INTÉRIEUR. 7" ANNÉE. - N8 629. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. On s'abonne Y pues, Marché au Beurre, 1et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres looalités 6-00 Prix d'un numéro0-25 YPRES, le 15 Mal. DÉSISTEMENT DE M. DE NECKERE DE SA. CANDIDATURE. Nous avions promis la biographie de noire commissaire d'arrondissement-Sénateur, si im patiemment attendue par nos lecteurs et nous allions remplir noire promesse. La première partie était déjà livrée l'impression, quand un changement de front complet s'est opéré dans les combinaisons électorales. Nous avons appris de source certaine que M. De Neckerb-De Coninck, commissaire de l'arrondissement d'Ypres, re nonce la candidature de membre du Sénat pour le district d'Ypres, sauf se présenter Dixmude, dit-on. Nos lecteurs comprendront qu'à l'annonce de celle nouvelle, nous avons eu la générosité de ne plus laisser continuer la composition de la biographie de M. De Neckerepuisqu'elle de vient sans but quant présent, le commissaire d'arrondissement ne sollicitant plus de mandat des électeurs du district d'Ypres. Cependant comme nous étions provoqué par la feuille dé vouée M. De Neckere, ce scrupule aurait bien pu être dédaigné et nous croyons que dans cette occurrence nos adversaires n'appré cieront guère noire conduite généreuse l en- droit de M. De Neckere. l'académie d'Anvers. Nous avions^déjà annoncé les prix que M. Delbeke a remportés, mais nous ignorions qu'un jeune homme de Pope- ringhe, M.René Rommens a obtenu le premier grand prix des têtes d'expression et le troisième grand prix du dessin d'après l'antique. Enfin un jeune concitoyen dont on ne nous avait pas appris le succès, a été couronné. M. Deruelle d'Ypres a remporté le troisième grand prix de la classe supérieure de peinture, dont M. Delbeke a eu le second prix. Voilà de compte fait, cinq grands prix des sept cours supérieurs de l'académie royale d'Anvers que MM. Delbeke, Rommens et Deruelle se sont partagés. Ces succès ont fait quelque sensation Anvers, et nous croyons que les villes d'Ypres et de Pope- ringhe peuvent, avec orgueilcontempler les palmes nombreuses qu'ont remportées leurs enfants. Du canton de Poperinghe, M. Jean-Baptisle- Emmanuel Cornette. Tous juges de paix actuels. Marché d'Ypres, i5 mai. Les divers marche's étaient bien approvisionnés; il y a eu baisse sur presque toutes les denrées. Pommes de terre par 100 k., rouges 16 fr., blan ches 17. Avoines par heclol. de fr. i2-5oà fr. 14-75. Fèves, 62 hecl. A l'ouverture du marché les détenteurs demandaient de 28 32 fr. quel ques transactions ont été opérées au prix de 2 28 fr.il y avait peu d'acheteurs ce prix, tout n'a pu être vendu. Froment, 241 hectolitres de fr. 45-Go fr. 4°-8o. Diminution par hectolitre fr. 6-75. Les trois quarts des grains exposés en venta ont été seulement vendus. Les acheteurs se tenaient sur la réserve. L'espoir que l'on fonde sur la pro chaine récolte et les mesures que la régence a prises, sont les causes de cette baisse. Il est temps de songer au choix d'un candi dat pour les prochaines élections. Un troisième représentant doit être nommé par le district électoral d'Ypres, et jusqu'ici, ni le candidat libéral, ni celui de nos adversaires ne sont con nus. Il est temps cependant d'y songer. Le comité de I'Union lieéràlb de l'arrondissement d'Ypres devrait s'assembler et faire choix de deux candidats qu'il présenterait la sanction de l'assemblée générale. Jusqu'ici aucun nom n'a été réellement mis en avant, mais nous avons assez de confiance dans le civisme des personnes sur qui tomberait le choix de l'asso ciation, pour être convaincu qu'elles ne récu seraient pas la mission importante de représen ter leurs concitoyens la législature. Nous apprenons que l'administration com munale vient de prendre une mesure dont l'utilité, dans la circonstance actuelle, est incon testable. Chaque semaine un agent de celte autorité est envoyé Anvers pour y acquérir la quantité de grains nécessaire la consomma tion des habitants. La différence des prix entre uj». ^1.0 iI V|jr(:s et U /idrcia L'tâui l'a.cA im portante, il en résulte nécessairement une baisse dans le prix du pain, puisque le froment est livré au prix coûtant aux boulangers qui ne sont plus forcés d'acheter tout prix chez les fermiers. Vendredi soir, trois cents hectolitres formant un second convoi, ont été emmagasi nés la halle. L'arrondissement d'Ypres s'est distingué d'une manière éminente par des nombreux succès A dater de demain, il y aura tous les diman ches, de midi une heure, concert au Parc. La musique du 10e ouvrira la série des fêtes mu sicales, qui sera continuée alternativement par l'harmonie militaire de ce régiment et la mu sique du corps des Sapeurs-Pompiers. um e u u léig— Par arrêté royal du 11 mai, sont nommés juges de paix dans l'arrondissement d'Ypres Du 2e canton d'Ypres, M. Charles-Louis- Ànloine Vande Brouke. Du canton de Messines, M. Augustin-Fran çois Godlschalck. On nous écrit de Messines, 13 mai Les élections prochaines non-seulement générales, mais locales, sont ici l'ordre du jour. Chacun en parlechacun s'en occupe en un mol, la vie constitutionnelle nous est re venue, si nous pouvons nous exprimer ainsi, tout notre canton semble être partagé én deux camps car il n'y a pas que les électeurs seuls i|ui picuiictn put t a iet ^taiiUu tUiiv. ijui ou prépare. La question courante, la question que chacun s'adresse en s'abordant, est celle-ci: Volerez- vous pour M. Maloul Voterez-vous pour le commissaire M. De Neckere? Si, approxi mativement, on peut préjuger le résultat des voles de ce canton, par l'expression, hautement avouée, des sympathies et des antipathies, il y a gros parier que, malgré toutes les intrigues mises en jeu par certain haut fonctionnaire et par ses dévoués, la majorité ne lui sera pas acquise. Le bon sens, la raison publique, ré pugnent ses manœuvres, et l'opinion repousse le candidat qui prétend ici s'imposerquand même car il n'est sorte d'obsessions, dont il ne s'efforce d influencer les électeurs. La même répugnance existe contre l'un des deux candidats au conseil provincial. Vous savez, sans doute, que notre bourgmestre et notre secrétaire se mettent sur les rangs pour y remplacer M. le bourgmestre-notaire Vicloor, Feuilleton. lis Dira v. le salon et la mansarde. (Suite.) Au bout de quelques jours, Rnoul s'était fait une habitude agréa ble de ses relations avec la famille de Nanteuil. Il s'était un peu retiié du monde pour donner toutes ses soirées cette intimité que M me de Nanteuil s'appliquait lui rendre charmante. Le ter rible beau-père était annulé par la partie de whist, la table de jeu ne chômant jamais, grâce la complaisance de la comtesse, au dévoûment de Philippe et au concours assuré du chevalier de Las- cours. Raoul, Marguérite et Mroe de Nanteuil formaient part un petit cercle où l'on causait demi-voix avec celle familiarité réser vée et charmante dont un certain monde a seul le seoret. Pat fois ils passaient tous trois dans le petit salon où, sans être entièrement seuls, ils s étaient séparés des joueurs. Marguérite s'approchait de son piano et essayait d'une main distraite quelque vague mélodie dont elle trouvait le motif dans son souvenir. Elle traduisait ainsi les iinpressious de son âme, et souvent Mn'e de Nanteuil et Raoul se turent pour écouter ces voix passionnées qui s'éveillaient sous les doigts de la jeuue fille. I a comtesse avait tant affirmé, elle répétait d'uu air si convaincu qoe Raoul était passionnément amoureux do Marguérite, qu'elle avait fini par le persuader tout le monde et Mrar de Nanteuil elle-même. La jeune femme interprétait dans ce sens toute la conduite de M. d'Agleville et expliquait ainsi certains contrastes qui la frappaient. Il y avait dans les so ns qu'il rendait Ml!e de NanU-uil quelque chose d'alFeclucux et d'embarrassé qu'on pouyait pumdre pour une tendresse contenue, un amour violent, dont le respect retenait les témoignages. Ce spectacle jetait dans l'âme de la jeune femme des désirs confus, un trouble involontaire, parfois une vague souffrance; et dès-lors, peut-être, assise entre les deux fiancés, quelques pas de son vieux mari, elle regretta le bon heur qu elle n'avait jamais connu, et envia le bonheur de l'heureuse Marguérite* Quinze jours s'éooulèrenl ainsi. Par une inexplicable bizarrerie, Raoul, qui avait pensé bien souvent cette pauvre enfant, dont la beauté l'avait si vivement frappé, ne s'était point informé de ce qu'elle était devenue. Il avait même rencontré le docteur Valei ion sans lui demander des nouvelles de la maladie. Pourtant il lui était resté de celle renooutre quelque chose nu fond du cœur qu'il ne s'avouait pas. Bien que sa vie fût occupée, sinon remplie, par ses nouvelles habitudes, il avait des moments d'abattement piofrmd, d'ennui écrasant. Dans l'intervalle de ses visites l'hôtel de Nan teuil, il était soucieux, accablé; le bonheur de la veille laissait dans son coeur si peu de traces, qu il nen restait rien le lendemain, pas même un souvenir, une espérance. Dans uu de ces moments d'ennui désespéré, Raoul prit îe che min de la mansarde. En mettant le pied sur la dernière marohe de l'escalier, M. d'Agleville éprouva une émotion il s'arrêta, inlcrrogeaut son cœur de bonne foi, et se demandant si c'était une intention charitubU qui l'amenait là; il s'avoua que c'était le plaisir de revoir celle enfant qui ressemblait aux belles madônes de Raphaël; et il fut au moment de retourner sur ses pas; mais composant îussitôt avec ses scrupules, il se dit avec la naïve ié-oliitiou d'un homme qui veut absolument se tromper sur ses impressions C est comme un beau tableau que je vais voir! Mais il fut puni de cette capitulation avec sa conscience en entrant dans la mansarde; car, au lieu de la divine figure de la madone, ses yeux rencontrèrent la sorcière d'Eudor sous les traits de la mère Moinaud. La vieille femme était seule assise près du fourneau où bouillottait son dîner. A la vue de Raoul elle se leva en s'écriant: Ah! mon bon cher monsieur, est-il pos sible que vous ayez pris la peine de reveuir ici! Je sais toutes les bontés que vous avez eues, et je complais aller vous remercier dès que mes pauvres jambes pourront me porter jusque là-bas. Excusez si je ne vous offre pas la chaise, c'est qu'elle n'est pas solide... mais voici le tabouret... Donnez-vous la peine de vous asseoir. J'y serai très-bien, lie vous dérangez pas, répondit Raoul je vois avec plaisir que cela va mieux. Oui, me voilà sur pied, grâce Dieu, vous et M. le docteur^ répondit la vieille femme avec un soupir; vous m'avez rendu la vie pour moi, vous concevez que je n'y tiens guère; mais que serait devenue ma pauvre enfant, si je lui avais manqué Votre fille! mais où est-elle donc? demanda Raoul avec quel que hésitation. Elle est allée travailler, répondit la vieille femme je n'ai plus besoin d'elle pour me soigner; et, d'ailleurs, ça lui aura fait du bien de reprendre l'ouvrage ces jeunes filles, il faut que ça fasse du mouvement; elles s'ennuieut la maison. Et ce que vous appelez l'ouvrage, c'est oe que vous faisiez quand vous êtes tombée si malheureusement? -'Oui, mou bon monsieur, c'est le balayage; depuis une dou zaine d'années, je n'ai pas d'aulrè métier l'hiver, et bon au, mal an, j'ai vécu avec Marguérite. Votre fille s'appelle Maguelte? demanda Raoul* qui se souve nait de ce nom parfaitement. Oui, monsieur, c'est-à-dire Marguerite, au baptême Maguette est un petit nom d'amitié que mon pauvre défunt lui avait donné. A ce nom de Marguerite, Raoul éprouva une impression singu lière,il murmura mcolalcmeul. Marguérite Moiuaud1..* Marguerite de Nanteuil Yi/Ui laissez sortir octenfaot, ajoula-t il tout haut; n'y a-t-il

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 1