la taxe, sans tenir compte des non-valeurs,
s'élève la somme de 1,566 francs.
Dans la séance du 8 mars le conseil avait
autorisé le collège prendre toutes les mesures
qu il jugerait utiles, pour assurer l'approvision
nement de la ville en froment et acheter du
blé, si le besoin s'en faisait sentir. Déjà quel
ques achats ont été faits et le collège croit que
le moment est venu d'ouvrir un crédit, afin de
continuer pouvoir faire face aux obligations
qui incombent la Commune, par suite du ren
chérissement des céréales. Le conseil, l'una
nimité, ouvre un premier crédit de 12,000 fr.
et l'autorisation sera demandée la députalion,
afin de pouvoir contracter un emprunt, mais
sans qu'on puisse encore en déterminer la quo
tité.
Les créances inscrites au grand livre des
dettes communales anciennes sous le nom de
la ville de Commines formaient en rentes ac
tives et passives, un capital de fr. 1,066-67.
Déjà en 1841 une partie de ces créances était
portée dans la partie active, mais elles n ont pas
été réclamées par suite de l'action en partage
entre Commines-Nord et Commines-France. Au
nom de là commission de la caisse d'amortisse
ment M. Yanden Bogaerde fait rapport que, par
jugement du tribunal d'Y près, confirmé par la
Cour d'appel de Gand, le 14 août 1843, il a été
ordonné ces deux communes de procéder
conjointement au partage des biens indivis.
Mais Commines-France n'ayant pas obtempéré
cette décision judiciaire, Commines-Nord fut
mis en possession des biens immeubles, renies,
créances, elc situés en Belgique etappai lenant
l'hospice de Commines connu sous le nom
d'hôpital Notre-Dame. Il conclut donc ce
que Commines-Belgique, quoiqu'elle ne puisse
produire les titres de ces créances, soit mise en
possession des fonds provenant des rentes in
scrites au nom de Commines, sorties par tirage
au sort et dont le versement a été opéré la
caisse d'amortissement en attendant qu'une
décision put être prise sans danger. L'ordre du
jour public étant épuisé, le Conseil se constitue
en comité secret et la séance continue.
Dans la séance huis-clos du conseil, M.
François hveios, membre sortant du bureau de
bienfaisancea été réélu l'unanimité pour le
terme de cinq ans.
Le 70 de ce mois, le nommé Pierre-AngeDecamp,
âgé de 7oans, demeurant Warnêton, étant occupé
décharger un bateau, est tombé dans la Lys, et
malgré les efforts de plusieurs ouvriers, il était déjà
sans vie, lorsqu'on est parvenu le retirer. Ce mal
heureux était atteint de vertiges et on présume que
ce mal a occasionné la chute.
Le secret a été levé samedi pour M. Vande
Casteele; ses avocats MM. DeSchryveret Fraeys,
du barreau de Bruges, se sont empressés de se
rendre près de lui. Beaucoup de personnes,
amis du prévenu ont obtenu la permission de
le visiter, toutes ont trouvé le pubiieiste flamand
dans la situation d'un homme qui a la con
science de ne pas avoir failli son devoir.
Nous avons déjà parlé du bruit qu'on s'était
Le capitaine s'occupa d'Evelin. Il frotta les tempes d'un peu
d'esprit de vin Evelin rouvrit les yeux mais poussa un affreux
cri de souffrance l'esprit de vin répandu sur les piqûres des ahrillc3
lui causait une atroce irritation son visage était couturé abîmé
tuméfié.
Étendus sur le sable haletants d'épuisement et de douleur, sans
voix sans regard biulés par les rayons ardents dû soleil qui tom
baient a plomb sur nos tètes, nous restions là., il -semblait que notre
dernie^instant fût venu. Breton seul conservait son énergie infati
gable.il nous parlait, il nous encourageait. Allant de l'un l'autre
il essayait de nous relever de terre. Et puis sou noble et beau visage
se conlractaitconvulsivement; il portait àsonfioat ses mains aveedé-
sespoir,et regardait la montagne près de laquelle nous étions arrivés.
Mes amis, mes amis, répétait-il d'une voix altérée, encore deux
cents pas, et nous sommes au but
Mais nous étions épuisés; il ne recevait pas de réponse.
Cependant Gilbrac avait recouvié connaissance. 11 avait été peu
piqué entraîné violemment par Gilbraille detni éveillé il ne
s'était pas aperçu de l'attaque cruelle des abeilles.
Gilbrac revenu lui ébahi et se frottant les yeux tourna et
là ses regards avec incertitude. Il considéra nos visages tuméfiés
boursouflés, difformes et s'écria tout coup
Dormé-je révé-jc Caramba L il me semble que nous avons
de drôles de télés, mes amis Est-ce que je suis aussi laid que vous
Mous n'avions pas la force de répondre. Gilbrac surpris nous
regarda plus attentivement. Il vit des pleurs dans les yeux de Jenny;
plu répandre sur l'abattement du prévenu;
dans l'impossibilité où nous nous trouvions d e n
vérifier l'exactitude, nousavons conjecturé qu'on
voulait exploiter aux dépens de l'écrivain la
sensibilité de l'homme privé; nous ne nous
étions pas trompé; c'est le cœur seul qui a faibli
chez M. Vande Casteele en apprenant le danger
que courait sa femme. En effet, la nouvelle de
l'arrestation de son mari, Madame Vande Cas
teele s'était immédiatement mise en route pour
Bruges, mais arrivée Gand, les crises nerveuses,
qui ne l'avaient point quittées depuis la veille
ont pris un caractère si violent, si inquiétant,
qu'on fut obligé de la ramener Lille où elle
est encore alitée. M. Vande Casteele, en appre
nant la maladie de sa femme, a sollicité, prié
même, pour qu'on le laissât libre, assez igno
rant des lois judiciaires, il croyait que rien ne
s'opposait ce qu'on le mit en liberté sous cau
tion. Voilà toute la vérité sur celte prétendue
faiblesse qu'on attribuait l'auteur de la lettre
iM DeTheux; ceux qui en ont répandu le
bruit pour le dépopulariser ont pris dessein
la sensibilité pour de la faiblesse, le cœur pour
l'esprit, les inquiétudes de l'époux, du père de
famille, du chef d'établissement, pour de la
lâcheté. Dès que M. Vande Casteele eut vu son
fils, noble jeune homme, qui, dans un âge
encore très-tendre, comprend les exigences de
l'honneur et qui a su faire taire son cœur pour
imposer silence celui de son père, dès qu'il
fut rassuré sur la situation de sa femme, il re
prit toute son énergie. I! passe les jours de sa
captivité rédiger un mémoire sur les faits re
latifs son arrestation.
Il paraît certain que l'instruction minutieuse
de cette affaire n'ayaut rien produit la charge
de M. Vande Casteele, il sera sous peu de jours
rendu la liberté. Journal de Bruges.)
Les journaux ministériels commencent
éprouver quelque embarras de l'affaire Vande
Casteele; ils semblent se reconnaître qu'il leur
est difficile, sinon impossible, de répondre aux
observations provoquées par la conduite du
ministère et ils cherchent maintenant pré
senter celleaffaire sous un autre jour. Le plus
simple bon sens, dit aujourd'hui XÉmancipa
tionindique tout le monde que l'arrestation
de M. Vande Casteele doit se rattacher d'une
manière directe aux troubles de Bruges, chacun
sait que pour un simple délit de presse il ne
peut y avoir d'arrestation préventive, et encore
moins de misa au secret. Ainsi, selon la
feuille ministérielle, la lettre M. DeTheux ne
serait plus le motif des poursuites dirigées
contre M. Vande Casteele. Nous savions bien
que, d'après les règles ordinaires, les délits de
presse n'autorisent pas des rigueurs semblables
celles dont il est l'objet; mais comment, d'un
antre côté, supposer que M. Vande Casteele
pût être impliqué directement dans les troubles
de Bruges, alors qu'il est de notoriété publique
qu'il était Bruxelles quand ils ont éclaté et
n'a pas quitté la capitale pendant leur durée?
Quoique XÉmancipation soit même, par ses
relations avec le cabinetd être très-bien ren
seignée sur tous cesdétails, nous croyons encore
il se roula vers elle.
Cependant je parvins me lever de terre; le capitaine m'entraîna.
Derrière ces montagnes, me dit-il, nous trouverons une oasis
une tribu, des secouis, viens!
Puis il se tourna du côté de Fabre.
Fabre, mon ami, veille, ajouta Breton, veillei Dans une heure
nous reviendrons.
Gilbraille succombait de lassitude et de besoin la malheureuse
bète couchée sur le sable la langue pendante les yeux éteints
soufflait exténuée.
Gilbrac Jeuuy Evelin demeurèrent sous la garde de Fabre
je suivis le capitaine.
Nous gravîmes péniblement la montagne.
Toutefois, peiue étions-nous partis qu Evelin, dont la chaleur
torride irritait les blessures se leva dans un transport d'énergie
délirante. Il regarda Fabre d'abord, puis Jeuny les yeux secs,
égarés, vibrants, et s'écria tout coup Oh que je suis heureux
Son visage hâve et creusé par la souffrance s'épanouit. Evelin
arracha les bandes de lingequi enveloppaient sa tête, et, les cheveux
en désordre, exposé aux brûlants rayons du soleil, ilcourul dans le dé*
sert, allant,venantautourdugroupe de Jenuy,deGilbracel deFabre.
Oh que je suis heureux répétait l'infortuné. Oh 1 que je suis
heureux des feuilles, de la verdure, de l'ombre fraîche, oh que
tout cela est bon Jenny, Jenny, oh qu'il est bon de s'aimer 1
Et le malheureux riait et bondissait, comme s'il se fût réellement
trouvé dans une prairie, au milieu de fleurs cl l'ombre.
quelque erreur de sa part, et pourtant il fau
drait demander alors Est-ce qu'on ne saurait
pas pourquoi on a arrêté M. Vande Casteele?
Indépendance.
Dimanche minuit.
Un malheur épouvantable vient de jeter la
consternation dans la commune de Jambe et
met toute la ville de Narnur en émoi. Le jeune
comte de Liedekerke, qui depuis longtemps
était d'une folie parfois furieuse, se dirigea hier,
a sept heures du soir, vers le Calvaire, qui se
trouve proximité du château de Géronsart,
et où ses deux sœurs étaieDl allées prier. Il s'ap
procha d'elles, et fit feu sur l'aînée, qui tomba
raide morte. La seconde vola au secours de sa
sœur, en demandant grâce au malheureux fou;
mais aussitôt elle reçul elle-même un coup de
feu qui lui traversa le corpssans occasionner
toutefois, comme sa sœur, une mort instan
tanée. Le comte s'apereevant alors des pénibles
efforts de son agonie, rechargea son fusil, et
comme par un sentiment de la plus cruelle gé
nérosité, lui en lâcha un second coup dont elle
expira.
Les cadavres furent rapportés au château par
des paysans qui se trouvaient dans la campagne,
et le jeune comte quitta tranquillement le lieu
de son double meurtreen annonçant qu'il
allait recommencer ces horreurs sur d'autres
membres de sa famille. Un chien, qui l'accom
pagnait, est revenu la nuit au château. MM. le
substitut duprocureur du roi, le juge d instruc
tion, Iejuge de paix du canton de Namur (sud),
un médecin de garnison, ainsi que la gendar
merie s'y sont transportés immédiatement et y
sont restés assez avant dans la nuit.
On ignore, jusqu'à présent, ce que l'insensé
est devenu.
Cet événement affreux, peut-être sans exem
ple, frappe, en même temps que les deux
principales victimes, les pauvres de la commune
de Jambe. Les comtesses de Liedekerke avaient
hérité de leurs parents cette charité devenue
proverbiale, qui distinguait leur noble maison,
Depuis la mort bien regrettable et encore toute
récente de leur père et de leur mèreces ver
tueuses demoiselles étaient devenues la provi
dence des malheureux. Êclaireur.
Par arrêté royal du 18 mars 1847, sont
nommés la première classe de leur gradeles
capitaines-quartier-maîtres: J.-E. De Vellere,
du 5e régiment de ligne, J.-C. Fourcaulldu
2e de Chasseurs pied, A -T. Vander Vlist. du
1er de Lanciers, O.-J.-J.-S. Berden du régi
ment des Guides.
On lit dans le Journal de Liège:
M. Rasquinet, boucher, vient de faire au
collège des bourgmestre et échevinsla demande
d'un local, pour y établir un débit de viande
raison de 65 centimes le kilogramme. Cette
demande a été immédiatement accueillie, l'en
gagement contracté par M. Rasquinet s'étend
une durée de six mois. On parle aussi d'un
deuxième boucher disposé solliciter aussi de
la ville un emplacement spécial pour livrer au
Jenny effrayée l'appelait; Gilbrac se roulait courageusement
vers lui Fabre se leva.
Ce nouvel accès d'égarement du pauvre Evelin paraissait terrible.
Le soleil frappait sa tête découverte et blessée. Sa cervelle fut
bientôt en ébullition; sou irritation alors ne connut plus de bornes...
Le sang de la blessure de sa tète avait caillé dans ses cheveux; il
avait le teint plombé les pommettes des joues saillantes les yeux
enfoucés, mais éliucelants comme deux charbons ardents.
Fabre alla lui mais Evelin transporté, passant tout coup des
accès d'une folle joie au plus affreux délire bondit sur Fabre les
yeux hagards, irrésistible, le renversa et s'enfuit.
Fabre se releva et se mit intrépidement sa poursuite.
Fvelin courut vers la montagne. Il gravit les rochers. Fabre le
suivit. Évelin courait avec une étrange rapidité; il passait au milieu
des fondrières et des précipices inattentif sur des sentiers pic.
Fabre, excité par l'imminence du péril du malheureux, se précipi
tait avec courage sur ses pas.
Gilbrac nous appelait Jenny en larmes s'était levée. Les bras
portés en avantla poiliine oppressée, folle de douleur, elle suivait
des yeux sur le revers de la montagne, cette poursuite éperdue.
Evelin atteignit la orële des rochers, Fabre s'élança vers lui. Mais
Evelin se précipitant brusquement en avautheurta Fabre. Tous
deux tombèrent enlacés l'un l'autre... Ils disparurent aux yeux
de Jepny.
Ce fut un moment d'angoisse affreuse
Gilbrac nousappelait avec désespoir. Il s'était roulé vers Gilbraille