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L
JEUDI, 4 JIABS 1847.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
DM ROMAN BANS LIE BÉSgRT*
6' ANNÉE. - N# 608.
On s'abonne TrRES, Marché
an Beurre, 1et chei tous les per
cepteurs des postes du royaume.
fRIX DR L'ABONNEMENT,
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Prix d'un numéro0-25
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Tout ee qui concerne la rédac
tion doit être adressé, francoA
l'éditeur du journal, Ypres.
Le Progrès paraît le Diman
che et le Jeudi de chaque semaine*
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par Jigue.
VIRES ACQUIRIT EtNbO.
If PRES, le 3 ITIara.
Pendant longtemps, les meilleurs esprits ont
douté de l'avenir du chemin de fer national,
non pas que ce ne furà leurs yeux une utile
entreprise, mais ils paraissaient moins rassurés
sur les conséquences financières de l'exploitation
par l'état. En effet, jamais le gouvernement ne
pourra directement exploiter notre railway
aussi économiquement que l'industrie privée.
Mais si l'intervention de l'état dans les trans
ports publics occasionne plus de frais d'un
autre côté, l'administration et la gestion se fait
d'une manière plus paternelle L'état ne doit
pas chercher avec âpreté le plus grand produit
possible du chemin de fer; du moment qu'il
donnera l'intérêt et l'amortissement des fonds
consacrés son premier établissement, la Bel
gique peut encore se vanter d'avoir fait une
excellente affaire. Ces réflexions nous sont ve
nues, en voyant le relevé du mouvement des
voyageurs et marchandises sur le chemin de fer
de l'état pendant le mois de janvier. Les recet
tes totales se sont élevées la somme de
francs 1,005,809-22, plus d'un million par
mois Ce sont là les produits directs du chemin
de fer, mais qui pourra nous dire ce qu'il fait
verser dans les caisses du trésor, en revenus
indirects, latents pour ainsi dire et qui ne sont
engendrés que par le railway national.
Le lieutenant-colonel Ueuckers que nous avons
connu Ypres, capitaine commandant le génie ,*est
nommé directeur des fortifications dans la .•divi
sion territoriale, en remplacement de M. Dandelin,
décédé.
On nous écrit de la commune de Watou
Le 27 du mois écoulé, vers les quatre heures
du malin, un incendie s'est manifesté dans cette
commune, et en peu de temps la maison avec
grange et écurie appartenant Isabelle De
Hotlnnder, a été réduite en cendres. Le feu s'est
ensuite communiqué successivement cellesde
Joseph Van Damme et de Dominique Prykel-
busch. qui ont également été entièrement con
sumées.
La perte occasionnée par ce sinistre, dont la
cause paraît provenir de l'imprudenceest
évaluée approximativement la somme de
10.000 francs, et la maison seule d'Isabelle De
Ilollander était assurée pour 5,000 francs.
CONCERT DES ARTISTES DU 10e RÉGIMENT.
Le concert de Dimanche dernier avait réuni une
société nombreuse et brillante et c'était justice,car
rarement soirée musicale avait présenté un choix
plus heureux de morceaux. Non-seulement ils
étaient nouveaux, mais la manière dont ils ont été
éxéculés, leur donnait un cachet entièrement ori
ginal. Nous 11e parlons pas de l'ouverture qui a été
jouée par les artistes militaires avec le talent,
la justesse et l'entrain qu'on a déjà pu apprécier dans
ce corps d'harmonie, certes un des plus distingués
que nous ayons possédé dans nos murs. Arrivons
aux morceaux de chant et de solo d'instruments.
Les amateurs qui ont Voulu coopérer rendre ce
concert plus attrayant sont connus, nous avons eu
souvent l'occasion de les applaudir. M"° nous
a fait entendre avec M. B. le duo de La jolie fille de
Perlh, avec ce fini, cet entrain accentué qui est un
des côtés charmants de son talent musical.
Les solo d'instruments ont été exécutés avec une
perfection digne des artistes d'une des meilleures
musiques de l'année. On doit regretter de 11e pas
avoir entendu en d'autres occasions des musiciens
qui ont fait preuve d'un talent aussi perfectionné.
La Société des Chœurs a exécuté une grande fan
taisie siir des motifs de l'opéra les Martyrs. Ce
morceau arrangé par M. Zulcllchef de la musique
du 10"', qui joint aux mcples d'un excellent chef
d'orchestre, le talent d'un compositeur qui a de
l'avenir. Enfin on doit ledire la soirée a été très-
auiinée et nous croyons que les artistes de la mu
sique militaire ont pu voir l'empressement avec
lequel on a assisté cette fête donnée leur béné
fice, qu'on avait la plus haute idée de l'excellencedu
corps d'harmonie du iom" régiment de ligne,
NÉCROLOGIE.
Dans la nuit du samedi au dimanche, 28
février, est mort subitement, I âge de 73 ans,
M. Martin Pille, ancien échevin de la ville
d'Ypres, ancien membre des États provin
ciaux et directeur du Monl-de-Piété, M. Pille
commença sa longue et laborieuse carrière
dans le bureau de son père, ancien secrétaire
de la Trésorerie de la ville. Il occupa diverses
fonctions pendant l'Empire et la chute de Napo
léon, en 1817, il fut nommé échevin de la ville
d'Ypres Ses attributions dans le collège éche-
vinal étaient la police. Eu 1830, la révolution,
il quitta ces fonctions et resta directeur du
Mont-de-Piété, place qu'il occupait depuis
1804. Il était en même temps membre de la
commission administrative de la prison civile
et militaire de la ville d'Ypres.
D'un caractère servioble et bienveillant, les rela
tions de cet homme de bien étaient recherchées.
Bibliophile, il a rendu des services la biblio
thèque publique de la ville. En somme nous
croyons que par les actes qu'il a accomplis ou
ceux auxquels il a contribué, M. Pille ne sera
pas de si tôt oublié de ses concitoyens.
SOUSCRIPTION EN FAVEUR DES PAUVRES DË
TIUELT.
Depuis quelques jours, une liste de souscrip
tion en faveur des pauvres tisserands de Thielt
se couvre de signatures. Nous engageons nos
concitoyens a venir au secours d'une misère
qui a atteint le degré le plus alarmant. Déjà
quelques personnes ont pris l'initiative, et les
dons volontaires s'élèvent la somme de cent
trente-six francs.
Deux pcrsonucs ont souscrit pour >0 fr. chacune. fr. 40 00
Quatre ici. pour 10 fr. chacune. 40-00
Dix id. pour 5 francs id. 50 00
Deux id. pour 3 francs, id. 4 a 6 00
Total.
i fr. 136-00
Par arrêté royal du 13 février, la récom
pense suivante est accordée pour acte de cou
rage et d'humanité
Une médaille en argent P. Wydoun, jour
nalier Boesinghe, pour avoir sauvé le nommé
Duflou, qui se noyait dans le canal d'Ypres
Nieuport.
Mardi, 23, a eu lieu, Houlers, l'installation
de M. Vermandere, comme bourgmestre. A
celte occasion, M. Vermandere a déclaré qu'il
renonçait, en faveur des pauvres de la ville, au.
traitement de mille francs attaché la place de
chef de l'administration communale.
On lit dans la Chronique de Courtrai:
Si parmi nos industriesil en est une qui
peut se dire partie intégrante de la prospérité
croissante du ministère DeTheux, c'est celle
des vitriers. Les gens qui meurent de faim ont,
ce qu'il paraît, décidément adopté pour prin
cipe de casser les vitres, l'effet d être mis aux
mains de la police et être logés, vêtus, blanchis
et nourris en prison. Pour peu que celle croi-
Fcuilletou.
IX, [Suite.)
Le capitaine affecta beaucoup de sérénité,
Mes amis, dit-il, hier nous étions l'instant d'atteindre Yousef
uand le simoun nous a contraints défaire halle ici. Cependant nous
mmessur la trace du misérable. Il y a tout espoir que notre pers
évérant courage aura sa récompense. Le dromadaire de Jenny était
lesséil marchait péniblement. Obligé de régler le pas de son
betal sur le pas de ce dromadaire blesséYousef ne peut s'être
vancé loin. Nous sommes sur sa trace. Le simoun l'a vraisembla
blement arrêté aussi. Il n'avait l'avance sur nous que d'une ou deux
eures avance qu'hier dans notre course nous avons de beaucoup
minuée. Yousef doit être près d'ici. Du courage nous délivreront
Jenny. Nous retrouverons Gilbracdu courage r mes amis; en
ute
Le capitaine, ces mots, se leva.
En route répéla-t-il.} Tant que noua pouvons marcher nous
pouvons espérer
Ouidit Evelin d'un ton convulsif. Marchons
J'aidai le malheureux enfant se lever de terre. Cependant quand
il fut debout, l'excitation fiévreuse de l'inquiétude qui le tourmen
tait le soutint. Il esauya son visage humide. Ses yeux étincelaient.
Sa parole était brève, son geste soudain. Il accepta le bras de Fabre
toujours empressé, toujours excellent pour lui.
Le capitaine dit alors Akber.
Le simoun a effacé les traces des pas du cheval de Yousef. Il
n'est pins rien qui noua indique la roule que le perfide a prise. Ce
pendant nous devons marcher, chercheruser les dernières chances
que nos forces nous laisseut; rester ici serait attendre la mort. Con
duis-nous, Akber. Nous avons confiance en ton devoumeut, que ton
courage ne fléchisse pas. Nous marcherons pied. Prends la direc
tion de l'oasis de la monlague fumante; nous rencontrerons peut-1
être lou ennemi et le nôtre..,
Akber répondit
Allah est juste, marchons!.,.
Àkbcr marcha devant nous.
A pied, nous nous mîmes courageusement en route travers les
sables.
11 était quatre heures du malin. La veille, pareille heure nous
avions quitté Sydy-Hcymah quel changement Jenny enlevée,
Gilbrac perdunos chevaux dispersés; sans vivres, sans ligne de
route, désespérés, nous errions dans le désert.
Cependant le ciel était pur 9 l'atmosphère limpide le «aime plat
avait succédé au simoun. Le désert était silencieux. Pas un souffle ne
remuait le sable. Les rayons du soleil levant inondaient l'espace de
lumière.
Nous avancions péniblement. Evelin, excité par la marche par
la souffrance nerveuse résultat des réflexions qui lui secouaient le
sang, avait quitté le bras de Fabre il se portait avec inquiétude eu
avant. Le capitaine lui par lait il essayait par de bonnes paroles de
calmer son agitation. Mais Evelin ne l'écoutait pas.
La direction que nous suivions était celle où le tourbillon avait
entraîné Gilbrac sur GilbraiIle. Brisés tous deux, peut-ctre avaient-
ils été enfouis sous une couche de sable leur tombeau se trouvait
peut-être sous nos pieds
Nous avancions... Nous étions en route depuis trois heures et
pas un vestige, pas un bruit n'avait arrêté notre marche silencieuse.
Nous arrivâmes au pied d'une chaîne de montagnes arides dont
la masse formait un peu d'ombre.
Reposons-nous ici, dit le oapitaine; nous gravirons ensuite eetteï
monlague,.. Nous découvrirons du sommet quelque chose sant
doute...
Evelin a'assil l'ombre de la montagne, le capitaine se plaça près
de lui. Je voulus chercher avec Fabre l'endroit où nous pourrions
gravir.
Mais une harmonie étrange vague, confuse, frappa tout coup