NOUVELLES DIVERSES. 37 ont été conciliées devant le bureau particulier «4 l'ont été devant l'audiencer par suite de démar ches officieuses; 5 sont restées sans suites; 4 ont été dénoncées au tribunal correctionnel et suivies de condamnations la détention I seulement a été jugée par le bureau généralen faveur de l'ouvrière demanderesse coutre son fabricant est encore pendante. 6a L'industrie dentellière a fourni soixante-et-une causes, une seule affaire a été introduite par la boulangerie 13 affaires ont eu pour motif des réductions de sa laires pour cause de malfaçon sur des ouvrages eu cours d'exécution ou terminés; 3 pour demander une modération sur les retenues légales; pour engagements de travail 5 pour refus de délivrer le livret 4 pour ventes de matières premières et ouvrages après avances faites; en résiliation d'un contrat d'apprentissage; i en demande d'indemnité pour temps perdu 28 pour changement d'atelier sans congé d'acquit; 6 pour affaires diverses dont il serait difficile de déterminer le caractère. 6a 12 affaires ont eu lieu entre fabricants; 28 ont été introduites par des fabricants contre ouvrières 21 par des ouvrières contre des fabricants par un apprenli-bonlanger contre son maître. 62 Au-delà de trois cents personnes) la plupart ou vrières dentellières, ont eu recours l'intervention du secrétaire du Conseil, pour aplanir leurs diffé rents. Quatre dépôts de dessins ont été reçus. Pour extrait conforme: Le secrétaire du Conseil des Prud'hommes susdit A" VANDEN BOGAERDE. -.ï - Le mauvais temps n'a pas mis obstacle ce que le carnaval Messinois ait été aussi brillant que d'ordinaire. Jamais on n'a vu les préludes de la mascarade aussi animées et jamais fête folle n'a été célébrée Messines, qui puisse être comparée ce qui s'est fait celte année. La plus grande union a régné parmi toutes les sociétés de carnaval. L'un des membres de ces sociétés a été délégué leffet de faire une quête carnavalesque pour les pauvres, dont le produit, qui dépasse les cent francs, sera dis tribué (en pains), Dimanche prochain trois heures de relevée sur la place publique de Messines. ii iiiiu tm Pararrêté royal, en date du 17 janvier 1847, le sieur Nevejan Louis-François), notaire Warnêton, est nommé en la même qualité la résidence de Messines, arrondissement d'Ypres, en remplacement du sieur Victoor, décédé; et le sieur Duval(Dorothée-Ives), candidat-notaire et commis-greffier près le tribunal de première instance d'Ypres est ndmmé notaire la rési dence de Warnêton, canton de Messines. Monsieur Charles De Neckere, échevin Messines, récemment nommé bourgmestre de cette ville, après avoir prêté le serment exigé, a été installé, samedi 13 courant. Bien que sa uominalion ne fût connue que la veille de son installation, 8 heures du soir, la fêle n'en a pas été moins brillante grand nom bre de portes triomphales portant des chrono grammes, étaient placées sur le passage de celui que toute la ville considérait comme le plus digne et surtout le plus même de remplir les fonctions, dont il venait d'être investi. Le soir, après la prestation de sermentdevant monsieur le commissaire de district d'Ypres, le conseil communal précédé de son unique éche vin, les sociétés d'harmonie, de S'-Georges, de S'-Sébastien, et enfin tous les habitants Messi nois, trouvaient difficilement un passage pour se diriger la rencontre du bourgmestre, qui fait aujourd'hui l objel de tous leurs vœux. Au même instant, une illumination générale a eu lieu, et celte spontanéité prouve que Ion ne peut manifester le moindre doute que la satisfaction n'ait été unanime. Par arrêté royal en date du 16 février 1847 le sieur Lagrange (Edmond-François), docteur en droit, et commis-greffier au tribunal île pre mière instance de Bruges, est nommé avoué près le même tribunalen remplacement du sieur Lombaert, décédé. M La souscription ouverte par MM. les évêques de Gand et de Bruges, a déjà produit 200,000 francs. iBBOtiai** ii On lit dans la Chronique Nous avons déjà fait connaître nos lecteurs qu'à la campagne on vendait de la chair de cheval 10 centimes le kilo, et la viande de chien 6 centimes, et ces faits ne sont, hélas! que trop réels, quoique le ministère De Theux ait cherché en vain les mettre en doute. Voici maintenant un nouveau fait qui prouve quel point la misère est affreuse dans nos campagnes. Depuis quinze jours, il arrive tous les matins sur notre marché aux poissons de pauvres femmes d'un village aux environs pour enlever les peaux, têtes et les entrailles de poisson que les nettoyeuses jetaient auparavant comme fu miers. Maintenant on voit de pauvres malheu reuses mères de famille de la campagne faire queue et attendre leur tour pour pouvoir ra masser et emporter ces misérables restes qu'elles font ensuite cuire avec des fanes de navets, des pommes de terre ou navels, si elles en ont, ou avec des racines sauvages qu'el les vont chercher aux abords des ruisseaux, dans les prairies et les bois. Si M. De Theux en doutait, nous l'engagerions venir faire une visite Courlrai et d'aller s'installer un quart- d'heure au marché aux poissons, il pourrait, comme nous, se convaincre de la vérité du fait, qui jette sur l'écusson ministériel une tache indébile de plus. Un individu arrêté dans un état d'ivresse complète et conduit l'amigo d'Anvers a ré pondu en ces termes aux reproches qu'on lui adressait: Que voulez-vous, monsieur, je n'ai pas mangé depuis trois jours, le pain est trop cher, il a donc bien fallu boire, et rien n'enivre comme le genièvre pris jeun. C'est la faute du gouvernement je proteste contre le gouverne ment, contre les boulangers, contre les paysans etc. Ce malheureux est tombé plusieurs fois avant d'atteindre le logis que la police lui des- tiuait. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La cour d'assises a commencé lundi matin les débats d'une affaire en calomnie par la voie de la presse. Il y a quelque tempsla Gazette médicale belge publia un long article critiquant sévère ment un jugement rendu par le juge de paix d'Ostende, en cause du sacristain d'un village situé une lieue de celte ville, contre M. le docteur De Jeunné, au sujet de la restitution d'une somme de 22 francsprélenduement payée trop par le sacristain pour vacations de médecin. M. le juge de paix se prétendant calomnié par cet article porta plainte et une poursuite eut lieu d'office. Le jury a rendu un premier verdict par le quel il a mis hors de cause l'imprimeur Parent, et a maintenu comme auteur de l'article incri miné le docteur De Jeunné. La cour, après avoir vidé un incident au sujet de l'audition des témoins décharge, cités afin de prouver une partie des faits prétenduement calomnieux a passé outre l'audition de trois témoins charge et neuf décharge. A quatre heures et demie la cour a continué l'affaire l'audience suivante. Dans la séance d'hier, M. ledocteur De Jeunné a été déclaré non coupable par le jury et ren voyé absous par la cour. Nous apprenons que le nommé Étienne- Louis Polleton se disant Jean-Baptiste Mon- lège, s'est pourvu hier eu cassation contre l'arrêt de la cour d'appelen date de samedi dernier, qui le condamne 5 années de prison et 200 fr. d'amende, pour complicité d'escro queries et de filouteriescommises Bruges pendant les fêtes de Simon Stévin. Anvers, 17 février Un garçon de 14 ans, qui avait fait hier après-midi de trop nombreu ses libations a été relevé ivre-mort et conduit l'hôpital dans un état alarmant. Il paraît que la température de la Flandre n'a pas été favorable au rétablissement de la santé de M. Martin (du Nord), secrétaire d'État de Louis-Philippe et minisire de la justice. L'illustre malade est arrivé hier en cette ville du château d Ingelmunsleraccompagné des membres de sa famille et du personnel de sa maison, et s'est mis en route pour Paris par un ce maigre menu. Nous devions gagner Yotisef de vitesse. Akber pensait que le misérable, enlevant Jenny, se réfugierait dans Vomis de la Montagne fumante, oasis profondément enfoncée dansles sables et peuplée de Berbcrs de sa tribu La Montagne fumante était dis tante de quatorze journées du point où nous nous trouvions. Mais le dromadaire de Jenny avait été blessé la jambe: il boitait; sa marche était difficile, pénible, lente. Nous pouvions, lancés sur ses traces, espérer l'atteindre au galop de nos chevaux ayant deux journées telle hâte que fît Yousef. Cependant, il était trois heures du soir. Depuis quatre heures du matiu, depuis notre départ de Sydy-IIeymub, nous avions eu peine quelques moments tranquilles; toujours en lutte, nous étions exté nués de fatigue. L'épouvante avait brisé nos chevaux. Les malheu reuses bètes éperdues frissonnaient et tremblaientle poil piqué et là, le corps trempé de sueur les yeux hagards comme l'aspect de la panthère dont le rugissement terrible bien qu'éteint, rem plissait encore leurs oreilles. L'angoisse de l'enlèvement de Jenny et 1 espoir d'atteindre bientôt son indigne ravisseur nous soutenaient seuls. Les chevaux bridés, nous remontâmes eu selle Cilbrac avait enfin rattrapé Gilbraille. Le ciel était pur, l'atmosphère brûlante, l'immense plaine blanche du désert réverbérait les rayons éclatants du soleil. Gilbrac dont le chapeau avait été mis eu pièces par la pauthere, imagina, contre ces rayons du soleil nu réellement irritants ,de se garantir la tète au nuiyea d'une outre vide qu'il découpa en forme décalotté sur ce calpac, il enroula sa cravate eu manière de palampore, ce qui lui fit un véiitable turban. Mais Gilbrac ne chantait plus. Sa large, rubiconde et bouflonne figure, qui, devaul les coups de feu des Arabes, les rugissements et les bonds terribles de la panthère, avait conservé son joyeux entrain, était devenue la nouvelle du rapt de Jfcnny, grave, réfléchie, triste. Gilbrac se coiffa de sou turban d'un air sérieux qui formait avec le comique aspect que lui donuail cette coiffure, un si plaisant con traste, que le capitaine ne put arrêter un sourire. Mais, considérant 110s fronts attristés Gilbiac mon ami dit Breton que je te rende justice notre plus heureux défenseurjusqu'ici contre les Arabes et contre la panthère, notre sauveur, peut-étie c'est toi toi et ton brave com pagnon Gilbraille. Ta gailé aussi bien que ton courage, nous a soutenus. Ton courage ne nous faillira jamais, que ta gaîté ne nous abandonne pas; c'est peut-être cette heure notre plus précieuse ressource car du moment où la tristesse s'emparera de nous nous serons infailliblement perdus. Il faut, pour traverser le désertcette vaste solitude sèche brûlante où le regard ne se repose pas il faut nous armer d'une inébranlable fermeté, d'une insoucieuse et persé- véranteespérance. Gontinuedonc tes refrains, Gilbrac,aie le courage dêtre gai.., Bérauger, l'immortel poète dont le nom seul fait battre doucement le cœur, tu connais eu entier Déranger; chante-nous ses couplets. Nous nous croirons eii France et leobemin et les heures passeront inaperçus. Et bien! oui je chanterai dit Gilbrac pénétré des paroles du capitaine; oui, je chanterai, Gilbraille, allons, camarade, soutiens ma voix Gai gai Non pas cela. Et le pauvre Gil reprit d'une voix vibrante et légèrement émue Adieu, charmant pays de France Que je dois tant chérir Berceau de mou heureuse enfance Adieu te quitter c'est mourir Non, non, pas cela non plus; c'est triste. Oh je ne sais pas ce que j'ai les joyeux refrains ne me reviennent pas voyons donc. Et Gilbrac réfléchit; puisaprèsuu moment, éperonuanl Gilbraille qui se cabra sous lui et se prit braire, il chanta d'une voix altérée et convulsive Sages et fous, gueux et monarques, Apprenez un fait tout nouveau Bacchus a vidé son caveau Pour emplir la coupe des Parques Mais s'interroinpant Allons je suis damne s'écria le pauvre Gil je ne rencontre que des refrains lugubres: Mourir les Parques. Non, décidément^; avec Jenny ma gaîté s'est envolée; avec elle je retrouverai ma voix et ina verve. J'ai la tête toute drôle et dans ma gorge... il me sem ble que j'aie avalé des noyaux de pêche sans les mâcher... Eu route Gilbrac se détourna. Ces derniers mots étaient dits d'un accent profondément ému; le bon Gil avait des larmes dans les yeux; il se détourna pour dévorer ses larmes. Le capitaine pencha le frout. Mais se redressant aussitôtil dit d'une voix vibrante et brève Mes amis, en routeJ nous atteindrons Yousef. Avant deux jours nous aurons recouvré Jenny... En route Le signal donné, Akber notre tête, nous nous enfonçâmes dans le désert. (La suite au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2