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Anvers 22 février. Le bateau vapeur belge
Princess Victoria est arrivé hier 6 heures du soir
avec un plein chargement et 17 passagers. Le capi
taine Jackson rapporte que dans son dernier voyage
d'allée il a essuyé dans le canal une violente tempête.
M"" la comtesse Vilain XII1I, dame d'honneur de
la reine, a été frappée avanthier d'une attaque d'a
poplexie foudroyante; aujourd'hui ses jours 11e sont
pas encore hors de danger.
laïque, déjà redoutable pour les établissements
épiscopaux, saperait par la base un des moyens
d'influence la disposition du clergé.
Par l'arrêté royal du 16 février, allocation des
subsides aux athénées royaux et collèges commu
naux a été faite par le ministère clérical sur le
même pied que par le précédent cabinet. Userait
difficile de rencontrer un partage plus irrationnel
et plus injuste. En premier lieu, les deux Flandres
n'ont pour elles réunies, que trois établissements
subsidiés, les autres appartiennent au clergé
ou aux jésuites. Vingt trois mille francs forment
sa quolepart dans une somme d'environ cent
quatre vingt mille francs. En outre le seul col
lège communal qui existe dans la Flandre occi
dentale, ne reçoitqu'un maigre subside de 3.000
francs, tandis que des villes qui n'ont pas l'im
portance. d'Ypres obtiennent bien davantage.
Tirlemonl qui n'a que 10,339 âmes, a un col
lège qui jouit d'un subside de six mille francs.
Nivelles qui ne compte que 8,498 habitants, a
un subside égal celui de Tirlemont- Six mille
francs sont alloués au collège de Charleroy
ville de 7,512 âmes. L'institution de (a ville
d'Alh, possédant une population de 8,629
âmes, est plus favoriséeson subside est de
sept mille francs. Deux athénées royaux reçoi
vent chacun douze mille francs. Ce sont ceux
de Hassell et d'Arlon; la première ville n'a que
9,613 habitants et la seconde, 5413. Ce qui est
plus choquant, Namur avec 22,218 âmes, a un
subside de vingt mille cinq cent francs et Tour-
nav, avec 30,151 habitants, reçoit pour son
athénée un subside de dix huit mille francs.
Il suit de ce relevé que la ville d Ypres est
encore traitée avec bien peu de justice, quantà
la répartition des fonds que le gouvernement,
sous peine de manquer ses devoirs, est tenu de
consacrer aux institutions d enseignement secon
daire. Il est un autre point de vue, sous lequel
l'injustice faite au collège communal d'Ypres est
plus flagrante. Dans la classification générale
l'institution de la ville a toujours obtenu une
place moyenne; au dernier concours sur vingt-
quatre établissements qui y ont pris part, Ypres
a obtenu le treizième rang et probablement
sans la maladie de l'élève qui devait concourir
en mathématiques, une place plus brillante lui
eût probablement tombée en partage. Ajoutons
seulementqueCharleroy, Alla, Nivelleset Hasselt
Hefigurenlqu'après le col lége coin m unal d'Y près.
Celte anomalie eut été redressée depuis
longtemps sous le ministère de M. Van de
Weyer, mais la présentation d'une loi sur l'en
seignement moyen a servi de prétexte pour
conserver le statu-quo, notre égard seule
ment, paraît-il, quoique l'injustice soit criante.
Sous peu de jours, l'Association électorale de l'ar
rondissement d'Ypres,sera convoquée pour prendre
communication d'une lettre du comité de la société
de VAlliance et faire choix de dix délégués pour
assister au prochain Congrès libéral.
Nous apprenons d'une source digne de foi que les
plans du chemin de fer d'Ypres sur Courtraisont
soumis l'approbation du conseil des ponts et chaus
sées.
L'affaire de Virginie Callensalias François
Van Lepetin ou Siske van den pastoor ou bien en
core Natalie Lewyllie sera appelée le g et io du
mois prochain. Nous tâcherons de tenir nos lecteurs
au courant des débats de cette cause criminelle, qui
offrira probablement des révélations piquantes sur
les faits et gestes de cette intrigante célèbre dans nos
contrées.
COUP D OEIL SUR LA. SITUATION POLITIQUE DE
L'EUROPE.
En Allemagne, les esprits sont inquiets; ils
aspirent voir disparaître le bon plaisir.
L'Italie continue faire des efforts pour se
couer le joug. L'Autriche a peine la contenir.
Le Portugal est en pleine révolution trois
partis s'y disputent le pouvoir, les armes la
main. On parle d'intervention de la part de
l'Espagne.
La Suisse, toujours tourmentée cause de la
présence des jésuites, est menacée par l'Au
triche qui devient de plus en plus hostile
l'élément libéral.
La France est en désaccord flagrant avec
l'Angleterre au sujet des mariages espagnols.
La paix entre ces deux puissances repose sur la
débile santé de la reine d Espagne, sur la re
connaissance de la valeur du traité d'Utrecht,
que l'Angleterre peut exiger d'un moment
l'autre et laquelle l'orgueil de la France peut
se refuser.
La France est en désaccord avec la Prusse,
l'Autriche et la Russie l'occasion de la sup
pression de la république de Cracovie elle l'est
encore avec cîs puissances, la Turquie et l'An
gleterre cause de la reconnaissance du bev
de Tunis comme prince souverain indépendant.
La Sardaigrie ouvre ses ports et ses arsenaux
aux armements du prétendant d'Espagne; l'An
gleterre donne ce dernier une hospitalité
sympathique et des secours secrets pour se
venger de l'Espagne et de la France.
Les puissances du Nord n'ont pas encore re
connu la reine Isabelle.; reconnailraient-elles
la duchesse de Montpensier si elle était appelée
succéder sa sœur?
La Hollande est en désaccord avec l'Angle
terre cause de l'occupation par celle-ci de
l ile de Labouan sur laquelle les Hollandais
prétendent exercer le droit de souveraineté.
A aucune époque, depuis 1815, pas même
en 1830 il n'y eut débattre autant et de si
graves questions qui peuvent tout compro
mettre, tout bouleverser.
On avait bien raison de dire qu'une année
qui a commencé un vendredi est capable de tout
La discussion politique soulevée avant-hier
au sénat, l'occasion du budget de la justice,
a occupé encore hier presque toute la séance.
M\l. Dumon-Dumorlier le baron de Royer
Dindal et le baron de Chestretse sont pro
noncés contre la marchesuivie par le gouverne
ment. M. le vicomte Desmanet de Biesme, sans
se joindre positivement au blâme émis par ses
collègues a néanmoins exprimé l'opinion que
le gouvernement devrait toujours se tenir en
dehors des intrigues électoraleset laisser les
électeurs voler suivant leur conscience. M. le
ministre de la justice et le baron Oelfafaille ont
défendu la politique du cabinet.
M. le comte Charles de Marnix est nommé
maréchal de la cour, en remplacement de feu
M. le comte d'Aerschot.
Il conservera les mêmes attributions. Monit
La dépouille mortelle de M. le général-major
Deleplanque, commandant militaire de la pro
vince, sera transportée cet après-dîner Tour-
nay pour y être enterrée. Toute la garnison fera
partie du cortège funèbre qui se formera la
maison du défunt rue de la Station et qui se
rendra ensuite l'église de St-Pierre et de là
la station du chemin de fer. La cérémonie est
fixée 3 heures.
M. le général-major Deleplanque était offi
cier de la Légion d'Honneur et chevalier de
l'Ordre de Léopold. Il a rempli pendant long
temps les fonctions de commandant de la place
1 ournay. Oryane des Flandrei).
«il E II 1,1 ii
h On charge en ce moment dans nos bassins plu
sieurs navires avec du froment, farine, avoine, etc.,
en destination d'Angleterre. D'un autre côté des
bateaux de canal chargent des céréales pour la
France.
L'orang-outang venu de l'île de Sumatra avec
le navire américain Hullc. Putnam, dont nous
avons déjà parlé a été requis par la direction du
jardin de zoologie et vienl d'arriver dans cet éta
blissement où on lui a préparé son logement. Cet
intéressant quadrumane, assure-t-on, se coiffe gra
vement avant de se coucher du classique bonnet de
coton, s'enveloppe avec soin d'une robe de chambra
bien chaude et se chausse prudemment d'une paire
de pantoufles fourrées avant de quitter sa couche
qui, par paranlhèse n'est autre qu'un lit confortable.
Ce jeune homme car l'individu dont nous parlons
est un beau mâle, a encore d'autres habitudes raffi
nées tout fait du dernier goûtet se conduit as
sure-t-on, dans toutes ses fonctions, tant publiques
que privées, avec une distinction digne de servir
comme modèle du genre.
«-mnian—
NOUVELLES DIVERSES.
On lit dans l'Écho du Nord L'hôtel de la
préfecture du déparlement du Nord vienl d'être
le théâtre d'un vol tellement audacieux et si
extraordinaire, que Ion se sent malgré soi em
barrassé pour porter un jugement sur l'état
mental de celui qui l'a commis.
Un soldat du 63e de ligne en garnison
Lille, employé comme ouvrier aux aleliers de
M. Deprez, ébéniste de la préfecture, s'est avisé
de déménager pendant sept huit jours con-
devenu?... Le capitaine avait conservé sur lui, comme je conservais
de méoie sur moi, une petite outre d'esprit de vin; Breton imbiba
les tempes et les lèvres d'Evelin, étendu sans mouvement. L'énergi
que liqueur rappela bientôt le malheureux enfant Evelin rouvrit
les yeux, il regarda nos visages fixement tour tour, puis il dit de
cet air surpris, naïf, incertain du raalaJe qui s'éveille d'un long
délire
J enny
Le capitaine pencha le front, il serra dans sa main la main froide
d'Evelin.
Ouidemaindit il mon ami nous atteindrons Jenny
La voix de Breton donnant celle assurance qui n'était pas dans
son cœur, était émue, douloureuse.
Jenny redemanda Evelin du même ton naïf et enfantin.
Puis se levant comme si le voile se fût déchiré tout conp l'in
fortuné jeune homme porta violemmentàson frontscs poings fermes.
Jenny oria-t-il avec désespoir et d'une voix altérée. Jenny
perdue perdue Oh non oh non. Mais c'est impossible
mais c'est impossible! mais je vous dis, moi, que c'est impossible!
Jenny Jenny
JKt 1« malheureux enfant, dont la poitrine se soulevait brisée de
sanglots marchait et là pas précipités et se tordait les mains.
Toutefois s'arrêtant soudain.
Ah ah ah dit-illa voici.
Son visage s'éclaira et devint radieux. Il étendit les bras en ex
tase et parut peine respirer.
La voici répéla-t-il.
Et il s'élança brusquement dans le désert Fabre se jeta devant
lui, mais il repoussa violemment Fabre.
Je courus sur ses pas avec le capitaiue...
Le soleil était descendu sur l'horizon. La lune s'était levée au ciel,
sa lueur blanche resplendissait sur la surface blanche du désert.
Evelin courait... C'était, depuis l'instant de l'enlèvement de
Jenny, le second symptôme d'égarement qu'il manifestait; nos
inquiétudes cuisantes celle-ci venait cruellement s'ajouter. Cepen
dant Evelin était, comme nous, brisé de fatigue. Il tomba bientôt,
haletantet se roula convulsivement sur le sable. Il perdit de nou
veau connaissance. Le capitaiue le prit dans ses bras, et nous
revînmes'l'endroit où nous attendaient Fabre et Akbcr.
Evelin fut plusieurs heures recouvrer le sentiment. Cependant,
quand il revint lui, il se montra tellement agité, qu'il fallut veiller
attentivement ses gestes et ses élans désespérés. Emportés par un
violent délire il menaçait et se débattait entre nos mains. 11 pous
sait d'horribles cris de douleur et paraissait vouloir s'échapper de
nouveau dans la plaine. Cette affreuse crise se calma mais seule
ment vers le milieu de la nuit. Evelin, affaibli, exténué, se renversa
sur le sable, ses yeux se fermèrent, il parut s'assoupir peu peu. Mais
pendant ce sommeil léger convulsifétouffé des larmes coulaient
de ses paupières closes et baignaientses joues pâlies. Akber veilla sur
lui, puis le capitaine Fabre et moi; chacun essayant tour tour de
prendre un moment de repos.
La nuit était calme et silencieuse. La lueur pâle des étoiles éclai
rait au loin le vide du désert. Mais cette nuit resplendissante et
tranquille offrait aux plus sombres réflexions un triste loisir. Ne
devions-nous plus revoir Gilbrao et la pauvre Jenny?... Quelle
devait être la destinée d'Evelin Ainsi perdus au milieu des
sables, sans chevaux sans vivres, exténués et fléchissants de dou
leur, quelle devait être notre destinée
Le matin Evelin s'éveilla; son visage hâve et creusé était baigné
des pleurs répandus pendant son sommeil. Toutefois il paraissait
résigné; il semblait, bien qu'inquiet et agité, n'avoir pas conservé 1«
souvenir de son douloureux égarement de la nuit.
La suite au prochainn