EXTÉRIEUR. France.
ANNONCES.
d'ouverture de la diètè réunie atteste de la part du
roi Frédéric-Guillaume la sollicitude la plus vive
et la plus éclairée pour le bien de ses états. Peut-
être eut-il mieux valu ne pas déterminer les inquié
tudes que cause au fondateur de l'assemblée des
états prussiens l'opposition que ses idées rencon
trent dans l'esprit d'une partie de ses peuples. 11 a
voulu sans doute qu'on ne pût s'y tromper et que
l'assemblée qui lui doit l'existence, sût bien qu'il
est décidé ne rien abandonner de ses prérogatives
souveraines. Il a répété dix fois qu'il est résolu
résister l'envahissement de l'esprit négatif du siè
cle; qu'aucune puissance de la terre ne l'amènera
jamais changer les rapports naturels entre le sou
verain et son peuple en des rapports constitution
nels que jamais il ne permettra qu'une charte
qu'une feuille écrite vienne s'interposer entre
Dieu et son pays pour le gouverner par ses para
graphes. Il a déclaré avec énergie que «la Prusse
ne se ploiera jamais la loi des majorités que les
états ne devront jamais songer jouer le rûle de
soi-disant représentants du peuple. Il a protesté
enfin qu'il s'agit d'une lutte contre lesdamnables
désirs du siècle, contre ces menées démocratiques,
incendiaires et impies qui déshonorent- l'Allema
gne, et adjure successivement tous les ordres des
états de se joindre lui pour combattre, pour
étouffer dans son fgerme l'infidélité, ce Protée aux
formes innombrables, qui lui paraît le fond de tou
tes les doctrines constitutionnelles.
Nous le répétons, ce discours, souvent éloquent,
atteste des préoccupations vives. On sent, en le
lisant avec un intérêt continu, que le roi redoute
trop les conséquences de la grande œuvre qu'il a
entreprise. Peut-être aussi a-t-il voulu, par ses
énergiques déclarations contre toute concession
faite aux idées modernes, donner une garantie aux
susceptibilités de l'Autriche, qui n'a qsas vu sans
inquiétude une tribune libre et des institutions
retentissantes venir troubler son immobilité tradi
tionnelle. Quoiqu'il en soit, quelle sera la réponse
des états? et les vœux si instamment, si impérieu
sement formulés parFrédéric Guillaume,seront-ils
satisfaits? La diète réunie se contentera-t-elle des
attributions et de la part de liberté qui lui sont
dévolues par la patente du 4 février? C'est là main
tenant la question qui va se vider,
Londres, 17 Avril.
Un grand désastre a eu lieu mercredi, en
mer, sur les côtes d'Irlande. Le steamer le
Granauileallant de Liverpool Droghedaa
été surpris 30 milles environ de la côte, par
un incendie qui a fait en peu d'instants de si
rapides progrèsqu'il devenait peu près im
possible de sauver le bâtiment. Une partie des
passagers et de l'équipage se jetèrent dans une
des embarcations, mais avec tant de précipita
tion qu'elle chavira peine mise la mer.
L'incendie avait été aperçu par un smack de
pêche qui porta aussitôt sur le navire en dé
tresse et parvint sauver 69 personnes. On
ignore le nombre de celles qui se trouvaient
bord: selon les uns il était de 250 suivant
d'autres de 200 ou même de 150 seulement. La
plupart étaient des Irlandais qui s'étaient ren
dus Liverpool pour émigrer en Amérique, et
qui, n'ayant pas pu trouver de navires prêts
partir, retournaient chez eux.
On ne connaît donc pas au juste le nombre
des malheureux qui ont péri. Le Granauile
était chargé de chanvre et de grains. On pré
sume qu'il n'aura pas tardé être entièrement
consumé.
La séance de la Chambre des communes
de mercredi a été consacrée tout entière la
discussion du bill tendant abolir les pénalités
dont sont encore atteints les catholiques en
Angleterre. Après une longue discussionle
bill a été rejeté par 158 voix contre 115.
D'après le DIanchester-Guardian, le chiffre
intégral des souscriptions pour Richard Cobden
s'élève actuellement 60,692 liv. sterl. 1 mil
lion 516,000 fr.
On écrit de Dublin, le 15 avril, au Mor-
ning-Hérald:
Le vaisseau de guerre des États-Unis le Ja~
meston est arrivé Cove hier malin, venant de
Boston, et ayant bord des blés et des vivres
pour les malheureux Irlandais. Toutes les clo
ches ont sonné pour célébrer cet heureux évé
nement, et I on disait que les habitants de Covc
avaient 1 intention d illuminer leurs maisons. Il
est certain qu'ils ont le projet de fêter par tous
les moyens en leur pouvoir et de combler
d'honneurs l'équipage et le subrécargue du Ja-
meslon.
Les journaux anglais du 16 nous appor
tent des nouvelles de New-York jusqu'au 3
avril. Elles nous apprennent qu'une grande
bataille a été livrée près de Sallillo, entre les
deux armées du Mexique et des États-Unis, le
22 février. Des deux côtés on s'attribue la vic
toire.
Les journaux américains disent que Santa-
Anna a perdu 4,000 hommes en tués et blessés,
tandis que le général mexicain assure que l'ar
mée ennemie qui était comparativement beau
coup moins nombreuse que la siennea laissé
2,000 hommes sur le champ de bataille. Santa-
Anna et le général Taylor ont couru le plus
grand danger, l'un a eu son cheval tué sous
luil'autre son habit percé d'une balle. Les
américains avouent une perte de 700 hommes.
Après le combatles deuxgénéraux ontsommé
réciproquement l'ennemi de se rendre. La vé
rité est que ni d'un côté ni de l'autreil n'y a
eu d'avantage décisif. Le général Taylor a de
mandé un renfort de 10,000 hommes.
Le Journal du Commerce de New-York
annonce que Vera-Cruz et le fort de St-Jean-
d'Ulloa se sont rendus au général Scott sans
coup férir.
Il paraît certain que M. le duc de Broglie
est nommé ambassadeur de France Londres,
en remplacement de M. le comte de St-Aulaire.
Le Siècle dément la nouvelle donnée par
lui-même et par tous les journaux, sans ex
cepter les Débats, de l'exécution des condamnés
de Buzançais, et il exprime l'espoir que ce délai
et celte fausse nouvelle ayant permis au ministre
d'apprécier le sentiment public, la clémence
royale s'étendra sur des malheureux dont le
crime est horrible sans doutemais que l'agi
tation populaire et les appréhensions de la
famine ont pu égarer.
Il est très-certain aujourd'hui que l'exé
cution des condamnés de Buzançais avait été
prématurément annoncée, elle n'a eu lieu que
le 16 avril.
On lit dans le Journal de Calaisdu 15
avril
Dimanche dernierla police a saisi parmi
les bagages des voyageurs venant de Douvres,
une petite caisse l'adresse de M,no la baronne
de Mauroy, Paris, contenant plusieurs exem
plaires d'un pamphlet imprimé Londres,
contre la dynastie d'Orléans, ayant pour titre:
Révélations politiques Les Trois Victimes. Le
lendemain, une malle venant aussi de Douvres
a été arrêtée contenant une centaine de ces
mêmes écrits et portant la même adresse, que
l'on suppose être fausse et n'avoir été mise que
pour faciliter l'introduction de ces écrits. On
dit que l'individu qui appartenait la petite
caisse que l'on a saisie dimanche est parti de
suite pour Paris, mais qu'on a employé la voie
du télégraphe, afin de pouvoir l'arrêter son
arrivée dans cette ville.
La chambre de commerce de Lyon a voulu
s'associera unegraude et magnifique entreprise.
Elle vient de voler, par une délibération ré
cente, une somme de 5,000 fr. litre d'encou
ragement et pour frais déludes du percement
de l'isthme de Suez.
Une émeute a éclaté mercredi soir dans
la ville de Comines (Nord). Des ouvriers en
grand nombre ont été assiéger coups de pierres
la maison de M. Reumaux-Viilers, fabricant de
rubans de fil, de coton et de laine, et ont brisé
toutes les vitres. Celte émeute a eu pour pré
texte le renvoi d'un certain nombre d'ouvriers
et la diminution des salaires. Plusieurs de ces
ouvriers ont été arrêtés.
Madrid, 13 An il.
ATTENTAT CONTRE LA REINE.
D'inconvenantes démonstrations ont eu lieu
dans la soirée de dimanche sur le passage de
la reine, se rendant au Prado avec sa belle-
sœur, l'infante Joséphine, dans une voiture que
S. M. conduisait elle-meme. Un homme du
peuple ayant retenu les chevaux par la bri le,
se mil crier: vive la liberté. La reine lui au
rait dit: Oui, la liberté! eh bien laissez-moi
libre de continuer ma promenade. Plus tard,
au retour de la reine les vociférations popu
laires ont pris un caractère plus grave et plus
significatif on entendait la foule crier: mort
aux modérés! mort au roi! vive la garde na
tionale! Dans la rue de Plateria, la voiture de
la reine ne pouvant plus avancer, tant la foule
était compacte, il a fallu que la garde civique
frayât un passage au carosse royal; ce mo
ment un coup de feu est parti d'un groupe et
un agent de l'autorité a été blessé. Il a été pro
cédé dans la soirée l'arrestation d'un certain
nombre de personnes, parmi lesquelles on cite
MM. Aviraneta et Francisco Chico. La reine a
paru un moment intimidée. Hier, de sembla
bles scènes devaient se renouveler, mais l'au
torité a pris des mesures, et la reine ne sortira
plus maintenant sans escorte. Parmi les cris
poussés par la foule, on a entendu celui de
vive Espartero! plusieurs fois répété.
Hier, la reine a assisté la course de tau
reaux et elle a été le soir au théâtre. Celte fois
aucune manifestation n'a eu lieu. La tranquil
lité de Madrid est parfaite, mais l'autorité est
sur le qui vive.
On écrit de Liège, le 19 avril:
C'est demain que le R. P. Lacordaire doit
quitter notre ville.
La collecte faite hier avant le sermon du P.
Lacordaire la cathédrale, au profit de l'œuvre
de S' Vincent de Paulpour le secours des
pauvres domicile, s'est élevée fr. 2,569 et
10 et., y compris un don de 100 fr. que Mgr.
l'évêque a bien voulu ajouter au produit de la
quête.
Paris, 17 Avril.
Dans la séance de la chambre des Députés
de ce jour, M. Emile de Girardin a déposé le
rapport de la commission chargée de l'examen,
de la proposition de M. Glais-Bisoin, relative
la réforme postale. La chambre a ensuite en
tendu un rapport de pétitions.
Le bruit s'est répandu dans le cercle des
habitants de l'hôtel Courcelles, que la reine
Christine était enceinte. C'est le sixième enfant
qu'elle a de son second mari le duc de Riansa-
rès. La reine Christine est née le 27 avril 1806.
Paris 18 Avril.
La chambre des Députés a entendu hier le
rapport sur une pétition ayant pour but de
réclamer 1° le rétablissement de l'effigie de
l'Empereur Napoléon sur la décoration de Tor
dre de la Légion-d'IIonneur 2° la restitution
du nom de Napoléon la ville de Bourbon-
Vendée; 3° l'abrogation'de la loi qui s'oppose
la rentrée de la famille Bonaparte en France.
Telles sont les trois questions qui ont eu le
privilège d'occuper et même de passionner un
peu la Chambre. La commission, dont M. Le-
couteulx était l'organe, dans un rapport très-
bien motivé, n'avait pas dissimulé que ces
questions lui paraissaient d'une médiocre im
portance.
La discussion a été longue et animée. M.
Crémieux a plaidé, longuement plaidé, pour
les frères, les neveux, les petits-neveux de Na
poléon M. Lunau a plaidé pour la ville de
Bourbon-Vendée. Outre le rapporteur lui-
même le garde des sceaux M. Hébert, a sou
tenu les conclusions avec une convenance, une
mesure et une dignité parfaites. Finalement la
Chambre a proposé Tordre du jour sur la partie
de la pétition concernant la rentrée de la fa
mille Bonaparte. Sur les deux autres parties,
elle a renvoyé la pétition au président du con
seil.
By M' POUPART-VIENNE, Notaris,
ter residenlie van Zonuebeke, is er geld in 1««-
ning te bekomen Mtrs goed bezkt.