H j1 I r I r m i g ul JU'i également, ils y étaient bientôt suivis de la troupe de ligne; toutes ces forces réunies sta tionnaient depuis la porte de la ville jusqu'au pont de Scheepsdaelerefoulant vers la ville toute la masse de peuple qui encombrait la route la porte était gardée pat un piquet de cuirassiers qui avait la consigne de ne laisser sortir personne. Vers six heures, une partie de cuirassiers est rentrée en ville par la porte de Damme, l'autre partie est restée sur les lieux où elle a passé là nuit. Christiaens n'était pas chez lui, sa femme s'est sauvée, avec ses enfants, dont un de quatre semaines, chez les vorsms, où une vigilante est "venu les prendre pour les •enduire en ville. Cependant le peuple s'était porté en foule dans la rue des Baudets des rumeurs sourdes et menaçantes circulaient dans les groupes: de temps autre, une pierre était lancée par une main ciliée. Enfin les perturbateurs se portè rent en face de toutes les boutiques de pains dont ils cassèrent les vitres et les boulangers n'évitèrent le pillage qu'en faisant eux-mêmes la distribution de tous leurs pains. C'est dans ce moment qu'un de MM. les commissaires de police, qui avait mis la main sur un des me neurs fut maltraité et forcé de lâcher sa cap ture plus loin, une pierre était lancée contre un capitaine de cuirassiers qui, heureusement, n'a pas été atteint. Chaque fois que la troupe s'est montrée, elle a été accueillie par des huées; enfin, vers sept heures, un détachement de cui rassiers a balayé la rue des Baudets; alors le peuple s'est porté sur la Grand'Place où les troupes stationnaient; là, après avoir cassé quelques carreaux chez M Bogaert, marchand de tabac, une bande se porta sur la place Simon Slevinoù elle commit de nouveaux excès contre la boutique d un boulanger; chassée par les cuirassiers, elle se dispersa. Les attroupe ments sur la place ont duré jusqu'à passé dix heures; ils ont été constamment refoulés et dis persés par la cavalerie et là gendarmerie le reste de la nuit s'est passé paisiblement. Un attroupement a été remarqué en face du dépôt de mendicité, et on assurait qu'à l'in térieur les détenus montraient quelqu'agitation. Dans d'autres quartiers de la ville, les bou langers ont été également en butte aux mauvais traitements du peuple. MM. les substituts du procureur du Roi, le juge d instruction, ainsi que le commandant de placeétaient sur les lieux, où ils ont com mencé l'instruction. Quelques arrestations ont été faites dans la toirée. M. le général commandant la province, qui était absent, est revenu avec le dernier convoi du chemin de fer. L'autorité municipale s'est rassemblée et, sur la proposition de plusieurs membres il a été arrêté qu'une dépulation partirait ce malin pour Bruxelles, l'effet d'exposer au ministère la situation de notre ville et de réclamer des secours. On doit des éloges la conduite des offi ciers, leur contenance digne et sévère l'absence de toute animosité, a grandement contribué au rétablissement de l'ordre. Ce matin mercredi, un détachement de cui rassiers a dû se rendre vers la porte de Damme, où Ion craignait le renouvellement des scènes d hier. Les troupes stationnent dans la grande cour de la Halle. On nous assure que la députation envoyée Bruxelles, se bornera demander 30.000 fr. au Gouvernement pour livrer le pain meilleur marché la classe ouvrière en payant aux boulangers la différence du tarif. P.S. Au moment de mettre sous presse, on dévaste la boutique du boulanger Van de Pitte, aux Cinq Coins. La police et les troupes sont sur les lieux. Nous avons enregistrer la continuation des désordres qui ont commencé avant-hier. Les scènes qui ont désolé hier notre ville ont été même plus tumultueuses, elles avaient un caractère plus menaçant; les rumeurs de la populace étaient plus élevées, son allure plus menaçante. Vers les huit heures du malin, le peuple a commencé s'attrouper et se porter en face des boulangeries; mais cette fois, les boulan gers qui s'attendaient leur visite n'ont fait aucune résistance, ils ont distribué eux-mêmes tous leurs pains. Cependant la boutique du boulanger Vande Pitte a été plus saccagée que les autres, on a été obligé d'y apposler une garde pendant toute la journée. Le peuple, dont le nombre grossissait sans cesse, s'est rendu suc cessivement de boulangerie en boulangerie poussant des cris sinistres. Vers le soir, le ras semblement devint formidable, grossi qu'il était par les ouvriers qui quittaient l'ouvrage. Sans cesse balayés par les cuirassiers qui parcou raient les rues au pas de course, sans pouvoir rétablir l'ordre, les groupes, un instant disper sés, se reformaient sur un autre point. Ce n'est que vers neuf heures que le peuple se retira promettant de recommencer le lendemain. Les troupes ont été sur pied toute la journée. Pendant la nuit de fortes patrouilles ont circulé dans les rues d'ailleurs très-tranquilles; toutes les issues de la grande place ont été gardées par des factionnaires. {Journal de Bruges, duiféor.) ohugu La compagnie des chasseurs-éclaireurs pren dra les armes cet après-midi elle assistera la troupe de ligne dans le service de la place. Les troupes continuent stationner dans la cour de la Halle; jusqu'à présent la ville est tranquille; l'autorité appréhende de nouveaux troubles pour ce soir. {Idem.) Dans notre compte-rendu des troubles d'avant-hiernous avons omis de mentionner un fait assez grave: On a essayé de faire quel ques dégâts au chemin de fer un seul rail a été déplacé. {Idem.) On nous écrit de Gand, 2 mars: La commission d'enquête instituée pour l'examen du projet de chemin de fer direct de Bruxelles vers Gand, s'est réunie aujourd'hui I hôtel du gouvernement provincialsous la présidence de M. Aug. de Cock, membre de la députation permanente du conseil provincial. Vingt-trois membres étaient présents (l). MM. Desart, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, et A. Delavéleyeingénieur civilassistaient égalemecfi la séance avec voie consultative. Une proposition préalable faite par M. Char les Vermeire, négociant Hamme (arrondisse ment de Termonde), dont le but était la nomi nation d'une sous-commission chargée de compulser toutes les pièces déposées (sauf les mémoires de MM. Desart et Delaveleye et de faire ce sujet dans un bref délai un rapport succinct, a été rejetée par 18 voix contre 10. La discussion a été ensuite ouverte sur la première question soumise la commission par l'arrêté ministériel du 11 février dernier, ques tion ainsi conçue Le chemin de fer de l'état reliant déjà la capitale Gand et au plus grand nombre des villes des deux Flandres, y a-t-il utilité publique ce qu'un chemin de fer plus direct soit établi de Bruxelles vers Gand, dans une direction déterminer vers un point de la ligne de l'ouest du railway de l'étal? Après une assez longue discussion celte question a été résolue négativement par parité de suffrages (II contre 11.) M. de Viron bourgmestre d'Assche, s'étant abstenu parcs que des deux tracés projetés l'un est favorable sa localitél'autre désastreux pour celle commune. Ont résolu la question affirmativement M. Calteaux-Watlel (sous la réserve que le nombre de convois sur la ligne d'Anvers ne sera pas réduit) et MM Doucet, le baron Vander- noot, Kerchove-Denterghera le chevalier de Bethune, Bruneau Manilius, Deby Vanden Peereboom, Vanderkinderen et A. de Cock, président. Ont résolu la question négativement MM. Vermeire, Roels, Verhaegen (deMalines), Moris, Guchs, Blommé, Reusens-Jooslens. Broers, de Cnuyt, Vercruysse-Bruneel et Delescluze. Après cette solution donnée la question d'utilité publique, la commission a considéré sa mission comme terminée; elle s'est séparée sans résoudre la deuxième question relative au tracé qui ne lui était soumise que subsidiairement, et sur laquelle elle n'avait émettre un avis que dans le cas de la solution affirmative de la première question. Ainsi la réunion de cette commission dont M. le ministre des travaux publics a reculé pendant plusieurs mois la nomination, a abouti un résultat négatif. Les détails qui nous sont transmis de Gand prouvent quel point nous avions raison de considérer comme parfaitement inutile l'insti tution de celle commission, car on ne peut prendre au sérieux une décision prise par des hommes qui sont arrivés là avec des idées pré conçues tellement arrêtées d'avance, qu'ils ont CONTINUATION DES DESORDRES. CHEMIN DE FER DIRECT DE BRUXELLES A GAND. (1) Deux membres suppléants nommés on remplacement de MM. Gofin, de Kergnera-Saiute-Agathe, et Vandermaelende Molenbeek-Saint-Jean, se sont excusés et ne se sont pas rendus Gand. ex-tuteur a doublement augmenté mon appétit... Déjeunons dé jeunons que noire joie ne soit pas creuse... Nourrissons notre bonheur ex-tuleur le grand Napoléon l'a dit On ne se réjouit bien que le verre en main Gilbrac malgré la souffrance de ses jambes foulées paraissait avoir recouvré sa bonne vaillante gaîtésa verve joyeuse. Il avait embrassé Jenny et Je sourire de la jeune fille avait dilaté son ba chique et riant visage. Allons bon! dit le capitaine je vois que le simoun n'a pas enlevé ta précieuse qualité, don Gil, ton appétit... Non,ex-tuteur; seulement... j'ai tinesoif extrême. Oh! Chypre, Chypre Chypre chéri que n'es-tu là en tonnesque je puisse prouver mon ex- tuteur combien je dis vrai Je le crois sans preuve, si cela, don Gil, peut l'être indifférent. Ah Caramba bagasse j aimerais mieux faire la preuve et deux lois. Eh bien tu la feras Sydy-Heymah avant trois jours nous aurons traversé le désert. Ta gaîté nous est un bon présage, don Gil, courage, mon enfant... Nous faisons aussi notre campagne... Et là nous recueillons forces Des coups de sabre, des entorses Et la soif, et la faim Ah 1 le joli butin C'est égal, déjeunons,déjeunons. —Oh! déjeunons, déjeunons, déjeunons Qui mange vit je veux au moins prouver que je ne suis pas mort! Mais dis-je au capitaine nous n'avons rien, rien du tout. Akber m'interrompit du geste il nie montra sa petite sacoche qu'il avait conservée. Chacun s'assit l ombre de la montagne. Jenny prit place entre Evelin et le capitaine. Je descendis, avec l'aide de Fabre, de dessus le baudet, le pauvre Gil perclus. Ses jambes enffées étaient très-dou- loureuses; il poussait des soupirs étouffés, sa joyeuse figure se crispait coiivulsivemeutdes larmes de souffrance jaillissaient de ses yeux. Cependant, il riait, et ses dents claquaient. Quand il fut assis Ouf! «'écria-t-iî daDs ce voyage travers les airs sur mon baudet, bagasse hier qui m'eût vu m'eût pris pour un académi cien eu verve sur Pégase; aujourd'hui, on croirait, caramba que je Veux entrer la chambre des pairs I Conte-nous ton voyage atmosphérique; conte-nous comment le tourbillon t'a jeté au fonds d'un puits, don Gil-Pbacton dit le ca pitaine. Enlevé comme un cerf-volant, ex-tuteur, je n'y ai vu que de la poudre et ma gorge est scc. Fabre se leva, il prit une calebasse; nous avions, en cherchant le pauvre Gil, remarqué dans la monlague une source qui filtrait entre deux rochers; Fabre courut cette source. Gilbrac reprit Hier quand le simoun vint sur nous je suis un gros déso béissant, j'ai malgré tes avis, ex-tuteur poursuivi Gilbraille. Mais Gilbraille nous quittait: mon âme s'en allait. Emporté comme un poète dans les hautes régions de la poussière et des ténèbres je suis tombé je ne sais commentet mes pieds sont foulés. Voilà c'est absurde maitJdéjeunons Fabre revintil rapportait la calebasse pleine d'eau. Nous étions assis en rond l'ombre de la montagne. J'étendis sur le sable une cravate au centre du rond; je vidai sur cette cravate la sacoche d'Akber des dates, des figues, des raisins secs, nue petite provision de couscous. Fabre posa la calebasse près du couscous... Toutefois, l'aspect de ce maigre menu, Gilbrac pâlit; il serra ses mains contre sa poitrine l'oeil fixe la bouche béante, altéré, stupéfié, oppressé. Dans cette attitude surprise et désolée du pauvre Gil affamé il y avait une douleur si franchement comique, que Jenny, remise de sa frayeur, ne put retenir un rire fou. Mais éclatant aussi d'un air vaillant La table est mise La chère exquise Que l'on se grise Trinquons mes amis chanta tout coup Gilbrac d'une voix tonnante. Trinquons, bu vons mangeons Mangeons buvons trinquons Et déjeunons f déjeunons, déjeunons Croquons ces quatre mendiants Ensuite nous nous mettrons eu route, dit le capitaine. Du cou rage, mes eufauts du courage. Eh au désert comme au désert. Nous prendrons bientôt notre revanche il est fâcheux seulement que nos chevaux nous aient quittés. Depuis près de vingt-quatre heures depuis la collation que nous

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2