix qu'enfin, les quatre représentants d'Anvers leur ont aussi fait défautl'un par son absence, les trois au tres par un vole négatif. Si tel a été l'accueil des pétitions parmi les représentants des villes d'où ces pétitions sont parties, qu'on ne s'étonne pas du sort qui leur a été réservé parmi les autres représentants. Que ceci au moins serve de leçon. Nous l'avons dit si souvent: les pétitions ne servent rien il faut pouvoir agir directement sur les représentants, sinon la corporation médicale n'obtiendra rien d'eux. On l'a avoué d'ailleurs en pleine chambre Nous faisons une loi pour l'intérêt généralsans nous enquérir de l'intérêt particulier de qui que ce n soit 1 nous ne devons rien faire du tout pour les médecins d'aucune espèce de catégorie nous ne devons rien faire pour les médecins civils nous ne leur devons aucune protection 2 Que ces paroles ne soient pas perdues pour nous, et lorsqu'au mois de juin prochain MM. les re présentants ou leurs émissaires viendront nous de mander nos voix et celles dont nous disposons répondons-leur hardiment: «Nous donnons nos voix dans l'intérêt général et non pas dans l'intérêt de tel ou tel candidat en particulier peu nous im porte quels noms siègent la chambre, nous ne voterons que pour les candidats qui voudront so lennellement s'engager rendre justice une cor poration, partie intégrante du peuple qui trop longtemps déjà a eu souffrir du dédain et de l'in différence de nos hommes d'État. Agissons ensuite restons fidèles ces paroles, et nous ver rons ce qui s'ensuivra Et lorsque nous aurons obtenu des représentants de notre choix ne nous tenons pas dans une cou pable apathie dans une molle indifférence expli quons leur nos griefs, instruisons-les de nos affaires, auxquelles maintenant ils 11e comprennent rien afin qu'au jour de la discussion ils puissent faire valoir nos droits. Ce n'est que lorsque nous serons parvenus ce résultat que nous pourrons obtenir quelque chose de la législature; jusque-là toutes nos plaintes, toutes nos doléances seront stériles. Le succès est en nos mains, mais pour le faire fructifier, il faut agir. Dans un paysconslitutionnel, nul citoyen ne peut faire abandon de ses droits, et surtout de ses droits d'électeur, s'il ne veut pas que d'autres et? profitent. C'est parce que la plupart des médecins ont, depuis trop longtemps, perdu cette conséquence de vue c'est parce qu'ils ont cru que leur ministère sacré s'opposait la participation des luttes politiques, que la corporation médicale a eu tant souffrir, qu'on la repousse, qu'on la méprise en haut lieu, et que rien jusqu'ici n'a été fait en faveur de ceux qui, pour ainsi dire, personnifient en eux l'humanité souffrante, qui sont les protec teurs nés, les soutiens, la providence du peuple. Grâce ce dédain d'en haut, grâce surtout aux travaux de la presse, incessamment sur la brèche, le corps médical commence s'apercevoir qu'il n'est pour lui ni espoir, ni avenir, que dans ses propres efforts. Attendre justice du bon vouloir des minis tres, des lumières des représentants, c'est attendre (1) M. De Brocc&èrb. (S) M. Sigart. vorée... Nous plaisantons, dit Evclin avec impatience, ce n'est pourtant pas le moment nous n'avons ici que de la poudre humide Gil brac, il ne faut donc pas songer tuer ces panthères coups de fusil. Le sabre nous offre une dernière chance. Ouvrons la caverne et finissons-en Aussi bien le supplice de celte inquiétude est into lérable Caramba bagasse monsieur le poète comme cette irritable folle du logis nous secoue le sang Mon bon et prévoyant ex-luleur qui redoute la disette en manière de précaution apparemment contre la faim des panthères, souhaite de se faire dévorer tout vif; et vous, c'est pour terminer votre inquiétude... Ab donc, ah donc non Le plus fou de nous tous n'est pas celui qu'on pense messieurs. Mais nous ne pouvons pas rester ainsi enfermés dans ce repaire jusqu'au jour du jugement dernier s'écria Eveliu avec une étrange exaltation. Non c'est impossible non il faut sortir Quoi Gilbrac mais est-ce donc pour nous faire oublier que tu as du coeur, que lu nous parles ici de tou estomac? Ces panthères soiit- en vain. Rien n'est venu, rien ne viendra. Mon trons-nous dans les élections non pas individuelle ment, mais en corps ou en fractions de corps. Il faudra bien alors qu'on fasse attention nous. Nous x-eviendrons souvent sur ce chapitre; en attendant, espérons que la présente année comptera pour quelque chose dans nos destinées, et que nos nombreuses sociétés médicales et pharmaceutiques sauront agir officieusement dans le but de leur institution. Union dans les vues, activité dans l'exécution, et l'avenir est nous mu11u1u Le comité des inspecteurs généraux de cava lerieréuni Bruxelles, la suite des inspec tions générales de 1B46, a terminé son travail. Il est probable que des promotions auront lieu prochainement dans l'arme de la cavalerie. Quant aux inspecteurs généraux d'infanterie, ils n'ont pu encore se réunir cause de la ma ladie de l\I. le lieutenant général L'Olivier, atteint de la goutte. sb> eys-is-T^ On lit dans le Vaderlander Remory qui a assassiné sa vieille mère avec préméditation, et qui fut condamné mort par deux différentes cours d'assises, a été grâcié. Van Themsche qui a empoisonné son épouse légitime Vau Themsche qui avait acheté de l arsenic pour se défaire de toute sa famille et a mis son projet exécution, a ob tenu grâce du roi. Van de Weghe qui a blessé mortellement un ouvrier, doit subir la peine de mort. C'est celle partialité du gouvernement, celle distinction de personne, qui ont fait cri tiquer l'exécution capitale de ce jour. Nous sommes loin de soutenir la non cul pabilité de Van de Weghe; nous ne voulons pas même supposer qu'il n'ait point mérité la mort; non, cette pensée est loin de nous, et nous croyons que les jurés, peuvent cet égard, se tranquilliser complètement. Nous aurions indubitablement reconnu la culpabilité du meurtrier de Blalon comme eux. Mais c'est parce que le ministre de la justice a deux poids et deux mesures que nous ne pouvons appré cier celte exécution. Lorsque M. d'Anethan a jugé Remory el Van Temsche dignes d'être graciés lorsque M. d'Anethan ne reconnaît pas un parricide et un empoisonneur de sa jeune et légitime épouse assez coupables pour les livrer l'exécution afin de satisfaire la justice humaine, comment le ministre de la justice peut-il faire conduire l'échafaud un condamné obscur? Van de Weghe ne méritait-il pas au tant de grâce que Van Temsche et Remory Certes qu'il en méritait autant mais Van de Weghe est un pauvre diable, Van de Weghe ne connaît aucun grand personnage, Van de Weghe est pauvre, abandonné et hors d'état de se prociîrer des protecteurs il ne peut faire intercéder en sa faveur les autorités civiles ou ecclésiastiques. Il en est résulté que la loi, ap plicable tous sans distinction a été exécutée avec plus de partialité son égard. On le voit, on rencontre protection et faveur en toutes choses, et si Ion veut se sous- elles donc tellement terribles, que nos sabres ne puissent les domp ter Non, non, non, nous ne pouvons pas rester ici plus longtemps ces rugissements, ces cris,celte caverne-sépulcre, mais c'est la mort 1 OU j'ai la tète j'ai la tête qui me brûle oh Et 1 infortuné Evelin, dans un état d'éréthisme fébriledoulou reux, se pressait de ses deux mains crispées, 1. front avec force. Evelin, répondit Cilbrao d'un ton grave et pénétré, si ces deux panthères furieuses devaient contenter leur appétit d'un morceau de mon... n'importe quoi bien que j'y tienne ee morceau, autant que roi puisse tenir au sien, je le leur abandonnerais volontiers pour la salut de tous... Mais... Maisinterrompit Fabre, si nous n avons ici que de la poudre humide, j'ai sur moi de l'amadouj on pourrait faire sécher la poudre, et alors... Celte proposition tranchait le débat d une manière trop manifes tement sage pour n'être pas acoeplée. Fabre se retira dans un coin de la caverne obscure, et s'occupa de faire sécher la poudre. L'espé rance rçvint au coeur de tous. [La tuile au prochain n».}

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2