INTÉRIEUR.
6' ANNÉE. - N° 615.
DIMANCHE, 28 MARS 1817.
JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEM
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LOI CONTRE LA PRESSE.
Il n'est permis personne d'être infidèle
son origine, sans que le bout de l'oreille ne
finisse par percer. Dans la situation politique
actuelle, nous pouvions dire avec certitude que
le ministère De Theux ne pouvait être que ré
actionnaire. On l'a nié, pendant quelque temps
même le cabinet s'est effacé, en prolestant de sa
modération, de sa mansuétude, mais la pre
mière occasion, ses instincts ont repris le dessus
et le voilà chevauchant fond de train la
poursuite d'un léger brin de loi bien perfide et
qui en promet plus qu'il n'est long, ceux qui
ont pu appiécier la marche cauteleuse des ré
actionnaires.
Disons que le ministère s'en est pris la
presse et que pour prétexte il a affiché un but
jouable, afin de pouvoir masquer le coup qu'il
veut porter la fibre la plus frémissante de
noire organisme politique, comme l'a répété M.
Lebeau. 11 existe quelques joui naux salyriques
Bruxelles qui ont poursuivi nou pas l'homme
politique dans la personne royale, mais 1 hom
me privé, d'attaques très-inconvenantes pour
ne pas nous servir d'un autre mot. Des carica
ture» ont aggravé le délit, en ajoutant des
articles orduriers l'explication figurée des allé
gations infâmes qu'on n'osait nettement ex
primer. Ces faits se passaient pendant l'absence
du roi et les écrits et caricatures ont été ré
pandus par toute la Belgique, sans que le gouver
nement y ait mis le moindre obstacle. Au retour
du roi, une frénésie de poursuites saisit le mi
nistère et le voilà lançant des réquisitoires contre
les auteurs et éditeurs de ces vilenies qui com
mençaient être oubliées, et un procès s'en est
suivi en Cour d'assises, qui a eu le résultat que
personne n'ignore.
Nous n'avons pas blâmer le jury quia rendu
ce verdict d'acquittement et encore moins ose
rions-nous traiter sa décision de scandaleuse.
Riais enfin nous devons maintenir, puisqu'il
est admis que le jury juge souverainement, qu'il
faut qu'on respecte les verdicts qu'il prononce,
quand même ils ne sembleraient pas toujours
sans reproche. A peine ^acquittement est-il
connu que le lendemain RI. d'Anethan arrive
avec une petite loi d'amour, soi-disant contre
la mauvaise presse, mais que, par uu tour de
jésuite, on ^pourra appliquer la presse digne
et sérieuse, quand elle gênera.
Au premier aperçu il semblerait qu'on
a voulu établir une lutte entre la royauté et le
jury et cest un péché originel, indélébile qui
caractérisera toujours la conception de M.
d'Anetban. Ce projet qui double et triple les
peines sera inutile par sa sévérité même, car
depuis que le jury existe l'expérience a dé
montré que souvent il refuse d'admettre la cul
pabilité, parce que la punition lui paraît trop
sévère. Puis il faut bien convenir que dans les
procès politiques, comme l'a fait remarquer
RI. Lebeau, le jury représente l'opinion publique
et il est rare que son verdict ne soit pas sym
pathique avec celle grande voix du peuple
qu'on n'entend que dans les grandes occasions.
C'est ainsi qu'en France, les journaux légiti
mistes poursuivis sont presque toujours con
damnés, tandis que les feuilles les plus avancées
de l'opposition le sont rarement. L'explication
est facile donner l'opinion publique est an
tipathique au carlisme, tandis que les jour
naux radicaux sans être très-goûtés, n'inspirent
pas ce sentiment de haine qui, l'endroit des
légitimistes, paraît aussi acre que le lendemain
des journées de juillet.
Que fera M. d Anethan avec sa loi d'amour,
s'il plaisait au jury, par suite de la rancune
qu'on laisse percer, d'acquitter de parti pris?
A moins d'enlever cette institution la connais
sance des délits de presse, il serait impossible
de trouver un remède un aussi déplorable
abus. Voilà où peut être amené le ministère
si Dieu lui prête vie, car ce n'est là encore, qu'un
premier pas dans la carrière de la réaction et
sur celle pente il est prouvé, qu'en peu de temps,
on fait bien de chemin.
Courage donc, RI M les ministres, vous voilà
vous-mêmes, les idées que vous deviez faire
prévaloir, aux termes de votre programme, n'é
taient des fictions que dans votre for intérieur
vous vouliez ranger parmi les illustres mystifi
cations du régime mixte. Poursuivez hardiment
votre vrai système non pas celui sur lequel
vous aviez jeté le manteau d'une modération
hypocrite, mais la réaction brillant de tout son
éclat,s'allaquant aux lois les plus importantes
de l'organisme politique fondé, il y a quinze ans.
tmim
La discussion qui a eu lieu la chambre des
représentants, est caractéristique,- d'un coté,
l'opposition attaque avec vivacité la loi qui
invente une nouvelle procédure pour les délits
de presse et de l'autre, la majorité, la tête basse,
est devenue muette, l'exception de M. Garcia
de laVéga qui ne peut encore oublier ses façons
de matamore. Les ministres seuls restent sur la
brèche aucune voix amie ne se fait entendre
ni ne vient leur secours, mais s'agit-il d'opiner
du bonnet, le coté droit de la chambre s'en ac
quitte merveille.
ASSEMBLÉE DE L'UNION
LIBÉRALE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
Séance de JeudiMars i 8 17,
sous la présidence de RI. Carton.
A quatre heures environ, la séance est dé
clarée ouverte et M. le secrétaire donne lecture
du procès-verbal de la séance d'installation de
l'Association. La rédaction en est approuvée.
La réunion compte environ une soixantaine de
membres présents.
RI. le président fait connaître le but de la
convocation qui est de procéder l'admission
de quelques nouveaux membres et la signa
ture des statuts de l'Association par les membres
déjà admis, qui n'ont pas encore accompli celte
formalité. L'admission des nouveaux présentés
a lieu et toutes les personnes présentes appo
sent leur signature sur le registre des statuts.
L'association compte actuellement 127 mem
bres.
RI. le président fait connaître que le comité
directeuraprès avoir pris connaissance de
l'invitation faite par la commission de la Société
de l'Alliance de procéder au choix de dix
délégués pour représenter 1 Union libérale de
l'arrondissement d Ypres au Congrès libéral
qui aura lieu le 23 Mars prochain, a cru devoir
décider, l'unanimité et sauf approbation de
l'assemblée générale de 1 Association, qu il était
inopportun dy faire acte de présence. RI. le
président entre dans quelques explications sur
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
les motifs qui peuvent engager l'Association
ne pas prendre part cette manifestation.
Après avoir fait connaître l'opinion du comité
en faveur de l'abstention, RI. le président de
mande l'assemblée, si des membres croient
devoir demander la parole, pour combattre la
décision du comité. Personne ne réclame la
parole, et RI. le président met aux voix la
question de savoir si l'Association libérale de
l'arrondissement d'Ypres se fera représenter au
Congrès libéral du 23 RIars 1847. Elle est ré
solue négativement l'unanimité des membres
présents.
RI. le président informe les membres de
l'Association que sous peu de temps, ils seront
convoqués en assemblée générale, pour faire
choix de candidats pour l'élection d'un séna
teur et d'un troisième député. Par suite de la
loi sur la répartition nouvelle des représen
tants et des sénateurs, l'arrondissement d'Ypres
n élira désormais qu'un sénateur et trois dépu
tés. Le sénateur dont le mandat est sur le point
d'expirer est RI. RIalou-Vergauvven. Pour l'élec
tion d'un député, les membres de l'Association
sont priés de songer sérieusement au choix
faire et dont il est inutile de faire remarquer
limportance.
Rien n'étant plus l'ordre du jour, la séance
est levée.
On nous communique avec prière de l'in
sérer, la lettre du comité directeur de l'Asso
ciation libérale de l'arrondissement d'Ypres, en
réponse l invilalion faite par la commission
de VAlliance, d'assister au Congrès du 28 RIars
1847.
Messieurs les président et membres du comité
de la société de /'Alliance.
Messieurs,
Par ses délégués au Congrès libéral du 14 Juin
1846, l'Association électorale de l'arrondissement
d'Ypres, a élé informée qu'un second Congrès a été
convoqué par la société de l'Alliance, pour le 38
Mars prochain. Réunie l'effet de délibérer sur
l'invitation qui lui était faite d'y envoyer dix délé
gués, l'Union libérale du district d'Ypres est d'avis
qu'au point de vue des principes la question élant
vidée par le programme du 14 Juin 1846, il lui res
tait examiner si, au point de vue de l'influence
libérale dans l'arrondissement d'Ypres, il y avait
opportunité s'y faire représenter et l'unanimité
des membres présents,ellea cru devoirs'eu abstenir.
Dés que les décisions du Congrès seront connues,
elle les examinera et se réserve de s'y rallier,si elles
sont compatibles avec le libéralisme constitutionnel
et sagement progressif, qui est dans les vœux de la
nation belge.
Agréez l'assurance de notre considération dis
tinguée.
Le Président de VAssociation,
Le Secrétaire, H.-F. CARTON.
Ern. MERGHELYNCK.
Nous avons trouvé dans le Moniteurun
arrêté royal portant règlement pour l'organisa
tion des conférences des instituteurs primaires.
Rien de plus ridicule que le mode de réunion
que, sous l'influence du clergé, les inspecteurs
cantonaux ont introduit, pour obéir l'art. 14
de la loi sur l'instruction primaire. C'est sou
vent dans un village, sous les yeux de l'inspec
teur cantonnai ecclésiastique, que se tiennent
les conférences et l'on s'y occupe de toute autre
chose que des méthodes d'enseignement ou de
questions littéraires. Les pratiques qui y sont