jugé pouvoir se dispenser de prendre connais sance des pièces sur lesquelles ils avaient prononcer. La section centrale qui a examiné le projet de loi sur 'la presse, a terminé son travail. Comme nous l'avons dit hier M. Orban a élé nommé rapporteur. La section a maintenu le mot offense dans la loi, mais pour autant qu'il y aura offense par discourscris ou menaces. Le projet statue qu'on pourra, en vertu d'un arrêt de la chambre des mises en accusation qui ne serait pas passé en force de chose jugée poursuivre devant la cour d'Assises. Celte dis position a élé écartée, assure-l-on par trois membres; quatre se sont abstenus. Le projet a été adopté par quatre sections. Une section s'est abstenue dans une autre trois membres ont volé le projet et trois se sont abstenus. La section centrale a adopté le projet amendé par quatre voix deux ont voté contre et une s'est abstenue. Voilà bien des abstentions! Nous attendrons le rapport de la section centrale pour nous expliquer sur l'opportunité et l'efficacité des mesures proposées par le cabinet. Nous croyons que la presse vit en Belgique l'abri de la pénalité qui doit atteindre ses excès. Nous examinerons si les lois font défaut la répression, ou bien si c'est l'administration de la justice criminelle qu'on doit attribuer l'im punité des délits de la presse. Si, comme nous le pensons, la loi est suffi sante et les magistrats insuffisants, on recon naîtra que ce n'est pas la législation qui doit être reformée. Politique Nous apprenons que le congrès libéral sera convoqué définitivement pour le dimanche 28 de ce mois. Journdu Commerce d1 Anvers.) L'un de nos correspondants de la Hollande nous écrit pour rectifier ce qu'il y a d'inexact dans les lignes que nous avons publiées der nièrement, d'après un journal étranger, tou chant l'affaire d'un ecclésiastique néerlandais condamné mort par la cour de justice de la Gueldre, pour tentative d'assassinat. Celle af faire présente du reste des incidents qui la compliquent singulièrement. C'est tort que l'on nous a fait dire que le condamné était accusé du chef d'attentat aux nœurs. La femme avait d'abord accusé du crime un bonnetier du voisinage de l'endroit où le guet-apens a eu lieu elle se rétracta ensuite et «ignala comme auteur le condamné, avec lequel elle a dit avoir entretenu un commerce illégi time. De son côté, l'ecclésiastique qui soutient toujours son innocence, et qui s'est pourvu en cassation, a déclaré qu'ayant été attiré par les cris de la victime, il était survenu pendant la tentative du crime et avait arraché la femme des mains de son assassin. Après la condamnation, un homme est venu déclarer la justice que c'était lui qui était le coupable, ajoutant que si l'ecclésiastique n'avait - i i été condamne qu'à la prison, il n'aurait jamais arrêté son crime, mais qu'il ne pouvait sup porter l'idée qu'un autre serait mis mort sa place. Arrêté et conduit devant le juge d'in struction, cet homme a fini par rétracter lui- même ce qu'il avait dit, en alléguant qu'il n'avait agi que dans le but d'être utile au condamné. On attend l'arrêt de la cour de cassation. On écrit de la Hollandeau Journal de Bruxelles Le Haut Conseil des Pays-Bas (Cour de Cassation) a rejeté le pourvoi du sieur C. Gep- kensvicaire delà paroisse de Groenlocon damné mort par la cour provinciale de la Gueldre, siégeant Arnhempar arrêt du 19 novembre 1846, pour tentative de meurtre avec préméditation sur la personne de Marie Wie- gerinck. La même cour provinciale de la Gueldre, chambre des mises en accusation, a renvoyé devant le tribunal correctionnel de Levolle, le nommé J. Terlinde l'individu qui avait déclaré être l'auteur du crime pour lequel Gepkens a élé condamné, du chef de: 1° Calomnie envers Marie Wiegerinck, qu'il a accusée d'avoir fait une fausse déclaration, de quel fait, s'il avait été avéré, résulterait que Marie Wiegerinck se serait rendue coupable de faux témoignage 2° Calomnie envers la même, qu'il a accu sée faussement, dans une auberged'actions contraires aux mœurs; 3" Calomnie envers le juge du canton de Groenlo, qu'il a accusé publiquement et fausse ment d'avoir promis ou donné 300 florins M. Wiegerinck pour accuser Gepkens. NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Marseille, le 27 février Notre marché est beaucoup pins calme depuis deux jours les prix, après avoir élé quelque temps stationriaires, ont incliné la baisse qui est de x fr. fr. i-bo par lieclolitre, et ,de fr. 2-5o pour les livraisons effectuer des époques reculées, c'est- à-dire de mai juin prochain. Il y a tendance ce que les prix baissent encore. La navigation de la mer Noire ayant repris son cours, et beaucoup d'expéditions ayant été faites pour Marseille, la spéculation s'est beaucoup refroi die pour ses achats, et il ne serait pas impossible de voir bientôt des offres de vente déterminer une plus forte baisse encore. Ces jours derniers, sur la route de Humbeek Matines, une personne a élé arrêtée avec son ca briolet par des malfaiteurs qui l'ont pour ainsi dire dévalisée. Non contents de ce méfaitces brigands lui ont porté un coup de couteau qui lui a occa sionné une forte blessure. Jusqu'à présent les au teurs de ce crime sont inconnus. Un assez grave accident est survenu mardi vers quatre heures de relevée, au dépôt de mendicité de la Cambre, pendant que plusieurs employés et reclus se livraient l'exercice de secours en cas d'incendie l'on sait qu'une partie du personnel de l'établissement est organisée sous la direction des employés, pour faire l'office de sapeurs-pompiers, en cas de besoin. Une chaîne étant venue se rom pre, trois des travailleurs sont tombés du toit dlune élévation de soixante pieds. Le nommé Goossens deuxième surveillantâgé de 4o ans, père de cinq enfants, a été horriblement maltraité, ayant les chairs de la cuisse en lambeaux. Un autre est tombé sur le pavé de fa cour, la tète en avant, et le troisième a pu s'accrocher, en tombant, une échelle servant aux exercices. L'état de l'on des trois blessés laisse peu d'espoir bien que les soins les plus empressés n'aient point fait défaut. M. le duc de Polignac, frère aîné du prince de Polignac, ex-ministre de Charles X, vient de mou rir dans un âge fort avancé. On lit dans le Globe: n Nous annonçons avec beaucoup de plaisir que S. A. R. le prince Albert a daigné accepter le poste de chancelier de l'Université de Cambridge. Dimanche dans la matinée, un de ces acci dents de mer malheureusement si fréquents, un abordage terrible est arrivé l'embouchure de la Tamise la hauteur de Old Haven 4 heures du malin. Le schooner la Rose d'Exeler était au mouil lage lorqu'un steamer de forte dimension l'a abordé en plein par le travers avec une violence telle qu'en quelques instants le schooner a sombré. L'équipage du steamer a fait tousses efforts pour porter secours aux hommes de l'équipage et aux passagers de la Rose. U11 seul matelot a été sauvé, tout le reste au nombre de sept personnes a péri ces malheureux étaient couchés lorsque l'accident est arrivé et ils auront été surpris dans leur lit par l'eau qui dans un clin d'œil a envahi le navire. Le Heraldo dément aujourd'hui la nouvelle donnée hier, par le Clamor Publico de l'entrée en Espagne de Cabrera. La seule chose qui paraît vraie, dit ce journal, c'est qu'un cliel de carabinier de la province de Lérida,a écrit au ministre des finances qu'un chef qui ressemblait Cabrera avait passé par cette province de Lérida signalée par El Clamor. O11 lit dans le même journal On nous écrit d'un village limitrophe du Portugal, que le nouveau comte de Virihais, est parvenu, dans une de ses sor ties Cliaves tuer le migueliste Macdonuell, qui, ce qu'on assure, était ivre dans une autre excur sion, le susdit comte, eut une rencontre avec le père Casimir qui fit prisonnier les 3oo fantassins et les 180 cavaliers que commandait Vinhais, lequel s'en fuit dans les environs de Chaves. Le père Casimir et ses soldats entrèrent Monte-Alègre au jour du car naval, et Vinhais espérant les prendre au dépourvu et dans le même état où il avait trouvé Macdonnell, ne balança pas les attaquer minuitmais il fut défait entièrement et parvint grande peine se sauver seul. La province de Trassos-Montès s'est déjà déclarée toute entière pour don Miguel jusqu'à Chaves où est entré le père Casimir. A Hull, en Angleterre, il s'est formé une so ciété pour proscrire l'usagedes corsetsetdes baleines de la toilette des lemines. Celte société qui a pris pour titre Anfy-stay-and-corset-Society est placée sous la présidence du révérend M. Dobbin r elleprétend que l'usagedes corsetsest une des causes principales des maladies de poitrine dont souffrent tant de jeunes personnes et veut agir principale ment sur les mères de familles pour préserver leurs Elles de ces funestes conséquences. Une lettre particulière de Londres nous an nonce que lord et lady Palmerston ainsi que lord J. Russell assistaient dimanche dernier au grand dîner donné par M. de St-Aulaire. Elle ajoute même que lord Palmerston s'est montré fort gra cieux pour l'ambassadeur français, comme s'il eut voulu constater que les relalions n'avaient pas cessé d'être amicales entre eux. Ce matin 10 heures, lord John Russell et le chancelier de l'échiquier se sont rendus la tré sorerie pour recevoir les soumissions pour l'emprunt avions.faite la veille arrêtés la bifurcation des deux chemins par la querelle de Yousef et d'Akber nous n'avions absolument rien Yris. La joie de nous retrouver ensemble l'allégement de nos in quiétudes, laissaient S nuire appétit le champ libre j et, ma foi, Gilbrac nous montrait i exemple de si bou cœur il attaquait avec tant de courage les fruits secs le couscous et la calebasse qu'après un moment d'hésitation qu'après avoir considéré le soui ire aux lèvres, l'impcrlubable affauié nous nous mimes chacun vaillam- Inentde la partie. En un moment uoscliélives provisions disparurent, ii ne resta rien. Je risje mange et je bois fort Ah je me connais la vie Mes amisje ne suis pas mort chantonnait Gilbrac. Gilbraille, sur l'escarpement de la montagne, s'occupait laborleu- rnent tondre de pauvres touffes d'hetbe brûlées par le soleil, butefois la voix de son parrain l'intelligent baudet redressa la léte; etsoit qu'il voulût protester contre la misère de sa maigre pâ ture, soit qu il s'en amusât non moins insoucieux que son maître H déchira tout-à-coup sans pitié, d'un braiment vif, aigu, sautillant, l'air et nos oreilles. 1 Ah caraoïba s'écria Gilbrac, quel hi de poitrine! quel hi de poitrine c'est admirable il vous ferait tomber en syncope. Mais au retentissement éclatant de la voix du baudet, un cheval avança peu peu la tète, sur le sommet de la montagne. M C'est le obeval de Yousef braille Cilbraille 'i écria brus quement Gilbrac de tonte l'énergie de ses robustes poumons. Sonne, sonne le ralliement braille mon garçon. Le cheval descend braille Jamais trompette de Jérioh» n'aura mérité comme toi de la postérité braille Je te promets une place côté des oies du Ca pitule, sauve-nous! sauve-nous! braille lecheval descend, le cheval desrend Gilbraille, suivant l'invitation et exemple de son parrain, brail lait effectivement de la plus belle façon; et le cheval (le Yousef, que nous avions auparavant essayé vainement d'atteindredesccndail de la montagne attiré par la voix connue de sou bruyant compagnon de voyage... Nos montures épouvantées parle simoun avaient fui dispersées dans le désert. Le dromadaire de Jenny était mort. Gil braille seul nous restait et Gilbrac était perclus. Jenny elle-même était pied. Or pour traverser les sables, un cheval, dans notre si tuation, o'était lesalut, du moins nous l'espérions. Nous considérions donc avec inquiétude ce obeval descendant de la montagne la voix de l'inappréciable baudet. Quand il fut croche je me jetai dans un sentier et le tournant je parvins le saisir. Gilbrao le capitaine Fabre, Evelin, Jenny poussèrent un bourra de bonheur. La conquête de ee cheval semblait en effet assurer notre salut. Cependant Akber n'avait pas pris part au déjeuner. Accosté contre le talus de la montagne il avait paru suivre avec un vif sentiment d intérêt les transesde cette importante capture du cheval de Yousef. Quand j'arrivai Allab soit béni dit-il d'une voix étouQée. Inquiet de l'accent étrange de 0ta paroles du fidèle Abyssin ,j e me penchai sur lui. Son visage noir ruisselait de gouttes de sueur, ses yeux étincelaient comme un reflet de vitresa respiration était erépitante. Oui, oui... je vois dans l'ombre Airaël dit-il, l'ange des der niers adieux... Et il sourit. Ses lèvres avaient UDe teinte blanche. Il était allaissé accablé il succonibait... Je demeurai muet, immobile, incliné, oomme frappé de la foudre. Nous avions espéré qu'il survivrait il paraissait son dernier instant Le capitaine, puis Fabre, Evelin et Jenny s'approchèrent du mal heureux. Akber dit le capitaine nous nous mettrons en route. Tout monterez le cheval de Yousef. Mais l'Abyssin les yeux fermés, secoua négativement la tête il étendit le bras et dit d'une voix entrecoupée par le hoquet de l'a gonie. Vous... vous suivrez ce... chemin... Allah... est Dieu!... Sa tête retomba lourdement sur sa poitrine. Je saisis sa main, elle était froide, il était mort... Le sang de la blessure de la balle.de Yousef s'était épanché intérieurement; il était mort étouffé. Seuls sans vivres sans guide sans ligne de route démontés épuisés, accablés, nous nous trouvions perdus dans le désert. La mort imprévue et soudaine de l'Abyssin nous pétrifia d'effroi et de douleur. [Lu suits m* frtthuin n*.

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 3