NOUVELLES DIVERSES.
décédé en août dernier. Il est avéré que M.
G ou lut u. le protégé de M. le sénateur-commis
saire d'arrondissement, est l'un des affidés du
parti rétrograde. De làla répulsion qui le
frappe. Et ce n'est, certes, pas sans motifs. On
sait de reste de quoi sont capables ceux qui se
sont mis la remorque du jésuitisme clérical
et politique. Tout nous porte doue croire que
l'élection du 24 mai prochain, sera favorable
M. Ch. De Neckere, notre nouveau bourg
mestre, et, par conséquent, que le canton
de Messines n'aura pas le désagrément pour ne
pas en dire plus, d'être représenté au conseil
de la province, par l'un des affidés du commis
saire d'arrondissement, en un mot, par un
homme antipathique la saine majorité
l'opinion publique, abstraction faite, d'ailleurs,
des connaissances administratives qu'il pourrait
posséder.
Voici par arrondissement, les membres du Se'nat
dont le mandat est expiré dans notre province
Bruges, M. lé baron De Péïïçliy-Van Huerne,
siégean sénat depuis i83i.
Cochtkai. M. le chevalier Bethune, élu en
1845, en remplacement de M. Gustave De Jonghe,
démissionnaire.
M. le comte Vilain XI1II, siège au sénat depuis
i83i.
Dixmude, Fuunfs et Ostende.M. De Nec
kere, élu en 846, en remplacement de M. le baron
De Mooreghem.
M. De Ridder élu en i83g, en remplacement de
M. 15eke-Beke, par suite de l'alternat qui existait
avec Y près.
Ypres.M. Malou-Vergauwen, élu eu 1807,
en remplacement de M. De Ghelcke, et réélu en
i85g.
Rour.ERs. M. le baron De Mooreghem, élu en
1846, en remplacement de M. Bonné-Maes. M. le
baron de Mooreghem avait été élu précédemment
en 1831et réélu en i83g par les arrondissements
réunis de Dixmude, Fumes et Ostende.
Thielt. M. le vicomte De Jonghe d'Ardoye,
élu en 183 1 et réélu en i83g.
ACCIDENT AL CONVOI DOTAL.
Un accident, dont les conséquences eussent
pu être déplorables au-delà de toute expres
sion, est arrivé le 11 au chemin de fer.
S. M. la Reine revenait de Verviers par tin
train spécial qui traversait la station d'Ans, vers
3 heures et demie, lorsque, par suite d'une
manœuvre que l'on ne sait encore comment
expliquer, ce train royal fut pris en travers par
un convoi public qui entrait au même instant.
Les quatre voilures composant le train royal
furent, surtout les deux premières, assez forte
ment endommagées, l'ar un bonheur provi
dentiel, S. M. la reine ne reçut pas même de
contusion, et son premier soin fut de s'informer
de l'état des voyageurs du convoi public et des
personnes de sa suite.
Aucun voyageur n'a été atteint mais, parmi
les personnes de la suite de S. M., trois ont été
blessées; ce sont: le général Chazal, le sieur
Carbonelle, sommelier, et un valet de pied.
aucun risque l'abandonner ainsi seule la moitié de la journée
dans les rues de Paris
Ah, je suis tranquille, mon bon monsieur, répondit vivement
la mère Moinaud Maguette est sous les yeux de quelqu'un qui la
garde et qui m'en répond; il ne ferait pas bon pour quioonque
approcherait... Allez je sais bien le souci que donne udc jeune fille,
et toutes les précautions qu'il faut avoir. Ah! monsieur, quelle
responsabilité devant Dieu et devant les hommes
Kaoul la regarda avec quelque étonnement il y avait dans le lan
gage et dans les manières de cette femme d'étranges disparates
bien qu'elle ne s'exprimât pas autrement que les gens du peuple,
elle trouvait parfois des molsqui semblaient annoncer une condition
plus relevée,et ses manières ne manquaient pas d'être d'une certaine
Teservt humble et polie qui est la marque de quelque éduoation
chez les femmes d'un rang inférieur. L'aspect physique de M™8
Moinaud étonnait également Raoul. Elle était d'uue laideur ohélive
et commune qui ue rappelait en rien les traits de la belle Maguette;
us rides, ses cheveux gris, sa taille déviée annonçaient un âge
avancé, et il semblait impossible que ce Tieux tronc rabougri eût
porte une si magoifique (leur.
Le métier qui vous fait vivre est bien rude, ma pauvre femme,
reprit Raoul, et en juger par ce que je voia, vous en retirez un
petit salaire combien gagnez-vous?
Dans la Iwiniie saison, en travaillant toutes deux, nous avons
quarante sous par jour, répondit-elle; la vérité, il faut déduire
six sous pour les deux balais que nous usons et qu'il faut renouveler
chaaue matin mais I été, uous ne sommes pas m heureuses il faut
vendre des pommes au tas, cinq ou six pour un sou; parfois ue
va pas. la matchandise pourrit; il faut absolument la uuuger, et au
lieu d'un petit profit l'on en est pour sou pauvre argmt
Et pourquoi n'avez-vous pas renoncé, au moins pour votre fille
une industrie si pénible, si incertaine Pourquoi ne lui avez youj
Le général d'Hane de Steenhuyse et Mme la
baronne de Slassarl n'ont essuyé que de légères
contusions.
Une enquête sévère est ordonnée sur les
causes de cet accident. (Moniteur.)
S. M. est arrivée ce soir au château de Laeken.
M. le général Chazal a été transporté Liège.
Ce cruel événement a eu lieu entre deux et
trois heures de l'après-midi, une locomotive
est partie immédiatement, porteur d'une lettre
de la reine pour le roi qui devait passer la nuit
Deutz (Cologne)et qui aura reçu la triste
nouvelle vers sept heures du soir.
La Reine a été admirable de dévouement et
de tranquillité d'esprit.
La personne qui nous donne ces détails a vu
les voitures du convoi royal qui ont le plus
souffert; elles ont des parties littéralement
broyées.
C est par un miracle providentiel que l'on n'a
pas de malheurs plus grands encore déplorer.
4» 9
Par arrêté royal en date du 11 mai 1847,
démission de ses fonctions est donnée au sieur
Tremouroux (H.-J.), procureur du roi près le
tribunal de première instance de Nivelles.
Par arrêté royal de la même date, le sieur
de Hennin (Camille-Louis-Joseph), substitut
du procureur du roi près le tribunal de première
instance de Tournay, est nommé procureur du
roi près le tribunal de première instance de
Nivelles; le sieur de Ryckman (Juslin-François-
André), substitut du procureur du roi près le
tribunal de première instance de Malines est
nommé en la même qualité près le tribunal de
première instance de Tournay, et le sieur de
Rongé (Pierre-Jean), avocat Bruxelles, est
nommé substitut du procureur du roi près le
tribunal de première instance de Malines.
On écrit de Tournay
Depuis samedi dernier, la population pauvre
r. nnl I>n T7II In en ÔIqI rl 'offar
vescence qui s'est manifesté avant-hier par
des actes de violences et des troubles que tout
bon citoyen reprouve hautement.
Le renvoi de quelques ouvriers des fabriques,
par suite du manqua d'ouvrage et la cherté des
vivres, ont servi de prétexte au désordre. Le 11,
vers 9 heures du soir, des hommes du peuple
au nombre de 4 500 se sont réunis sur la
Grand'Place. Après avoir chanté et crié pen
dant une heure des chansons par lesquelles ils
conviaient tous les travailleurs au pillage, ils
se rendirent la demeure de 12 15 boulan
gers et marchands de farine où ils brisèrent les
vitres après avoir forçé les volets. Celte foule
de malveillants, grossie chaque rue par un
grand nombre de curieux, se rendit ensuite au
couvent des Jésuites et arrivé là elle répéta
ses cris séditieux et s'adonna de nouveaux
actes de violence.
Dieu sait où le mal aurait pris fin si les
troupes de notre garnison n'étaient pas venues
disperser les perturbateurs et si la gendarmerie,
pas fait apprendre un métier?
—•Un méfier! répéta la vieille femme en hochant la tête, oui,
c'était d'abmd mon idée, mon ambition mais par malheur il a
fallu y renoncer,
Faute d'avances peut-être
Ah! ce n'est pas cela, mon bon monsieur; l'enfant aurait gagné
sa vie presque tout de suite, et plus tard, avec de l'économie, nous
aurions pu mettre la caisse d'épargne. Une fille adroite et laborieuse
peut tirer de ses doigts vingt fiancs par semaine. Moi, j'aurais con
tinué le balayage, car je suis trop vieille pour apprendre autre
chose; Maguette se serait amassé une dot; elle aurait pu faire un
bon mariage, et je serais morte tranquille.
Mais quel obstacle y a-t-il donc a tout cela, demanda Raoul.
Le visage de Maguette, répondit en souriant la vieille femme.
Comment! s'écria M. d'Agleville.
Par malheur, elle est jolie! elle est belle! reprit la vieille femme
d un ton presque douloureux; ah! monsieur, quel présent funeste
Dieu (ail une pauvre fille comme elle eu lui donnant la beauté. A
mesure que cette enfant a grandi, jvai vu quoi elle était exposée,
et pour qu'elle ne t»e perdit pas il a failli la garder près de moi. Sans
doute j aurais pu la mettre dans un atelier, dans un magasin mais
un beau jour, quelque débauché aurait cnlrepris (l'en faire sa maî
tresse et il en serait venu a bout car je n'aurais pas clé là. Ma
fille l'aurait peut-être aimé, peut êt'e elle aurait été heureuse avec
lui pendant un an on deux; puis, quand il en aurait été las, il l'aurait
quittée et alors... vous le savez, monsieur, veus savez ce que
deviennent les pauvres ciéatures qui ont eu des robes, des bijoux,
et qui se sont habituées ne rien faire Elles achèvent de se perdre,
et tout est fini. Elles n'osent plus regarder les honnêtes g eus, et ce
cjui peu! leur arriver de plus heureux, c'est de inoorir jeunes
I hôpital. Voilà pourquoi je n'ai pas voulu mettre Maguette en
apprentissage, pourquoi je ue l'ai jamais perdu de vue, pourquoi
aidée de la garde municipale, n'étaient parvenus
arrêter cinq des plus exaltés parmi les
émeuliers.
Hier soir ces rassemblements ont encore eu
lieu sur la Grand Place. Des cris ont été profé
rés, mais les scènes de la veille ne se sont pas
répétées. Des patrouilles de cavalerie ont cir
culé en ville depuis le commencement de la
soirée jusqu'à fort avant dans la nuit.
La régence de Gand, par une décision prise
dans sa réunion de samedi dernier, a mis les
salles de l'hôtel—de—ville la disposition de
I association libérale de la Flandre orientale;
par suite de cet arrêté la grande assemblée du
17 mai sera tenue dans une des vastes salles de
la maison communale.
Encore une preuve de la prospérité toujours
croissante dont le pays jouit sous le ministère
si paternel de ce bon M. De Theux. Le vaste
hôpital de Gand ne suffit plus pour contenir
les malades on travaille depuis deux jours au
local dit Rykç-Gasthuys, y approprier des
salles destinées recevoir les pauvres malades
que l'on ne peut plus loger la Biloque.
On lit dans le Journal d'Anvers
De mémoire d'homme nos poldres n'ont
promis une récolte aussi abondante de froment
orge, seigle, féveroles, avoine et pommes de
terre que celte année.
Les pommes de terre y ont été plantées en
quantité beaucoup plus considérable que les
années précédentes. Par contre, il n'a presque
point été planté de garance, dont le bas prix
contraste trop avec celui des grains. Le colza,
sans être aussi beau que l'an dernier, a cepen
dant beaucoup gagné depuis une huitaine.
YILLE D'YPHES.
L'administration communale porte la connais
sance des inléressés, que conformément l'article
O Uc la itfsuluiiuii vlu Cvmscil tlu 7 Mai iS^t) Qp
prouvée par arrêté royal du 8 Novembre suivant,
des boîtes fermées et cachetées seront placées,
dater du g du courant, au secrétariat et au bureau
du receveur communal, l'effet de recevoir les
soumissions des propriétaires de cédules de la dette
différée charge de cette ville;
Qu'en outre, il sera procédé en séance publique
du Conseil communal, le 34 Juin, au tirage des
actions jusqu'à concurrence de la somme portée
annuellement au budget pour le remboursement de
la dette ancienne, après déduction du montant des
soumissions.
Fait en séance du Collège des bourgmestre et
échevins, le 7 Mai 1847.
LES BOURGMESTRE ET ÉCHEVINS,
B. VANDERSTICHELE.
par ord:nuance
lb sbuh éta1re.
J. UE CODT.
On écrit de Livourne (Toscane):
Il vient de se passer ici un fait entouré des
circonstances les plus mystérieuses.
j'ai tant de souci.
Le souci de garder un trésor, pensa Raoul, frappé du bon sens de
la vieille femme et de cet iuflexible point d'honneur qui ne tran
sigeait pas.
Si vous saviez, reprit la mère Moinaud,si vous saviez tout ce que
la beauté de cet enfaut m'a déjà causé de ebagrin Parfois l'on nous
arrête dans la rue des hommes bien élevés qui disent des insolen
ces1.... Heureusement, Maguette n'entend rien aux propos qu'ils
lui tiennent. Il y en a qui sont venus jusqu'ici d'autres ont écrit.
Ecrire une petite balayeuse qui ne sait pas lire 11 faut être
d'uue défiance continuelle... Tous le dirai je, mon bon monsieur,
la première fois que je vous vis ioi, j eus une mauvaise pensée, et il a
fallu que M. le docteur m expliquât ce qui s'était passé pour que je
fusse tranquille. Vous me le pardonnez bien, n'esl-ce pas, mon bon
cher monsieur
Sans doute, sans doute, répondit Raoul avec un léger remords,
puis se réfugiant derrière une de ces bounes intentions qui ont
perdu tant d'âmes vertueuses, il ajouta Votre fille pourrait socs
votre surveillance apprendre un état qui lui ferait gagner sa via
honorablement. Je reviendrai vous voir, et nous parlerons encore
de cela. Mais d'abord il faut achever de vous guérir, et je vois aveo
peine que vous n'y prenez pas assez de «oin. Voici de quoi aoheter
bien des choses qui vous manquent....
Que le ciel vôusreude tout le bien que vous voulez me faire
interrompit la vieille femme, en refusant d'uu ton plein de recon
naissance, mais dans lequel perçait une certaine fierté; j'ai encore
quelquts petites ressources, je puis m'acheter le nécessaire: il n'y a
que les visites de M, le docteur que je ne pourrais pas payer.
C est moi que cela regarde; le digue homme n'accepte pas
d argent des pauvres, répondit Raoul en se levant; adieu, ma brave
femme, je reviendrai bientôt.
[La suite au prochain n8.)