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NOUVELLES DIVERSES.
m
pêcher jusqu'aujourd'hui toute nomination, ce
qui piqua au vif M. d'Udekem, homme de
caractère et dont on ne vient pas aisément
bout.
Dans l'intervalle, pour le calmer, on lui
donna la décoration de l'ordre Léopold. Riais
voici le beau de l'histoire Le 14 de ce mois M.
<1 Udekem vint en députation pour les iptérêts
de son administration chez M. le ministre de
l'intérieur. La conversation ayant été amenée
sur la convenance de compléter le collège
municipal, M. le bourgmestre pria le ministre
de nommer échevin M. l'avocat de Luesemans.
M. le comte de Theux ne répondit pas, et
quelques jours de là un arrêté royal, daté du
15 mars, nommait échevin M. Landeloos
membre du conseil. M. d'Udekem regarda ce
procédé comme un affront personnel, il s'en
plaignit en pleine régence^ et alla jusqu'à dire
M. Landeloos qu'il lui donnait quatre jours
pour refléchir, et que,s'il acceptait son mandat
d'échevin, lui, de son côté, donnerait sa démis
sion des fonctions de bourgmestre. Là-dessus
les échevins et les conseillers de protester qu ils
imiteront l'exemple du chef de la magistrature
communale. On pense quel bruit cela dut faire
dans Louvain.
Cependant M. Landeloos a déclaré qu'il
accepterait sa nomination, et il ne faudrait donc
pas être surpris d'apprendre sous peu que toute
la régence de Louvain se retire. Si le Journal
de Louvain s'est lu sur ces complications, c'est
sans doute parce que deux membres du con
seil, messieurs Fizenne et de Luesemans, parti
cipant sa rédaction n'auront pas voulu
ébruiter, avant le moment décisif, ce qui se
passait huis-clos rhôlel—de-ville.
Indépendance
-NOMINATION D'UN ECHEVIN A LOUVAIN.
M. Landeloos, avocat et membre du Conseil Com
munal a élé nommé par le Roiéchevin de la ville
de Louvain, en remplacement de feu M. De'neen.
Jamais une nomination plus malheureuse n'a élé
faite par M. De Theux puisqu'elle a été accueillie
par un cri de réprobation presque général.
Nous nous sommes abstenus d'entretenir nos lec
teurs du grave conflit auquel celle nomination
paraît devoir donner lieu, parce que nous espérions
que les démarches officieuses et officielles, faites
près du nouvel élu l'auraient déterminé ne pas
accepter la place que lui conférait Monsieur De
Theux.
Maintenant que d'autres journaux en ont entre
tenu déjà leurs lecteurs, et en ont rendu un compte
peu exactnous ne pouvons plus garder le silence.
C'est en effet un fait grave pour notre ville que
de voir son collège échevinaîson bourgmestre et
tout son conseil communalune ou deux excep
tions près, se retirer.
Il est donc tout naturel qu'on se soit demandé ce
qui a pu attirer sur Monsieur Landeloos, les faveurs
ministérielles.
Le collège des bourgmestre et échevins considté
par le ministre avaitparaît-ilrecommandé un
autre candidat. Monsieur le Gouverneur avait ap
puyé le candidat du collège; et cependant Monsieur
Landeloos a été nommé.
m'épouser, ce qui était une preuve qu'elle ne s'y habituerait jamais.
Et alors
Alors il fallut bien en prendre son parti nous étions en plein
carnavatje fis des folies pour devenir raisonnable et j'y parvins
heureusement.
Tout cela vous a rendu malheureux au moins vingt-quatre
heures dit fort sérieusement Raoul.
Vingt-quatre heures! répliqua Philippe presque fâché; j'ai été
mortellement triste pendant huit jours, et même davantage aussi
me suis-je promis de me tenir en garde contre les passions et de me
borner au rôle de confident je vois avec satisfaction que je vais
devenir le vôtre etpour commencer j'ai grande euvie de vous
accompagner ce matin l'église.
Je le veux bien répondit vivement Raoul j votre présence me
donnera du sang-froid j'en aurai besoin, car je me sens dans une
disposition de cœur qui m'épouvante.
Voilà donc pourquoi vous ne vouliez pas faire de projets pour
aujourd'hui, dit PI)ilîjppp après un silence vous prétendiez vous en
remettre au hasard un hasard bien prévu et bien arrangé, ma foi
Qui sait! qui peut prévoir et gouverner les événements de
toute une journée! murmura Raoulfrappé d'un singulier pressen
timent.
En ce moment le valet de chambre entra et ouvrit les fenêtres.
Cu jour blafard et glacé pénétra dans la chambre on eût dit que
l'atmosphère se refroidissait sous l'influence de ces pâles clartés.
Nous allons déjeuner au coin du feu dit Philippe; ensuite...
Mou cher, interrompit Raoulje vous déclare que je m'installe
ici jusqu'au moment d'aller Saint-Roch; il fait là dehorsnn temps
qui me donne des Lissons.
Eu «fiel, d faisait ce que le peuple de Paris appelle énergiquemenl
Là n'est pas la question pour nous dans la poli
tique de Monsieur De Theuxni l'un ni l'autre ne
devait et ne pouvait être nommé parce que l'un et
l'autre appartenaient l'opinion libérale et que
Monsieur De Theux n'est pas au ministère pour
chercher ses élus parmi les libéraux.
Cette nomination a étonné les uns et a mécon
tenté les autres, a déplu tous, et l'on s'est dit i
Il est vrai que depuis longtemps Monsieur Lande
loos n'a plus mis les pieds la loge.
11 est vrai que depuis longtemps M. Landeloos
n'a plus paru au sein de l'Association électorale
libérale qui l'avait porté au Conseil Communal.
11 est vrai que M. Landeloos s'est abstenu de se
rendre au Congres libéral du la Juin 1846 après
en avoir reçu et accepté le maudat.
il est vrai qu'on lui attribue de n'avoir pas été
étranger des bruits calomfiieux répandus l'oc
casion de la même place d'échevin l'égard d'un
de ses collègues du Conseil et d'y avoir impliqué,
d'une manière fert blessante pour son caractère
notre honorable bourgmestre.
Il est vrai encore que, lorsque dans le sein du
Conseil une protestation énergique fut faite par ces
Messieurs, un silence très-significatif a élé gardé par
M. Landeloos.
Il est vrai encore que cette nomination n'est ap
prouvée que par quelques catholiques politiques
que l'on voit mêlés sans conviction toutes les
intrigues électorales, et que nos représentants ca
tholiques politiques pur sangsont désignés pour y
avoir pris une large part.
Quoiqu'il en soit de tousces bruits, on comprend
qu'il n'en faut pas davantage pour mettre tous les
esprits en émoi et ces bruits ont acquis une telle
consistance que tous les membres du Conseil Com
munal une ou deux exceptions près paraissent
décidés se retirer plutôt que d'accepter le nouvel
échevin de M. De Theux.
Nous regrettons, pour notre part, ce triste conflit
qui peut nuire gravement aux intérêts de notre
ville mais nous applaudissons au courage civique
des magistrats qui savent sacrifier leur position
leur dignité.
C'est encore là un des fruits amers pour M. De
Theux, de la loi réactionnaire qui a conféré au Roi
la nomination des premiers magistrats municipaux,
et une sévère leçon pour ceux qui s'en servent dans
un but d'intrigue politique ou électorale.
Journal de Louvain.
Avant hier soir est arrivé CourtraiM.
Sauveur, secrétaire de l'académie royale de
médecine, afin d'examiner le caractère de la
maladie qui règne Gulleghem. Il s'y est rendu
ce malin avec M le médecin Lagae, membre
du collège médical provincial et hs médecins
qui ont rendu leurs soins aux malades. Il a or
donné la prompte exécution des mesures hy
giéniques déjà prescrites par ces derniers.
n—T-
O11 lit dans le Libéral Liégeois
Des terrassiers, au nombre de trentevenus
récemment des Flandres pour cire occupés aux
travaux du canal latéral la Meuse de Liège
Maestrichl, sont partis ce matin de Liège pour
regagner leurs foyers. Ces ouvriers se plai
gnaient de ne gagner qu'un salaire insuffisant
pour pourvoir leurs besoins de première né
cessité.
im froid noir; l'atmosphère était chargée d'une lourde brume qui
mouillait les pavé3 et péuétrait comme une fumée glaciale dans les
habitations mal closes et mal ohaafiées. Les derniers lampions du
bal de l'Opéra étaient éteints; on n'apercevait plus aucun masque le
long des boulevards dout la chaussée était envahie en ce moment
par une escouade de balayeurs les haillons avaient remplacé les
oripeaux.
C'était aussi un triste spectacle. Hommes et femmes étaient eu
habit de travail c'est-à-dire emmaillotés dans les plus sordides
lambeaux que la pauvreté puisse entasser sur des créatures humaines,
exposées l'âpre température des hivers du nord. Les hommes
portaient pour la plupart des espèces de casaques dont l'étoffe pri
mitive avait disparu sous une multitude de pièces superposées
do manière former un matelas de toutes nuances. Les femmes
avaient des jupons courts dans le même genre; les mieux chaussées
s étaient mis en guise de bas des tiges de bottes hors de service,
et les plus chaudement vêtues avaient passé par-dessus leurs gue
nilles de vieux habits sans basques qui leur servaient de spencer.
Toute la troupe armée de lougs balais avançait en bon ordre,
nettoyant les pavés détrempés et glissants et formant de distance
en distance des pyramides de boue moitié congelée.
Philippe et Raoul debout derrière les vitres regardaient depuis
un moment ces évolutions Tous deux étaient frappés des mêmes
pensées et considéraient en silence les contrastes qu ils avaient sous
les yeux d un côté celte chambre aux tentures roses ce couvert
dressé devant le foyer joyeux dont la clarté se reflétait dans les
cristaux ces vins ces mets exquistoutes lés élégances, toutes les
superfluilés de la vie; de l'autre cette bande de pauvres piétinant
dans la houe et greiotaut sous ses haillons.
-«C'est bien triste, murmura Raoul.
Hier, cinq heures, en descendanl Vilvorde
du convoi du chemin de fer venant de Gand, le
sieur Broglia, rédacteur du journal le Flam
beau, a été arrêté par le commissaire de poliçe
de Saint-Josse-ten-Noode, en vertu d un man
dat d'amener délivré par le parquet de Brux
elles; le prisonnier a été conduit immédiate
ment dans la maison de sûreté Bruxelles, et
ce malin, après avoir subi un long interroga
toire devant le juge d'instruction Bemelmans,
il a été mis sous mandat de dépôt et placé au
secret.
Il parait que celle arrestation a élé motivée
par suite de prétendues escroqueries ou tenta
tives de ce délit, commises au moyen de mena
ces de publication de biographies, ce que l'on
appelle dans un pays voisin délit de chantage.
[Idem.)
La décision prise par les directeurs de la
banque anglaise de ne pas faire de prêts des
termes plus éloignés que le 17 courant, n'était
pas encore officiellement connue hier au soir,
et sera plus défavorable qu'une élévation de
taux de l'escompte. Les maisons d'escompte,
ne pouvant plus placer les billets qu'elles ont
pris pour les réescompter, devront non-seule
ment restreindre leurs opérations avec leurs
clients ordinaires, mais encore elles seront for
cées d'augmenter le taux de l'escompte. Eu
faisant même des prêts jusqu'au 17 courant, la
banque, dit-on, lorsque les dividendes auront
été payés par tous les porteurs d'annuités,
n avance pas 5 p. c. des fonds qu'elle a entre
les mains.
L'opinion générale dans la cité, était hier au
soir que celte mesure était d'une grande im
portance et avait pour buld'empêcher le renou
vellement des effets créés pour des opérations
sur les céréales. S'il en est ainsi, nous aurons
une forte baisse sur les prix, peut-être même
une panique. Nous ne voulons cependant pas
être alarmistes, dit le Globeet nous espérons
que ceux qui ont fait des spéculations dans les
grains n'ont pas dépassé leurs moyens, et ne
seront pas exposés faire de dangereux sacri
fices.
Le Commerce raconte un épisode assez comi
que relalivement aux prétentions nobiliaires
de M. Narcisse de Salvandy. On sait que M. le
ministre de l'instruction publique rêve depuis
quelque temps le titre de duc, ses sollicitations
auprès d'un auguste personnage devenaient
pressantes jusqu'à l'importunité. Pour s'en
débarrasser, on résolut de porter la question
devant un petit conseil des ministres. Le mi
nistre intéressé assistait la délibération mais
en vain ses collègues essayèrent-ils de lui dé
montrer qu'après le ridicule soulevé par le
ministre des finances au sujet du litre d'excel
lence, il y avait peu d'opportunité d'afficher
des prétentions des titres honorifiques. M. de
Salvandy demeura inflexible, et finit par se
—a—
Donnons un moment de joie ces pauvre* genss'écria Phi
lippe faisons-les déjeuner splendidement aujourd'hui.
Je suis de moitié dans les frais, dit Raoul.
Nous allons leur faire d'ici cette surprise.
Mais comment
Vous allez voir.
La cohorte misérable était tout juste en ce moment sous U fenêtre.
Philippe fit un rouleau de pièces de cinq francs, l'enveloppa dans un
papier, ouvrit et cria, en se penchant au balcon de bronze doré:
Tenez, mes braves gens, vous ctes une vingtaine voilà de quoi
déjeuner cent sons par lête. Buvez notre santé.
A ces mots il jeta le rouleau dout l'enveloppe se rompit en
tombant sur l'asphalte et laissa échapper une multitude d'écus neufs
et brillants.
Les balayeurs demeurèrent un moment stupéfait cette vue;
puis, comme Philippe leur criait de ramasser tout cela, ils se préci
pitèrent tous la fois sur ces belles pièces <1 argent et se culbutèrent
pour s'en saisir l'envi.
Ah mon Dieu ils vont se battre présent... s'écria Philippe;
mes amis partage égal... il y en a pour tout le monde... voyous...
que chaeun ramasse son écotpas davantage!
Avant qu'il eût achevé ces paroles, la mêlée avait cessé la répar
tition était faite mais une des balayeuses gisait étendue sur le
trottoir, et, lorsque les autres femmes essayèrent de la relever elle
ne donna plus aucun signe de vie.
Cette femme a fait une chûte, s'écria Philippe je vois du sang
sur son visage... C'est nous qui sommes cause du ce malheur... Il
faut la secourir...
Descendons dit vivement Raoul.
(La suite au prochain n*.)